100 célébrités
des Hautes-Pyrénées
Découvrez les biographies de 100 célébrités des Hautes-Pyrénées.
100 célébrités des Hautes-Pyrénées
Il y a 5 noms dans ce répertoire commençant par la lettre P.
PASSET Célestin (1845-1917)
Guide de montagne, le plus célèbre des grands guides des Pyrénées
Célestin PASSET est né à Gavarnie en 1845. Fils aîné d’Hippolyte et donc cousin germain d’Henri Passet (1845-1920), Célestin se révélera un des meilleurs guides du moment. En 1870, il épouse Justine Trescazes, de Sers, avec qui il aura trois filles et un garçon. Sa carrière montagnarde commence à l’âge de 27 ans. Chasseur, guide de montagne réputé, il accompagna à de nombreuses reprises Henry Russel, Franz Schrader, Jean Bazillac, Henri Brulle et Roger de Monts. En 1871, il accompagne Russell au Mont Perdu (3355m), par la brèche de Roland. En 1872, il trouve avec le même Russell un nouvel itinéraire vers le Mont Perdu, par les Rochers Blancs et l’Astazou, le lac Glacé, ce qu’on appellera la « terrasse Russell » et le col du Cylindre. Puis, ils font la première des Gourgs blancs et du pic qui portera plus tard le nom de Jean Arlaud. Entre 1872 et 1879, il réalise avec Russell les premières du Gabiétou par l’est, le pic des Tempêtes, le pic occidental de la Maladetta. Le 11 août 1878, en compagnie de Franz Schrader, il réalise la première ascension connue du Grand Batchimale (3177m), rebaptisé par la suite pic Schrader. En 1880, il réalise la première hivernale des Posets, avec Roger de Monts. En 1882, la première du Comaloforno avec Henri Brulle et Jean Bazillac. Le 26 juillet 1883, avec les guides de l’Oisans Gaspard père et fils et Henri Brulle, ils font la cinquième ascension de la Meije (première ascension en un jour). Cette même année, ils ascensionnent également les Écrins, l’Aiguille d’Arves, le Mont Blanc. En 1884, faisant équipe avec Henri Brulle, ils accomplissent un grand nombre de courses nouvelles dans les Alpes : Aiguille méridionale d’Arves, Dent Parrachée, Grande Casse, Grand paradis, Mont Blanc, Cervin, Dent Blanche, quatrième ascension des Drus (première en un jour depuis Chamonix). En 1887, le Pic entre les brèches, qui deviendra Pic Bazillac, avec Jean Bazillac, et le Doigt de la Fausse Brèche, avec Brulle et Bazillac. Toujours en 1887 la première du Mur de la Cascade avec Jean Bazillac et Roger de Monts. En 1888, la première de la face nord du Mont Perdu avec Roger de Monts et François Bernat-Salles. Le 6 août 1889, avec Henri Brulle, Roger de Monts, Jean Bazillac, et François Bernat-Salles, il ouvre l’ère du pyrénéisme moderne en réussissant la première du couloir de Gaube, sur le Vignemale. Bloqués dans cette faille étroite et gelée, sous l’imposant bloc coincé, Célestin taille plus de 1300 marches dans la glace avec le piolet de Brulle, qui lui facilite la tâche et lui permet de sauver l’escalade. Un instrument qui recevra par la suite le nom désormais historique de « Fleur de Gaube ». Il lui faudra pourtant deux heures d'efforts pour franchir ce passage. Événement majeur de l'histoire du pyrénéisme, cette ascension fut réalisée sous la conduite d'un guide de Gavarnie, grimpeur doué et prestigieux. Très fier de cet exploit, Célestin répétait volontiers que personne après lui ne le referait : « J’ai gardé la clé », disait-il. De fait, l’ascension du couloir de Gaube ne fut réitérée avec succès que quarante-quatre ans plus tard, par Henri Barrio, Joseph Aussat et Joseph Loustaunau, le 13 juillet 1933. En 1895, Célestin réalise la première de la face nord du Taillon, avec Henri Brulle. Peu bavard, presque distant, d’une grande élégance, impassible dans les pires situations, Célestin est resté un paysan, dont le métier est toujours cultivateur à Gavarnie. Mais son expérience fait qu’il peut être un brillant causeur qu’on aime écouter. Guide hors pair, sa réputation est telle qu’il est très demandé, et qu’il réalise de nombreuses courses, non seulement dans les Pyrénées, mais aussi dans d’autres massifs. Le chasseur anglais Buxton, qu’il conduit pour chasser le bouquetin en Espagne, l’invite à Londres pour chasser le renard. Sa réputation dépasse le petit cadre de Gavarnie ; il voyage à travers le monde, accompagnant ses nombreux clients. Il va ascensionner en Afrique du Nord, en Éthiopie, au Sinaï, en Crète, en Sardaigne, dans le Caucase, en Asie ... Il accompagne au Vignemale et au Mont Perdu l’alpiniste vainqueur du Cervin et graveur anglais Edward Whymper, qui a laissé un portrait de lui, et qui lui propose d’aller escalader avec lui le Chimborazo, dans les Andes. Mais Célestin décline l’offre pour rester auprès de sa mère et des quelques biens qu’il possède à Gavarnie. Durant 32 ans (de 1878 à 1910), il effectua un nombre impressionnant de premières. Très demandé comme son cousin Henri, avec qui il reçoit en 1890, la grande médaille du Club alpin français. Tous les grands Pyrénéistes se l’arrachent. : Henry Russell, Henri Brulle, Jean Bazillac, René d’Astorg, Jean d'Ussel, le comte de Saint-Saud ... Pourtant, il ne sera reconnu comme guide par l’administration qu’en 1901. Célestin Passet meurt en 1917 d’une attaque de paralysie. Sa maison, au centre du village, où il vivait avec son gendre Castagné devint l’hôtel Mourgat. Il est enterré au cimetière de Gavarnie, dans le carré des pyrénéistes. Deux textes à sa mémoire ont été écrits par Henri Brulle. Henry Russel l’avait surnommé l’isard bipède, vu ses aptitudes à l’escalade. En Catalogne, au massif du Besiberri, il y a un sommet dédié à Célestin Passet, la Punta de Passet. L’on peut dire que le pyrénéisme de difficulté est né avec lui. Un palmarès qui regroupe environ quatre-vingts "premières". Les générations suivantes seront moins brillantes : la diminution de la demande de guides de la part des grimpeurs, et un certain désintérêt des touristes y sont pour beaucoup. Les nouveaux guides ne sont plus des paysans, mais des citadins qui ont acquis des notions de pédagogie. Le fils d’Henri, Pierre Passet, a été tué en 1917. Désormais ce sont les gendres qui assureront la continuité : Cumia, gendre d’Henri, Theil et Germain Castagné, gendres de Célestin. Célestin Passet, un nom à jamais lié aux Pyrénées et un guide qui amène ses clients au bout de l'impossible. Le maître à tous. Également chasseur, il n'avait pas son pareil pour tirer l'isard. Tant il était apprécié, il fut ainsi convié à faire des courses et des chasses bien au-delà des Pyrénées. Un livre écrit par François Labadens lui est entièrement consacré sous le titre : Célestin Passet, un guide aux Pyrénées, aux éditions MonHélios, 2015. Ce sont les récits de ces courses de l'impossible que nous relate François Labadens en nous expliquant comment ce guide œuvrait pour parvenir à ses fins.
