100 célébrités
des Hautes-Pyrénées
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100 célébrités des Hautes-Pyrénées
Il y a 11 noms dans ce répertoire commençant par la lettre C.
CAILLAVET Henri (1914-2013)
Avocat et homme politique
Henri CAILLAVET, né le 13 février 1914 à Agen et mort le 27 février 2013 à Bourisp en vallée d'Aure, à l’âge de 99 ans. Avocat de formation, il eut une longue carrière politique et parlementaire (38 années de mandats électoraux - 29 ans député ou sénateur du Lot-et-Garonne). Il est issu d'une famille de négociants. Son père Jean Caillavet est drapier, propriétaire de plusieurs magasins à Agen et sa mère Marie-Louise Caubet, est d'origine provençale. Son père est franc-maçon et occupe au Grand Orient de France durant l’entre-deux-guerres, la charge de Vénérable de la Loge à Agen. Le jeune Henri suit un parcours scolaire classique à Agen, à l'école élémentaire Joseph-Bara puis au lycée Bernard-Palissy. Après un brillant cursus universitaire à Toulouse, il est docteur en droit et sciences économiques, et licencié ès lettres (philosophie). À partir de 1938, il exerce la profession d’avocat à la Cour d'appel de Paris. À 21 ans, il est initié en mai 1935 par la Loge des « Vrais Amis Réunis et Indépendance Française » (VARIF) du Grand Orient de France à l’Orient de Toulouse. Il sera une sommité dans le Grand Orient de France. En 1937-1938, proche des milieux libertaires et anarchistes, il fait passer des armes démontées pour les Brigades internationales qui se battent au côté des Républicains espagnols. Il est mobilisé en 1939. Dès 1940, il s’oppose à la politique du maréchal Pétain. Son appartenance au Grand Orient de France n’y est pas étrangère. Ses actions contre le régime de Vichy provoquent son arrestation, il est interné le 28 octobre 1940, durant 24 heures, au camp de Noé qui « le relâche faute de preuves ». En tant que franc-maçon, il est empêché de passer son agrégation de droit. « Faute de mieux », il plaide au barreau de Bagnères-de-Bigorre. Il entre en Résistance contre l'occupation allemande en 1940 et fonde avec André Hauriou le mouvement Combat. Il est arrêté par les Allemands et livré à la Gestapo en mai 1942. Du fait d'un alibi, justifiant sa présence sur la frontière espagnole, il est libéré au bout de neuf semaines. Deux ans après la Libération, il est élu à 32 ans, député le 2 juin 1946 à la seconde Assemblée nationale Constituante. En tant que parlementaire, il est membre de la Haute Cour de Justice chargée de juger les anciens responsables de Vichy. Il préserve son mandat de député jusqu’en 1958. Très actif en matière de proposition de loi, il en fait sept jusqu'en 1951, puis vingt-quatre jusqu'en 1956. En janvier 1953, on lui confie le poste de secrétaire d'État à la France d’Outre-mer dans le gouvernement René Mayer, puis en 1954 dans le gouvernement Pierre Mendès France, ceux de secrétaire d'État, successivement aux Affaires économiques et au Plan (1954), à la Marine nationale (1954-55), et enfin à l'Intérieur (1955). En 1958, il s’oppose au général de Gaulle en votant contre son investiture et la nouvelle Constitution. Il perd les élections législatives balayé par la vague gaulliste qui ouvre la Ve République. Par ailleurs, il est élu conseiller général radical-socialiste du canton d’Astaffort en Lot-et-Garonne de 1951 à 1963. Il quitte ensuite le Lot-et-Garonne pour les Hautes-Pyrénées, où il est élu maire de Bourisp de 1959 à 1983. Il se présente aux élections sénatoriales en Lot-et-Garonne et est élu en juin 1967. Sénateur de 1967 à 1983, il cumule ce mandat avec celui de député européen de 1979 à 1984. Infatigable législateur, il s'illustre notamment par l'élaboration de projets de loi concernant le divorce par consentement mutuel (1971), la publicité clandestine à la télévision (1972), l'interruption volontaire de grossesse (IVG) (1974), les greffes d'organes en 1976, le vote blanc (1980), le tribunal de l'informatique, l'euthanasie et l'acharnement thérapeutique (1978), l’insémination artificielle, l’internement psychiatrique. Il fait aussi des propositions législatives concernant l'homosexualité et le transsexualisme (1978-1981). Il a justifié l'avortement thérapeutique et l'euthanasie par des arguments qualifiés par certains d'eugénistes, affirmant que dès lors qu'un enfant peut poursuivre ses ascendants en justice pour réclamer le droit à ne pas naître handicapé (arrêt Perruche). Il perd son mandat de sénateur en 1983 contre Jean François-Poncet. Mais il contribue à lancer de nombreuses initiatives, comme la création de la Commission nationale informatique et liberté (CNIL) et le think tank Réseau Voltaire. C'est ainsi qu'il a présidé la commission pour la transparence et la pluralité de la presse (juin 1985). Plusieurs fois président de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), il en démissionne le 23 juin 2007. Il se présente comme athée et rationaliste et a été intégré au Comité consultatif national d'éthique depuis 1981. Il préside le Comité Laïcité République jusqu'en 2009. Grande figure du radicalisme, avocat né à Agen, résistant (membre du réseau de résistance Combat), ministre militant de Pierre Mendès France, franc-maçon déclaré, longtemps député puis sénateur du Lot-et-Garonne, Henri Caillavet restera un infatigable défenseur des droits des femmes et de leur émancipation, mais aussi un militant du "droit de mourir dans la dignité" et promoteur de la greffe d'organes. Il restera à jamais dans l'histoire française de la pénalisation de l'homophobie et de la transphobie. Il n'a jamais cessé de se battre. Auteur, entre autres de « À cœur ouvert », "Petite Traversée du siècle" (Éditions Bruno Leprince), en 2012, à l’âge de 98 ans, il a publié un premier roman « Manon ou les amours inachevées » aux Éditions Bruno Leprince. Une romance poétique et sentimentale, une manière de nous parler de lui, de la vie, de la mort, de l’amour surtout. Henri Caillavet avait quitté le MRG (devenu depuis PRG) en 1975, avant de le réintégrer en 1981. Il fut le vice-président de cette formation de 1973 à 1975. En 1979, il avait été élu député européen sur la liste UDF, conduite par Simone Veil. En 1981, il s'était rallié à François Mitterrand. Celui qui était surnommé « le recordman de la législation » en raison de son activisme législatif est décédé le 27 février 2013 dans son village de Bourisp à l'âge de 99 ans et incinéré au crématorium d'Azereix. Dans l'hommage qui lui fut rendu, le président de la République française François Hollande a salué un défenseur « des valeurs humanistes et, avant tout, de la liberté ». Le président du Sénat Jean-Pierre Bel a fait part de sa « très grande peine » à la suite du décès de cette « figure éminente du radicalisme ». Son épouse, née Françoise Rousseau, décèdera en 2011, à l'âge de 99 ans. Le couple avait eu quatre garçons : Jean-Pierre, Guy, François et Hugues.
Henri CAILLAVET, né le 13 février 1914 à Agen et mort le 27 février 2013 à Bourisp en vallée d'Aure, à l’âge de 99 ans. Avocat de formation, il eut une longue carrière politique et parlementaire (38 années de mandats électoraux - 29 ans député ou sénateur du Lot-et-Garonne). Il est issu d'une famille de négociants. Son père Jean Caillavet est drapier, propriétaire de plusieurs magasins à Agen et sa mère Marie-Louise Caubet, est d'origine provençale. Son père est franc-maçon et occupe au Grand Orient de France durant l’entre-deux-guerres, la charge de Vénérable de la Loge à Agen. Le jeune Henri suit un parcours scolaire classique à Agen, à l'école élémentaire Joseph-Bara puis au lycée Bernard-Palissy. Après un brillant cursus universitaire à Toulouse, il est docteur en droit et sciences économiques, et licencié ès lettres (philosophie). À partir de 1938, il exerce la profession d’avocat à la Cour d'appel de Paris. À 21 ans, il est initié en mai 1935 par la Loge des « Vrais Amis Réunis et Indépendance Française » (VARIF) du Grand Orient de France à l’Orient de Toulouse. Il sera une sommité dans le Grand Orient de France. En 1937-1938, proche des milieux libertaires et anarchistes, il fait passer des armes démontées pour les Brigades internationales qui se battent au côté des Républicains espagnols. Il est mobilisé en 1939. Dès 1940, il s’oppose à la politique du maréchal Pétain. Son appartenance au Grand Orient de France n’y est pas étrangère. Ses actions contre le régime de Vichy provoquent son arrestation, il est interné le 28 octobre 1940, durant 24 heures, au camp de Noé qui « le relâche faute de preuves ». En tant que franc-maçon, il est empêché de passer son agrégation de droit. « Faute de mieux », il plaide au barreau de Bagnères-de-Bigorre. Il entre en Résistance contre l'occupation allemande en 1940 et fonde avec André Hauriou le mouvement Combat. Il est arrêté par les Allemands et livré à la Gestapo en mai 1942. Du fait d'un alibi, justifiant sa présence sur la frontière espagnole, il est libéré au bout de neuf semaines. Deux ans après la Libération, il est élu à 32 ans, député le 2 juin 1946 à la seconde Assemblée nationale Constituante. En tant que parlementaire, il est membre de la Haute Cour de Justice chargée de juger les anciens responsables de Vichy. Il préserve son mandat de député jusqu’en 1958. Très actif en matière de proposition de loi, il en fait sept jusqu'en 1951, puis vingt-quatre jusqu'en 1956. En janvier 1953, on lui confie le poste de secrétaire d'État à la France d’Outre-mer dans le gouvernement René Mayer, puis en 1954 dans le gouvernement Pierre Mendès France, ceux de secrétaire d'État, successivement aux Affaires économiques et au Plan (1954), à la Marine nationale (1954-55), et enfin à l'Intérieur (1955). En 1958, il s’oppose au général de Gaulle en votant contre son investiture et la nouvelle Constitution. Il perd les élections législatives balayé par la vague gaulliste qui ouvre la Ve République. Par ailleurs, il est élu conseiller général radical-socialiste du canton d’Astaffort en Lot-et-Garonne de 1951 à 1963. Il quitte ensuite le Lot-et-Garonne pour les Hautes-Pyrénées, où il est élu maire de Bourisp de 1959 à 1983. Il se présente aux élections sénatoriales en Lot-et-Garonne et est élu en juin 1967. Sénateur de 1967 à 1983, il cumule ce mandat avec celui de député européen de 1979 à 1984. Infatigable législateur, il s'illustre notamment par l'élaboration de projets de loi concernant le divorce par consentement mutuel (1971), la publicité clandestine à la télévision (1972), l'interruption volontaire de grossesse (IVG) (1974), les greffes d'organes en 1976, le vote blanc (1980), le tribunal de l'informatique, l'euthanasie et l'acharnement thérapeutique (1978), l’insémination artificielle, l’internement psychiatrique. Il fait aussi des propositions législatives concernant l'homosexualité et le transsexualisme (1978-1981). Il a justifié l'avortement thérapeutique et l'euthanasie par des arguments qualifiés par certains d'eugénistes, affirmant que dès lors qu'un enfant peut poursuivre ses ascendants en justice pour réclamer le droit à ne pas naître handicapé (arrêt Perruche). Il perd son mandat de sénateur en 1983 contre Jean François-Poncet. Mais il contribue à lancer de nombreuses initiatives, comme la création de la Commission nationale informatique et liberté (CNIL) et le think tank Réseau Voltaire. C'est ainsi qu'il a présidé la commission pour la transparence et la pluralité de la presse (juin 1985). Plusieurs fois président de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), il en démissionne le 23 juin 2007. Il se présente comme athée et rationaliste et a été intégré au Comité consultatif national d'éthique depuis 1981. Il préside le Comité Laïcité République jusqu'en 2009. Grande figure du radicalisme, avocat né à Agen, résistant (membre du réseau de résistance Combat), ministre militant de Pierre Mendès France, franc-maçon déclaré, longtemps député puis sénateur du Lot-et-Garonne, Henri Caillavet restera un infatigable défenseur des droits des femmes et de leur émancipation, mais aussi un militant du "droit de mourir dans la dignité" et promoteur de la greffe d'organes. Il restera à jamais dans l'histoire française de la pénalisation de l'homophobie et de la transphobie. Il n'a jamais cessé de se battre. Auteur, entre autres de « À cœur ouvert », "Petite Traversée du siècle" (Éditions Bruno Leprince), en 2012, à l’âge de 98 ans, il a publié un premier roman « Manon ou les amours inachevées » aux Éditions Bruno Leprince. Une romance poétique et sentimentale, une manière de nous parler de lui, de la vie, de la mort, de l’amour surtout. Henri Caillavet avait quitté le MRG (devenu depuis PRG) en 1975, avant de le réintégrer en 1981. Il fut le vice-président de cette formation de 1973 à 1975. En 1979, il avait été élu député européen sur la liste UDF, conduite par Simone Veil. En 1981, il s'était rallié à François Mitterrand. Celui qui était surnommé « le recordman de la législation » en raison de son activisme législatif est décédé le 27 février 2013 dans son village de Bourisp à l'âge de 99 ans et incinéré au crématorium d'Azereix. Dans l'hommage qui lui fut rendu, le président de la République française François Hollande a salué un défenseur « des valeurs humanistes et, avant tout, de la liberté ». Le président du Sénat Jean-Pierre Bel a fait part de sa « très grande peine » à la suite du décès de cette « figure éminente du radicalisme ». Son épouse, née Françoise Rousseau, décèdera en 2011, à l'âge de 99 ans. Le couple avait eu quatre garçons : Jean-Pierre, Guy, François et Hugues.
CALOT François (1861-1944)
Chirurgien orthopédiste de renommée internationale
François CALOT, né le 17 mai 1861 à Arrens-Marsous et mort le 1er mars 1944 à Adast, à l’âge de 82 ans. Cinquième enfant d’une fratrie de huit d’une famille de cultivateurs, reçu au baccalauréat en 1880 à Saint-Pé-de-Bigorre, il monte faire médecine à Paris en 1881. Et pour payer ses études, il deviendra répétiteur à l’école Fénelon tenue par des jésuites. Élève brillant de la faculté de médecine, il est prosecteur et étudie l’anatomie et la dissection sous la direction d’un chef des travaux pratiques novateur, Louis-Hubert Farabeuf (1841-1910). Il sera reçu 9e sur 52 au concours d’internat en 1887. Après quelques années aux hôpitaux Saint-Louis et Bichat, il sera nommé en tant qu’interne à l’Hôpital maritime de Berck-sur-Mer. Il y assurera l’intérim du poste de chirurgien-chef, en raison de la maladie du docteur Henri Cazin, qui décèdera en 1891. En novembre 1891, il obtiendra la direction de l’hôpital Nathaniel-de-Rothschild, ainsi que celle du dispensaire Henri-de-Rothschild, inauguré le 6 juin 1892 pour les enfants pauvres de la région. Il devient célèbre en présentant, le 22 décembre 1896, devant l’Académie de médecine, 37 observations de réduction de gibbosité pottique par une méthode très simple : "Endormi au chloroforme, le malade est retourné sur le ventre et, pendant que deux ou quatre aides, suivant l’âge et la taille de l’enfant, exercent à la tête et aux pieds des tractions vigoureuses, l’opérateur pèse de tout son poids et de toute sa vigueur sur la bosse jusqu’à ce que la partie déviée de la colonne vertébrale soit rentrée dans l’alignement. Cela dure deux minutes au maximum. Après quoi un plâtre est confectionné pour assurer une immobilisation prolongée. Dans les 37 cas il n’y a eu que des succès". Sa renommée internationale, relayée par les caricaturistes, attire à Berck les patients les plus illustres, venus du monde entier. Il allait être connu comme celui qui savait redresser les bossus. Il contribua à la renommée mondiale de Berck où il fonda plusieurs établissements hospitaliers. Grâce à la baronne de Rothschild, il fera construire en 1900-1902 un établissement hospitalier de luxe pour les enfants de familles aisées, l’institut orthopédique de Berck, devenu institut Saint-François-de-Sales. D’une capacité initiale de cent lits, l’hôpital atteint les six cents lits en 1939. C’est là qu’il passe la majeure partie de sa vie professionnelle, tout en dirigeant deux autres centres ouverts avenue Montaigne à Paris et à Argelès-Gazost dans ses Pyrénées natales. De 1906 à 1933, il donnera à Berck un cours d’orthopédie d’une semaine, destiné aux médecins et étudiants et attirant des centaines de médecins du monde entier. Il participera en outre aux congrès internationaux de médecine et de chirurgie de Moscou (1897), Madrid (1903) et Lisbonne (1906), et présidera le jury de la classe de médecine et de chirurgie à l’exposition internationale de Bruxelles de 1910. Il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés sur les scolioses, les pathologies de la hanche chez l’enfant, l’orthopédie en général et dont l’œuvre majeure dans le domaine de l’édition restera « L’orthopédie indispensable aux praticiens », édité en 1909 chez Masson, puis réédité de nombreuses fois chez Maloine, traduit et publié à l’étranger. Il sera fait chevalier de la Légion d’honneur le 20 octobre 1911 et promu officier par décret du 14 février 1921 pour services rendus aux blessés et malades militaires pendant la Grande Guerre. Durant la guerre de 14-18, il fut désigné comme médecin-chef de trois des hôpitaux militaires de Berck. Lui, le chirurgien des enfants et de la tuberculose va devenir un expert en traumatologie de guerre. Dès 1916, il publie l’ouvrage « Orthopédie et chirurgie de guerre » qui sera réédité à trois reprises et traduit en plusieurs langues. Pour lui l’immobilisation des fractures doit être réalisée de façon rigoureuse le plus rapidement possible. Il propose de réaliser dans les ambulances mêmes du front des appareils plâtrés fenêtrés en lieu et place des extensions ou des gouttières métalliques, source de déplacement lors des transports vers les hôpitaux de l’arrière. Et il se fait surtout le chantre de la méthode conservatrice « jamais d’amputation hors de la gangrène déclarée, jamais d’ablation primitive d’esquilles ». Marié le 18 octobre 1894 à Marie Bacqueville, ils auront quatre filles. Au décès de son épouse en 1934, il vendra l’Institut Saint-François de Sales à une société anonyme, dite société Calot, mais continuera à diriger l’établissement jusqu’à sa retraite en 1941. Dès lors, il s’installera définitivement au château de Miramont à Adast, qu’il avait acheté en 1906 et où il décèdera en 1944. Il sera inhumé dans la chapelle du château, aux côtés de son épouse. En 1970, la propriété ayant été vendue par ses filles à Jacques Chancel, leurs cendres furent transférées dans le cimetière d’Arrens. Son nom reste surtout présent aujourd’hui grâce à l’Institut Calot de Berck-sur-Mer, qu’il a créé et qui est resté un établissement hautement spécialisé dans la prise en charge des pathologies orthopédiques et des affections neurologiques tant sur le plan médical que chirurgical. Son frère, l’abbé Paul François Calot, fut lui directeur du Château-observatoire d’Abbadia (1923-1944) près d’Hendaye, qui poursuivant l’œuvre de son prédécesseur Aloys Verschaffel, publia de nombreux catalogues d’étoiles.
