100 célébrités
des Hautes-Pyrénées
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100 célébrités des Hautes-Pyrénées
Il y a 6 noms dans ce répertoire commençant par la lettre S.
SAINT-MARTIN Jean-Pierre (1950-XXXX)
Chef cuisinier du restaurant le Viscos à Saint-Savin
Jean-Pierre SAINT-MARTIN, né en 1950 à Saint-Savin est le Chef du restaurant Le Viscos, à Saint-Savin, un village plein de charme, perché sur son piton rocheux, et le délégué d’Occitanie des Maîtres Cuisiniers de France. Depuis la terrasse fleurie du lieu, on a une superbe vue sur toute la vallée d'Argelès-Gazost. En plein cœur des Pyrénées, ce paradis du palais est idéalement situé. Les lecteurs de l'écrivain brésilien Paulo Coelho connaissent Saint-Savin, ce délicieux village figé dans le temps et dans la pierre. Ils y sont venus avec Pilar, en lisant « Sur le bord de la rivière Piedra, je me suis assise et j’ai pleuré... » Si après 50 ans passés aux fourneaux, Jean-Pierre a passé la main à son fils Alexis et Maria sa belle-fille, la septième génération au « piano » du restaurant, il garde néanmoins l’œil sur tout, en cuisine comme en salle, et continue à faire le tour des tables dans un souci d’offrir du plaisir à ses clients fins gourmets. Il apparaît en salle et explique avec passion l’origine des produits et des arrivages et tout commence par une écoute attentive du maître qui vous conte le menu. Puis, vous entrez en dégustation, savourez ce plat relevé aux délicats parfums des herbes de montagne. Son grand restaurant connu du Pays Basque au Midi Toulousain, réputé pour sa délicieuse cuisine à la fois créative et traditionnelle du terroir serait presque le centre gastronomique de la Bigorre tant le chef y explore les saveurs de produits du terroir local : « la garbure qu'on ne trouve nulle part ailleurs, le foie poêlé et les pieds de cochon... ». Le chef fait avec son talent de véritables petites merveilles. Maître Cuisinier de France, souvent cité par les médias spécialisés, il propose cet art de la gastronomie inspiré par ses origines paysannes et un grand-oncle au talent reconnu, qui avait travaillé pour le comte de Paris, l’ambassade d’Espagne et divers palaces. Pour poursuivre une visite en Haute-Bigorre, rien de tel que la maison de Jean-Pierre. L’adresse est un voyage d’histoire et d’émotions, où les assiettes du terroir se mêlent aux époques et souvenirs conservés du temps. Et face aux immortelles montagnes pyrénéennes, on savoure son velouté de châtaignes et sa raviole de boudin aux épices, ses coustous laqués, ses gnocchis de topinambour et son émulsion au wasabi doux, sa brioche mousseline façon pain perdu à la pomme. Jean-Pierre et Alexis vous accueillent chez eux, dans leur restaurant, véritable institution locale. La table est gourmande. Il affiche 2 toques au Gault & Millau, qui le qualifie comme l'institution locale. Dans son village typiquement pyrénéen, entouré de hautes montagnes, Jean-Pierre aime s'inspirer des vieilles recettes où se mêlent les saveurs des plantes de montagne, de porc noir de Bigorre, mais aussi du moelleux haricot tarbais ou de l'oignon doux de Trébons. Les Saint-Martin sont restaurateurs de père en fils depuis sept générations. C’est dire combien leur auberge a vu passer de gastronomes. On vient à l’auberge du Viscos parfois pour profiter du paysage (l’hôtel compte sept chambres et deux suites) mais surtout pour déguster les spécialités pyrénéennes qui ponctuent la carte. Car, comme dit Jean-Pierre : « Un cuisinier, c’est un paysan qui a mal tourné ! ». Et les produits du terroir ne manquent pas dans sa cuisine : porc noir de Bigorre, poule noire d'Astarac-Bigorre, haricots tarbais, le légume emblématique de la région, authentique garbure bigourdane aux haricots tarbais avec comme ingrédients de base : une potée de choux, haricots tarbais, haut de jambon séché, poitrine de porc hachée… Un plat complet et revigorant qui se mange, comme le pot-au-feu, en plusieurs services : d’abord la soupe, trempée de