Célestin PASSET est né à Gavarnie en 1845. Fils aîné d’Hippolyte et donc cousin germain d’Henri Passet (1845-1920), Célestin se révélera un des meilleurs guides du moment. En 1870, il épouse Justine Trescazes, de Sers, avec qui il aura trois filles et un garçon. Sa carrière montagnarde commence à l’âge de 27 ans. Chasseur, guide de montagne réputé, il accompagna à de nombreuses reprises Henry Russel, Franz Schrader, Jean Bazillac, Henri Brulle et Roger de Monts. En 1871, il accompagne Russell au Mont Perdu (3355m), par la brèche de Roland. En 1872, il trouve avec le même Russell un nouvel itinéraire vers le Mont Perdu, par les Rochers Blancs et l’Astazou, le lac Glacé, ce qu’on appellera la « terrasse Russell » et le col du Cylindre. Puis, ils font la première des Gourgs blancs et du pic qui portera plus tard le nom de Jean Arlaud. Entre 1872 et 1879, il réalise avec Russell les premières du Gabiétou par l’est, le pic des Tempêtes, le pic occidental de la Maladetta. Le 11 août 1878, en compagnie de Franz Schrader, il réalise la première ascension connue du Grand Batchimale (3177m), rebaptisé par la suite pic Schrader. En 1880, il réalise la première hivernale des Posets, avec Roger de Monts. En 1882, la première du Comaloforno avec Henri Brulle et Jean Bazillac. Le 26 juillet 1883, avec les guides de l’Oisans Gaspard père et fils et Henri Brulle, ils font la cinquième ascension de la Meije (première ascension en un jour). Cette même année, ils ascensionnent également les Écrins, l’Aiguille d’Arves, le Mont Blanc. En 1884, faisant équipe avec Henri Brulle, ils accomplissent un grand nombre de courses nouvelles dans les Alpes : Aiguille méridionale d’Arves, Dent Parrachée, Grande Casse, Grand paradis, Mont Blanc, Cervin, Dent Blanche, quatrième ascension des Drus (première en un jour depuis Chamonix). En 1887, le Pic entre les brèches, qui deviendra Pic Bazillac, avec Jean Bazillac, et le Doigt de la Fausse Brèche, avec Brulle et Bazillac. Toujours en 1887 la première du Mur de la Cascade avec Jean Bazillac et Roger de Monts. En 1888, la première de la face nord du Mont Perdu avec Roger de Monts et François Bernat-Salles. Le 6 août 1889, avec Henri Brulle, Roger de Monts, Jean Bazillac, et François Bernat-Salles, il ouvre l’ère du pyrénéisme moderne en réussissant la première du couloir de Gaube, sur le Vignemale. Bloqués dans cette faille étroite et gelée, sous l’imposant bloc coincé, Célestin taille plus de 1300 marches dans la glace avec le piolet de Brulle, qui lui facilite la tâche et lui permet de sauver l’escalade. Un instrument qui recevra par la suite le nom désormais historique de « Fleur de Gaube ». Il lui faudra pourtant deux heures d'efforts pour franchir ce passage. Événement majeur de l'histoire du pyrénéisme, cette ascension fut réalisée sous la conduite d'un guide de Gavarnie, grimpeur doué et prestigieux. Très fier de cet exploit, Célestin répétait volontiers que personne après lui ne le referait : « J’ai gardé la clé », disait-il. De fait, l’ascension du couloir de Gaube ne fut réitérée avec succès que quarante-quatre ans plus tard, par Henri Barrio, Joseph Aussat et Joseph Loustaunau, le 13 juillet 1933. En 1895, Célestin réalise la première de la face nord du Taillon, avec Henri Brulle. Peu bavard, presque distant, d’une grande élégance, impassible dans les pires situations, Célestin est resté un paysan, dont le métier est toujours cultivateur à Gavarnie. Mais son expérience fait qu’il peut être un brillant causeur qu’on aime écouter. Guide hors pair, sa réputation est telle qu’il est très demandé, et qu’il réalise de nombreuses courses, non seulement dans les Pyrénées, mais aussi dans d’autres massifs. Le chasseur anglais Buxton, qu’il conduit pour chasser le bouquetin en Espagne, l’invite à Londres pour chasser le renard. Sa réputation dépasse le petit cadre de Gavarnie ; il voyage à travers le monde, accompagnant ses nombreux clients. Il va ascensionner en Afrique du Nord, en Éthiopie, au Sinaï, en Crète, en Sardaigne, dans le Caucase, en Asie ... Il accompagne au Vignemale et au Mont Perdu l’alpiniste vainqueur du Cervin et graveur anglais Edward Whymper, qui a laissé un portrait de lui, et qui lui propose d’aller escalader avec lui le Chimborazo, dans les Andes. Mais Célestin décline l’offre pour rester auprès de sa mère et des quelques biens qu’il possède à Gavarnie. Durant 32 ans (de 1878 à 1910), il effectua un nombre impressionnant de premières. Très demandé comme son cousin Henri, avec qui il reçoit en 1890, la grande médaille du Club alpin français. Tous les grands Pyrénéistes se l’arrachent. : Henry Russell, Henri Brulle, Jean Bazillac, René d’Astorg, Jean d'Ussel, le comte de Saint-Saud ... Pourtant, il ne sera reconnu comme guide par l’administration qu’en 1901. Célestin Passet meurt en 1917 d’une attaque de paralysie. Sa maison, au centre du village, où il vivait avec son gendre Castagné devint l’hôtel Mourgat. Il est enterré au cimetière de Gavarnie, dans le carré des pyrénéistes. Deux textes à sa mémoire ont été écrits par Henri Brulle. Henry Russel l’avait surnommé l’isard bipède, vu ses aptitudes à l’escalade. En Catalogne, au massif du Besiberri, il y a un sommet dédié à Célestin Passet, la Punta de Passet. L’on peut dire que le pyrénéisme de difficulté est né avec lui. Un palmarès qui regroupe environ quatre-vingts "premières". Les générations suivantes seront moins brillantes : la diminution de la demande de guides de la part des grimpeurs, et un certain désintérêt des touristes y sont pour beaucoup. Les nouveaux guides ne sont plus des paysans, mais des citadins qui ont acquis des notions de pédagogie. Le fils d’Henri, Pierre Passet, a été tué en 1917. Désormais ce sont les gendres qui assureront la continuité : Cumia, gendre d’Henri, Theil et Germain Castagné, gendres de Célestin. Célestin Passet, un nom à jamais lié aux Pyrénées et un guide qui amène ses clients au bout de l'impossible. Le maître à tous. Également chasseur, il n'avait pas son pareil pour tirer l'isard. Tant il était apprécié, il fut ainsi convié à faire des courses et des chasses bien au-delà des Pyrénées. Un livre écrit par François Labadens lui est entièrement consacré sous le titre : Célestin Passet, un guide aux Pyrénées, aux éditions MonHélios, 2015. Ce sont les récits de ces courses de l'impossible que nous relate François Labadens en nous expliquant comment ce guide œuvrait pour parvenir à ses fins.