François CALOT, né le 17 mai 1861 à Arrens-Marsous et mort le 1er mars 1944 à Adast, à l’âge de 82 ans. Cinquième enfant d’une fratrie de huit d’une famille de cultivateurs, reçu au baccalauréat en 1880 à Saint-Pé-de-Bigorre, il monte faire médecine à Paris en 1881. Et pour payer ses études, il deviendra répétiteur à l’école Fénelon tenue par des jésuites. Élève brillant de la faculté de médecine, il est prosecteur et étudie l’anatomie et la dissection sous la direction d’un chef des travaux pratiques novateur, Louis-Hubert Farabeuf (1841-1910). Il sera reçu 9e sur 52 au concours d’internat en 1887. Après quelques années aux hôpitaux Saint-Louis et Bichat, il sera nommé en tant qu’interne à l’Hôpital maritime de Berck-sur-Mer. Il y assurera l’intérim du poste de chirurgien-chef, en raison de la maladie du docteur Henri Cazin, qui décèdera en 1891. En novembre 1891, il obtiendra la direction de l’hôpital Nathaniel-de-Rothschild, ainsi que celle du dispensaire Henri-de-Rothschild, inauguré le 6 juin 1892 pour les enfants pauvres de la région. Il devient célèbre en présentant, le 22 décembre 1896, devant l’Académie de médecine, 37 observations de réduction de gibbosité pottique par une méthode très simple : "Endormi au chloroforme, le malade est retourné sur le ventre et, pendant que deux ou quatre aides, suivant l’âge et la taille de l’enfant, exercent à la tête et aux pieds des tractions vigoureuses, l’opérateur pèse de tout son poids et de toute sa vigueur sur la bosse jusqu’à ce que la partie déviée de la colonne vertébrale soit rentrée dans l’alignement. Cela dure deux minutes au maximum. Après quoi un plâtre est confectionné pour assurer une immobilisation prolongée. Dans les 37 cas il n’y a eu que des succès". Sa renommée internationale, relayée par les caricaturistes, attire à Berck les patients les plus illustres, venus du monde entier. Il allait être connu comme celui qui savait redresser les bossus. Il contribua à la renommée mondiale de Berck où il fonda plusieurs établissements hospitaliers. Grâce à la baronne de Rothschild, il fera construire en 1900-1902 un établissement hospitalier de luxe pour les enfants de familles aisées, l’institut orthopédique de Berck, devenu institut Saint-François-de-Sales. D’une capacité initiale de cent lits, l’hôpital atteint les six cents lits en 1939. C’est là qu’il passe la majeure partie de sa vie professionnelle, tout en dirigeant deux autres centres ouverts avenue Montaigne à Paris et à Argelès-Gazost dans ses Pyrénées natales. De 1906 à 1933, il donnera à Berck un cours d’orthopédie d’une semaine, destiné aux médecins et étudiants et attirant des centaines de médecins du monde entier. Il participera en outre aux congrès internationaux de médecine et de chirurgie de Moscou (1897), Madrid (1903) et Lisbonne (1906), et présidera le jury de la classe de médecine et de chirurgie à l’exposition internationale de Bruxelles de 1910. Il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés sur les scolioses, les pathologies de la hanche chez l’enfant, l’orthopédie en général et dont l’œuvre majeure dans le domaine de l’édition restera « L’orthopédie indispensable aux praticiens », édité en 1909 chez Masson, puis réédité de nombreuses fois chez Maloine, traduit et publié à l’étranger. Il sera fait chevalier de la Légion d’honneur le 20 octobre 1911 et promu officier par décret du 14 février 1921 pour services rendus aux blessés et malades militaires pendant la Grande Guerre. Durant la guerre de 14-18, il fut désigné comme médecin-chef de trois des hôpitaux militaires de Berck. Lui, le chirurgien des enfants et de la tuberculose va devenir un expert en traumatologie de guerre. Dès 1916, il publie l’ouvrage « Orthopédie et chirurgie de guerre » qui sera réédité à trois reprises et traduit en plusieurs langues. Pour lui l’immobilisation des fractures doit être réalisée de façon rigoureuse le plus rapidement possible. Il propose de réaliser dans les ambulances mêmes du front des appareils plâtrés fenêtrés en lieu et place des extensions ou des gouttières métalliques, source de déplacement lors des transports vers les hôpitaux de l’arrière. Et il se fait surtout le chantre de la méthode conservatrice « jamais d’amputation hors de la gangrène déclarée, jamais d’ablation primitive d’esquilles ». Marié le 18 octobre 1894 à Marie Bacqueville, ils auront quatre filles. Au décès de son épouse en 1934, il vendra l’Institut Saint-François de Sales à une société anonyme, dite société Calot, mais continuera à diriger l’établissement jusqu’à sa retraite en 1941. Dès lors, il s’installera définitivement au château de Miramont à Adast, qu’il avait acheté en 1906 et où il décèdera en 1944. Il sera inhumé dans la chapelle du château, aux côtés de son épouse. En 1970, la propriété ayant été vendue par ses filles à Jacques Chancel, leurs cendres furent transférées dans le cimetière d’Arrens. Son nom reste surtout présent aujourd’hui grâce à l’Institut Calot de Berck-sur-Mer, qu’il a créé et qui est resté un établissement hautement spécialisé dans la prise en charge des pathologies orthopédiques et des affections neurologiques tant sur le plan médical que chirurgical. Son frère, l’abbé Paul François Calot, fut lui directeur du Château-observatoire d’Abbadia (1923-1944) près d’Hendaye, qui poursuivant l’œuvre de son prédécesseur Aloys Verschaffel, publia de nombreux catalogues d’étoiles.
CAMELAT Michel (1871-1962)
Commerçant, dramaturge, poète et écrivain occitan, nouvelliste et éditeur
Michel CAMELAT, né le 26 janvier 1871 à Arrens et mort le 19 novembre 1962 à Tarbes, à l’âge de 90 ans, est le grand écrivain moderne de la Gascogne, dont l’aventure littéraire vient en contrepoint d’une existence modeste d’épicier de village. Il est le fils unique de Jean-Pierre Camélat, cordonnier et de Marianne Four-Pome, son épouse. De 1882 à 1886, il fait ses études secondaires au petit séminaire de Saint-Pé-de-Bigorre, où il est un élève remuant et souvent malade. À l’âge de 17 ans, refusant de s’engager sur la voie de la prêtrise suivant les vœux de ses parents, ceux-ci le retirent du collège. De retour dans sa famille, il multiplie les lectures et, avec l’aide des prêtres du sanctuaire voisin de Pouey-Laün, acquiert une culture classique et se consacre désormais à l’étude du gascon et de sa littérature. Premiers poèmes et premières chansons. Il commence un lexique, recueille des proverbes et élabore les statuts d’une société des amis du gascon. Il découvre le poète chansonnier Cyprien Despourrins et les Papillotos de Jasmin. Il entre en relation avec l’érudit bigourdan, Jean Bourdette, qui lui conseille en 1889 de faire œuvre « en lavedanais ».
1888 - il découvre l’œuvre des Félibres – les écrivains en langue d’Oc – grâce à l’anthologie des Poètes provençaux contemporains, puis Mirèio qui est une révélation. Pendant longtemps, il relira tous les ans le chef-d’œuvre de Frédéric Mistral.
1890 - lors d’une « félibrée » à Tarbes, où il obtient un premier prix de poésie, il fait la connaissance du jeune Simin Palay (né en 1874, écrivain et futur lexicographe du gascon) ainsi que du chartiste Jean Passy (auteur de l’Origine des Ossalois), avec lesquels il se lie d’amitié et collaborera toute sa vie.
1891 - il publie « Le patois d’Arrens », étude sur le gascon pyrénéen du Lavedan. C’est dans cette variété de langue, qu’il compose ses premiers essais poétiques. Quatre ans plus tard, il abandonnera définitivement les formes de langue autochtones (gascon lavedanais), du moins à l’écrit, pour n’écrire désormais que dans le gascon du Béarn, senti comme plus classique et lui permettant d’être lu dans toute la Gascogne – Pau constituant par ailleurs un foyer de production relativement actif.
1893 - soucieux de s’adresser en langue d’Oc au public le plus large possible, il publie avec Simin Palay un premier almanach - l’Armanac patouès de la Bigorro - qui devient dès l’année suivante l’Armanac gascou (Bigorre, Béarn, Armagnac, Landes).
1895 - publication d’un recueil de chansons « Et piu-piu dera me laguta » (Cansoûs gascounas, Tarbes, Lescamela). L’introduction est un vibrant manifeste en faveur de la langue.
1896 - le 2 janvier, à l’instigation de Camelat principalement, fondation à Pau avec Simin Palay et Daniel Lafore de l’Escole Gastou Febus. Il ne s’agit pas d’une structure scolaire, mais d’une antenne du Félibrige qui entend organiser et fédérer l’action en faveur de la langue d’Oc sur l’ensemble de la Gascogne.
1897 - fondation de Reclams de Bearn e Gascounhe, revue de l’Escole à caractère littéraire et militant.
Le 22 février, mariage avec Catherine Augé. Le ménage vivra à Arrens, village que Miquèu n’a jamais voulu quitter malgré le souhait de son épouse d’une installation à Argelès-Gazost ou à Lourdes. Le couple aura quatre enfants, dont deux mourront en bas âge. Catherine ne considérait pas sans méfiance les travaux littéraires de son mari, d’autant que celui-ci tenait sans enthousiasme particulier, quoiqu’avec sérieux, le commerce qui assurait la subsistance du ménage. Toutefois, malgré des difficultés financières épisodiques, le couple resta uni.
1898 - le 26 juin, naissance à Arrens d’Isabelle-Jeanne-Marie (Beline). Il commence vraisemblablement Mourte e Bibe dont l’écriture s’étalera sur 15 ans.
1899 - première édition de Beline (Tarbes, Lescamela), qui lui vaut immédiatement une lettre bienveillante de Mistral et la consécration au sein du Félibrige.
1900 - naissance le 14 avril de Jean-Pierre-Jacques Camélat, qui décédera le 11 juillet de la même année. Le 21 mai, Miquèu est élu maire d’Arrens. Il le restera jusqu’au mois de mars 1904.
1901- l’organisation le 21 mai à Pau et le succès de la « Santa Estela », rassemblement annuel du Félibrige, en présence de Mistral son fondateur, consacrent l’action des félibres gascons et la détermination de Miquèu, à tel point que la date du 21 mai 1901 servira de sous-titre à Mourte e Bibe.
Le premier août, jour de la Saint-Pierre aux liens, (le jour dont sera datée Mourte e Bibe), naissance de Pierre-Michel Camélat.
Le ménage s’installe au centre d’Arrens, dans la maison que Camelat ne quittera qu’à la fin de sa vie.
1905 - le 19 août, décès de sa fille Beline, âgée de 7 ans.
1906 - le 6 juin, naissance de Beline-Marie, deuxième fille de Camelat à porter ce nom.
1910 - Beline, 2e édition, Tarbes, Dusséqué.
Le 15 janvier, parution du premier numéro du journal La Bouts de la Terre. Miquèu, en rupture avec la ligne trop « francimande » suivie par Reclams, fonde un bimensuel de 4 pages, bon marché, qui s’adresse au peuple. La Bouts de la Terre, rédigé intégralement en langue d’Oc et dans une écriture unifiée, paraîtra sans interruption jusqu’à la Première Guerre mondiale. Après la guerre, Miquèu ne parviendra pas à relancer cette publication et prendra en charge la rédaction de Reclams.
1911 - voyage en Catalogne. Griset nouste, divertissement en un acte, Pau, Marrimpouey, sur le modèle d’une comédie découverte à Barcelone, ouvre une série d’œuvres écrites pour le théâtre.
1912 - Roubi lou sounadou, pastourale en cinq estanques e en prose, La Bouts de la Terre (Pau, Marrimpouey). A l’aygue douce nou-b hidét ! [Méfiez-vous de l’eau qui dort], comédie proverbe, Pau, Marrimpouey.
1914 - Gastou-Febus, pièce en cinq actes et en vers, Pau, La Bouts de la Terre, premier drame historique.
Mobilisation de Miquèu, qui sera profondément affecté par la guerre et son cortège de deuils, en particulier celui du jeune poète Jean-Baptiste Bégarie, fils spirituel et ami, tué sur le front en 1915.
1916 - Lou darrè Calhabari [Le dernier Charivari], divertissement en un acte, Pau, Marrimpouey.
1920 - Mourte e Bibe, Pau, Marrimpouey. Le poème épique était achevé en 1913, mais sa parution fut retardée par la guerre.
1924 - Lola « drame lyrique », deuxième drame historique, Samatan, Editouriau Occitan.
1926 - Beline, (3e édition), Pau, Marrimpouey. Décès de la mère de l’écrivain.
1928 - mort de son père. Garbe de pouesies (1520-1920), anthologie à usage scolaire, Pau Marrimpouey.
1931 - début d’une relation épistolaire avec le jeune poète Andrèu Pic.
1933 - Garbe de proses (1775-1930), anthologie, Pau, Marrimpouey. Nouvelle édition de A l’aygue douce nou-b hidét ! Lourdes, Lacrampe.
1934 - L’espigue aus dits, recueil de poèmes, Pau, Marrimpouey.
1936 - Nouvelle édition de Gastou-Febus, Pau, Marrimpouey.
1937 - Bite-bitante, recueil de nouvelles, Pau, Marrimpouey.
1938 - Lous Memòris d’u Capbourrut, [autobiographie de ses premières années jusqu’à la publication de Beline], Pau, Marrimpouey.
1939 - nouvelle édition de Lole, drame en trois actes et en vers, Pau, Marrimpouey.
1942 - Lou Piu-piu de la mie flahute, reprise en gascon béarnais de l’ouvrage de 1895, Pau, Marrimpouey.
1943 - mort de son fils Pierre, le 27 juillet. Médecin, celui-ci contracta le choléra auprès des malades qu’il soignait dans les Landes, à Luxey.
1946 - tros causits de pouesie e de prose à l’usance de las escoles primàris, Pau, Marrimpouey.
1950 - la literature gascoune de las hounts prumères a oey lou die, Pau, Marrimpouey.
1951 - Mourte e Bibe, nouvelle édition remaniée, Pau, Marrimpouey.
1957 - Garbe de pouesies (1567-1957), 2e édition, remaniée, Pau, Marrimpouey.
1958 - mort d’André Pic à qui Miquèu comptait confier la rédaction de Reclams, assurée par Marcel Saint-Bézard à partir de cette année-là.
1962 - âgé et quasiment aveugle, Miquèu s’éteint le 19 novembre à Tarbes où sa fille Beline (Mme Vammale) l’a recueilli. Édition définitive de Belina en graphie classique, préface de Robert Lafont, traduction française et notes critiques de Pierre Bec et Robert Lafont, Tolosa, Institut d’Estudis Occitans.
Dans son petit village d’Arrens, où il ne parla et n’écrivit jamais qu’en langue d’Oc, vêtu sans jamais varier à la mode bigourdane, avec le petit béret, le court veston, la large ceinture, il a écrit des poésies qui portent la marque de son existence et qui attirèrent immédiatement sur lui l’attention du Félibrige. Son poème en trois chants, Beline, le classa parmi les meilleurs poètes méridionaux ; il lui fit accorder une fleur par l’Académie des Jeux Floraux de Toulouse et l’introduisit dans le Consistoire des Majoraux, en remplacement de Léonce Couture, ancien doyen de la Faculté libre des Lettres de Toulouse. Cet épicier-poète à l’origine avec quelques amis de l’Escole Gastoû Febus et de la revue Reclams de Biarn e Gascougne, compte parmi les plus grands écrivains gascons. Avec Simin Palay, le plus grand poète en béarnais, il est une figure marquante du renouveau culturel et littéraire du début du XXe siècle. Son buste, inauguré à Arrens le 20 octobre 1963, se dresse dans le petit jardin en face de l’école.
Michel CAMELAT, né le 26 janvier 1871 à Arrens et mort le 19 novembre 1962 à Tarbes, à l’âge de 90 ans, est le grand écrivain moderne de la Gascogne, dont l’aventure littéraire vient en contrepoint d’une existence modeste d’épicier de village. Il est le fils unique de Jean-Pierre Camélat, cordonnier et de Marianne Four-Pome, son épouse. De 1882 à 1886, il fait ses études secondaires au petit séminaire de Saint-Pé-de-Bigorre, où il est un élève remuant et souvent malade. À l’âge de 17 ans, refusant de s’engager sur la voie de la prêtrise suivant les vœux de ses parents, ceux-ci le retirent du collège. De retour dans sa famille, il multiplie les lectures et, avec l’aide des prêtres du sanctuaire voisin de Pouey-Laün, acquiert une culture classique et se consacre désormais à l’étude du gascon et de sa littérature. Premiers poèmes et premières chansons. Il commence un lexique, recueille des proverbes et élabore les statuts d’une société des amis du gascon. Il découvre le poète chansonnier Cyprien Despourrins et les Papillotos de Jasmin. Il entre en relation avec l’érudit bigourdan, Jean Bourdette, qui lui conseille en 1889 de faire œuvre « en lavedanais ».