pain de campagne. Puis les légumes et la viande. Dans sa version luxe, on peut y ajouter au dernier moment une escalope de foie gras de canard. À l’auberge Le Viscos, on cuisine aussi le délicieux agneau des Pyrénées et le mouton AOC de Barèges-Gavarnie. Nourries tout l’été dans les estives de thym, serpolet et autres herbes des Pyrénées, les bêtes offrent une viande parfumée à souhait que l’on sert en gigots ou en grillades avec un peu de genièvre écrasé pour exhausser encore les saveurs. Le foie gras version pyrénéenne ne se sert pas qu’avec la garbure : on peut le cuire au torchon avec du Jurançon, le vin du terroir tout proche. À essayer aussi avec un chutney et un peu de miel d’acacia. Le Madiran, également un vin de la région, se marie très bien avec la douceur du foie gras, dans une version pochée. Enfin, les skieurs, randonneurs ou simples curieux peuvent tenter les virils petits déjeuners locaux : un œuf frit avec de la ventrèche de porc noir de Bigorre, ou une omelette au saucisson noir ! À l’auberge l’on peut déguster bien d’autres spécialités comme un carré de porc noir de Bigorre poêlé ou un confit d’oignons de Trébons au Pacherenc. « Avec Alexis nous cuisinons à quatre mains : en équilibre entre les nouvelles techniques de préparation, de cuisson, de cuisiner et le respect de notre terroir, de nos produits, de notre histoire, du fait maison. » Jean-Pierre a poursuivi une aventure familiale débutée en 1840 ! « Comme souvent dans nos contrées rurales, s’amuse-t-il, ce type de commerce réunissait café, auberge, épicerie, tabac et s’adossait à une ferme. » En 1957, son père structurait l’affaire qui, aujourd’hui, demeure une étape gourmande incontournable dans cette vallée entre les cols mythiques d’Aubisque et du Tourmalet. Si un « Bib Gourmand MICHELIN » est accroché à la porte d’entrée du restaurant et si le patron est une des figures emblématiques des Maîtres Cuisiniers de France, c’est que la table est de qualité. Une réussite exemplaire pour ce maître de la cuisine traditionnelle pyrénéenne. Et un soulagement encore plus grand pour Jean-Pierre : que ses deux fils s’apprêtent à lui succéder. L’un en cuisine et l’autre côté gestion. De ses études culinaires à Tarbes, le Chef avait gardé de solides amitiés avec des copains restaurateurs gersois. À commencer par Bernard Ramouneda et bien sûr André Daguin, décédé en 2019, qui avait fait beaucoup pour la profession en général. Un Gers auquel Jean-Pierre est attaché, aussi, pour son art de vivre et son Armagnac. « Je suis Gascon avant tout, s’exclame-t-il. Alors vous pensez bien que j’apprécie cette eau-de-vie. » Que l’on retrouve dans sa cuisine, surtout en période de gibier mais aussi pour flamber des écrevisses. Dans ses desserts Jean-Pierre glisse aussi le breuvage des Mousquetaires. Notamment dans un éclair mousse de pruneau et armagnac ! Quant à sa carte, elle propose un chou à la gasconne et homard, où l’eau-de-vie a droit de citer. Alors, lorsque le Bureau National Interprofessionnel de l'Armagnac (BNIA) l’a sollicité pour présider le concours « Les Talents de l’Armagnac 2017 », à Eauze, le chef du Viscos n’avait pas hésité un instant. Alexis, son fils, a fait un tour de France des compagnons cuisiniers avant de revenir dans la maison mère, dans le village de Saint-Savin. Avec Alexis, la 7e génération aux commandes du Viscos, ils ont le don de marier la cuisine traditionnelle avec un accent de modernité. S’ils aiment à dorer le succulent porc noir gascon ou le traditionnel foie gras, c’est toujours en innovant, inspiré de leurs voyages et de leurs expériences gastronomiques à l’étranger. Porte-drapeaux de la cuisine traditionnelle bigourdane, et d’une cuisine du grand Sud-Ouest, entre tradition et modernité, Jean-Pierre et son fils Alexis auront su conquérir les gourmands et proposer une table raffinée et gouteuse, où manger la cuisine de nos deux grands Chefs, dans ce beau village de Saint-Savin, est un vrai régal et un grand moment de convivialité.