PAULHAN Jean (1884-1968)
Écrivain, critique littéraire et éditeur, auteur du livre « Les Fleurs de Tarbes ou La Terreur dans les Lettres »
Jean PAULHAN, né à Nîmes dans le Gard le 2 décembre 1884 et mort à Neuilly-sur-Seine le 9 octobre 1968, à l’âge de 83 ans, est un écrivain, critique littéraire et éditeur. Il est successivement secrétaire puis rédacteur en chef et enfin gérant de La Nouvelle Revue française (NRF) de 1920 à 1968. Jean Paulhan étudie la psychologie française dans le sillage de Pierre Janet et de Georges Dumas. Il écrit dans des revues de philosophie, comme La Revue philosophique de la France et de l'étranger, ou de sciences sociales, comme Le Spectateur. Il fréquente assidûment les milieux anarchistes et s'intéresse déjà aux lieux communs et aux proverbes, thèmes auxquels il pense consacrer sa thèse. À la fin de 1907, il part pour Madagascar, colonie française, où il enseigne au lycée de Tananarive le français et le latin et parfois aussi la gymnastique. C'est là qu'il recueille des textes populaires malgaches, les hain-teny, qui prolongent sa réflexion sur la logique de l'échange. De retour en France à la fin de 1910, il donne des cours de langue malgache à l'École des Langues orientales. Jean Paulhan vivait par l’écriture et pour l’écriture. Il pouvait traiter les questions les plus complexes (rhétorique, peinture ou guerre), comme les plus futiles (pinces, encriers et bulles de savons). Il avait un style travaillé, clair et concis ; il est souvent considéré comme un auteur ayant peu écrit. En réalité, son œuvre, d’importance et de qualité, est beaucoup plus fournie qu’on ne le croit généralement. Il est allé beaucoup plus avant dans les relations essentielles de la Terreur et de la Littérature, et sur un plan beaucoup plus théorique, dans l’essai intitulé « Les Fleurs de Tarbes ou la Terreur dans les Lettres », publié en 1941 chez Gallimard, mais écrit bien avant cette date, en 1936. Un essai où Paulhan prend la défense du plus décrié de tous les arts : la rhétorique. Une période caractérisée par l’image d’un écriteau mentionné par l’auteur et qui figurait à l’entrée du jardin public de Tarbes, où il était écrit : « Il est défendu d’entrer dans le jardin avec des fleurs à la main ». « On le trouve aussi, de nos jours, à l'entrée de la Littérature. Pourtant, il serait agréable de voir les filles de Tarbes (et les jeunes écrivains) porter une rose, un coquelicot, une gerbe de coquelicots ». Quand Paulhan méditait et écrivait Les Fleurs de Tarbes. Ces fleurs, ce sont les fleurs de rhétorique, bien sûr. Et pourquoi Tarbes ? Parce qu'à l'entrée du parc de cette ville se trouvait cet écriteau. Ainsi l'était-il d'entrer dans le jardin des Lettres. Cette interdiction remontait à quand ? Au tout début du XIXe siècle, sans doute. Le 24 janvier 1963, Jean Paulhan est élu membre de l'Académie française. Auteur, il est vrai, assez abscons des Fleurs de Tarbes, il fut surtout une éminence grise du monde intellectuel du second XXème siècle, et le puissant patron de la NRF.
Jean PAULHAN, né à Nîmes dans le Gard le 2 décembre 1884 et mort à Neuilly-sur-Seine le 9 octobre 1968, à l’âge de 83 ans, est un écrivain, critique littéraire et éditeur. Il est successivement secrétaire puis rédacteur en chef et enfin gérant de La Nouvelle Revue française (NRF) de 1920 à 1968. Jean Paulhan étudie la psychologie française dans le sillage de Pierre Janet et de Georges Dumas. Il écrit dans des revues de philosophie, comme La Revue philosophique de la France et de l'étranger, ou de sciences sociales, comme Le Spectateur. Il fréquente assidûment les milieux anarchistes et s'intéresse déjà aux lieux communs et aux proverbes, thèmes auxquels il pense consacrer sa thèse. À la fin de 1907, il part pour Madagascar, colonie française, où il enseigne au lycée de Tananarive le français et le latin et parfois aussi la gymnastique. C'est là qu'il recueille des textes populaires malgaches, les hain-teny, qui prolongent sa réflexion sur la logique de l'échange. De retour en France à la fin de 1910, il donne des cours de langue malgache à l'École des Langues orientales. Jean Paulhan vivait par l’écriture et pour l’écriture. Il pouvait traiter les questions les plus complexes (rhétorique, peinture ou guerre), comme les plus futiles (pinces, encriers et bulles de savons). Il avait un style travaillé, clair et concis ; il est souvent considéré comme un auteur ayant peu écrit. En réalité, son œuvre, d’importance et de qualité, est beaucoup plus fournie qu’on ne le croit généralement. Il est allé beaucoup plus avant dans les relations essentielles de la Terreur et de la Littérature, et sur un plan beaucoup plus théorique, dans l’essai intitulé « Les Fleurs de Tarbes ou la Terreur dans les Lettres », publié en 1941 chez Gallimard, mais écrit bien avant cette date, en 1936. Un essai où Paulhan prend la défense du plus décrié de tous les arts : la rhétorique. Une période caractérisée par l’image d’un écriteau mentionné par l’auteur et qui figurait à l’entrée du jardin public de Tarbes, où il était écrit : « Il est défendu d’entrer dans le jardin avec des fleurs à la main ». « On le trouve aussi, de nos jours, à l'entrée de la Littérature. Pourtant, il serait agréable de voir les filles de Tarbes (et les jeunes écrivains) porter une rose, un coquelicot, une gerbe de coquelicots ». Quand Paulhan méditait et écrivait Les Fleurs de Tarbes. Ces fleurs, ce sont les fleurs de rhétorique, bien sûr. Et pourquoi Tarbes ? Parce qu'à l'entrée du parc de cette ville se trouvait cet écriteau. Ainsi l'était-il d'entrer dans le jardin des Lettres. Cette interdiction remontait à quand ? Au tout début du XIXe siècle, sans doute. Le 24 janvier 1963, Jean Paulhan est élu membre de l'Académie française. Auteur, il est vrai, assez abscons des Fleurs de Tarbes, il fut surtout une éminence grise du monde intellectuel du second XXème siècle, et le puissant patron de la NRF.