1888 - il découvre l’œuvre des Félibres – les écrivains en langue d’Oc – grâce à l’anthologie des Poètes provençaux contemporains, puis Mirèio qui est une révélation. Pendant longtemps, il relira tous les ans le chef-d’œuvre de Frédéric Mistral.
1890 - lors d’une « félibrée » à Tarbes, où il obtient un premier prix de poésie, il fait la connaissance du jeune Simin Palay (né en 1874, écrivain et futur lexicographe du gascon) ainsi que du chartiste Jean Passy (auteur de l’Origine des Ossalois), avec lesquels il se lie d’amitié et collaborera toute sa vie.
1891 - il publie « Le patois d’Arrens », étude sur le gascon pyrénéen du Lavedan. C’est dans cette variété de langue, qu’il compose ses premiers essais poétiques. Quatre ans plus tard, il abandonnera définitivement les formes de langue autochtones (gascon lavedanais), du moins à l’écrit, pour n’écrire désormais que dans le gascon du Béarn, senti comme plus classique et lui permettant d’être lu dans toute la Gascogne – Pau constituant par ailleurs un foyer de production relativement actif.
1893 - soucieux de s’adresser en langue d’Oc au public le plus large possible, il publie avec Simin Palay un premier almanach - l’Armanac patouès de la Bigorro - qui devient dès l’année suivante l’Armanac gascou (Bigorre, Béarn, Armagnac, Landes).
1895 - publication d’un recueil de chansons « Et piu-piu dera me laguta » (Cansoûs gascounas, Tarbes, Lescamela). L’introduction est un vibrant manifeste en faveur de la langue.
1896 - le 2 janvier, à l’instigation de Camelat principalement, fondation à Pau avec Simin Palay et Daniel Lafore de l’Escole Gastou Febus. Il ne s’agit pas d’une structure scolaire, mais d’une antenne du Félibrige qui entend organiser et fédérer l’action en faveur de la langue d’Oc sur l’ensemble de la Gascogne.
1897 - fondation de Reclams de Bearn e Gascounhe, revue de l’Escole à caractère littéraire et militant.
Le 22 février, mariage avec Catherine Augé. Le ménage vivra à Arrens, village que Miquèu n’a jamais voulu quitter malgré le souhait de son épouse d’une installation à Argelès-Gazost ou à Lourdes. Le couple aura quatre enfants, dont deux mourront en bas âge. Catherine ne considérait pas sans méfiance les travaux littéraires de son mari, d’autant que celui-ci tenait sans enthousiasme particulier, quoiqu’avec sérieux, le commerce qui assurait la subsistance du ménage. Toutefois, malgré des difficultés financières épisodiques, le couple resta uni.
1898 - le 26 juin, naissance à Arrens d’Isabelle-Jeanne-Marie (Beline). Il commence vraisemblablement Mourte e Bibe dont l’écriture s’étalera sur 15 ans.
1899 - première édition de Beline (Tarbes, Lescamela), qui lui vaut immédiatement une lettre bienveillante de Mistral et la consécration au sein du Félibrige.
1900 - naissance le 14 avril de Jean-Pierre-Jacques Camélat, qui décédera le 11 juillet de la même année. Le 21 mai, Miquèu est élu maire d’Arrens. Il le restera jusqu’au mois de mars 1904.
1901- l’organisation le 21 mai à Pau et le succès de la « Santa Estela », rassemblement annuel du Félibrige, en présence de Mistral son fondateur, consacrent l’action des félibres gascons et la détermination de Miquèu, à tel point que la date du 21 mai 1901 servira de sous-titre à Mourte e Bibe.
Le premier août, jour de la Saint-Pierre aux liens, (le jour dont sera datée Mourte e Bibe), naissance de Pierre-Michel Camélat.
Le ménage s’installe au centre d’Arrens, dans la maison que Camelat ne quittera qu’à la fin de sa vie.
1905 - le 19 août, décès de sa fille Beline, âgée de 7 ans.
1906 - le 6 juin, naissance de Beline-Marie, deuxième fille de Camelat à porter ce nom.
1910 - Beline, 2e édition, Tarbes, Dusséqué.
Le 15 janvier, parution du premier numéro du journal La Bouts de la Terre. Miquèu, en rupture avec la ligne trop « francimande » suivie par Reclams, fonde un bimensuel de 4 pages, bon marché, qui s’adresse au peuple. La Bouts de la Terre, rédigé intégralement en langue d’Oc et dans une écriture unifiée, paraîtra sans interruption jusqu’à la Première Guerre mondiale. Après la guerre, Miquèu ne parviendra pas à relancer cette publication et prendra en charge la rédaction de Reclams.
1911 - voyage en Catalogne. Griset nouste, divertissement en un acte, Pau, Marrimpouey, sur le modèle d’une comédie découverte à Barcelone, ouvre une série d’œuvres écrites pour le théâtre.
1912 - Roubi lou sounadou, pastourale en cinq estanques e en prose, La Bouts de la Terre (Pau, Marrimpouey). A l’aygue douce nou-b hidét ! [Méfiez-vous de l’eau qui dort], comédie proverbe, Pau, Marrimpouey.
1914 - Gastou-Febus, pièce en cinq actes et en vers, Pau, La Bouts de la Terre, premier drame historique.
Mobilisation de Miquèu, qui sera profondément affecté par la guerre et son cortège de deuils, en particulier celui du jeune poète Jean-Baptiste Bégarie, fils spirituel et ami, tué sur le front en 1915.
1916 - Lou darrè Calhabari [Le dernier Charivari], divertissement en un acte, Pau, Marrimpouey.
1920 - Mourte e Bibe, Pau, Marrimpouey. Le poème épique était achevé en 1913, mais sa parution fut retardée par la guerre.
1924 - Lola « drame lyrique », deuxième drame historique, Samatan, Editouriau Occitan.
1926 - Beline, (3e édition), Pau, Marrimpouey. Décès de la mère de l’écrivain.
1928 - mort de son père. Garbe de pouesies (1520-1920), anthologie à usage scolaire, Pau Marrimpouey.
1931 - début d’une relation épistolaire avec le jeune poète Andrèu Pic.
1933 - Garbe de proses (1775-1930), anthologie, Pau, Marrimpouey. Nouvelle édition de A l’aygue douce nou-b hidét ! Lourdes, Lacrampe.
1934 - L’espigue aus dits, recueil de poèmes, Pau, Marrimpouey.
1936 - Nouvelle édition de Gastou-Febus, Pau, Marrimpouey.
1937 - Bite-bitante, recueil de nouvelles, Pau, Marrimpouey.
1938 - Lous Memòris d’u Capbourrut, [autobiographie de ses premières années jusqu’à la publication de Beline], Pau, Marrimpouey.
1939 - nouvelle édition de Lole, drame en trois actes et en vers, Pau, Marrimpouey.
1942 - Lou Piu-piu de la mie flahute, reprise en gascon béarnais de l’ouvrage de 1895, Pau, Marrimpouey.
1943 - mort de son fils Pierre, le 27 juillet. Médecin, celui-ci contracta le choléra auprès des malades qu’il soignait dans les Landes, à Luxey.
1946 - tros causits de pouesie e de prose à l’usance de las escoles primàris, Pau, Marrimpouey.
1950 - la literature gascoune de las hounts prumères a oey lou die, Pau, Marrimpouey.
1951 - Mourte e Bibe, nouvelle édition remaniée, Pau, Marrimpouey.
1957 - Garbe de pouesies (1567-1957), 2e édition, remaniée, Pau, Marrimpouey.
1958 - mort d’André Pic à qui Miquèu comptait confier la rédaction de Reclams, assurée par Marcel Saint-Bézard à partir de cette année-là.
1962 - âgé et quasiment aveugle, Miquèu s’éteint le 19 novembre à Tarbes où sa fille Beline (Mme Vammale) l’a recueilli. Édition définitive de Belina en graphie classique, préface de Robert Lafont, traduction française et notes critiques de Pierre Bec et Robert Lafont, Tolosa, Institut d’Estudis Occitans.
Dans son petit village d’Arrens, où il ne parla et n’écrivit jamais qu’en langue d’Oc, vêtu sans jamais varier à la mode bigourdane, avec le petit béret, le court veston, la large ceinture, il a écrit des poésies qui portent la marque de son existence et qui attirèrent immédiatement sur lui l’attention du Félibrige. Son poème en trois chants, Beline, le classa parmi les meilleurs poètes méridionaux ; il lui fit accorder une fleur par l’Académie des Jeux Floraux de Toulouse et l’introduisit dans le Consistoire des Majoraux, en remplacement de Léonce Couture, ancien doyen de la Faculté libre des Lettres de Toulouse. Cet épicier-poète à l’origine avec quelques amis de l’Escole Gastoû Febus et de la revue Reclams de Biarn e Gascougne, compte parmi les plus grands écrivains gascons. Avec Simin Palay, le plus grand poète en béarnais, il est une figure marquante du renouveau culturel et littéraire du début du XXe siècle. Son buste, inauguré à Arrens le 20 octobre 1963, se dresse dans le petit jardin en face de l’école.
CASTEX Jean (1965-XXXX)
Premier ministre, ancien élève du lycée Notre-Dame de Garaison à Monléon-Magnoac
Jean CASTEX, né le 25 juin 1965 à Vic-Fezensac dans le Gers, est un haut fonctionnaire et homme d'État français. Il est Premier ministre depuis le 3 juillet 2020. Il est le fils de Claude Castex, instituteur, et de Nicole Fontanier, également institutrice, décédée le 16 janvier 2020. Il a été interne, à sa demande, scolarisé de la classe de seconde à celle de terminale (1979-1982), au lycée privé de Garaison à Monléon-Magnoac dans les Hautes-Pyrénées, institution de l'enseignement catholique, où il obtient en 1982 son baccalauréat C (filière scientifique) avec mention. L’établissement scolaire était alors dirigé par le père Yves Laguilhony († 2017). Après sa scolarité en Magnoac, Jean Castex a continué à entretenir des liens suivis avec son ancien directeur. C’est ainsi qu’en 1988, le père Yves Laguilhony alla célébrer son mariage, dans les Pyrénées-Orientales. C’est aussi ainsi que Jean Castex vint à Garaison, pour entourer le père Yves Laguilhony lors de la fête organisée le 2 décembre 2017 à l’occasion du quatre-vingt-dixième anniversaire du père, à la tête de l’établissement scolaire de 1962 à 1987. Autre marque de son attachement à Garaison, il y fut le vice-président de l’Ogec (Organisme de gestion des établissements catholiques). Jean Castex a laissé le souvenir d’un élève brillant, doté d’une forte mémoire et très jovial avec ses camarades. Et le voilà aujourd’hui Premier ministre d’Emmanuel Macron, qui lui-même ne fait pas mystère de ses liens familiaux bigourdans, avec des grands-parents bagnérais.
Jean CASTEX, né le 25 juin 1965 à Vic-Fezensac dans le Gers, est un haut fonctionnaire et homme d'État français. Il est Premier ministre depuis le 3 juillet 2020. Il est le fils de Claude Castex, instituteur, et de Nicole Fontanier, également institutrice, décédée le 16 janvier 2020. Il a été interne, à sa demande, scolarisé de la classe de seconde à celle de terminale (1979-1982), au lycée privé de Garaison à Monléon-Magnoac dans les Hautes-Pyrénées, institution de l'enseignement catholique, où il obtient en 1982 son baccalauréat C (filière scientifique) avec mention. L’établissement scolaire était alors dirigé par le père Yves Laguilhony († 2017). Après sa scolarité en Magnoac, Jean Castex a continué à entretenir des liens suivis avec son ancien directeur. C’est ainsi qu’en 1988, le père Yves Laguilhony alla célébrer son mariage, dans les Pyrénées-Orientales. C’est aussi ainsi que Jean Castex vint à Garaison, pour entourer le père Yves Laguilhony lors de la fête organisée le 2 décembre 2017 à l’occasion du quatre-vingt-dixième anniversaire du père, à la tête de l’établissement scolaire de 1962 à 1987. Autre marque de son attachement à Garaison, il y fut le vice-président de l’Ogec (Organisme de gestion des établissements catholiques). Jean Castex a laissé le souvenir d’un élève brillant, doté d’une forte mémoire et très jovial avec ses camarades. Et le voilà aujourd’hui Premier ministre d’Emmanuel Macron, qui lui-même ne fait pas mystère de ses liens familiaux bigourdans, avec des grands-parents bagnérais.
CAZABAT Jean-Michel (1959-XXXX)
Créateur de chaussures de luxe basé aux États-Unis
Jean-Michel CAZABAT, né en 1959 à Bordères-sur-l’Echez et installé aujourd’hui à New York, il chausse les célébrités comme Sharon Stone, Lenny Kravitz, Penélope Cruz, Madonna, Brooke Shields, Sarah Jessica Parker, Gwyneth Paltrow, Jessica Alba, Scarlette Johanssen, Kate Hudson, Mary-Kate Olsen, Oprah Winfrey, Michelle Obama et Lady Gaga. Rien ne le prédisposait à devenir le chausseur des stars. Adolescent, il rêvait d’être un grand photographe de mode et de charme et il choisit d’intégrer une école à Orthez pour rester dans son Sud-Ouest natal. À 17 ans, il couvre les matchs de rugby ou les concerts comme correspondant pour La Dépêche du Midi et La Nouvelle République des Pyrénées. Mais les piges ne paient pas le loyer. Un jour, un ami chausseur à Tarbes, Raymond Lacabanne, le présente à Roland Jourdan, un des designers très à la mode et patron des chaussures Charles Jourdan. Grâce à cet homme, il espérait rencontrer des photographes célèbres, qui travaillaient pour lui. En fait, il lui offre une place de vendeur à mi-temps dans une de ses boutiques de chaussures à Paris. En 1980, il accepta le poste et très vite, il devint un des meilleurs vendeurs de la société. Il lui confia alors la direction d’une première boutique, puis il le propulsa directeur adjoint de la plus prestigieuse boutique de la chaîne, celle des Champs-Élysées. La concurrence entendit parler de lui. Et en 1985, le chausseur Stephane Kélian, un autre artiste français de la bottine et du talon haut, le débauche pour qu’il prenne la direction de ses trois plus grandes enseignes parisiennes et lui confie en même temps la vente en gros aux acheteurs étrangers. Et la chance voulut que les résultats soient au rendez-vous. Du coup, Stephane Kélian lui demanda de venir avec lui à New York, où sa marque avait du mal à gagner des parts de marché. Il voulait qu’il lui donne son avis sur ce qu’il faudrait faire pour que les ventes décollent. Et il le propulsa responsable du marché américain où il développe un réseau de quinze magasins et de vente en gros de la côte Est à la côte Ouest. C’est ainsi qu’il s’installa dans la Grosse Pomme. Et en dix ans ils finirent par s’imposer comme les rois de la chaussure. Ils travaillaient alors pour les plus grands noms de la mode et de très nombreuses vedettes. Et désormais il prenait part à la création des collections. Tout de suite, il a montré un sens artistique certain. C’est vrai que faire de belles chaussures originales l’avait immédiatement séduit. Mais, en 1995, Kélian décida de vendre et de se retirer des affaires pour profiter de son argent. Jean-Michel ne souhaita pas rester, et voyant qu’il pouvait se libérer, la maison Charles Jourdan le relança. Il retourna dans la maison Jourdan avec le titre de directeur de la création, toujours depuis la Grosse Pomme. De 1995 à 1998, chez Jourdan, il participa à toute l’élaboration des collections et c’est lui qui créait ses modèles. Puis, à l’aube de ses 40 ans, lassé de devoir prendre en compte les points de vue des uns et des autres, il décide de travailler pour lui. Il monte sa propre affaire et se lance sous son propre nom. Ayant un peu d’argent de côté, il prend un magasin dans West Village, à l’angle de Bleecker Street et de la 10e Rue, dans le très chic quartier de SoHo sur Manhattan et depuis le 8 septembre 2011, son nom trône sur les vitrines d’une boutique de 170 mètres carrés. Il avait déjà une certaine renommée dans le milieu et les affaires prennent vite. Il crée des collections fabriquées à Milan en Italie, car les Américains ne sont pas très bons dans ce domaine. Il met en vente ses modèles dans des boutiques de mode new-yorkaises. Et ça marche ! Son truc, c’est de proposer de la qualité, de l’originalité et du confort. Sa ligne s’adresse à « une femme active, sexy, moderne qui a envie de se séduire et de séduire » expliquera-t-il. Il lance donc sa propre ligne féminine, ultra-féminine, colorée avec une gamme de chaussures vraiment exubérantes. Quelques années plus tard, pour les hommes il s’inspire de son propre style, avec connotation sixties, plutôt rock’n’roll, comme ses « bottines Beatles » en python métallisé. Ses sources d’inspiration étant le rock’n’roll et le monde de la nuit. Ses modèles représentant sa créativité et proposant un style avant-gardiste de la mode internationale, rapidement des journalistes s’intéressent à lui et des stars accourent dans ses magasins. Aujourd’hui, il chausse Sharon Stone, Lenny Kravitz, les actrices Kristen Stewart, Denise Richards, les chanteuses Miley et Cyrus Norah Jones, la famille Kardashian, mais aussi Mickey Rourke. Les comédiennes Penélope Cruz et Sarah Jessica Parker sont des clientes fidèles. Tous lui disent être « fous » de ses créations. Les plus grandes vedettes se baladent avec ses chaussures et les retombées sont exceptionnelles. Il vend entre 10 000 et 20 000 paires par an. Et celles réalisées pour les stars peuvent atteindre des prix vertigineux, surtout si on y incruste des diamants. Sinon, il vend aussi des modèles à 80 euros. Pour ses collections, il fait aussi confiance à son amie de toujours, Josy Bize, une New-Yorkaise adoptée, originaire de Lourdes, passée par les mêmes grandes maisons que lui, avant qu’ils ne décident de collaborer ensemble. Maintenant, comme il l’a fait pour Kélian, il cherche à ouvrir d’autres magasins dans le triangle d'or des boutiques de luxe et des marques de Paris et de Londres après Madison Avenue à New York qui concentre une clientèle fortunée, et un espace de vente à Hangzhou en Chine. Les chaussures de luxe Jean-Michel Cazabat sont disponibles dans les magasins de luxe du monde entier, y compris Barneys, Saks Fifth Avenue, Shopbop, Maxfield L.A. et certains magasins comme Neiman Marcus. On raconte que ses amis, Madonna ou Lionel Ritchie adorent son accent des Pyrénées.