Jean-Pierre SAINT-MARTIN, né en 1950 à Saint-Savin est le Chef du restaurant Le Viscos, à Saint-Savin, un village plein de charme, perché sur son piton rocheux, et le délégué d’Occitanie des Maîtres Cuisiniers de France. Depuis la terrasse fleurie du lieu, on a une superbe vue sur toute la vallée d'Argelès-Gazost. En plein cœur des Pyrénées, ce paradis du palais est idéalement situé. Les lecteurs de l'écrivain brésilien Paulo Coelho connaissent Saint-Savin, ce délicieux village figé dans le temps et dans la pierre. Ils y sont venus avec Pilar, en lisant « Sur le bord de la rivière Piedra, je me suis assise et j’ai pleuré... » Si après 50 ans passés aux fourneaux, Jean-Pierre a passé la main à son fils Alexis et Maria sa belle-fille, la septième génération au « piano » du restaurant, il garde néanmoins l’œil sur tout, en cuisine comme en salle, et continue à faire le tour des tables dans un souci d’offrir du plaisir à ses clients fins gourmets. Il apparaît en salle et explique avec passion l’origine des produits et des arrivages et tout commence par une écoute attentive du maître qui vous conte le menu. Puis, vous entrez en dégustation, savourez ce plat relevé aux délicats parfums des herbes de montagne. Son grand restaurant connu du Pays Basque au Midi Toulousain, réputé pour sa délicieuse cuisine à la fois créative et traditionnelle du terroir serait presque le centre gastronomique de la Bigorre tant le chef y explore les saveurs de produits du terroir local : « la garbure qu'on ne trouve nulle part ailleurs, le foie poêlé et les pieds de cochon... ». Le chef fait avec son talent de véritables petites merveilles. Maître Cuisinier de France, souvent cité par les médias spécialisés, il propose cet art de la gastronomie inspiré par ses origines paysannes et un grand-oncle au talent reconnu, qui avait travaillé pour le comte de Paris, l’ambassade d’Espagne et divers palaces. Pour poursuivre une visite en Haute-Bigorre, rien de tel que la maison de Jean-Pierre. L’adresse est un voyage d’histoire et d’émotions, où les assiettes du terroir se mêlent aux époques et souvenirs conservés du temps. Et face aux immortelles montagnes pyrénéennes, on savoure son velouté de châtaignes et sa raviole de boudin aux épices, ses coustous laqués, ses gnocchis de topinambour et son émulsion au wasabi doux, sa brioche mousseline façon pain perdu à la pomme. Jean-Pierre et Alexis vous accueillent chez eux, dans leur restaurant, véritable institution locale. La table est gourmande. Il affiche 2 toques au Gault & Millau, qui le qualifie comme l'institution locale. Dans son village typiquement pyrénéen, entouré de hautes montagnes, Jean-Pierre aime s'inspirer des vieilles recettes où se mêlent les saveurs des plantes de montagne, de porc noir de Bigorre, mais aussi du moelleux haricot tarbais ou de l'oignon doux de Trébons. Les Saint-Martin sont restaurateurs de père en fils depuis sept générations. C’est dire combien leur auberge a vu passer de gastronomes. On vient à l’auberge du Viscos parfois pour profiter du paysage (l’hôtel compte sept chambres et deux suites) mais surtout pour déguster les spécialités pyrénéennes qui ponctuent la carte. Car, comme dit Jean-Pierre : « Un cuisinier, c’est un paysan qui a mal tourné ! ». Et les produits du terroir ne manquent pas dans sa cuisine : porc noir de Bigorre, poule noire d'Astarac-Bigorre, haricots tarbais, le légume emblématique de la région, authentique garbure bigourdane aux haricots tarbais avec comme ingrédients de base : une potée de choux, haricots tarbais, haut de jambon séché, poitrine de porc hachée… Un plat complet et revigorant qui se mange, comme le pot-au-feu, en plusieurs services : d’abord la soupe, trempée de pain de campagne. Puis les légumes et la viande. Dans sa version luxe, on peut y ajouter au dernier moment une escalope de foie gras de