PONCET Tony (1918-1979)
Grand ténor de l'Opéra surnommé le « Bombardier basque »
Tony PONCET, né Antonio José Ponce Miròn le 23 décembre 1918 à Maria, près d'Almería en Espagne et mort le 13 novembre 1979 à Libourne, à l’âge de 60 ans. Le jeune Antonio José s'installe avec sa famille à Bagnères-de-Bigorre en 1922 et prend le nom d'Antoine Poncé. Scolarité médiocre, pauvreté qui l’oblige très tôt à divers travaux manuels. Dès l’âge de 15 ans, en 1933, il commence à chanter en amateur dans un chœur appelé « Les Chanteurs montagnards d'Alfred Roland » fondé en 1838. C’était un homme de petite taille 1m58 avec une carrure de rugbyman. À la déclaration de guerre, bien que non mobilisable puisque ressortissant espagnol, il s’engage volontairement dans la Légion étrangère. Grièvement blessé dans la Somme, en mai 1940 et fait prisonnier, il fera cinq ans de stalag en Bavière et deux tentatives d’évasion. Le chef de camp remarque sa voix et lui propose d’apprendre la musique au Mozarteum de Salzbourg. Il refuse : « Je fais partie d’un pays où les hommes sont fiers et chez moi, mon père s’il apprenait que j’ai chanté pour vous, je crois qu’il me donnerait un coup de fusil. Je l'aurais bien mérité. » Naturalisé français, celui qui est devenu Antoine Poncet entre au Conservatoire de Paris en 1947, où il étudie avec Fernand Francell et Louise Vullermos et où il côtoie Gabriel Bacquier, Michel Sénéchal, Michel Roux, Liliane Berton. Il fait des petits boulots de nuit pour vivre ou participe aux chœurs des spectacles d’André Dassary ou de Luis Mariano. Il fait ses débuts en concert à Lyon en 1953, puis chante à Avignon dans les rôles de Turridu dans Cavalleria rusticana et Canio dans Paillasse qui restera son rôle fétiche. À 36 ans, en 1954, il participe et gagne le premier prix à un concours de ténors à Cannes, ex-æquo avec Gustave Botiaux, Roger Gardes, Alain Vanzo et Guy Chauvet, obtenant une mention spéciale. La finale diffusée en direct à la radio, permet à Tony Poncet de se faire connaître de la France entière dans le redoutable Di quella pira. Puis il part en tournée aux États-Unis, au Mexique et au Canada. À son retour, il connait ses premiers grands succès en Belgique, notamment à Gand, Liège et Bruxelles. Il fait ses débuts à l'Opéra-Comique de Paris et au Palais Garnier, où on le voit dans le Chanteur Italien du Chevalier à la Rose ou le Rodolphe de La Bohème, et où il s'impose en 1958 dans les rôles de ténor héroïque tels Arnold dans Guillaume Tell, qu'il chanta près de 90 fois, Éléazar dans La Juive, Raoul dans Les Huguenots, Fernand dans La Favorite, Vasco de Gama dans L'Africaine, Don José dans Carmen, Jean dans Hérodiade. Il chante aussi le répertoire italien, Il trovatore, Aïda, Tosca, Cavalleria rusticana, et surtout Canio dans Pagliacci, qu'il chanta environ 200 fois et joua aussi pour la première chaîne de télévision française. On le vit également sur le petit écran, en 1960, dans Angélique de Jacques Ibert et dans la production De Béthune au chat noir en 1974, et au cinéma dans La Pendule à Salomon de Vicky Ivernel en 1961. Paris ne programmant plus guère ses rôles favoris, il claque la porte des théâtres nationaux et chantera désormais essentiellement en Province, en Belgique et en Afrique du Nord : c’est à Alger qu’il chante son premier Radamès en 1960. Il se produisit dans un très grand nombre de concerts et de récitals. Ses activités l'amenèrent à chanter dans de nombreux pays, notamment aux États-Unis, où il fut invité à chanter Les Huguenots au Carnegie Hall en 1969, année où il se marie, aux côtés de Beverly Sills. On peut également noter qu'à l'occasion de ces spectacles, il enrichit son répertoire d'airs qui n'y figuraient pas auparavant, dont par exemple La Force du destin de Verdi, ainsi qu'en témoignent quelques enregistrements en direct datant de cette période. En 1971, sa santé, devenue précaire, le contraignit à abandonner progressivement le théâtre. Il fut très affecté d’avoir été écarté de l’Opéra de Paris par son nouveau directeur Rolf Liebermann. Sa dernière apparition à l'opéra eut lieu au Capitole à Toulouse en 1974, mais il continua néanmoins à se produire en concert, pratiquement jusqu'à la fin de ses jours. Il meurt d'un cancer à Libourne le 13 novembre 1979, à l'âge de 60 ans. Il repose à Saint-Aigulin, en Charente-Maritime, dans son costume d’Arnold. Un théâtre y porte son nom. Selon Alain Pâris, « sa voix puissante, aux aigus ahurissants, préfère aux nuances les éclats de la vaillance. » En reconnaissance de son attitude héroïque pendant la Seconde Guerre mondiale, comme ancien combattant français, prisonnier de guerre, ce patriote a reçu de nombreuses distinctions militaires : la croix de guerre, la médaille militaire, la croix du combattant de l'Europe, la croix du combattant volontaire, la médaille des engagés volontaires, la médaille des blessés de guerre, la médaille commémorative de la guerre 39/45 ainsi que la Presidential Medal of Freedom américaine. Il était aussi, à titre artistique, chevalier de la Légion d'honneur et des Arts et Lettres. Une stèle et une promenade en bord de fleuve commémorent sa mémoire dans la ville de Bagnères-de-Bigorre, où il passa son adolescence. En 2009, pour la commémoration des 30 ans de la disparition de l'artiste, une exposition est organisée dans la ville de Vauvert et une biographie est éditée. Sa fille, Mathilde Poncé, qui n’avait que dix ans au décès de son père, a publié en décembre 2009, à cette occasion, aux Editions L’Harmattan : « Tony Poncet, Ténor de l'Opéra, une Voix, un destin ». À chaque date anniversaire, est organisée à Saint-Aigulin, village charentais où repose le ténor, une évocation réalisée à partir de documents audiovisuels. Sans complexe, Tony Poncet se comparait aux plus grands, du passé et du présent, considérant avec fierté qu’il avait « deux notes d’aigu de plus » que chacun d’entre eux, y compris Caruso. Il mettait un point d’honneur à interpréter tous les ouvrages dans la tessiture originale, faisant remarquer qu’aucun ténor que l’on classe parmi les plus grands, Mario del Monaco, Giuseppe Di Stefano, Franco Corelli, ne chante dans le ton. Il rêvait de rencontrer les dix meilleurs ténors italiens et de les prendre un par un. Alors on verra bien celui qui chante et ceux qui vocalisent. Il ajoutait qu’il n’y avait eu que trois ténors en France : « Vezzani, Luccioni et…Poncet. » S’il était parfois d’une franchise peu diplomatique, il n’écrasait jamais ses partenaires. Les auditeurs étaient sensibles à cette sincérité et succombaient au charme d’une voix naturelle, à l’émission saine, qui s’était mesurée aux grondements du Gave et aux espaces des cirques pyrénéens. Triomphes, ovations, débordements d’enthousiasme ont accompagné tout au long de sa carrière un ténor qui ne manquait pas de caractère et possédait une voix capable de se mesurer avec les plus grands. De son enfance, entre gaves et sommets, Tony Poncet conserva un accent rocailleux, une rugosité dans le ton qui lui faisait dire : « Je parle comme coulent les torrents des Pyrénées où j'ai grandi ».