Jean-Michel CAZABAT, né en 1959 à Bordères-sur-l’Echez et installé aujourd’hui à New York, il chausse les célébrités comme Sharon Stone, Lenny Kravitz, Penélope Cruz, Madonna, Brooke Shields, Sarah Jessica Parker, Gwyneth Paltrow, Jessica Alba, Scarlette Johanssen, Kate Hudson, Mary-Kate Olsen, Oprah Winfrey, Michelle Obama et Lady Gaga. Rien ne le prédisposait à devenir le chausseur des stars. Adolescent, il rêvait d’être un grand photographe de mode et de charme et il choisit d’intégrer une école à Orthez pour rester dans son Sud-Ouest natal. À 17 ans, il couvre les matchs de rugby ou les concerts comme correspondant pour La Dépêche du Midi et La Nouvelle République des Pyrénées. Mais les piges ne paient pas le loyer. Un jour, un ami chausseur à Tarbes, Raymond Lacabanne, le présente à Roland Jourdan, un des designers très à la mode et patron des chaussures Charles Jourdan. Grâce à cet homme, il espérait rencontrer des photographes célèbres, qui travaillaient pour lui. En fait, il lui offre une place de vendeur à mi-temps dans une de ses boutiques de chaussures à Paris. En 1980, il accepta le poste et très vite, il devint un des meilleurs vendeurs de la société. Il lui confia alors la direction d’une première boutique, puis il le propulsa directeur adjoint de la plus prestigieuse boutique de la chaîne, celle des Champs-Élysées. La concurrence entendit parler de lui. Et en 1985, le chausseur Stephane Kélian, un autre artiste français de la bottine et du talon haut, le débauche pour qu’il prenne la direction de ses trois plus grandes enseignes parisiennes et lui confie en même temps la vente en gros aux acheteurs étrangers. Et la chance voulut que les résultats soient au rendez-vous. Du coup, Stephane Kélian lui demanda de venir avec lui à New York, où sa marque avait du mal à gagner des parts de marché. Il voulait qu’il lui donne son avis sur ce qu’il faudrait faire pour que les ventes décollent. Et il le propulsa responsable du marché américain où il développe un réseau de quinze magasins et de vente en gros de la côte Est à la côte Ouest. C’est ainsi qu’il s’installa dans la Grosse Pomme. Et en dix ans ils finirent par s’imposer comme les rois de la chaussure. Ils travaillaient alors pour les plus grands noms de la mode et de très nombreuses vedettes. Et désormais il prenait part à la création des collections. Tout de suite, il a montré un sens artistique certain. C’est vrai que faire de belles chaussures originales l’avait immédiatement séduit. Mais, en 1995, Kélian décida de vendre et de se retirer des affaires pour profiter de son argent. Jean-Michel ne souhaita pas rester, et voyant qu’il pouvait se libérer, la maison Charles Jourdan le relança. Il retourna dans la maison Jourdan avec le titre de directeur de la création, toujours depuis la Grosse Pomme. De 1995 à 1998, chez Jourdan, il participa à toute l’élaboration des collections et c’est lui qui créait ses modèles. Puis, à l’aube de ses 40 ans, lassé de devoir prendre en compte les points de vue des uns et des autres, il décide de travailler pour lui. Il monte sa propre affaire et se lance sous son propre nom. Ayant un peu d’argent de côté, il prend un magasin dans West Village, à l’angle de Bleecker Street et de la 10e Rue, dans le très chic quartier de SoHo sur Manhattan et depuis le 8 septembre 2011, son nom trône sur les vitrines d’une boutique de 170 mètres carrés. Il avait déjà une certaine renommée dans le milieu et les affaires prennent vite. Il crée des collections fabriquées à Milan en Italie, car les Américains ne sont pas très bons dans ce domaine. Il met en vente ses modèles dans des boutiques de mode new-yorkaises. Et ça marche ! Son truc, c’est de proposer de la qualité, de l’originalité et du confort. Sa ligne s’adresse à « une femme active, sexy, moderne qui a envie de se séduire et de séduire » expliquera-t-il. Il lance donc sa propre ligne féminine, ultra-féminine, colorée avec une gamme de chaussures vraiment exubérantes. Quelques années plus tard, pour les hommes il s’inspire de son propre style, avec connotation sixties, plutôt rock’n’roll, comme ses « bottines Beatles » en python métallisé. Ses sources d’inspiration étant le rock’n’roll et le monde de la nuit. Ses modèles représentant sa créativité et proposant un style avant-gardiste de la mode internationale, rapidement des journalistes s’intéressent à lui et des stars accourent dans ses magasins. Aujourd’hui, il chausse Sharon Stone, Lenny Kravitz, les actrices Kristen Stewart, Denise Richards, les chanteuses Miley et Cyrus Norah Jones, la famille Kardashian, mais aussi Mickey Rourke. Les comédiennes Penélope Cruz et Sarah Jessica Parker sont des clientes fidèles. Tous lui disent être « fous » de ses créations. Les plus grandes vedettes se baladent avec ses chaussures et les retombées sont exceptionnelles. Il vend entre 10 000 et 20 000 paires par an. Et celles réalisées pour les stars peuvent atteindre des prix vertigineux, surtout si on y incruste des diamants. Sinon, il vend aussi des modèles à 80 euros. Pour ses collections, il fait aussi confiance à son amie de toujours, Josy Bize, une New-Yorkaise adoptée, originaire de Lourdes, passée par les mêmes grandes maisons que lui, avant qu’ils ne décident de collaborer ensemble. Maintenant, comme il l’a fait pour Kélian, il cherche à ouvrir d’autres magasins dans le triangle d'or des boutiques de luxe et des marques de Paris et de Londres après Madison Avenue à New York qui concentre une clientèle fortunée, et un espace de vente à Hangzhou en Chine. Les chaussures de luxe Jean-Michel Cazabat sont disponibles dans les magasins de luxe du monde entier, y compris Barneys, Saks Fifth Avenue, Shopbop, Maxfield L.A. et certains magasins comme Neiman Marcus. On raconte que ses amis, Madonna ou Lionel Ritchie adorent son accent des Pyrénées.
CAZAUSSUS Élie (1958-2019)
Pâtissier, glacié, chocolatier le plus titré au monde
Élie CAZAUSSUS, né le 14 septembre 1958 à Tarbes et décédé le 17 mai 2019. Pâtissier fort réputé, Meilleur Ouvrier de France Glacier (MOF) 2004, détenteur de trois Coupes du monde, président national de la Confédération des Glaciers de France, il s’affiche comme l’une des références incontournables de la planète gourmande. Titulaire d’un CAP de pâtisserie, à l’âge de 20 ans il ouvre sa première pâtisserie à Bordères-sur-L’échez. Passionné par son métier et assoiffé de connaissances, il se plonge dans les livres de recettes pour tenter d’atteindre l’excellence. Puis il enchaîne les stages à l’école nationale de pâtisserie d’Yssingeaux (Haute-Loire) et chez le célèbre pâtissier chocolatier Gaston Lenôtre à Paris. Il donnera des cours dans les chambres des métiers des Hautes-Pyrénées et du Gers. Dans les années 1990 il décide de se lancer dans les concours. En l’an 2000, après plus de deux ans de préparation, il tente le titre de MOF en catégorie sucre, chocolat et glace. Ayant préparé une sculpture sur le thème de la mythologie grecque, il échouera. Loin d’être découragé il se remet au travail pour préparer le concours de 2004 (le concours n’ayant lieu que tous les 4 ans). Et en attendant ce grand rendez-vous, il rejoint l’équipe de France de pâtisserie et brigue en 2003 la Coupe du monde de pâtisserie avec Angelo Musa et Youri Neyers. Leur coach est Philippe Conticini. Face à 21 nations, le trio l’emporte. L’année suivante, en 2004, il poursuit sur sa lancée et décroche enfin le titre de MOF Glacier, tant attendu. Ce qui sera pour lui la plus belle des récompenses. Dès lors il n’a plus le droit de disputer de concours, sauf en qualité d’entraîneur. Et en 2009, en qualité de coach de l’équipe nationale il décroche sa deuxième Coupe du monde de pâtisserie avec Jérôme de Olivera, pâtissier au plazza Athénée à Paris, Jérôme Langillier et Marc Rivière, employé du célèbre traiteur parisien Potel et Chabot. Son premier titre mondial il l’a obtenu en 2003 en tant que participant à cette compétition qui réunissait les meilleurs pâteux de la planète. Il est d’ailleurs le seul Français de toute l’histoire de la pâtisserie à détenir ce doublé, qui fait désormais référence dans le monde entier. En 2014, il coache l’équipe qui remporte la Coupe du monde de la glace à Rimini en Italie. Son équipe étant composée de Jean-Christophe Vitte, Christophe Bouret, Benoît Lagache et Yazid Ichemrahen. Virtuose de la pâtisserie, il aimait transmettre son savoir et ses expériences à ceux qui rêvaient de devenir MOF ou champions du monde et se préparer aux concours, comme à ceux nombreux qui se passionnent pour cet art. Il a monté à Tarbes des ateliers gourmands de 3 heures composés de groupes de 3 personnes, des amateurs qui choisissent leur thème et repartent avec leur production. Son commerce cédé en 2018 sur la place du Marché-Brauhauban était un haut lieu de la gastronomie tarbaise. Spécialiste du chocolat, également sculpteur sur glace, il proposait des pâtisseries originales et poétiques à déguster sur place ou à emporter. Comme créations originales on notera : un chocolat à l’oignon de Trébons à base de chocolat noir avec des noisettes grillées, un chocolat au piment d’Espelette avec le piment enrobé de Guanaja, « Jo le Haricot » un personnage en forme de haricot et le touron au haricot tarbais. Dans ses centres de formation, il accueillait aussi des stagiaires envoyés par des écoles du monde entier et notamment du Japon. Le 25 avril 2017, il avait été élu président de la Confédération nationale des Glaciers de France. En 2018, il coachait l’équipe de France composée de Rémi Montagne, Christophe Domange, Jean-Thomas Schneider et Benoît Charvet, qui face à 11 autres équipes et 60 participants, concourait à Rimini pour le titre de champion du monde de la glace. Ainsi son talent l’avait inscrit à côté des plus grands noms : Yves Thuriès, Ladurée, Christophe Michalak et Pierre Hermé, celui-là même qui a fait son apprentissage chez le prestigieux Gaston Lenôtre. Cet artiste de la douceur, pâtissier tarbais fort réputé, excellait dans son art au niveau mondial. Ce grand nom de la gastronomie française, le pâtissier glacier le plus titré au monde, s'est éteint le vendredi 17 mai 2019, emporté par la maladie. Il a été inhumé au cimetière de Luquet, son village natal des Hautes-Pyrénées. Il avait 60 ans.
Élie CAZAUSSUS, né le 14 septembre 1958 à Tarbes et décédé le 17 mai 2019. Pâtissier fort réputé, Meilleur Ouvrier de France Glacier (MOF) 2004, détenteur de trois Coupes du monde, président national de la Confédération des Glaciers de France, il s’affiche comme l’une des références incontournables de la planète gourmande. Titulaire d’un CAP de pâtisserie, à l’âge de 20 ans il ouvre sa première pâtisserie à Bordères-sur-L’échez. Passionné par son métier et assoiffé de connaissances, il se plonge dans les livres de recettes pour tenter d’atteindre l’excellence. Puis il enchaîne les stages à l’école nationale de pâtisserie d’Yssingeaux (Haute-Loire) et chez le célèbre pâtissier chocolatier Gaston Lenôtre à Paris. Il donnera des cours dans les chambres des métiers des Hautes-Pyrénées et du Gers. Dans les années 1990 il décide de se lancer dans les concours. En l’an 2000, après plus de deux ans de préparation, il tente le titre de MOF en catégorie sucre, chocolat et glace. Ayant préparé une sculpture sur le thème de la mythologie grecque, il échouera. Loin d’être découragé il se remet au travail pour préparer le concours de 2004 (le concours n’ayant lieu que tous les 4 ans). Et en attendant ce grand rendez-vous, il rejoint l’équipe de France de pâtisserie et brigue en 2003 la Coupe du monde de pâtisserie avec Angelo Musa et Youri Neyers. Leur coach est Philippe Conticini. Face à 21 nations, le trio l’emporte. L’année suivante, en 2004, il poursuit sur sa lancée et décroche enfin le titre de MOF Glacier, tant attendu. Ce qui sera pour lui la plus belle des récompenses. Dès lors il n’a plus le droit de disputer de concours, sauf en qualité d’entraîneur. Et en 2009, en qualité de coach de l’équipe nationale il décroche sa deuxième Coupe du monde de pâtisserie avec Jérôme de Olivera, pâtissier au plazza Athénée à Paris, Jérôme Langillier et Marc Rivière, employé du célèbre traiteur parisien Potel et Chabot. Son premier titre mondial il l’a obtenu en 2003 en tant que participant à cette compétition qui réunissait les meilleurs pâteux de la planète. Il est d’ailleurs le seul Français de toute l’histoire de la pâtisserie à détenir ce doublé, qui fait désormais référence dans le monde entier. En 2014, il coache l’équipe qui remporte la Coupe du monde de la glace à Rimini en Italie. Son équipe étant composée de Jean-Christophe Vitte, Christophe Bouret, Benoît Lagache et Yazid Ichemrahen. Virtuose de la pâtisserie, il aimait transmettre son savoir et ses expériences à ceux qui rêvaient de devenir MOF ou champions du monde et se préparer aux concours, comme à ceux nombreux qui se passionnent pour cet art. Il a monté à Tarbes des ateliers gourmands de 3 heures composés de groupes de 3 personnes, des amateurs qui choisissent leur thème et repartent avec leur production. Son commerce cédé en 2018 sur la place du Marché-Brauhauban était un haut lieu de la gastronomie tarbaise. Spécialiste du chocolat, également sculpteur sur glace, il proposait des pâtisseries originales et poétiques à déguster sur place ou à emporter. Comme créations originales on notera : un chocolat à l’oignon de Trébons à base de chocolat noir avec des noisettes grillées, un chocolat au piment d’Espelette avec le piment enrobé de Guanaja, « Jo le Haricot » un personnage en forme de haricot et le touron au haricot tarbais. Dans ses centres de formation, il accueillait aussi des stagiaires envoyés par des écoles du monde entier et notamment du Japon. Le 25 avril 2017, il avait été élu président de la Confédération nationale des Glaciers de France. En 2018, il coachait l’équipe de France composée de Rémi Montagne, Christophe Domange, Jean-Thomas Schneider et Benoît Charvet, qui face à 11 autres équipes et 60 participants, concourait à Rimini pour le titre de champion du monde de la glace. Ainsi son talent l’avait inscrit à côté des plus grands noms : Yves Thuriès, Ladurée, Christophe Michalak et Pierre Hermé, celui-là même qui a fait son apprentissage chez le prestigieux Gaston Lenôtre. Cet artiste de la douceur, pâtissier tarbais fort réputé, excellait dans son art au niveau mondial. Ce grand nom de la gastronomie française, le pâtissier glacier le plus titré au monde, s'est éteint le vendredi 17 mai 2019, emporté par la maladie. Il a été inhumé au cimetière de Luquet, son village natal des Hautes-Pyrénées. Il avait 60 ans.