canard. À l’auberge Le Viscos, on cuisine aussi le délicieux agneau des Pyrénées et le mouton AOC de Barèges-Gavarnie. Nourries tout l’été dans les estives de thym, serpolet et autres herbes des Pyrénées, les bêtes offrent une viande parfumée à souhait que l’on sert en gigots ou en grillades avec un peu de genièvre écrasé pour exhausser encore les saveurs. Le foie gras version pyrénéenne ne se sert pas qu’avec la garbure : on peut le cuire au torchon avec du Jurançon, le vin du terroir tout proche. À essayer aussi avec un chutney et un peu de miel d’acacia. Le Madiran, également un vin de la région, se marie très bien avec la douceur du foie gras, dans une version pochée. Enfin, les skieurs, randonneurs ou simples curieux peuvent tenter les virils petits déjeuners locaux : un œuf frit avec de la ventrèche de porc noir de Bigorre, ou une omelette au saucisson noir ! À l’auberge l’on peut déguster bien d’autres spécialités comme un carré de porc noir de Bigorre poêlé ou un confit d’oignons de Trébons au Pacherenc. « Avec Alexis nous cuisinons à quatre mains : en équilibre entre les nouvelles techniques de préparation, de cuisson, de cuisiner et le respect de notre terroir, de nos produits, de notre histoire, du fait maison. » Jean-Pierre a poursuivi une aventure familiale débutée en 1840 ! « Comme souvent dans nos contrées rurales, s’amuse-t-il, ce type de commerce réunissait café, auberge, épicerie, tabac et s’adossait à une ferme. » En 1957, son père structurait l’affaire qui, aujourd’hui, demeure une étape gourmande incontournable dans cette vallée entre les cols mythiques d’Aubisque et du Tourmalet. Si un « Bib Gourmand MICHELIN » est accroché à la porte d’entrée du restaurant et si le patron est une des figures emblématiques des Maîtres Cuisiniers de France, c’est que la table est de qualité. Une réussite exemplaire pour ce maître de la cuisine traditionnelle pyrénéenne. Et un soulagement encore plus grand pour Jean-Pierre : que ses deux fils s’apprêtent à lui succéder. L’un en cuisine et l’autre côté gestion. De ses études culinaires à Tarbes, le Chef avait gardé de solides amitiés avec des copains restaurateurs gersois. À commencer par Bernard Ramouneda et bien sûr André Daguin, décédé en 2019, qui avait fait beaucoup pour la profession en général. Un Gers auquel Jean-Pierre est attaché, aussi, pour son art de vivre et son Armagnac. « Je suis Gascon avant tout, s’exclame-t-il. Alors vous pensez bien que j’apprécie cette eau-de-vie. » Que l’on retrouve dans sa cuisine, surtout en période de gibier mais aussi pour flamber des écrevisses. Dans ses desserts Jean-Pierre glisse aussi le breuvage des Mousquetaires. Notamment dans un éclair mousse de pruneau et armagnac ! Quant à sa carte, elle propose un chou à la gasconne et homard, où l’eau-de-vie a droit de citer. Alors, lorsque le Bureau National Interprofessionnel de l'Armagnac (BNIA) l’a sollicité pour présider le concours « Les Talents de l’Armagnac 2017 », à Eauze, le chef du Viscos n’avait pas hésité un instant. Alexis, son fils, a fait un tour de France des compagnons cuisiniers avant de revenir dans la maison mère, dans le village de Saint-Savin. Avec Alexis, la 7e génération aux commandes du Viscos, ils ont le don de marier la cuisine traditionnelle avec un accent de modernité. S’ils aiment à dorer le succulent porc noir gascon ou le traditionnel foie gras, c’est toujours en innovant, inspiré de leurs voyages et de leurs expériences gastronomiques à l’étranger. Porte-drapeaux de la cuisine traditionnelle bigourdane, et d’une cuisine du grand Sud-Ouest, entre tradition et modernité, Jean-Pierre et son fils Alexis auront su conquérir les gourmands et proposer une table raffinée et gouteuse, où manger la cuisine de nos deux grands Chefs, dans ce beau village de Saint-Savin, est un vrai régal et un grand moment de convivialité.