Tony PONCET, né Antonio José Ponce Miròn le 23 décembre 1918 à Maria, près d'Almería en Espagne et mort le 13 novembre 1979 à Libourne, à l’âge de 60 ans. Le jeune Antonio José s'installe avec sa famille à Bagnères-de-Bigorre en 1922 et prend le nom d'Antoine Poncé. Scolarité médiocre, pauvreté qui l’oblige très tôt à divers travaux manuels. Dès l’âge de 15 ans, en 1933, il commence à chanter en amateur dans un chœur appelé « Les Chanteurs montagnards d'Alfred Roland » fondé en 1838. C’était un homme de petite taille 1m58 avec une carrure de rugbyman. À la déclaration de guerre, bien que non mobilisable puisque ressortissant espagnol, il s’engage volontairement dans la Légion étrangère. Grièvement blessé dans la Somme, en mai 1940 et fait prisonnier, il fera cinq ans de stalag en Bavière et deux tentatives d’évasion. Le chef de camp remarque sa voix et lui propose d’apprendre la musique au Mozarteum de Salzbourg. Il refuse : « Je fais partie d’un pays où les hommes sont fiers et chez moi, mon père s’il apprenait que j’ai chanté pour vous, je crois qu’il me donnerait un coup de fusil. Je l'aurais bien mérité. » Naturalisé français, celui qui est devenu Antoine Poncet entre au Conservatoire de Paris en 1947, où il étudie avec Fernand Francell et Louise Vullermos et où il côtoie Gabriel Bacquier, Michel Sénéchal, Michel Roux, Liliane Berton. Il fait des petits boulots de nuit pour vivre ou participe aux chœurs des spectacles d’André Dassary ou de Luis Mariano. Il fait ses débuts en concert à Lyon en 1953, puis chante à Avignon dans les rôles de Turridu dans Cavalleria rusticana et Canio dans Paillasse qui restera son rôle fétiche. À 36 ans, en 1954, il participe et gagne le premier prix à un concours de ténors à Cannes, ex-æquo avec Gustave Botiaux, Roger Gardes, Alain Vanzo et Guy Chauvet, obtenant une mention spéciale. La finale diffusée en direct à la radio, permet à Tony Poncet de se faire connaître de la France entière dans le redoutable Di quella pira. Puis il part en tournée aux États-Unis, au Mexique et au Canada. À son retour, il connait ses premiers grands succès en Belgique, notamment à Gand, Liège et Bruxelles. Il fait ses débuts à l'Opéra-Comique de Paris et au Palais Garnier, où on le voit dans le Chanteur Italien du Chevalier à la Rose ou le Rodolphe de La Bohème, et où il s'impose en 1958 dans les rôles de ténor héroïque tels Arnold dans Guillaume Tell, qu'il chanta près de 90 fois, Éléazar dans La Juive, Raoul dans Les Huguenots, Fernand dans La Favorite, Vasco de Gama dans L'Africaine, Don José dans Carmen, Jean dans Hérodiade. Il chante aussi le répertoire italien, Il trovatore, Aïda, Tosca, Cavalleria rusticana, et surtout Canio dans Pagliacci, qu'il chanta environ 200 fois et joua aussi pour la première chaîne de télévision française. On le vit également sur le petit écran, en 1960, dans Angélique de Jacques Ibert et dans la production De Béthune au chat noir en 1974, et au cinéma dans La Pendule à Salomon de Vicky Ivernel en 1961. Paris ne programmant plus guère ses rôles favoris, il claque la porte des théâtres nationaux et chantera désormais essentiellement en Province, en Belgique et en Afrique du Nord : c’est à Alger qu’il chante son premier Radamès en 1960. Il se produisit dans un très grand nombre de concerts et de récitals. Ses activités l'amenèrent à chanter dans de nombreux pays, notamment aux États-Unis, où il fut invité à chanter Les Huguenots au Carnegie Hall en 1969, année où il se marie, aux côtés de Beverly Sills. On peut également noter qu'à l'occasion de ces spectacles, il enrichit son répertoire d'airs qui n'y figuraient pas auparavant, dont par exemple La Force du destin de Verdi, ainsi qu'en témoignent quelques enregistrements en direct datant de cette période. En 1971, sa santé, devenue précaire, le contraignit à abandonner progressivement le théâtre. Il fut très affecté d’avoir été écarté de l’Opéra de Paris par son nouveau directeur Rolf Liebermann. Sa dernière apparition à l'opéra eut lieu au Capitole à Toulouse en 1974, mais il continua néanmoins à se produire en concert, pratiquement jusqu'à la fin de ses jours. Il meurt d'un cancer à Libourne le 13 novembre 1979, à l'âge de 60 ans. Il repose à Saint-Aigulin, en Charente-Maritime, dans son costume d’Arnold. Un théâtre y porte son nom. Selon Alain Pâris, « sa voix puissante, aux aigus ahurissants, préfère aux nuances les éclats de la vaillance. » En reconnaissance de son attitude héroïque pendant la Seconde Guerre mondiale, comme ancien combattant français, prisonnier de guerre, ce patriote a reçu de nombreuses distinctions militaires : la croix de guerre, la médaille militaire, la croix du combattant de l'Europe, la croix du combattant volontaire, la médaille des engagés volontaires, la médaille des blessés de guerre, la médaille commémorative de la guerre 39/45 ainsi que la Presidential Medal of Freedom américaine. Il était aussi, à titre artistique, chevalier de la Légion d'honneur et des Arts et Lettres. Une stèle et une promenade en bord de fleuve commémorent sa mémoire dans la ville de Bagnères-de-Bigorre, où il passa son adolescence. En 2009, pour la commémoration des 30 ans de la disparition de l'artiste, une exposition est organisée dans la ville de Vauvert et une biographie est éditée. Sa fille, Mathilde Poncé, qui n’avait que dix ans au décès de son père, a publié en décembre 2009, à cette occasion, aux Editions L’Harmattan : « Tony Poncet, Ténor de l'Opéra, une Voix, un destin ». À chaque date anniversaire, est organisée à Saint-Aigulin, village charentais où repose le ténor, une évocation réalisée à partir de documents audiovisuels. Sans complexe, Tony Poncet se comparait aux plus grands, du passé et du présent, considérant avec fierté qu’il avait « deux notes d’aigu de plus » que chacun d’entre eux, y compris Caruso. Il mettait un point d’honneur à interpréter tous les ouvrages dans la tessiture originale, faisant remarquer qu’aucun ténor que l’on classe parmi les plus grands, Mario del Monaco, Giuseppe Di Stefano, Franco Corelli, ne chante dans le ton. Il rêvait de rencontrer les dix meilleurs ténors italiens et de les prendre un par un. Alors on verra bien celui qui chante et ceux qui vocalisent. Il ajoutait qu’il n’y avait eu que trois ténors en France : « Vezzani, Luccioni et…Poncet. » S’il était parfois d’une franchise peu diplomatique, il n’écrasait jamais ses partenaires. Les auditeurs étaient sensibles à cette sincérité et succombaient au charme d’une voix naturelle, à l’émission saine, qui s’était mesurée aux grondements du Gave et aux espaces des cirques pyrénéens. Triomphes, ovations, débordements d’enthousiasme ont accompagné tout au long de sa carrière un ténor qui ne manquait pas de caractère et possédait une voix capable de se mesurer avec les plus grands. De son enfance, entre gaves et sommets, Tony Poncet conserva un accent rocailleux, une rugosité dans le ton qui lui faisait dire : « Je parle comme coulent les torrents des Pyrénées où j'ai grandi ».