CHANCEL Jacques (1928-2014)
Journaliste, écrivain, homme de radio et de télévision
Jacques CHANCEL, né le 2 juillet 1928 à Ayzac-Ost, où son père fabriquait des escaliers, de son vrai nom Joseph Crampes, et mort à Paris le 23 décembre 2014, à l’âge de 86 ans, est une grande figure de l’audiovisuel. Comme Pivot, Bellemare, Zitrone, Desgraupes, Poivre d’Arvor, Drucker, Bouvard, il appartient à la légende du petit écran. Études au collège de Saint-Pé-de-Bigorre, à l’institution Jeanne-d’Arc à Tarbes puis au lycée Victor-Duruy à Bagnères-de-Bigorre. Aventurier, il souhaite rejoindre l’Indochine afin de couvrir le conflit. Mais n’ayant pas l’âge requis, il demande à l’instituteur de son village, officier de l’état-civil, de le vieillir afin de pouvoir partir. En trichant sur son âge, il fait l’école militaire de transmissions de Montargis et après direct l’Indochine. C’est ainsi qu’il se retrouve là-bas correspondant de guerre pour France-Asie à 17 ans puis travaille pour Radio France et Paris Match. À la demande des services de sécurité il change aussi de nom et choisit Chancel, parce qu’il y avait ce nom dans sa famille. Il parcourt le Sud-Est asiatique de 1950 à 1958 et achève ses études de droit entre Saïgon et Pékin. En 1952, la jeep dans laquelle il se trouve avec des officiers saute sur une mine pendant la traversée d’un pont. Il est le seul survivant mais il se retrouve aveugle à l’hôpital de Saigon. Par chance, au bout d’un an il recouvre la vue. Après son retour en France en 1958, il travaille pour plusieurs journaux comme Paris-Jour, Télé Magazine et très attiré par la radio, il rejoint France Inter. Durant vingt-deux ans, il anime la mythique émission quotidienne d’une heure "Radioscopie" sur France Inter (6826 émissions de 1968 à 1982 puis de 1988 à 1990), où il questionne avec insolence les âmes les plus fortes de l’époque. À la télévision, en 1971, il lance "Grand Amphi" qui devient un an plus tard "Le Grand Echiquier". Et durant dix-sept ans, il anime l’émission "Le Grand Échiquier" qu’il présente sur une durée d’environ trois heures, à partir de 1972 sur la deuxième chaîne de l’ORTF puis sur Antenne 2. Ses émissions à la radio et à la télévision, ont marqué des générations de Français. Passionné de musique classique et de littérature autant que du Tour de France, il a interrogé pendant plus de vingt ans les plus grands noms de la culture, du spectacle et de la politique mais aussi des anonymes. Ses entretiens, il les conduit sans agressivité, en s’interdisant de s’immiscer dans la vie privée de ses interlocuteurs. Mais il parvient à les amener tout doucement sur le terrain des grandes questions, telles que la vie, la mort ou l’amour. La question qu’il posa le 8 février 1978 au secrétaire général du Parti communiste français, Georges Marchais, « Et Dieu dans tout ça ? » devait devenir culte. Un de ses plus grands regrets est de ne pas avoir reçu Picasso. Il fut aussi passionné de vélo et plus particulièrement par le Tour de France, qu’il suivra 35 fois. Tout au long de sa carrière, il a également occupé des postes de direction. Il a par exemple été conseiller de Marcel Jullian pour Antenne 2 de 1975 à 1977, directeur de la rédaction de Jours de France en 1986, directeur des programmes puis de l’antenne de France 3 de 1989 à 1992, délégué général auprès du PDG de France 2 et France 3 de 1992 à 1994, administrateur du groupe Canal+ de 2003 à 2010 et enfin conseiller pour iTélé et membre du Haut Conseil de la francophonie. Homme de Lettres, il a été directeur de la collection Idée Fixe aux éditions Julliard. Il a écrit plusieurs livres, dont notamment son Journal (en plusieurs tomes). "Pourquoi partir ?", dernier volume sur la période de janvier 2011 à juin 2014, qui a été publié fin 2014 chez Flammarion. Dans ce livre, il aborde avec beaucoup de discrétion ses soucis de santé. Il est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages, dont "Radioscopie" (6 volumes), "Le temps d’un regard" (1978) qui recevra le prix de l’Académie française, "Tant qu’il y aura des îles" (1980) le prix des maisons de la Presse, le "Dictionnaire amoureux de la Télévision" (2011) et "La Nuit attendra" (2013). Il est officier de la Légion d’honneur et de l’Ordre national du Mérite, commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres et il a reçu le prix Ondas de la radiodiffusion espagnole (1971), le Grand prix arts, sciences et lettres de l’ORTF (1974), un 7 d’or de la Meilleure émission musicale (1987), pour le Grand échiquier (1974), le prix Louis Lumière de l’Académie du disque français (1981), le prix Balzac (1983), le prix Georges Dupau de l’Académie française pour son œuvre "Le guetteur de rives" (1985), le prix Roland-Dorgelès (2004). Il fut un homme curieux, qui savait écouter les autres et qui préférait les mots "conversation", "rencontre" ou "entretien" à celui d’"interview". « Si j’ai un talent, un seul talent, c’est de savoir écouter, je sais écouter », disait-il de lui-même. « Les gens ne s’écoutent plus, ils n’écoutent qu’eux-mêmes ». « Je suis un écouteur. Interroger, c’est écouter l’autre ». Ce qu’il fera toute sa vie. Dans les années 1960, il avait acheté le château de Miramont, à Adast (65). Belvédère donnant sur le Pibeste et le Hautacam, à côté de Saint-Savin. Très attaché à la Bigorre, au pays des Gaves, à ses Pyrénées, sa terre de repos disait-il, il était une figure de ce territoire auquel il est resté fidèle jusqu’à la fin de sa vie. On gardera de lui le souvenir d’un grand homme de médias avec cette voix de velours, amoureux de sa Bigorre natale, fidèle en amitié, et surtout celui pour qui la famille était vitale. Et il obéit toujours à ce conseil de son père, menuisier à Ost : « N’oublie pas de vivre ! ». Marié avec Martine Labrosse et père de deux enfants, il s’est éteint le 23 décembre 2014 à l’âge de 86 ans et a été inhumé le 8 janvier 2015 dans la crypte de la chapelle du château d’Adast. Le Grand Échiquier, célèbre émission culturelle animée dans les années 1970 par Jacques Chancel, est de retour depuis 2019, présenté en direct par Anne-Sophie Lapix, qui propose sur France 2 des rencontres artistiques inédites entre chanteurs, musiciens, chorégraphes, danseurs, humoristes ou encore chefs d'orchestre dans des lieux différents comme le palais des Beaux-Arts de Lille, la Halle Tony Garnier de Lyon, etc.
Jacques CHANCEL, né le 2 juillet 1928 à Ayzac-Ost, où son père fabriquait des escaliers, de son vrai nom Joseph Crampes, et mort à Paris le 23 décembre 2014, à l’âge de 86 ans, est une grande figure de l’audiovisuel. Comme Pivot, Bellemare, Zitrone, Desgraupes, Poivre d’Arvor, Drucker, Bouvard, il appartient à la légende du petit écran. Études au collège de Saint-Pé-de-Bigorre, à l’institution Jeanne-d’Arc à Tarbes puis au lycée Victor-Duruy à Bagnères-de-Bigorre. Aventurier, il souhaite rejoindre l’Indochine afin de couvrir le conflit. Mais n’ayant pas l’âge requis, il demande à l’instituteur de son village, officier de l’état-civil, de le vieillir afin de pouvoir partir. En trichant sur son âge, il fait l’école militaire de transmissions de Montargis et après direct l’Indochine. C’est ainsi qu’il se retrouve là-bas correspondant de guerre pour France-Asie à 17 ans puis travaille pour Radio France et Paris Match. À la demande des services de sécurité il change aussi de nom et choisit Chancel, parce qu’il y avait ce nom dans sa famille. Il parcourt le Sud-Est asiatique de 1950 à 1958 et achève ses études de droit entre Saïgon et Pékin. En 1952, la jeep dans laquelle il se trouve avec des officiers saute sur une mine pendant la traversée d’un pont. Il est le seul survivant mais il se retrouve aveugle à l’hôpital de Saigon. Par chance, au bout d’un an il recouvre la vue. Après son retour en France en 1958, il travaille pour plusieurs journaux comme Paris-Jour, Télé Magazine et très attiré par la radio, il rejoint France Inter. Durant vingt-deux ans, il anime la mythique émission quotidienne d’une heure "Radioscopie" sur France Inter (6826 émissions de 1968 à 1982 puis de 1988 à 1990), où il questionne avec insolence les âmes les plus fortes de l’époque. À la télévision, en 1971, il lance "Grand Amphi" qui devient un an plus tard "Le Grand Echiquier". Et durant dix-sept ans, il anime l’émission "Le Grand Échiquier" qu’il présente sur une durée d’environ trois heures, à partir de 1972 sur la deuxième chaîne de l’ORTF puis sur Antenne 2. Ses émissions à la radio et à la télévision, ont marqué des générations de Français. Passionné de musique classique et de littérature autant que du Tour de France, il a interrogé pendant plus de vingt ans les plus grands noms de la culture, du spectacle et de la politique mais aussi des anonymes. Ses entretiens, il les conduit sans agressivité, en s’interdisant de s’immiscer dans la vie privée de ses interlocuteurs. Mais il parvient à les amener tout doucement sur le terrain des grandes questions, telles que la vie, la mort ou l’amour. La question qu’il posa le 8 février 1978 au secrétaire général du Parti communiste français, Georges Marchais, « Et Dieu dans tout ça ? » devait devenir culte. Un de ses plus grands regrets est de ne pas avoir reçu Picasso. Il fut aussi passionné de vélo et plus particulièrement par le Tour de France, qu’il suivra 35 fois. Tout au long de sa carrière, il a également occupé des postes de direction. Il a par exemple été conseiller de Marcel Jullian pour Antenne 2 de 1975 à 1977, directeur de la rédaction de Jours de France en 1986, directeur des programmes puis de l’antenne de France 3 de 1989 à 1992, délégué général auprès du PDG de France 2 et France 3 de 1992 à 1994, administrateur du groupe Canal+ de 2003 à 2010 et enfin conseiller pour iTélé et membre du Haut Conseil de la francophonie. Homme de Lettres, il a été directeur de la collection Idée Fixe aux éditions Julliard. Il a écrit plusieurs livres, dont notamment son Journal (en plusieurs tomes). "Pourquoi partir ?", dernier volume sur la période de janvier 2011 à juin 2014, qui a été publié fin 2014 chez Flammarion. Dans ce livre, il aborde avec beaucoup de discrétion ses soucis de santé. Il est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages, dont "Radioscopie" (6 volumes), "Le temps d’un regard" (1978) qui recevra le prix de l’Académie française, "Tant qu’il y aura des îles" (1980) le prix des maisons de la Presse, le "Dictionnaire amoureux de la Télévision" (2011) et "La Nuit attendra" (2013). Il est officier de la Légion d’honneur et de l’Ordre national du Mérite, commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres et il a reçu le prix Ondas de la radiodiffusion espagnole (1971), le Grand prix arts, sciences et lettres de l’ORTF (1974), un 7 d’or de la Meilleure émission musicale (1987), pour le Grand échiquier (1974), le prix Louis Lumière de l’Académie du disque français (1981), le prix Balzac (1983), le prix Georges Dupau de l’Académie française pour son œuvre "Le guetteur de rives" (1985), le prix Roland-Dorgelès (2004). Il fut un homme curieux, qui savait écouter les autres et qui préférait les mots "conversation", "rencontre" ou "entretien" à celui d’"interview". « Si j’ai un talent, un seul talent, c’est de savoir écouter, je sais écouter », disait-il de lui-même. « Les gens ne s’écoutent plus, ils n’écoutent qu’eux-mêmes ». « Je suis un écouteur. Interroger, c’est écouter l’autre ». Ce qu’il fera toute sa vie. Dans les années 1960, il avait acheté le château de Miramont, à Adast (65). Belvédère donnant sur le Pibeste et le Hautacam, à côté de Saint-Savin. Très attaché à la Bigorre, au pays des Gaves, à ses Pyrénées, sa terre de repos disait-il, il était une figure de ce territoire auquel il est resté fidèle jusqu’à la fin de sa vie. On gardera de lui le souvenir d’un grand homme de médias avec cette voix de velours, amoureux de sa Bigorre natale, fidèle en amitié, et surtout celui pour qui la famille était vitale. Et il obéit toujours à ce conseil de son père, menuisier à Ost : « N’oublie pas de vivre ! ». Marié avec Martine Labrosse et père de deux enfants, il s’est éteint le 23 décembre 2014 à l’âge de 86 ans et a été inhumé le 8 janvier 2015 dans la crypte de la chapelle du château d’Adast. Le Grand Échiquier, célèbre émission culturelle animée dans les années 1970 par Jacques Chancel, est de retour depuis 2019, présenté en direct par Anne-Sophie Lapix, qui propose sur France 2 des rencontres artistiques inédites entre chanteurs, musiciens, chorégraphes, danseurs, humoristes ou encore chefs d'orchestre dans des lieux différents comme le palais des Beaux-Arts de Lille, la Halle Tony Garnier de Lyon, etc.
CHAUVET Guy (1933-2007)
Grand ténor mondialement connu
Guy CHAUVET, né le 2 octobre 1933 à Montluçon et mort le 26 mars 2007 à Espoey, à l’âge de 73 ans. Arrivé à l’âge de 3 mois dans les Hautes-Pyrénées il va faire toute sa scolarité et son service militaire (parachutiste au 1er Régiment de Hussards) à Tarbes, avant de partir à l’âge de 24 ans pour l’Opéra de Paris. Chanteur lyrique, c’est là qu’il va devenir le grand ténor international. Il découvrit le chant grâce à la chorale et sa voix au Conservatoire Henri-Duparc, mais aussi par le biais de la radio et du cinéma : il admirait le ténor d’opérette André Dassary et le ténor d’opéra José Luccioni, spécialiste de ces grands rôles, dont il se fera lui-même une spécialité. Chanteur amateur, il sera d’abord baryton, mais se métamorphosera en ténor. Il participa à plusieurs concours, Pau et Tarbes en 1952. En mars 1954, c’est le concours des Ténors organisé à Cannes par Mario Podesta qui le fait connaître dans toute la France. Le premier prix sera partagé entre quatre vainqueurs ex-aequo, Alain Vanzo, Tony Poncet, Gustave Botiaux et Roger Gardes; Guy, le plus jeune des finalistes (il n’a que 20 ans) impressionne dans le récit du Graal de Lohengrin et se voit attribuer, sur insistance du directeur du casino, un prix spécial doté de la somme de 150 000 francs. Lauréat du concours de Toulouse en 1955, il remportera en 1958 deux Voix d’or, celle qui récompense l’épreuve d’opéra et celle de la catégorie mélodie. Ce qui lui vaudra d’être immédiatement engagé par Georges Hirsch, alors directeur de l’Opéra de Paris. En 1959, il débuta au Palais Garnier dans un homme d’arme de « La Flûte enchantée », il sera Adario dans l’une des innombrables reprises des « Indes galantes » montées par Maurice Lehmann (il y sera Don Carlos en 1962). Il assurera quelques troisièmes rôles dans Aïda ou dans Samson et Dalila aux côtés de Mario del Monaco avant de devenir le plus jeune premier ténor de l’Opéra en tenant le rôle de Faust de Berlioz de la Damnation, le 20 septembre 1959. Lors des deux saisons suivantes, il sera imposé par Régine Crespin en Enée, chantera Arturo avec Joan Sutherland en Lucia et triomphera en Florestan tout en assurant une création mondiale à Monte-Carlo. Cette ascension fulgurante lui vaudra quelques jalousies et il trouvera un beau jour dans le parking des artistes les pneus de sa nouvelle voiture en piteux état. Avec une carrière sur les plus grandes scènes du monde mais aussi dans nos provinces, il aura travaillé avec les artistes les plus éminents de son époque, mais aura surtout été marqué par Régine Crespin et Fiorenza Cossotto, par Gabriel Bacquier et Jon Vickers. Il considérait Andréa Guiot comme une sœur et réciproquement. Bref, une immense voix lyrique qui aura côtoyé les plus grandes : Renata Tebaldi, Régine Crespin, Placido Domingo, etc. Après s’être retiré des scènes en 1984, il deviendra l’un des professeurs les plus emblématiques du Conservatoire de Tarbes. En septembre 2001, le maire de Tarbes le fera Citoyen d’honneur de la ville. Par ailleurs il avait déjà été décoré de la Légion d’honneur et fait chevalier de l’Ordre national du Mérite et de l’Ordre des Arts et des Lettres. Il aimait surtout sa femme Josette et ses deux enfants (dont un qu’il avait eu le malheur de perdre jeune) et son Sud-Ouest natal.
Guy CHAUVET, né le 2 octobre 1933 à Montluçon et mort le 26 mars 2007 à Espoey, à l’âge de 73 ans. Arrivé à l’âge de 3 mois dans les Hautes-Pyrénées il va faire toute sa scolarité et son service militaire (parachutiste au 1er Régiment de Hussards) à Tarbes, avant de partir à l’âge de 24 ans pour l’Opéra de Paris. Chanteur lyrique, c’est là qu’il va devenir le grand ténor international. Il découvrit le chant grâce à la chorale et sa voix au Conservatoire Henri-Duparc, mais aussi par le biais de la radio et du cinéma : il admirait le ténor d’opérette André Dassary et le ténor d’opéra José Luccioni, spécialiste de ces grands rôles, dont il se fera lui-même une spécialité. Chanteur amateur, il sera d’abord baryton, mais se métamorphosera en ténor. Il participa à plusieurs concours, Pau et Tarbes en 1952. En mars 1954, c’est le concours des Ténors organisé à Cannes par Mario Podesta qui le fait connaître dans toute la France. Le premier prix sera partagé entre quatre vainqueurs ex-aequo, Alain Vanzo, Tony Poncet, Gustave Botiaux et Roger Gardes; Guy, le plus jeune des finalistes (il n’a que 20 ans) impressionne dans le récit du Graal de Lohengrin et se voit attribuer, sur insistance du directeur du casino, un prix spécial doté de la somme de 150 000 francs. Lauréat du concours de Toulouse en 1955, il remportera en 1958 deux Voix d’or, celle qui récompense l’épreuve d’opéra et celle de la catégorie mélodie. Ce qui lui vaudra d’être immédiatement engagé par Georges Hirsch, alors directeur de l’Opéra de Paris. En 1959, il débuta au Palais Garnier dans un homme d’arme de « La Flûte enchantée », il sera Adario dans l’une des innombrables reprises des « Indes galantes » montées par Maurice Lehmann (il y sera Don Carlos en 1962). Il assurera quelques troisièmes rôles dans Aïda ou dans Samson et Dalila aux côtés de Mario del Monaco avant de devenir le plus jeune premier ténor de l’Opéra en tenant le rôle de Faust de Berlioz de la Damnation, le 20 septembre 1959. Lors des deux saisons suivantes, il sera imposé par Régine Crespin en Enée, chantera Arturo avec Joan Sutherland en Lucia et triomphera en Florestan tout en assurant une création mondiale à Monte-Carlo. Cette ascension fulgurante lui vaudra quelques jalousies et il trouvera un beau jour dans le parking des artistes les pneus de sa nouvelle voiture en piteux état. Avec une carrière sur les plus grandes scènes du monde mais aussi dans nos provinces, il aura travaillé avec les artistes les plus éminents de son époque, mais aura surtout été marqué par Régine Crespin et Fiorenza Cossotto, par Gabriel Bacquier et Jon Vickers. Il considérait Andréa Guiot comme une sœur et réciproquement. Bref, une immense voix lyrique qui aura côtoyé les plus grandes : Renata Tebaldi, Régine Crespin, Placido Domingo, etc. Après s’être retiré des scènes en 1984, il deviendra l’un des professeurs les plus emblématiques du Conservatoire de Tarbes. En septembre 2001, le maire de Tarbes le fera Citoyen d’honneur de la ville. Par ailleurs il avait déjà été décoré de la Légion d’honneur et fait chevalier de l’Ordre national du Mérite et de l’Ordre des Arts et des Lettres. Il aimait surtout sa femme Josette et ses deux enfants (dont un qu’il avait eu le malheur de perdre jeune) et son Sud-Ouest natal.