SAVIGNON André (1875-1947)
Journaliste, écrivain, lauréat du prix Goncourt
André SAVIGNON, né à Tarbes le 1er janvier 1875 et mort à Londres le 10 janvier 1947, à l’âge de 72 ans. Il effectue de nombreux séjours en Angleterre à Plymouth, notamment de 1908 à 1914. Après l'armistice de 1918, il s'installe à Saint-Malo. Il fut envoyé de nombreuses fois en Angleterre par les journaux pour lesquels il travaillait. Il s'y trouvait lorsqu'éclata la Seconde Guerre mondiale et il dut y rester. Écrivain, il a obtenu le prix Goncourt en 1912 pour son roman « Filles de la pluie », publié aux Éditions Grasset. Il a obtenu ce prix par six voix contre cinq à Julien Benda. Ce roman publié en 1912 et récompensé par le prix Goncourt, suscita à cette époque, quelques polémiques. Il lui était reproché des généralisations un peu hâtives, lorsqu'il décrivait les mœurs des Ouessantines. Il faut y voir une protestation contre un état des choses que l'auteur jugeait funeste à l'île lointaine et si belle : la présence d'hommes de troupe lâchés sans contrôle au milieu de filles innocentes, avec les conséquences que l'on devine... Le 29 juillet 1902, il a épousé Marie-Josèphe Monzelun à Paris, puis Berthe Desgranges le 27 septembre 1919 à Ambérac. Il est resté sans descendance. Il fut promu chevalier de la Légion d'honneur. Il fut un être d'une extraordinaire complexité. Journaliste, nouvelliste et feuilletoniste, il eut des difficultés à s'imposer dans le domaine littéraire et c'est par un tour de passe-passe qu'il obtint le prix Goncourt 1912. Il connut alors un certain lustre bien que son style âpre et devancier pour l'époque ne plut pas aux écrivains et lecteurs traditionnels. Ce qu'il décrivait, s'il convenait aux amateurs de folklore, offensa les Bretons qui lui reprochèrent des outrances. La carrière qu'il ne pourrait réussir en France en raison de son caractère d'écorché vif, il l'obtint en Angleterre grâce à sa parfaite connaissance de la langue et des mœurs. Cette vie indépendante outre-Manche, y compris en son privé, lui convint. Il parvint en quelques années à devenir un correspondant économique et politique de premier plan. Il y multiplia aussi les tentatives littéraires mais n'obtint que des succès mitigés. La guerre de 40 qui le bloqua en Angleterre le traumatisa et lui fit éprouver des sentiments contradictoires. Il écrivit d'énormes mémoires dans lesquels défilent toutes les personnalités de l'époque. Ce témoignage très sulfureux n'a été jusqu’ici que très partiellement publié. N'ayant jamais hésité à fréquenter à la fois le ruisseau et le palais, il fut avant tout un grand témoin de son époque. Journaliste consacré par ses livres, tous inspirés de reportages, où il se révèle un des meilleurs écrivains de l’insolite quotidien, correspondant en Grande-Bretagne depuis plus de trente ans lorsqu’il se retrouve à Plymouth où il a déjà vécu, c’est un familier de la langue et de la société anglaises, qui observe et note le comportement des Britanniques dans « Le Feu du ciel » journal d’un Français dans la bataille d’Angleterre, celui du « Blitz » de Plymouth, un des plus meurtriers de l’été 1940 au printemps 1941. Il est l’auteur de nombreux livres parmi lesquels : « Les Vigies des mers », Fayard, 1908 ; « Filles de la pluie : scènes de la vie ouessantine », Grasset, 1912 (Prix Goncourt 1912) ; « Une femme dans chaque port », Flammarion, 1918 ; « Le Secret des eaux », Calmann-Lévy, 1923 ; « La Tristesse d’Elsie », Calmann-Lévy, 1924 ; « La Dame de la Sainte-Alice », Calmann-Lévy, 1926 ; « Tous les trois », Calmann-Lévy, 1928 ; « Saint-Malo, nid de Corsaire », La Renaissance du Livre, 1931 ; « Au petit bateau », La Renaissance du Livre, 1932 ; « Occupation », Édition de France, 1938 ; « Le Feu du ciel, Plymouth 1940-1941 », Le Cercle d’or, 1984 ; « Dans ma prison de Londres (1939-1946) », Ketel, 1962. Le 10 janvier 1947, il meurt à l'hôpital français de Londres à la suite d'une pneumonie (sans avoir revu la France). Il est enterré dans le petit cimetière marin du Rosais, l'un des plus beaux cimetières marins de la Côte d’Émeraude, face au barrage de la Rance.