POULOT Robert (1941-XXXX)
Coureur cycliste professionnel équipier de Raymond Poulidor
Robert POULOT, né le 5 juillet 1941 à Arrens, est un cycliste professionnel au talent indéniable. Il est le fils de Prosper Poulot, excellent skieur de fond, qui participa en 1937 aux championnats du monde de ski nordique, à Chamonix. La 11e étape du Tour de France 2002 a eu lieu le 18 juillet 2002 entre Pau et la station de La Mongie sur une distance de 158 km et sera remportée par l'Américain Lance Armstrong. Cette année encore, le Tour de France descend le col du Soulor et passe devant la maison de Robert Poulot, à Arrens. En 1964, Robert était dans le peloton. Dans une équipe Mercier, il portait le dossard 20 et Poulidor le 19, dans l'ordre alphabétique. Avec ses 1m86, Poulot était même l'un des plus grands après Rostollan (1m87) mais en réalité, il était le fidèle équipier du leader Raymond Poulidor, dont presque toute la France attendait qu'il détrônât le maître Anquetil. Robert Poulot termina cependant 47e sur 81 de cette fameuse édition 1964, la seule qu'il ait courue, et il affirme aujourd'hui : « Si je n'avais eu à m'occuper de personne, si je n'avais eu à attendre des coéquipiers sur crevaison alors que je me suis retrouvé tout seul à chaque incident, je me serais classé dans les 20 premiers. » La veille du passage à Arrens, Poulot était tombé dans le Portet d'Aspet, près de l'endroit où Casartelli a trouvé la mort. C'est pourquoi il avait franchi la ligne en bon dernier à Luchon, avec vingt minutes de retard. Son Col du Soulor avait été son calvaire : « Si le Tour n'était pas passé chez moi, j'aurais abandonné la veille car j'étais très diminué par ma chute ». Notre Pyrénéen marchait bien en 1964, s'adonnant l'hiver au ski de fond, son autre passion qui lui avait valu d'être sélectionné en équipe de France espoir et militaire. À vélo, il avait remporté une quinzaine de courses et d’indépendant chez Mercier il passe pro, et se retrouve dans l’équipe qui dispute le « Dauphiné Libéré ». Malgré de fortes chaleurs, des moyennes élevées (45-46 km/h) et déjà des incidents mécaniques, il avait rejoint Bahamontès parti à l'attaque et l'Espagnol n'en était pas revenu. Le comportement de Poulot dans le Galibier et le Télégraphe avait été également remarqué par Antonin Magne, qui l'avait retenu pour le Tour de France. Mais la belle aventure n'allait durer qu'une saison. Poulidor ayant été battu par son coéquipier Wolfshohl dans la Vuelta 65, Robert Poulot servit de bouc émissaire. Il raconte avec amertume : « Poulidor portait le maillot de leader mais ne contrôlait pas la course. Wolfshohl et moi avons fait partie, avec deux coéquipiers d'Anquetil, d'une échappée à six dans une étape de plat sous la canicule. On ne m'a jamais fait savoir si je devais rouler ou non. J'ai amené le sprint pour l'Allemand qui s'est classé 2e et nous sommes rentrés à l'hôtel. Nous avions pris la douche, quand nous avons appris que notre avance était de 16' et que Wolfshohl endossait ainsi le maillot jaune. Poulidor est venu lui jeter son maillot et il m'a accusé d'avoir roulé pour l'Allemand, ce qui était faux. Dans l'étape Pampelune-Bayonne, j'ai passé la journée à attendre et ramener Poulidor, puis Le Dissez, qui avaient chuté. J'ai été largué dans le col d'Ibardin et Antonin Magne m'a lancé : ''Vous ne grimpez pas, vous ne ferez pas le Tour 65''. Il fallait bien que quelqu'un porte le chapeau. Je n'étais pas très bien vu depuis une arrivée à Saint-Etienne, où mes câbles de freins étant près de casser, je m'en étais pris vivement au mécano devant Émile Mercier lui-même ». Robert Poulot participa au Dauphiné Libéré 66 avant de mettre un terme à sa carrière professionnelle l'année suivante, en 1967 : « Je ne me trouvais pas bien dans ce milieu ». Il s'en éloigna pour toujours, retournant dans le val d'Azun, où il sera nommé garde-moniteur du Parc national des Pyrénées. En 2002, il prendra sa retraite de chef de secteur du PNP, suffisant amplement à son bonheur. Trente-huit ans après son 1er Tour de France, le coéquipier de Poulidor livrera son sentiment sur une rivalité artificiellement entretenue : « J'aimais bien Anquetil. Je discutais plus facilement avec lui qu'avec Poulidor. Anquetil était supérieurement intelligent et il faisait, lui, la course en tête bien qu'il disposât d'excellents équipiers. En vérité, quand Anquetil a quitté le peloton, Poulidor n'a plus su de qui prendre la roue. J'ai toujours considéré que pour gagner le Tour de France, il fallait 30 % de plus que le second ». Coéquipier de Raymond Poulidor, Robert Poulot garde un souvenir précis de la fameuse 14e étape Andorre-Toulouse (186 km) du Tour de France, le lundi 6 juillet 1964, qui aurait pu coûter à maître Anquetil sa cinquième victoire dans le Tour. Il s'est trouvé au cœur de l'événement. Son récit fait peu de cas du légendaire méchoui de la veille organisé par Radio-Andorre, où la sangria coula à flots, et au cours duquel Anquetil aurait pêché par gourmandise, dévorant le mouton avec un grand appétit et fait une belle démonstration dans la sortie des Pyrénées le lendemain. Malgré 4 minutes de retard au sommet de la première ascension de l'histoire du Port d'Envalira, Anquetil auteur d'une belle descente dépassera Poulidor, il est vrai victime d'une seconde chute dans ce tour juste avant Toulouse : « La vérité, c'est que Raoul Rémy, directeur sportif de Bahamontès, et Antonin Magne, directeur sportif de Poulidor, se sont entendus pour porter une grosse attaque contre Anquetil dans l'Envalira. Effectivement, le Normand a été lâché. Je me suis trouvé intercalé entre le groupe Poulidor et le groupe Anquetil, en compagnie de Rostollan, qui attendait son leader. Nous avons effectué une folle descente, dans un brouillard qui limitait la visibilité à 40 mètres. Je suis allé tout droit dans un virage, mais je m'en suis tiré sans mal car j'ai eu la chance de tomber dans l'herbe. Anquetil arrivait quand je remontais sur le vélo et j'ai continué derrière lui. Une moto lui ouvrait la route. À L'Hospitalet, nous sommes revenus sur Janssen et Groussard, puis nous avons rattrapé Poulidor, Jimenez et Bahamontès à Tarascon. Là-dessus, Poulidor a cassé deux rayons et j'ai appelé la voiture. Pour l'aider à repartir, le mécano Loulou a poussé si fort Poulidor, pour favoriser son redémarrage, qu'il l'a expédié dans le fossé ! Mais le vélo de rechange était maintenant inutilisable et Poulidor doit reprendre sa monture d’origine. Et pendant ce temps le groupe de tête s’envole, toutes voiles dehors ». Chose rarissime, Poulidor bénéficie alors de l’abri des voitures suiveuses pour réintégrer le peloton. Mais ce jour-là, tolérance zéro pour Poulidor ! C’est à un véritable contre-la-montre qu’il doit se livrer avec l’aide éphémère d’un Poulot au bout du rouleau. « J'ai attendu notre leader, j'étais le seul Mercier avec lui. Nous avons roulé ensemble pendant 4 km puis, alors que nous apercevions le peloton de tête au bout d'une ligne droite, il m'a laissé sur place ! Il s'était comporté de la même façon au Tour d'Espagne, dans l'étape Valladolid-Madrid. Chacun pour soi, en quelque sorte. Poulidor n'a jamais recollé, il a même été rejoint par un deuxième groupe et terminera à deux minutes et trente-six secondes des premiers à Toulouse. C'est ce jour-là, pas au Puy-de-Dôme, qu'il aurait pu gagner le Tour. C'est ce jour-là qu'il l'a perdu ». Le Belge Ward Sels (Solo) l'a emporté au sprint au Stadium de Toulouse, Georges Groussard conservant le maillot jaune avec 1'11'' d'avance sur Anquetil. Poulidor, 3e à 1'42'' au départ de l’étape d'Andorre, passait 6e à Toulouse à 4'18''. Poulidor, maillot jaune virtuel dans l’Envalira, se retrouve finalement rejeté à plus de 3mn de son rival normand. Le soir de cette étape, Antonin Magne responsable avec Loulou de cette véritable bérézina essaiera de trouver les mots pour réconforter son champion. Antonin savait que l’on venait de vivre une de ces journées mémorables dont les épisodes entreront, pour toujours, dans la grande légende du sport cycliste. À l'issue du contre-la-montre final Versailles-Paris du 14 juillet 1964, Jacques Anquetil remportera son 5e Tour de France avec 55'' d'avance sur Poulidor. Et Robert Poulot terminera néanmoins le Tour à la 47e place sur 81 coureurs classés.