COELHO Paulo (1947-XXXX)
Romancier, interprète et écrivain brésilien, Bigourdan d'adoption
Paulo COELHO, né le 24 août 1947 à Rio de Janeiro dans une famille de classe moyenne est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands de la littérature contemporaine et l’un des écrivains les plus lus dans le monde. Son père, Pedro Queima Coelho de Souza, est ingénieur et sa mère une femme au foyer très catholique. Écrivain brésilien, il est l’auteur de romans, parmi lesquels le plus célèbre est sans conteste L’Alchimiste, un véritable chef-d’œuvre. Mais il est aussi l’auteur de livres de sagesse comme le Manuel du Guerrier de la Lumière, manuel dans lequel il développe une série de préceptes exprimant sa conception spirituelle de la vie et de l’existence. Dans son enfance il reçut une éducation rigoureuse dans l’école jésuite de San Ignacio à Rio qui l’éloigna pendant longtemps de l’Église catholique. C’est à partir de ce moment qu’il montre son intérêt pour la littérature en découvrant les œuvres de Henry Miller, Jorge Luis Borges, Marx, Hegel ou Engels. Ses parents le veulent ingénieur, tentant de le dissuader de s’engager sur la voie littéraire, mais Paulo aime le théâtre. Il entre alors en conflit avec eux. Entre 17 et 20 ans, ses parents désemparés par cet adolescent difficile et croyant reconnaître dans son attitude rebelle des signes de folie, le font interner trois fois en hôpital psychiatrique, où il subit des électrochocs. Il s’en échappa trois fois avant d’être relâché à l’âge de 20 ans. Bien des années plus tard, il puisera dans cette expérience pénible le matériau de son roman «Veronika décide de mourir». Pour faire plaisir à ses parents, il décide de suivre des études de droit et met de côté son rêve de devenir écrivain. Mais un an plus tard, il abandonna tout et s’engagea dans le mouvement hippie. Les années 1960 voient l’explosion internationale du mouvement hippie. Paulo y souscrit, ainsi qu’à tous ses excès. À l’âge de 23 ans, il abandonne sa ville natale pour voyager à travers le Mexique, le Pérou, la Bolivie et le Chili, ainsi qu’à travers l’Europe et l’Afrique du Nord, s’immergeant dans la culture hippie qui régnait à cette époque. Deux ans plus tard, en 1972, il revient au Brésil et commence à composer des paroles de chansons populaires. Il va écrire des chansons pour des chanteurs brésiliens très célèbres tels que Elis Regina ou Rita Lee et travailler avec le compositeur et interprète Raul Seixas. Leur association qui dure jusqu’en 1976 est un succès et contribue à changer le visage de la scène rock brésilienne. En 1974, ses prises de position libertaires en tant que journaliste, musicien et écrivain à l’égard de la dictature militaire brésilienne lui valurent d’être emprisonné et soumis à la torture physique. Par une ironie du sort, c’est son dossier psychiatrique qui lui permit d’échapper au pire, en le faisant passer pour fou. Aspirant dès lors à une vie ordinaire, il entra à 26 ans chez Polygram, où il va connaître sa future épouse. Cet épisode de « normalité « ne dure que quelques années. En 1977, il déménage à Londres, achète une machine à écrire, et se consacre à plein temps à la littérature, sans beaucoup de résultats. En 1978, il repart au Brésil et travaille pour la Compagnie discographique CBS. Trois mois plus tard, il quitte son emploi et son épouse. En 1979, il retrouve l’artiste-peintre Christina Oiticica, une ancienne amie avec qui il va se marier en secondes noces, en 1980. Ensemble ils intègrent l’ordre religieux RAM (Rigueur, Amour et Miséricorde), dont le siège central se trouve en Hollande. C’est pendant la visite du camp de concentration de Dachau, là, dans l’émotion du recueillement que sa vocation d’écrivain prend un tournant majeur : il a une vision et il va y rencontrer la personne qui le réconcilie avec le catholicisme et bouleverse son engagement d’écrivain. C’est donc à partir de ce moment que commença véritablement à se révéler à lui sa vocation d’écrivain et qu’il décidera plus tard de se lancer sur le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, où il trouve l’inspiration de son premier livre à succès et où il comprend que son destin était d’écrire. C’est en 1982, qu’il publie un premier roman «Archives de l’enfer», un livre qui ne connaîtra pas le succès. En 1987, il publie «Le Pèlerin de Compostelle», livre qui connaît un succès mitigé, où il relate le voyage initiatique entrepris avec Christina Oiticica. Mais le livre qui révéla véritablement Paulo Coelho fut L’Alchimiste, un best-seller mondial, publié en 1988 et traduit en français en 1994. Un conte philosophique et initiatique dans lequel l’auteur, à travers le personnage principal du roman, développe les thèmes qui lui ont permis de trouver sa «légende personnelle». Dans ce livre, il raconte l’histoire d’un jeune berger andalou nommé Santiago qui part à la recherche d’un trésor enfoui au pied des pyramides. Et Santiago rencontre un alchimiste dans le désert qui devient un guide pour lui. Ce roman, avec lequel il acquiert une renommée internationale, s’est vendu en vingt ans à plus de 65 millions d’exemplaires dans le monde. Aujourd’hui, Paulo est une figure internationale de la scène littéraire puisqu’il a vendu à ce jour plus de 175 millions d’exemplaires de ses œuvres, publiées dans 81 langues différentes à travers le monde avec 400 millions de lecteurs. Il est le deuxième auteur le plus vendu au monde. Il a gagné de nombreux prix littéraires dans divers pays, y compris une mention du prestigieux Prix littéraire de Dublin pour Veronika décide de mourir. Il est chevalier de l’Ordre national de la Légion d’honneur et officier des Arts et des Lettres en France et il a reçu de nombreuses décorations et des prix internationaux prestigieux. En 2002, il a été admis à l’Académie brésilienne des Lettres (l’équivalent de notre Académie française) et en 2007 il a été nommé Messager de la Paix des Nations Unies. Avec plus de 30 millions de fans, il est l’auteur qui compte le plus grand nombre d’adeptes sur les réseaux sociaux. Homme de cœur, il a créé une fondation « l’Instituto Paulo Coelho », chargé d'aider des Brésiliens démunis et discriminés, à laquelle il consacre une partie de ses revenus pour venir en aide aux enfants défavorisés et aux personnes âgées au Brésil. Il s’investit aussi dans de nombreux programmes humanitaires dans le monde, notamment pour l’Unesco. Il publie au rythme d’un roman par an environ. Il y développe ses thèmes de prédilection, à savoir l’amour, le destin et le hasard, la spiritualité. En dehors des périodes où il voyage pour promouvoir ses œuvres, il habite entre Rio de Janeiro, Genève et le village de Saint-Martin dans les Hautes-Pyrénées. Une ville tient pourtant une place particulière dans son cœur : Tarbes. « J’y étais passé rapidement lors de mon premier pèlerinage à Lourdes en 1992. J’ai réellement découvert cette ville dix ans plus tard », explique-t-il. En 2001, l’écrivain et sa femme Christina Oiticica cherchent un endroit où se poser pendant quelques mois, histoire de souffler après vingt ans d’itinérance. Ils décident de retourner à Lourdes pour méditer. La ville sainte occupe une place importante dans la vie de Coelho. Paulo y fête chaque année le réveillon devant la grotte de Massabielle et il ne se déplace nulle part sans un petit flacon d’eau bénite provenant du sanctuaire. « J’en prends trois gouttes chaque matin, cela me tient en forme », confiera-t-il. Arrivés de Paris, l’écrivain brésilien et sa femme passent la nuit à l’hôtel Henri IV à Tarbes. « Nous avons atterri dans la chambre 8, se souvient le romancier, pourtant habitué aux plus grands palaces du monde. Nous nous y sommes sentis si bien que nous avons décidé d’y rester une deuxième nuit puis une autre, puis encore une autre. » Christina et Paulo ne vont plus quitter Tarbes pendant plus de six mois, en vivant avec le minimum dans cet hôtel sans restaurant. Tout semble «exotique» au Sud-Américain. La halle Marcadieu et la fontaine des Quatre-Vallées, ou encore la cathédrale Notre-Dame de la Sède. Mais aussi, bien sûr, le jardin Massey. Et dès qu’il le peut, l’écrivain enfile ses chaussures de randonnée et emprunte les chemins de traverse, arpentant inlassablement les sentiers de la Bigorre. « Un sentier différent tous les jours. Jamais le même. Pour le plaisir de la découverte. Ici, c’est le paradis des marcheurs. » Sa femme, qui faute de place ne peut entreposer les toiles qu’elle peint chaque jour dans la chambre d’hôtel, décide d’enfouir ses œuvres au gré de ses balades. « Nous enterrions les tableaux au pied d’un arbre, dans le lit d’une rivière ou en plein champ et relevions l’emplacement grâce à un GPS en nous disant que nous viendrions les chercher un an plus tard, jour pour jour. » Ces œuvres, curieusement travaillées par l’humidité et les insectes, sont aujourd’hui exposées à travers le monde. Ses bonnes adresses gastronomiques sont nombreuses : il dîne tous les soirs dehors. Parmi ses tables favorites, l’écrivain cite Le Fil à la patte, L’Aragon mais aussi Le Viscos à Saint-Savin. On le rencontre aussi, parfois, au Petit Gourmand. Bon vivant, il a noué rapidement des liens d’amitié avec des habitants des Hautes-Pyrénées, dont le docteur Yves Louit, de Saint-Martin. En 2003, Paulo Coelho a finalement décidé d’acquérir une propriété près de Tarbes. « Nous avons acheté un moulin à Saint-Martin que nous rénovons nous-mêmes. Nous y passons désormais trois mois par an. » Le reste de l’année, l’écrivain est sur les routes. « Mais je sais que Tarbes est devenue mon port d’attache », assure-t-il. « C’est le meilleur ambassadeur de notre ville » dira de lui le maire Gérard Trémège. Et pas étonnant que la municipalité de Tarbes en ait fait son Citoyen d’honneur en 2001 ! Par ailleurs, Paulo Coelho est très attaché au délicieux village de Saint-Savin et il y fait référence dans son livre « Sur le bord de la rivière Piedra, je me suis assise et j’ai pleuré », avec une scène près de la fontaine et aussi au village de Viscos (Bescos dans Le Démon et mademoiselle Prym).
Voici quelques-uns de ses ouvrages qui ont rencontré un vif succès : Le Pèlerin de Compostelle (1997), L’Alchimiste (1988), Les Walkyries (1992), Maktub (1994), Sur le bord de la rivière Piedra, je me suis assise et j’ai pleuré (1995), La Cinquième Montagne (1996), Manuel du guerrier de la lumière (1997), Veronika décide de mourir (1998), Conversations avec Paulo Coelho (1999), Le Démon et mademoiselle Prym (2000), Onze Minutes (2003), Le Zahir (2005), La Sorcière de Portobello (2007), La Solitude du Vainqueur (2008), Comme le fleuve qui coule (2008), Brida (2010), Aleph (2011), Le Manuscrit retrouvé (2013), Et le septième jour-Trilogie (2014), Contes de Noël (2014), Adultère (2015), L’Espionne (2016), Hippie (2018), La voie de l'archer (2019). Chaque nouvelle sortie de livre fait l’événement mais sans atteindre le succès qu’il a connu auparavant avec «L’Alchimiste» ou «Le Pèlerin de Compostelle». Depuis 2016 Paulo Coelho travaillait avec Kobe Bryant, légende du basket, sur l’écriture d’un livre pour enfants. Mais suite au décès survenu le dimanche 26 janvier 2020 de l’ancien joueur de NBA, âgé de 41 ans, dans un crash d’hélicoptère en Californie, Paulo Coelho a décidé d’abandonner son écriture considérant que cela ”n’avait pas beaucoup de sens de le publier sans lui” et que cela ne “serait pas pertinent pour lui ou sa famille”.
Paulo COELHO, né le 24 août 1947 à Rio de Janeiro dans une famille de classe moyenne est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands de la littérature contemporaine et l’un des écrivains les plus lus dans le monde. Son père, Pedro Queima Coelho de Souza, est ingénieur et sa mère une femme au foyer très catholique. Écrivain brésilien, il est l’auteur de romans, parmi lesquels le plus célèbre est sans conteste L’Alchimiste, un véritable chef-d’œuvre. Mais il est aussi l’auteur de livres de sagesse comme le Manuel du Guerrier de la Lumière, manuel dans lequel il développe une série de préceptes exprimant sa conception spirituelle de la vie et de l’existence. Dans son enfance il reçut une éducation rigoureuse dans l’école jésuite de San Ignacio à Rio qui l’éloigna pendant longtemps de l’Église catholique. C’est à partir de ce moment qu’il montre son intérêt pour la littérature en découvrant les œuvres de Henry Miller, Jorge Luis Borges, Marx, Hegel ou Engels. Ses parents le veulent ingénieur, tentant de le dissuader de s’engager sur la voie littéraire, mais Paulo aime le théâtre. Il entre alors en conflit avec eux. Entre 17 et 20 ans, ses parents désemparés par cet adolescent difficile et croyant reconnaître dans son attitude rebelle des signes de folie, le font interner trois fois en hôpital psychiatrique, où il subit des électrochocs. Il s’en échappa trois fois avant d’être relâché à l’âge de 20 ans. Bien des années plus tard, il puisera dans cette expérience pénible le matériau de son roman «Veronika décide de mourir». Pour faire plaisir à ses parents, il décide de suivre des études de droit et met de côté son rêve de devenir écrivain. Mais un an plus tard, il abandonna tout et s’engagea dans le mouvement hippie. Les années 1960 voient l’explosion internationale du mouvement hippie. Paulo y souscrit, ainsi qu’à tous ses excès. À l’âge de 23 ans, il abandonne sa ville natale pour voyager à travers le Mexique, le Pérou, la Bolivie et le Chili, ainsi qu’à travers l’Europe et l’Afrique du Nord, s’immergeant dans la culture hippie qui régnait à cette époque. Deux ans plus tard, en 1972, il revient au Brésil et commence à composer des paroles de chansons populaires. Il va écrire des chansons pour des chanteurs brésiliens très célèbres tels que Elis Regina ou Rita Lee et travailler avec le compositeur et interprète Raul Seixas. Leur association qui dure jusqu’en 1976 est un succès et contribue à changer le visage de la scène rock brésilienne. En 1974, ses prises de position libertaires en tant que journaliste, musicien et écrivain à l’égard de la dictature militaire brésilienne lui valurent d’être emprisonné et soumis à la torture physique. Par une ironie du sort, c’est son dossier psychiatrique qui lui permit d’échapper au pire, en le faisant passer pour fou. Aspirant dès lors à une vie ordinaire, il entra à 26 ans chez Polygram, où il va connaître sa future épouse. Cet épisode de « normalité « ne dure que quelques années. En 1977, il déménage à Londres, achète une machine à écrire, et se consacre à plein temps à la littérature, sans beaucoup de résultats. En 1978, il repart au Brésil et travaille pour la Compagnie discographique CBS. Trois mois plus tard, il quitte son emploi et son épouse. En 1979, il retrouve l’artiste-peintre Christina Oiticica, une ancienne amie avec qui il va se marier en secondes noces, en 1980. Ensemble ils intègrent l’ordre religieux RAM (Rigueur, Amour et Miséricorde), dont le siège central se trouve en Hollande. C’est pendant la visite du camp de concentration de Dachau, là, dans l’émotion du recueillement que sa vocation d’écrivain prend un tournant majeur : il a une vision et il va y rencontrer la personne qui le réconcilie avec le catholicisme et bouleverse son engagement d’écrivain. C’est donc à partir de ce moment que commença véritablement à se révéler à lui sa vocation d’écrivain et qu’il décidera plus tard de se lancer sur le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, où il trouve l’inspiration de son premier livre à succès et où il comprend que son destin était d’écrire. C’est en 1982, qu’il publie un premier roman «Archives de l’enfer», un livre qui ne connaîtra pas le succès. En 1987, il publie «Le Pèlerin de Compostelle», livre qui connaît un succès mitigé, où il relate le voyage initiatique entrepris avec Christina Oiticica. Mais le livre qui révéla véritablement Paulo Coelho fut L’Alchimiste, un best-seller mondial, publié en 1988 et traduit en français en 1994. Un conte philosophique et initiatique dans lequel l’auteur, à travers le personnage principal du roman, développe les thèmes qui lui ont permis de trouver sa «légende personnelle». Dans ce livre, il raconte l’histoire d’un jeune berger andalou nommé Santiago qui part à la recherche d’un trésor enfoui au pied des pyramides. Et Santiago rencontre un alchimiste dans le désert qui devient un guide pour lui. Ce roman, avec lequel il acquiert une renommée internationale, s’est vendu en vingt ans à plus de 65 millions d’exemplaires dans le monde. Aujourd’hui, Paulo est une figure internationale de la scène littéraire puisqu’il a vendu à ce jour plus de 175 millions d’exemplaires de ses œuvres, publiées dans 81 langues différentes à travers le monde avec 400 millions de lecteurs. Il est le deuxième auteur le plus vendu au monde. Il a gagné de nombreux prix littéraires dans divers pays, y compris une mention du prestigieux Prix littéraire de Dublin pour Veronika décide de mourir. Il est chevalier de l’Ordre national de la Légion d’honneur et officier des Arts et des Lettres en France et il a reçu de nombreuses décorations et des prix internationaux prestigieux. En 2002, il a été admis à l’Académie brésilienne des Lettres (l’équivalent de notre Académie française) et en 2007 il a été nommé Messager de la Paix des Nations Unies. Avec plus de 30 millions de fans, il est l’auteur qui compte le plus grand nombre d’adeptes sur les réseaux sociaux. Homme de cœur, il a créé une fondation « l’Instituto Paulo Coelho », chargé d'aider des Brésiliens démunis et discriminés, à laquelle il consacre une partie de ses revenus pour venir en aide aux enfants défavorisés et aux personnes âgées au Brésil. Il s’investit aussi dans de nombreux programmes humanitaires dans le monde, notamment pour l’Unesco. Il publie au rythme d’un roman par an environ. Il y développe ses thèmes de prédilection, à savoir l’amour, le destin et le hasard, la spiritualité. En dehors des périodes où il voyage pour promouvoir ses œuvres, il habite entre Rio de Janeiro, Genève et le village de Saint-Martin dans les Hautes-Pyrénées. Une ville tient pourtant une place particulière dans son cœur : Tarbes. « J’y étais passé rapidement lors de mon premier pèlerinage à Lourdes en 1992. J’ai réellement découvert cette ville dix ans plus tard », explique-t-il. En 2001, l’écrivain et sa femme Christina Oiticica cherchent un endroit où se poser pendant quelques mois, histoire de souffler après vingt ans d’itinérance. Ils décident de retourner à Lourdes pour méditer. La ville sainte occupe une place importante dans la vie de Coelho. Paulo y fête chaque année le réveillon devant la grotte de Massabielle et il ne se déplace nulle part sans un petit flacon d’eau bénite provenant du sanctuaire. « J’en prends trois gouttes chaque matin, cela me tient en forme », confiera-t-il. Arrivés de Paris, l’écrivain brésilien et sa femme passent la nuit à l’hôtel Henri IV à Tarbes. « Nous avons atterri dans la chambre 8, se souvient le romancier, pourtant habitué aux plus grands palaces du monde. Nous nous y sommes sentis si bien que nous avons décidé d’y rester une deuxième nuit puis une autre, puis encore une autre. » Christina et Paulo ne vont plus quitter Tarbes pendant plus de six mois, en vivant avec le minimum dans cet hôtel sans restaurant. Tout semble «exotique» au Sud-Américain. La halle Marcadieu et la fontaine des Quatre-Vallées, ou encore la cathédrale Notre-Dame de la Sède. Mais aussi, bien sûr, le jardin Massey. Et dès qu’il le peut, l’écrivain enfile ses chaussures de randonnée et emprunte les chemins de traverse, arpentant inlassablement les sentiers de la Bigorre. « Un sentier différent tous les jours. Jamais le même. Pour le plaisir de la découverte. Ici, c’est le paradis des marcheurs. » Sa femme, qui faute de place ne peut entreposer les toiles qu’elle peint chaque jour dans la chambre d’hôtel, décide d’enfouir ses œuvres au gré de ses balades. « Nous enterrions les tableaux au pied d’un arbre, dans le lit d’une rivière ou en plein champ et relevions l’emplacement grâce à un GPS en nous disant que nous viendrions les chercher un an plus tard, jour pour jour. » Ces œuvres, curieusement travaillées par l’humidité et les insectes, sont aujourd’hui exposées à travers le monde. Ses bonnes adresses gastronomiques sont nombreuses : il dîne tous les soirs dehors. Parmi ses tables favorites, l’écrivain cite Le Fil à la patte, L’Aragon mais aussi Le Viscos à Saint-Savin. On le rencontre aussi, parfois, au Petit Gourmand. Bon vivant, il a noué rapidement des liens d’amitié avec des habitants des Hautes-Pyrénées, dont le docteur Yves Louit, de Saint-Martin. En 2003, Paulo Coelho a finalement décidé d’acquérir une propriété près de Tarbes. « Nous avons acheté un moulin à Saint-Martin que nous rénovons nous-mêmes. Nous y passons désormais trois mois par an. » Le reste de l’année, l’écrivain est sur les routes. « Mais je sais que Tarbes est devenue mon port d’attache », assure-t-il. « C’est le meilleur ambassadeur de notre ville » dira de lui le maire Gérard Trémège. Et pas étonnant que la municipalité de Tarbes en ait fait son Citoyen d’honneur en 2001 ! Par ailleurs, Paulo Coelho est très attaché au délicieux village de Saint-Savin et il y fait référence dans son livre « Sur le bord de la rivière Piedra, je me suis assise et j’ai pleuré », avec une scène près de la fontaine et aussi au village de Viscos (Bescos dans Le Démon et mademoiselle Prym).