André SAVIGNON, né à Tarbes le 1er janvier 1875 et mort à Londres le 10 janvier 1947, à l’âge de 72 ans. Il effectue de nombreux séjours en Angleterre à Plymouth, notamment de 1908 à 1914. Après l'armistice de 1918, il s'installe à Saint-Malo. Il fut envoyé de nombreuses fois en Angleterre par les journaux pour lesquels il travaillait. Il s'y trouvait lorsqu'éclata la Seconde Guerre mondiale et il dut y rester. Écrivain, il a obtenu le prix Goncourt en 1912 pour son roman « Filles de la pluie », publié aux Éditions Grasset. Il a obtenu ce prix par six voix contre cinq à Julien Benda. Ce roman publié en 1912 et récompensé par le prix Goncourt, suscita à cette époque, quelques polémiques. Il lui était reproché des généralisations un peu hâtives, lorsqu'il décrivait les mœurs des Ouessantines. Il faut y voir une protestation contre un état des choses que l'auteur jugeait funeste à l'île lointaine et si belle : la présence d'hommes de troupe lâchés sans contrôle au milieu de filles innocentes, avec les conséquences que l'on devine... Le 29 juillet 1902, il a épousé Marie-Josèphe Monzelun à Paris, puis Berthe Desgranges le 27 septembre 1919 à Ambérac. Il est resté sans descendance. Il fut promu chevalier de la Légion d'honneur. Il fut un être d'une extraordinaire complexité. Journaliste, nouvelliste et feuilletoniste, il eut des difficultés à s'imposer dans le domaine littéraire et c'est par un tour de passe-passe qu'il obtint le prix Goncourt 1912. Il connut alors un certain lustre bien que son style âpre et devancier pour l'époque ne plut pas aux écrivains et lecteurs traditionnels. Ce qu'il décrivait, s'il convenait aux amateurs de folklore, offensa les Bretons qui lui reprochèrent des outrances. La carrière qu'il ne pourrait réussir en France en raison de son caractère d'écorché vif, il l'obtint en Angleterre grâce à sa parfaite connaissance de la langue et des mœurs. Cette vie indépendante outre-Manche, y compris en son privé, lui convint. Il parvint en quelques années à devenir un correspondant économique et politique de premier plan. Il y multiplia aussi les tentatives littéraires mais n'obtint que des succès mitigés. La guerre de 40 qui le bloqua en Angleterre le traumatisa et lui fit éprouver des sentiments contradictoires. Il écrivit d'énormes mémoires dans lesquels défilent toutes les personnalités de l'époque. Ce témoignage très sulfureux n'a été jusqu’ici que très partiellement publié. N'ayant jamais hésité à fréquenter à la fois le ruisseau et le palais, il fut avant tout un grand témoin de son époque. Journaliste consacré par ses livres, tous inspirés de reportages, où il se révèle un des meilleurs écrivains de l’insolite quotidien, correspondant en Grande-Bretagne depuis plus de trente ans lorsqu’il se retrouve à Plymouth où il a déjà vécu, c’est un familier de la langue et de la société anglaises, qui observe et note le comportement des Britanniques dans « Le Feu du ciel » journal d’un Français dans la bataille d’Angleterre, celui du « Blitz » de Plymouth, un des plus meurtriers de l’été 1940 au printemps 1941. Il est l’auteur de nombreux livres parmi lesquels : « Les Vigies des mers », Fayard, 1908 ; « Filles de la pluie : scènes de la vie ouessantine », Grasset, 1912 (Prix Goncourt 1912) ; « Une femme dans chaque port », Flammarion, 1918 ; « Le Secret des eaux », Calmann-Lévy, 1923 ; « La Tristesse d’Elsie », Calmann-Lévy, 1924 ; « La Dame de la Sainte-Alice », Calmann-Lévy, 1926 ; « Tous les trois », Calmann-Lévy, 1928 ; « Saint-Malo, nid de Corsaire », La Renaissance du Livre, 1931 ; « Au petit bateau », La Renaissance du Livre, 1932 ; « Occupation », Édition de France, 1938 ; « Le Feu du ciel, Plymouth 1940-1941 », Le Cercle d’or, 1984 ; « Dans ma prison de Londres (1939-1946) », Ketel, 1962. Le 10 janvier 1947, il meurt à l'hôpital français de Londres à la suite d'une pneumonie (sans avoir revu la France). Il est enterré dans le petit cimetière marin du Rosais, l'un des plus beaux cimetières marins de la Côte d’Émeraude, face au barrage de la Rance.