Robert POULOT, né le 5 juillet 1941 à Arrens, est un cycliste professionnel au talent indéniable. Il est le fils de Prosper Poulot, excellent skieur de fond, qui participa en 1937 aux championnats du monde de ski nordique, à Chamonix. La 11e étape du Tour de France 2002 a eu lieu le 18 juillet 2002 entre Pau et la station de La Mongie sur une distance de 158 km et sera remportée par l'Américain Lance Armstrong. Cette année encore, le Tour de France descend le col du Soulor et passe devant la maison de Robert Poulot, à Arrens. En 1964, Robert était dans le peloton. Dans une équipe Mercier, il portait le dossard 20 et Poulidor le 19, dans l'ordre alphabétique. Avec ses 1m86, Poulot était même l'un des plus grands après Rostollan (1m87) mais en réalité, il était le fidèle équipier du leader Raymond Poulidor, dont presque toute la France attendait qu'il détrônât le maître Anquetil. Robert Poulot termina cependant 47e sur 81 de cette fameuse édition 1964, la seule qu'il ait courue, et il affirme aujourd'hui : « Si je n'avais eu à m'occuper de personne, si je n'avais eu à attendre des coéquipiers sur crevaison alors que je me suis retrouvé tout seul à chaque incident, je me serais classé dans les 20 premiers. » La veille du passage à Arrens, Poulot était tombé dans le Portet d'Aspet, près de l'endroit où Casartelli a trouvé la mort. C'est pourquoi il avait franchi la ligne en bon dernier à Luchon, avec vingt minutes de retard. Son Col du Soulor avait été son calvaire : « Si le Tour n'était pas passé chez moi, j'aurais abandonné la veille car j'étais très diminué par ma chute ». Notre Pyrénéen marchait bien en 1964, s'adonnant l'hiver au ski de fond, son autre passion qui lui avait valu d'être sélectionné en équipe de France espoir et militaire. À vélo, il avait remporté une quinzaine de courses et d’indépendant chez Mercier il passe pro, et se retrouve dans l’équipe qui dispute le « Dauphiné Libéré ». Malgré de fortes chaleurs, des moyennes élevées (45-46 km/h) et déjà des incidents mécaniques, il avait rejoint Bahamontès parti à l'attaque et l'Espagnol n'en était pas revenu. Le comportement de Poulot dans le Galibier et le Télégraphe avait été également remarqué par Antonin Magne, qui l'avait retenu pour le Tour de France. Mais la belle aventure n'allait durer qu'une saison. Poulidor ayant été battu par son coéquipier Wolfshohl dans la Vuelta 65, Robert Poulot servit de bouc émissaire. Il raconte avec amertume : « Poulidor portait le maillot de leader mais ne contrôlait pas la course. Wolfshohl et moi avons fait partie, avec deux coéquipiers d'Anquetil, d'une échappée à six dans une étape de plat sous la canicule. On ne m'a jamais fait savoir si je devais rouler ou non. J'ai amené le sprint pour l'Allemand qui s'est classé 2e et nous sommes rentrés à l'hôtel. Nous avions pris la douche, quand nous avons appris que notre avance était de 16' et que Wolfshohl endossait ainsi le maillot jaune. Poulidor est venu lui jeter son maillot et il m'a accusé d'avoir roulé pour l'Allemand, ce qui était faux. Dans l'étape Pampelune-Bayonne, j'ai passé la journée à attendre et ramener Poulidor, puis Le Dissez, qui avaient chuté. J'ai été largué dans le col d'Ibardin et Antonin Magne m'a lancé : ''Vous ne grimpez pas, vous ne ferez pas le Tour 65''. Il fallait bien que quelqu'un porte le chapeau. Je n'étais pas très bien vu depuis une arrivée à Saint-Etienne, où mes câbles de freins étant près de casser, je m'en étais pris vivement au mécano devant Émile Mercier lui-même ». Robert Poulot participa au Dauphiné Libéré 66 avant de mettre un terme à sa carrière professionnelle l'année suivante, en 1967 : « Je ne me trouvais pas bien dans ce milieu ». Il s'en éloigna pour toujours, retournant dans le val d'Azun, où il sera nommé garde-moniteur du Parc national des Pyrénées. En 2002, il prendra sa retraite de chef de secteur du PNP, suffisant amplement à son bonheur. Trente-huit ans après son 1er Tour de France, le coéquipier de Poulidor livrera son sentiment sur une rivalité artificiellement entretenue : « J'aimais bien Anquetil. Je discutais plus facilement avec lui qu'avec Poulidor. Anquetil était supérieurement intelligent et il faisait, lui, la course en tête bien qu'il disposât d'excellents équipiers. En vérité, quand Anquetil a quitté le peloton, Poulidor n'a plus su de qui prendre la roue. J'ai toujours considéré que pour gagner le Tour de France, il fallait 30 % de plus que le second ». Coéquipier de Raymond Poulidor, Robert Poulot garde un souvenir précis de la fameuse 14e étape Andorre-Toulouse (186 km) du Tour de France, le lundi 6 juillet 1964, qui aurait pu coûter à maître Anquetil sa cinquième victoire dans le Tour. Il s'est trouvé au cœur de l'événement. Son récit fait peu de cas du légendaire méchoui de la veille organisé par Radio-Andorre, où la sangria coula à flots, et au cours duquel Anquetil aurait pêché par gourmandise, dévorant le mouton avec un grand appétit et fait une belle démonstration dans la sortie des Pyrénées le lendemain. Malgré 4 minutes de retard au sommet de la première ascension de l'histoire du Port d'Envalira, Anquetil auteur d'une belle descente dépassera Poulidor, il est vrai victime d'une seconde chute dans ce tour juste avant Toulouse : « La vérité, c'est que Raoul Rémy, directeur sportif de Bahamontès, et Antonin Magne, directeur sportif de Poulidor, se sont entendus pour porter une grosse attaque contre Anquetil dans l'Envalira. Effectivement, le Normand a été lâché. Je me suis trouvé intercalé entre le groupe Poulidor et le groupe Anquetil, en compagnie de Rostollan, qui attendait son leader. Nous avons effectué une folle descente, dans un brouillard qui limitait la visibilité à 40 mètres. Je suis allé tout droit dans un virage, mais je m'en suis tiré sans mal car j'ai eu la chance de tomber dans l'herbe. Anquetil arrivait quand je remontais sur le vélo et j'ai continué derrière lui. Une moto lui ouvrait la route. À L'Hospitalet, nous sommes revenus sur Janssen et Groussard, puis nous avons rattrapé Poulidor, Jimenez et Bahamontès à Tarascon. Là-dessus, Poulidor a cassé deux rayons et j'ai appelé la voiture. Pour l'aider à repartir, le mécano Loulou a poussé si fort Poulidor, pour favoriser son redémarrage, qu'il l'a expédié dans le fossé ! Mais le vélo de rechange était maintenant inutilisable et Poulidor doit reprendre sa monture d’origine. Et pendant ce temps le groupe de tête s’envole, toutes voiles dehors ». Chose rarissime, Poulidor bénéficie alors de l’abri des voitures suiveuses pour réintégrer le peloton. Mais ce jour-là, tolérance zéro pour Poulidor ! C’est à un véritable contre-la-montre qu’il doit se livrer avec l’aide éphémère d’un Poulot au bout du rouleau. « J'ai attendu notre leader, j'étais le seul Mercier avec lui. Nous avons roulé ensemble pendant 4 km puis, alors que nous apercevions le peloton de tête au bout d'une ligne droite, il m'a laissé sur place ! Il s'était comporté de la même façon au Tour d'Espagne, dans l'étape Valladolid-Madrid. Chacun pour soi, en quelque sorte. Poulidor n'a jamais recollé, il a même été rejoint par un deuxième groupe et terminera à deux minutes et trente-six secondes des premiers à Toulouse. C'est ce jour-là, pas au Puy-de-Dôme, qu'il aurait pu gagner le Tour. C'est ce jour-là qu'il l'a perdu ». Le Belge Ward Sels (Solo) l'a emporté au sprint au Stadium de Toulouse, Georges Groussard conservant le maillot jaune avec 1'11'' d'avance sur Anquetil. Poulidor, 3e à 1'42'' au départ de l’étape d'Andorre, passait 6e à Toulouse à 4'18''. Poulidor, maillot jaune virtuel dans l’Envalira, se retrouve finalement rejeté à plus de 3mn de son rival normand. Le soir de cette étape, Antonin Magne responsable avec Loulou de cette véritable bérézina essaiera de trouver les mots pour réconforter son champion. Antonin savait que l’on venait de vivre une de ces journées mémorables dont les épisodes entreront, pour toujours, dans la grande légende du sport cycliste. À l'issue du contre-la-montre final Versailles-Paris du 14 juillet 1964, Jacques Anquetil remportera son 5e Tour de France avec 55'' d'avance sur Poulidor. Et Robert Poulot terminera néanmoins le Tour à la 47e place sur 81 coureurs classés.