Voici quelques-uns de ses ouvrages qui ont rencontré un vif succès : Le Pèlerin de Compostelle (1997), L’Alchimiste (1988), Les Walkyries (1992), Maktub (1994), Sur le bord de la rivière Piedra, je me suis assise et j’ai pleuré (1995), La Cinquième Montagne (1996), Manuel du guerrier de la lumière (1997), Veronika décide de mourir (1998), Conversations avec Paulo Coelho (1999), Le Démon et mademoiselle Prym (2000), Onze Minutes (2003), Le Zahir (2005), La Sorcière de Portobello (2007), La Solitude du Vainqueur (2008), Comme le fleuve qui coule (2008), Brida (2010), Aleph (2011), Le Manuscrit retrouvé (2013), Et le septième jour-Trilogie (2014), Contes de Noël (2014), Adultère (2015), L’Espionne (2016), Hippie (2018), La voie de l'archer (2019). Chaque nouvelle sortie de livre fait l’événement mais sans atteindre le succès qu’il a connu auparavant avec «L’Alchimiste» ou «Le Pèlerin de Compostelle». Depuis 2016 Paulo Coelho travaillait avec Kobe Bryant, légende du basket, sur l’écriture d’un livre pour enfants. Mais suite au décès survenu le dimanche 26 janvier 2020 de l’ancien joueur de NBA, âgé de 41 ans, dans un crash d’hélicoptère en Californie, Paulo Coelho a décidé d’abandonner son écriture considérant que cela ”n’avait pas beaucoup de sens de le publier sans lui” et que cela ne “serait pas pertinent pour lui ou sa famille”.
CRAUSTE Michel (1934-2019)
Joueur international de rugby à XV, solide troisième ligne aile et capitaine du XV de France, une légende du rugby lourdais, national et international
Michel CRAUSTE, alias « Attila » ou « Le Mongol » né le 6 juillet 1934 à Saint-Laurent-de-Gosse dans les Landes et mort le 2 mai 2019 à Pau, à l'âge de 84 ans. Il vit d'abord à Saint-Sever (1938-1947) ; sa famille rejoint ensuite la maison de sa mère à Saint-Laurent-de-Gosse, un village où il vécut une partie de son enfance, jusqu’à son départ au collège d’Aire-sur-Adour, pour passer un CAP et un BEI dans la spécialité d’ajusteur-mécanicien et le CAP de dessinateur industriel. Michel Crauste a un frère aîné Claude, né en 1933 et un autre plus jeune, Jean-Louis, né en 1938. Il pratique d'abord le football, le basket-ball et l'athlétisme. Il commence le rugby à XV au collège d'Aire-sur-l'Adour dans les Landes, où il est pensionnaire dès l'âge de 13 ans. Il joue talonneur puis trois-quarts centre avant de se fixer comme troisième ligne aile. À 16 ans le jeune adolescent part étudier en Seine-et-Marne à l'École Nationale des Métiers de l'Électricité de France de Gurcy-le-Châtel. Il y retrouve quelques bons copains du collège et fait la connaissance de deux Béarnais, François Moncla originaire de Louvie-Juzon et Arnaud Marquezusaa de Saint-Palais, arrivé six mois après lui au centre de formation d'Électricité de France. Tous deux devinrent ses meilleurs amis. Crauste et Marquezusaa se retrouveront plus tard sous le maillot du FC Lourdais XV. Moncla qui a deux ans de plus que Michel est moniteur pour les travaux sur les réseaux électriques, et il entraîne l'équipe de rugby de l’école. Il joue en senior au Racing club de France, club de 1re division, et il commence à s'y faire un nom. Il y entraîne les juniors. En 1951, François Moncla qui porte les couleurs du Racing Club de France parvient à convaincre Michel de rejoindre les juniors ciel et blanc. À l'école, en cadet, Michel Crauste dispute le championnat régional ; avec ses coéquipiers, il est champion d'académie de Paris. Michel avait coutume de dire : « S'il existe un homme dans le rugby à qui je dois beaucoup, c'est bien François Moncla. François a été mon premier instructeur en rugby. Il m'a pris sous son aile en tant qu’entraîneur de l'équipe de France. C'est lui qui m'a amené au Racing. C'est lui qui a fait le joueur que je suis devenu. C'est un grand frère, dans toute ma carrière sportive et aujourd'hui encore. » En 1954, avec les juniors du Racing, Michel Crauste remportera la finale du championnat de France à Toulouse, face au Stadoceste Tarbais, par 19 à 0 et gagne sa place de titulaire en équipe seniors du Racing. Il joue en troisième ligne dans une équipe où l’on retrouve plusieurs internationaux dont Zézé Dufau, le demi de mêlée, Michel Vannier “Brin d’osier” à l’arrière. En 1955, il est incorporé à la caserne Pérignon, à Toulouse, puis il fait son service militaire au bataillon de Joinville avec Arnaud Marquesuzaa, avec une parenthèse au DAT de Versailles ; il décide alors de se consacrer entièrement au rugby. En 1956, la 3ème ligne du Racing CF composée de François Moncla, Michel Crauste et Brun est l’une des meilleures de France avec celle de Lourdes (Jean Prat, Jean Barthe, Henri Domec). En 1957, François Moncla partit jouer en équipe de France. Michel Crauste l'y rejoignit quelques mois plus tard. À 22 ans, il est sélectionné pour son premier match sous les couleurs de l’équipe de France, où il rencontra le 19 mai 1957 les roumains de Bucarest. L’équipe de France l’emporta sur un score de 18 points à 15. Et quelques jours plus tard, c’est avec les couleurs du Racing qu’il affronta l’équipe de Lourdes (FC Lourdais), sur la pelouse de Gerland, à Lyon. Pour lui, ce fut un grand moment, car il avait tant d’admiration pour cette équipe de Lourdes ! Le Racing fut battu, sur le score de 16 à 13. Avec le club parisien, il prendra sa revanche deux ans plus tard avant d’arriver à Lourdes en 1960. Au cours de sa carrière de joueur, Michel Crauste a remporté un titre de champion de France (1959) avec le Racing, après avoir battu le Stade Montois à Bordeaux et Lourdes en demi-finale à Bayonne, puis deux titres (1960, 1968) avec Lourdes, où il a évolué de 1959 à 1972. Suite à cet échec cuisant lors de la demi-finale du championnat de France face au Racing à Bayonne, Jean Prat, entraîneur de Lourdes, reprit l’équipe d’une main de maître, et en reconstruisit une qui, après un début de saison des plus catastrophiques, remporta le titre de champion de France en 1960 et un 7e bouclier de Brennus. Cet ailier, dit « Le Mongol » de 1m81 et 87 kg, qui avait hérité son surnom de son visage vaguement asiatique et de sa moustache drue, a également à son palmarès deux Challenge Yves du Manoir (1966 et 1967) remportés par le FC Lourdes. Retenu pour la première fois en équipe de France en 1957, Michel Crauste compte 62 sélections en équipe de France entre 1957 et 1966, nouveau record. Il a remporté quatre Tournois des Cinq nations (1959, 1960, 1961, 1962) et porté 22 fois le brassard de capitaine des Bleus, notamment en 1964 quand l’équipe de France, dirigée par Jean Prat, avait battu l'Afrique du Sud (8-6) avec son pack d'avants surnommé le pack des bestiaux. "J'avais à mes côtés de sacrés guerriers comme Benoît Dauga ou Walther Spanghero et des joueurs de grande qualité comme Jean Gachassin. Cela faisait un moment que l'on jouait ensemble, on se connaissait bien. Nous avions fait une grande partie", s'était souvenu dans un entretien Michel Crauste qui, au nom de l'équipe, avait reçu seul la Légion d'Honneur des mains du général de Gaulle, à son retour de la tournée victorieuse en Afrique du Sud. Mais 1962 demeurera sa grande année : il fut nommé capitaine de l’équipe de France et lors d’un match face aux anglais, le 24 février 1962, il inscrivit trois essais ! Un exploit qui n’a jamais encore été égalé. Il joua le tournoi 1965 (France-Galles 1965 restera un grand match mythique), et le tournoi 1966. En 1970, le club de Lourdes proposa à Michel Crauste le poste d’entraîneur, qui lui apporta beaucoup sur le plan personnel. Il entraîna l’équipe senior durant la saison 1970-1971. En 1972, il mit un terme à sa carrière, qui fit suite à une grave blessure lors d’un match. Cependant, Michel Crauste ne s’éloigna jamais trop loin du rugby… Il profita un temps des activités qu’il aimait pratiquer, telles que la pêche et la chasse. Durant dix ans, il entraîna le club de Morlaàs, et ensuite, durant deux ans, le club de Bagnères-de-Bigorre. Puis il fut appelé au comité directeur de la FFR, et sera adjoint au maire de Lons en charge des sports. En 1995, il fut le manager de l’équipe de France, en préparation de la Coupe du monde, et accompagna l’équipe à Denver aux USA pour une tournée de trois semaines. Par la suite, Michel Crauste s’était un peu désinvesti du rugby. En 1997, il revint à Lourdes et, avec quelques amis, essaya de remettre le FC Lourdais à flots. En 1998, il prit les fonctions de président du club, avec pour but de lui faire passer le palier qui l’amènerait en Pro D2 et de redresser la situation financière du club. Il fut élu président du FC Lourdes XV en 1998 jusqu’en 2013. En 2013, il se retira à l'âge de 79 ans. Néanmoins il restera président honoraire du club. Il fut aussi conseiller municipal de Lourdes, de 2001 à 2014, avec le maire Jean-Pierre Artiganave. Durant plusieurs années, il présida le Rassemblement International des Sportifs avec son fidèle bras droit Robert Vignes. Puis à l’orée de ses 80 printemps, il se retira de tout. Michel Crauste s’est éteint le jeudi 2 mai 2019 à Pau des suites d’une longue maladie. Ses obsèques ont eu lieu le mardi 7 mai 2019 en l'église Saint-Julien de Lons (64), en présence de nombreux joueurs de rugby, toutes générations confondues, venus honorer la mémoire de Michel Crauste, ancien capitaine du XV de France, et considéré comme un géant de ce jeu. « Il s’était attiré le respect sur tous les terrains du monde », comme le souligna, François Moncla, son fidèle ami de 65 ans, dans son éloge rempli d’émotion. « Je vais conserver le souvenir extraordinaire de Michel. C'était un frère d'armes du point de vue de la vie scolaire et du point de vue du rugby », a dit François Moncla. « C'était un très grand joueur et notre amitié est indéfectible. C'en est un de plus qui s'en va. Je ne peux pas dire un mot de plus », a-t-il ajouté. Michel Crauste a été ensuite inhumé dans son village natal de Saint-Laurent-de-Gosse. Joueur mythique des années 60, au palmarès impressionnant, élu meilleur joueur français du championnat en 1961, il compte 62 sélections en équipe de France, au cours desquelles il marque 30 points, 10 essais et détenant alors le record du plus grand nombre de capes. Il participe notamment à neuf Tournois des Cinq Nations de 1958 à 1966. Il dispute même 44 matchs consécutifs avec l'équipe de France, un record pour l'époque. Il est capitaine de l'équipe de France à 22 reprises avec un résultat de 15 victoires, de 5 matchs nuls et de 2 défaites. Il a soulevé le bouclier de Brennus à trois reprises sur une carrière s’étalant de 1954 à 1972. De quoi laisser une trace indélébile sur le rugby tricolore et nul doute que son souvenir restera longtemps gravé dans les mémoires. En 2010, il sera élevé au grade d'officier dans l'ordre national de la Légion d'honneur. À côté du rugby, il a fait carrière à l'Électricité de France, tout comme ses amis François Moncla et Arnaud Marquesuzaa. Une mutation administrative lui donna un poste à Pau en 1959. Et, il y resta jusqu'à sa retraite professionnelle. Il a écrit le livre « Au feu du rugby », paru aux éditions Solar en 1973. Et en mai 2015, le philosophe Christophe Schaeffer écrit avec lui son testament rugbystique sur les valeurs de ce jeu pour les générations futures : « Le Testament du Mongol », paru aux éditions Les 5 éditeurs et préfacé par Denis Lalanne et Thierry Dusautoir. Il fut un homme profondément attaché à sa ville d’adoption, qui aura porté au plus haut les couleurs de Lourdes, et qui fait encore aujourd’hui la plus grande fierté des Lourdaises et des Lourdais. Ne manquant ni de qualités, ni de titres, ardent défenseur des valeurs altruistes de ce jeu, il peut désormais figurer en bonne place et en toute légitimité dans le gotha des grands champions du rugby international.
Michel CRAUSTE, alias « Attila » ou « Le Mongol » né le 6 juillet 1934 à Saint-Laurent-de-Gosse dans les Landes et mort le 2 mai 2019 à Pau, à l'âge de 84 ans. Il vit d'abord à Saint-Sever (1938-1947) ; sa famille rejoint ensuite la maison de sa mère à Saint-Laurent-de-Gosse, un village où il vécut une partie de son enfance, jusqu’à son départ au collège d’Aire-sur-Adour, pour passer un CAP et un BEI dans la spécialité d’ajusteur-mécanicien et le CAP de dessinateur industriel. Michel Crauste a un frère aîné Claude, né en 1933 et un autre plus jeune, Jean-Louis, né en 1938. Il pratique d'abord le football, le basket-ball et l'athlétisme. Il commence le rugby à XV au collège d'Aire-sur-l'Adour dans les Landes, où il est pensionnaire dès l'âge de 13 ans. Il joue talonneur puis trois-quarts centre avant de se fixer comme troisième ligne aile. À 16 ans le jeune adolescent part étudier en Seine-et-Marne à l'École Nationale des Métiers de l'Électricité de France de Gurcy-le-Châtel. Il y retrouve quelques bons copains du collège et fait la connaissance de deux Béarnais, François Moncla originaire de Louvie-Juzon et Arnaud Marquezusaa de Saint-Palais, arrivé six mois après lui au centre de formation d'Électricité de France. Tous deux devinrent ses meilleurs amis. Crauste et Marquezusaa se retrouveront plus tard sous le maillot du FC Lourdais XV. Moncla qui a deux ans de plus que Michel est moniteur pour les travaux sur les réseaux électriques, et il entraîne l'équipe de rugby de l’école. Il joue en senior au Racing club de France, club de 1re division, et il commence à s'y faire un nom. Il y entraîne les juniors. En 1951, François Moncla qui porte les couleurs du Racing Club de France parvient à convaincre Michel de rejoindre les juniors ciel et blanc. À l'école, en cadet, Michel Crauste dispute le championnat régional ; avec ses coéquipiers, il est champion d'académie de Paris. Michel avait coutume de dire : « S'il existe un homme dans le rugby à qui je dois beaucoup, c'est bien François Moncla. François a été mon premier instructeur en rugby. Il m'a pris sous son aile en tant qu’entraîneur de l'équipe de France. C'est lui qui m'a amené au Racing. C'est lui qui a fait le joueur que je suis devenu. C'est un grand frère, dans toute ma carrière sportive et aujourd'hui encore. » En 1954, avec les juniors du Racing, Michel Crauste remportera la finale du championnat de France à Toulouse, face au Stadoceste Tarbais, par 19 à 0 et gagne sa place de titulaire en équipe seniors du Racing. Il joue en troisième ligne dans une équipe où l’on retrouve plusieurs internationaux dont Zézé Dufau, le demi de mêlée, Michel Vannier “Brin d’osier” à l’arrière. En 1955, il est incorporé à la caserne Pérignon, à Toulouse, puis il fait son service militaire au bataillon de Joinville avec Arnaud Marquesuzaa, avec une parenthèse au DAT de Versailles ; il décide alors de se consacrer entièrement au rugby. En 1956, la 3ème ligne du Racing CF composée de François Moncla, Michel Crauste et Brun est l’une des meilleures de France avec celle de Lourdes (Jean Prat, Jean Barthe, Henri Domec). En 1957, François Moncla partit jouer en équipe de France. Michel Crauste l'y rejoignit quelques mois plus tard. À 22 ans, il est sélectionné pour son premier match sous les couleurs de l’équipe de France, où il rencontra le 19 mai 1957 les roumains de Bucarest. L’équipe de France l’emporta sur un score de 18 points à 15. Et quelques jours plus tard, c’est avec les couleurs du Racing qu’il affronta l’équipe de Lourdes (FC Lourdais), sur la pelouse de Gerland, à Lyon. Pour lui, ce fut un grand moment, car il avait tant d’admiration pour cette équipe de Lourdes ! Le Racing fut battu, sur le score de 16 à 13. Avec le club parisien, il prendra sa revanche deux ans plus tard avant d’arriver à Lourdes en 1960. Au cours de sa carrière de joueur, Michel Crauste a remporté un titre de champion de France (1959) avec le Racing, après avoir battu le Stade Montois à Bordeaux et Lourdes en demi-finale à Bayonne, puis deux titres (1960, 1968) avec Lourdes, où il a évolué de 1959 à 1972. Suite à cet échec cuisant lors de la demi-finale du championnat de France face au Racing à Bayonne, Jean Prat, entraîneur de Lourdes, reprit l’équipe d’une main de maître, et en reconstruisit une qui, après un début de saison des plus catastrophiques, remporta le titre de champion de France en 1960 et un 7e bouclier de Brennus. Cet ailier, dit « Le Mongol » de 1m81 et 87 kg, qui avait hérité son surnom de son visage vaguement asiatique et de sa moustache drue, a également à son palmarès deux Challenge Yves du Manoir (1966 et 1967) remportés par le FC Lourdes. Retenu pour la première fois en équipe de France en 1957, Michel Crauste compte 62 sélections en équipe de France entre 1957 et 1966, nouveau record. Il a remporté quatre Tournois des Cinq nations (1959, 1960, 1961, 1962) et porté 22 fois le brassard de capitaine des Bleus, notamment en 1964 quand l’équipe de France, dirigée par Jean Prat, avait battu l'Afrique du Sud (8-6) avec son pack d'avants surnommé le pack des bestiaux. "J'avais à mes côtés de sacrés guerriers comme Benoît Dauga ou Walther Spanghero et des joueurs de grande qualité comme Jean Gachassin. Cela faisait un moment que l'on jouait ensemble, on se connaissait bien. Nous avions fait une grande partie", s'était souvenu dans un entretien Michel Crauste qui, au nom de l'équipe, avait reçu seul la Légion d'Honneur des mains du général de Gaulle, à son retour de la tournée victorieuse en Afrique du Sud. Mais 1962 demeurera sa grande année : il fut nommé capitaine de l’équipe de France et lors d’un match face aux anglais, le 24 février 1962, il inscrivit trois essais ! Un exploit qui n’a jamais encore été égalé. Il joua le tournoi 1965 (France-Galles 1965 restera un grand match mythique), et le tournoi 1966. En 1970, le club de Lourdes proposa à Michel Crauste le poste d’entraîneur, qui lui apporta beaucoup sur le plan personnel. Il entraîna l’équipe senior durant la saison 1970-1971. En 1972, il mit un terme à sa carrière, qui fit suite à une grave blessure lors d’un match. Cependant, Michel Crauste ne s’éloigna jamais trop loin du rugby… Il profita un temps des activités qu’il aimait pratiquer, telles que la pêche et la chasse. Durant dix ans, il entraîna le club de Morlaàs, et ensuite, durant deux ans, le club de Bagnères-de-Bigorre. Puis il fut appelé au comité directeur de la FFR, et sera adjoint au maire de Lons en charge des sports. En 1995, il fut le manager de l’équipe de France, en préparation de la Coupe du monde, et accompagna l’équipe à Denver aux USA pour une tournée de trois semaines. Par la suite, Michel Crauste s’était un peu désinvesti du rugby. En 1997, il revint à Lourdes et, avec quelques amis, essaya de remettre le FC Lourdais à flots. En 1998, il prit les fonctions de président du club, avec pour but de lui faire passer le palier qui l’amènerait en Pro D2 et de redresser la situation financière du club. Il fut élu président du FC Lourdes XV en 1998 jusqu’en 2013. En 2013, il se retira à l'âge de 79 ans. Néanmoins il restera président honoraire du club. Il fut aussi conseiller municipal de Lourdes, de 2001 à 2014, avec le maire Jean-Pierre Artiganave. Durant plusieurs années, il présida le Rassemblement International des Sportifs avec son fidèle bras droit Robert Vignes. Puis à l’orée de ses 80 printemps, il se retira de tout. Michel Crauste s’est éteint le jeudi 2 mai 2019 à Pau des suites d’une longue maladie. Ses obsèques ont eu lieu le mardi 7 mai 2019 en l'église Saint-Julien de Lons (64), en présence de nombreux joueurs de rugby, toutes générations confondues, venus honorer la mémoire de Michel Crauste, ancien capitaine du XV de France, et considéré comme un géant de ce jeu. « Il s’était attiré le respect sur tous les terrains du monde », comme le souligna, François Moncla, son fidèle ami de 65 ans, dans son éloge rempli d’émotion. « Je vais conserver le souvenir extraordinaire de Michel. C'était un frère d'armes du point de vue de la vie scolaire et du point de vue du rugby », a dit François Moncla. « C'était un très grand joueur et notre amitié est indéfectible. C'en est un de plus qui s'en va. Je ne peux pas dire un mot de plus », a-t-il ajouté. Michel Crauste a été ensuite inhumé dans son village natal de Saint-Laurent-de-Gosse. Joueur mythique des années 60, au palmarès impressionnant, élu meilleur joueur français du championnat en 1961, il compte 62 sélections en équipe de France, au cours desquelles il marque 30 points, 10 essais et détenant alors le record du plus grand nombre de capes. Il participe notamment à neuf Tournois des Cinq Nations de 1958 à 1966. Il dispute même 44 matchs consécutifs avec l'équipe de France, un record pour l'époque. Il est capitaine de l'équipe de France à 22 reprises avec un résultat de 15 victoires, de 5 matchs nuls et de 2 défaites. Il a soulevé le bouclier de Brennus à trois reprises sur une carrière s’étalant de 1954 à 1972. De quoi laisser une trace indélébile sur le rugby tricolore et nul doute que son souvenir restera longtemps gravé dans les mémoires. En 2010, il sera élevé au grade d'officier dans l'ordre national de la Légion d'honneur. À côté du rugby, il a fait carrière à l'Électricité de France, tout comme ses amis François Moncla et Arnaud Marquesuzaa. Une mutation administrative lui donna un poste à Pau en 1959. Et, il y resta jusqu'à sa retraite professionnelle. Il a écrit le livre « Au feu du rugby », paru aux éditions Solar en 1973. Et en mai 2015, le philosophe Christophe Schaeffer écrit avec lui son testament rugbystique sur les valeurs de ce jeu pour les générations futures : « Le Testament du Mongol », paru aux éditions Les 5 éditeurs et préfacé par Denis Lalanne et Thierry Dusautoir. Il fut un homme profondément attaché à sa ville d’adoption, qui aura porté au plus haut les couleurs de Lourdes, et qui fait encore aujourd’hui la plus grande fierté des Lourdaises et des Lourdais. Ne manquant ni de qualités, ni de titres, ardent défenseur des valeurs altruistes de ce jeu, il peut désormais figurer en bonne place et en toute légitimité dans le gotha des grands champions du rugby international.
CREPEL Mathieu (1984-XXXX)
Snowboarder professionnel double champion du monde de snowboard
Mathieu CREPEL, né le 26 octobre 1984 à Tarbes, est un snowboarder professionnel, multiple champion du monde, au talent indéniable. Précoce, à l’âge de 6 ans, il se découvre une passion pour les sports de glisse et notamment le snowboard. Son père, moniteur de ski, l’emmenait directement en hors-piste sur les pentes de La Mongie. Montrant des dispositions hors du commun, on lui avait donné le surnom de « petit singe » en raison de son étonnante agilité sur sa planche. En 1999, il quitte ses Pyrénées pour intégrer le lycée sport études de Villard-de-Lans. En 2002, il descend pour la première fois le Pic du Midi en snowboard, un domaine de haute montagne non balisé, qui n’était pas encore ouvert au public. Il fut le plus jeune rider professionnel français. À l’âge de 10 ans, ses aînés pro-riders l’emmenait en trip snowboard au Groenland. À 15 ans, il prend part aux Championnats du monde « jeunes » et termine second. En 2001, aux Championnats du monde junior en pipe, il termine encore à la deuxième place, et de là, il va enchaîner les belles performances en contest. Vainqueur de la Quik Cup (compétition mêlant snow et surf) en 2001 et 2002, puis 2ème au Quiksilver Slopestyle Pro en 2003. En 2003, il gagne son premier titre et devient champion de France de Big Air et de Half Pipe, le tout à seulement 18 ans. Sa carrière est lancée. En 2005, il devient le premier champion du monde de pipe français en remportant le gros Globe de Cristal FIS (Fédération internationale de Ski). Il est sélectionné pour les JO de Turin en 2006, et atteint la finale mais revient non médaillé. Cette même saison, il est double champion du monde de pipe, à la fois en FIS et sur le circuit TTR (Ticket To Ride). Exploit encore inégalé à ce jour chez les hommes. En 2007, il est double champion du monde (médaillé d’or) en Half Pipe et Big Air à Arosa, en Suisse. En février 2008, il organise son premier grand événement, le Mathieu Crépel Invitational, épreuve inscrite au calendrier TTR, chez lui dans les Pyrénées. Il réalise là quelque chose qui lui tenait vraiment à cœur, et l’événement est un vrai succès. En 2009, il est 3e (médaillé de bronze) en Half Pipe au Championnat du monde à Gangwon. Enfin en 2010, il obtient une prestigieuse médaille d’argent aux X-Games européens, organisés à Tignes. Cette même année, il est 10e en Half Pipe aux Jeux olympiques d'hiver de Vancouver. En 2011, il est 7e en Half Pipe et 5e en Big Air au Championnat du monde de La Molina, en Espagne. En 2016, il remporte haut la main le légendaire Banked Slalom à Mont Baker, au nord-ouest des États-Unis. À 31 ans, il gagne l’épreuve avec un temps record devant des gros noms du snowboard comme Jake Blauvelt, Terje Hakonsen ou encore Bryan Fox. Passé consultant en snowboard sur les plateaux de télé, on l’a vu notamment commenter les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi 2014 sur France Télévision. Il est le parrain de la « Surfrider Association », luttant pour la protection des océans, mais aussi du « Flocon à la Vague », association qui retrace le parcours de l’eau depuis les montagnes jusqu’aux océans. Aujourd’hui, il porte les films documentaires Odisea avec son ami surfeur Damien Castera. Après l’Alaska, ils ont tourné au Chili le deuxième volet d’Odisea, qui consiste à suivre le cycle de l’eau, de la montagne à l’océan. Depuis 2007, il est l’un des ambassadeurs des produits "eco-friendly" de Quiksilver, et a créé sa propre ligne de produits techniques en polyester 100% recyclé. Accro au surf, ces dernières années, notre snowboarder de La Mongie s’attaque en 2018 à la montagne d’eau haiwaïenne Jaws, la vague la plus puissante du monde, filmée et racontée par son ami d’enfance Morgan Le Faucheur. Un défi fou et incroyable de surfer, la mythique vague de Jaws à Hawaii. Il en fait le film à succès « Shaka », disponible sur les plateformes de VOD iTunes, Amazon et Vimeo. Récemment il a présenté sa nouvelle vidéo « Chione » dans laquelle il dévoile ses sessions incroyables dans la poudreuse et les vagues du Canada, de la Norvège et du Japon. Des images captivantes qui le mettent en scène en surf et snowboard. «One Board, Two Worlds» est un nouveau projet pensé par le célèbre snowboarder. Ce dernier nous emmène entre les vagues du Pays Basque et les montagnes des Pyrénées, pour une rencontre inédite de ces deux éléments, si chers à Mathieu. Un projet né d'un rêve fou : celui de rider la montagne et l'océan avec la même planche. Une aventure filmée par le vidéaste-photographe Guillaume Arrieta, et qui sera disponible courant 2020.
Mathieu CREPEL, né le 26 octobre 1984 à Tarbes, est un snowboarder professionnel, multiple champion du monde, au talent indéniable. Précoce, à l’âge de 6 ans, il se découvre une passion pour les sports de glisse et notamment le snowboard. Son père, moniteur de ski, l’emmenait directement en hors-piste sur les pentes de La Mongie. Montrant des dispositions hors du commun, on lui avait donné le surnom de « petit singe » en raison de son étonnante agilité sur sa planche. En 1999, il quitte ses Pyrénées pour intégrer le lycée sport études de Villard-de-Lans. En 2002, il descend pour la première fois le Pic du Midi en snowboard, un domaine de haute montagne non balisé, qui n’était pas encore ouvert au public. Il fut le plus jeune rider professionnel français. À l’âge de 10 ans, ses aînés pro-riders l’emmenait en trip snowboard au Groenland. À 15 ans, il prend part aux Championnats du monde « jeunes » et termine second. En 2001, aux Championnats du monde junior en pipe, il termine encore à la deuxième place, et de là, il va enchaîner les belles performances en contest. Vainqueur de la Quik Cup (compétition mêlant snow et surf) en 2001 et 2002, puis 2ème au Quiksilver Slopestyle Pro en 2003. En 2003, il gagne son premier titre et devient champion de France de Big Air et de Half Pipe, le tout à seulement 18 ans. Sa carrière est lancée. En 2005, il devient le premier champion du monde de pipe français en remportant le gros Globe de Cristal FIS (Fédération internationale de Ski). Il est sélectionné pour les JO de Turin en 2006, et atteint la finale mais revient non médaillé. Cette même saison, il est double champion du monde de pipe, à la fois en FIS et sur le circuit TTR (Ticket To Ride). Exploit encore inégalé à ce jour chez les hommes. En 2007, il est double champion du monde (médaillé d’or) en Half Pipe et Big Air à Arosa, en Suisse. En février 2008, il organise son premier grand événement, le Mathieu Crépel Invitational, épreuve inscrite au calendrier TTR, chez lui dans les Pyrénées. Il réalise là quelque chose qui lui tenait vraiment à cœur, et l’événement est un vrai succès. En 2009, il est 3e (médaillé de bronze) en Half Pipe au Championnat du monde à Gangwon. Enfin en 2010, il obtient une prestigieuse médaille d’argent aux X-Games européens, organisés à Tignes. Cette même année, il est 10e en Half Pipe aux Jeux olympiques d'hiver de Vancouver. En 2011, il est 7e en Half Pipe et 5e en Big Air au Championnat du monde de La Molina, en Espagne. En 2016, il remporte haut la main le légendaire Banked Slalom à Mont Baker, au nord-ouest des États-Unis. À 31 ans, il gagne l’épreuve avec un temps record devant des gros noms du snowboard comme Jake Blauvelt, Terje Hakonsen ou encore Bryan Fox. Passé consultant en snowboard sur les plateaux de télé, on l’a vu notamment commenter les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi 2014 sur France Télévision. Il est le parrain de la « Surfrider Association », luttant pour la protection des océans, mais aussi du « Flocon à la Vague », association qui retrace le parcours de l’eau depuis les montagnes jusqu’aux océans. Aujourd’hui, il porte les films documentaires Odisea avec son ami surfeur Damien Castera. Après l’Alaska, ils ont tourné au Chili le deuxième volet d’Odisea, qui consiste à suivre le cycle de l’eau, de la montagne à l’océan. Depuis 2007, il est l’un des ambassadeurs des produits "eco-friendly" de Quiksilver, et a créé sa propre ligne de produits techniques en polyester 100% recyclé. Accro au surf, ces dernières années, notre snowboarder de La Mongie s’attaque en 2018 à la montagne d’eau haiwaïenne Jaws, la vague la plus puissante du monde, filmée et racontée par son ami d’enfance Morgan Le Faucheur. Un défi fou et incroyable de surfer, la mythique vague de Jaws à Hawaii. Il en fait le film à succès « Shaka », disponible sur les plateformes de VOD iTunes, Amazon et Vimeo. Récemment il a présenté sa nouvelle vidéo « Chione » dans laquelle il dévoile ses sessions incroyables dans la poudreuse et les vagues du Canada, de la Norvège et du Japon. Des images captivantes qui le mettent en scène en surf et snowboard. «One Board, Two Worlds» est un nouveau projet pensé par le célèbre snowboarder. Ce dernier nous emmène entre les vagues du Pays Basque et les montagnes des Pyrénées, pour une rencontre inédite de ces deux éléments, si chers à Mathieu. Un projet né d'un rêve fou : celui de rider la montagne et l'océan avec la même planche. Une aventure filmée par le vidéaste-photographe Guillaume Arrieta, et qui sera disponible courant 2020.