PRAT Jean (1923-2005)
Joueur de rugby à XV et première grande figure du rugby français, surnommé "Monsieur Rugby !"
Jean PRAT, alias « Monsieur Rugby », né le 1er août 1923 à Lourdes et mort le 25 février 2005 à Tarbes, à l’âge de 81 ans. Grand joueur de rugby à XV, de 1m76 pour 84 kg, évoluant au poste de troisième ligne aile et ayant joué à chaque poste des lignes arrières, il fut sans doute la première grande figure du rugby à XV français. Doté d’un exceptionnel coup de botte, les Britanniques le surnommèrent « Mister Rugby », à l’issue du match qui vit le 28 février 1951, l’équipe de France battre pour la première fois l’équipe d’Angleterre à Twickenham (11-3). Les Anglais le surnommèrent ainsi pour son sens du commandement et surtout ses qualités de meneur d’hommes. De 1945 à 1955, il fut sélectionné cinquante et une fois (30 victoires, l nul, 20 défaites) en équipe de France (dont seize fois comme capitaine). En 1952, il devient le recordman du nombre de sélections en équipe de France. Comme capitaine, il fut le premier en France à remporter le Tournoi des Cinq Nations à deux reprises, en 1954 (avec Galles et Angleterre) et en 1955 (avec Galles). Capitaine du XV de France, il participe aussi à la victoire contre les All Blacks à Colombes le 27 février 1954, en marquant l’unique essai à trois points (3-0). Il a inscrit 139 points pour le XV de France : 9 essais, 26 transformations, 15 pénalités, 5 drops. Avec son club, le FC Lourdes, dont il était le capitaine et où évoluait aussi son frère Maurice, il fut six fois champion de France (1948, 1952, 1953, 1956, 1957, 1958), trois fois finaliste du championnat de France (1945, 1946, 1955), finaliste de la coupe de France en 1948, deux fois vainqueur de la coupe de France (1950, 1951) et trois fois vainqueur du challenge Yves du Manoir (1953, 1954, 1956). Très exigeant avec lui-même, il s’astreignait à un entraînement physique quotidien, ce qui était loin d’être courant à l’époque. Il acheva sa carrière internationale en 1955, porté en triomphe sur les épaules de ses vainqueurs gallois. Il mit fin à sa carrière de joueur en 1959 pour devenir entraîneur du club de Lourdes, puis le premier sélectionneur-entraîneur officiel du XV de France de 1963 à 1967. C’est ainsi sous sa direction, que le XV de France partit en tournée en Afrique du Sud en 1964, battant les Springboks chez eux à Springs (8-6). À mettre aussi à son actif, le Tournoi des Cinq nations 1967 remporté par la France. En 1967, suite à l’élection de l’équipe Ferrasse-Batigne-Basquet à la tête de la FFR, il fut aussi le premier à se faire virer, étant l’ennemi juré de Guy Basquet depuis qu’ils avaient cohabité en équipe de France au début des années 50. Il reçut la Légion d’honneur en 1959 et fut promu officier en 1990. Quelque temps avant sa mort, il préfaçait encore l’ouvrage « 100 ans de rugby Bleu » de Richard Escot, journaliste à L’Équipe magazine (éd. Solar). En 1928, son père Joseph Prat, cultivateur, avait cédé un terrain personnel au FC Lourdais, sur lequel fut construit l’actuel stade du club. Depuis 2005, le "Trophée Jean-Prat" est désormais attribué au club champion de France de Fédérale 1, premier des clubs à accéder chaque année en Pro D2. Décédé en 2005, il laisse le souvenir d’une star de l’ovalie du XXème siècle.
Jean PRAT, alias « Monsieur Rugby », né le 1er août 1923 à Lourdes et mort le 25 février 2005 à Tarbes, à l’âge de 81 ans. Grand joueur de rugby à XV, de 1m76 pour 84 kg, évoluant au poste de troisième ligne aile et ayant joué à chaque poste des lignes arrières, il fut sans doute la première grande figure du rugby à XV français. Doté d’un exceptionnel coup de botte, les Britanniques le surnommèrent « Mister Rugby », à l’issue du match qui vit le 28 février 1951, l’équipe de France battre pour la première fois l’équipe d’Angleterre à Twickenham (11-3). Les Anglais le surnommèrent ainsi pour son sens du commandement et surtout ses qualités de meneur d’hommes. De 1945 à 1955, il fut sélectionné cinquante et une fois (30 victoires, l nul, 20 défaites) en équipe de France (dont seize fois comme capitaine). En 1952, il devient le recordman du nombre de sélections en équipe de France. Comme capitaine, il fut le premier en France à remporter le Tournoi des Cinq Nations à deux reprises, en 1954 (avec Galles et Angleterre) et en 1955 (avec Galles). Capitaine du XV de France, il participe aussi à la victoire contre les All Blacks à Colombes le 27 février 1954, en marquant l’unique essai à trois points (3-0). Il a inscrit 139 points pour le XV de France : 9 essais, 26 transformations, 15 pénalités, 5 drops. Avec son club, le FC Lourdes, dont il était le capitaine et où évoluait aussi son frère Maurice, il fut six fois champion de France (1948, 1952, 1953, 1956, 1957, 1958), trois fois finaliste du championnat de France (1945, 1946, 1955), finaliste de la coupe de France en 1948, deux fois vainqueur de la coupe de France (1950, 1951) et trois fois vainqueur du challenge Yves du Manoir (1953, 1954, 1956). Très exigeant avec lui-même, il s’astreignait à un entraînement physique quotidien, ce qui était loin d’être courant à l’époque. Il acheva sa carrière internationale en 1955, porté en triomphe sur les épaules de ses vainqueurs gallois. Il mit fin à sa carrière de joueur en 1959 pour devenir entraîneur du club de Lourdes, puis le premier sélectionneur-entraîneur officiel du XV de France de 1963 à 1967. C’est ainsi sous sa direction, que le XV de France partit en tournée en Afrique du Sud en 1964, battant les Springboks chez eux à Springs (8-6). À mettre aussi à son actif, le Tournoi des Cinq nations 1967 remporté par la France. En 1967, suite à l’élection de l’équipe Ferrasse-Batigne-Basquet à la tête de la FFR, il fut aussi le premier à se faire virer, étant l’ennemi juré de Guy Basquet depuis qu’ils avaient cohabité en équipe de France au début des années 50. Il reçut la Légion d’honneur en 1959 et fut promu officier en 1990. Quelque temps avant sa mort, il préfaçait encore l’ouvrage « 100 ans de rugby Bleu » de Richard Escot, journaliste à L’Équipe magazine (éd. Solar). En 1928, son père Joseph Prat, cultivateur, avait cédé un terrain personnel au FC Lourdais, sur lequel fut construit l’actuel stade du club. Depuis 2005, le "Trophée Jean-Prat" est désormais attribué au club champion de France de Fédérale 1, premier des clubs à accéder chaque année en Pro D2. Décédé en 2005, il laisse le souvenir d’une star de l’ovalie du XXème siècle.