SENDERENS Jean-Baptiste (1856-1937)
Chimiste, fondateur de l'École supérieure des sciences de l'Institut catholique de Toulouse, membre correspondant de l'Académie des sciences de Paris, grand oublié du prix Nobel 1912 de chimie qui couronnait Paul Sabatier en même temps que Victor Grignard
Jean-Baptiste SENDERENS (L’abbé), né le 27 janvier 1856, et mort le 26 septembre 1937 à Barbachen, dans le canton de Rabastens-de-Bigorre est un grand chimiste et prêtre. Il a été l'un des pionniers de la chimie catalytique et un co-découvreur de l'hydrogénation catalytique, un procédé utilisé commercialement pour fabriquer de la margarine. Docteur ès sciences, il fut le collaborateur de Paul Sabatier, lors de ses études déterminantes sur la catalyse. Professeur à l'Institut catholique de Toulouse et directeur de l'École supérieure des sciences, il était aussi docteur en philosophie. Il écrivit deux ouvrages sur l'apologie chrétienne. Il participa activement au dialogue science-foi. Jean-Baptiste Senderens, fut d’abord élève au noviciat de Notre-Dame de Pouey-Laün à Arrens-Marsous. En 1856, les Pères de Notre-Dame de Garaison ouvrirent un collège religieux au sanctuaire de Pouey-Laün, qui donna au diocèse une cinquantaine de prêtres en 15 ans. En 1871, le pensionnat sera supprimé et remplacé par le Noviciat et le Scolasticat de la Congrégation de la Félicitation de Notre-Dame de Lourdes. Un noviciat pour des élèves se destinant à une carrière ecclésiastique avant leur entrée au Grand Séminaire de Tarbes. En 1913, le noviciat sera fermé et remplacé pour quelques années par une école ménagère. Scolarisé au collège des Missionnaires de l'Immaculée Conception à Garaison à partir de la classe de 4e, Senderens manifesta un intérêt très fort pour les sciences, intérêt que sa hiérarchie devait encourager par la suite à cette époque où l’Église catholique estimait nécessaire de s’investir dans les disciplines scientifiques. Ordonné prêtre du diocèse de Tarbes fin 1880, il suivit simultanément à Toulouse des études de lettres à l’Institut catholique et des études de chimie à la Faculté des sciences. Édouard Filhol (1814-1883), titulaire de la chaire de chimie à la faculté des sciences de Toulouse, depuis 1854, l’accueillit dans son laboratoire, où il commença à préparer une thèse. Jean-Baptiste Senderens est devenu chimiste, chanoine et docteur en sciences et philosophie. En 1881, il commença à enseigner la chimie à l'École Supérieure des Sciences de l'Institut catholique de Toulouse et publia cette année-là ses premières notes pour le compte de l'Académie des sciences. À la mort de Filhol en 1883, Sabatier lui succéda et accompagna l’abbé Senderens jusqu’à la soutenance de sa thèse de doctorat en 1892 ; comme on peut en juger, le titre de ce travail − Action du soufre sur les oxydes et les sels en présence d’eau – porte la marque de son nouveau maître ! Paul Sabatier présida son jury de soutenance le 2 février 1892. Dans son discours on peut admirer combien Sabatier était fier que Senderens ait choisi Toulouse plutôt que Paris (la Sorbonne) pour la soutenance de thèse. Le grade scientifique ainsi acquis venait s’ajouter à celui de docteur en philosophie que l’abbé avait obtenu en 1888, probablement à l'université Grégorienne de Rome ; il l'obtint « plenis suffragiis favorabilibus ». À 38 ans, après son grade de docteur ès sciences, il est fait chanoine honoraire par l’évêque de Tarbes Prosper Marie Billère et, tout auréolé de ces grades et récompenses, arrive au bon moment pour poursuivre ce que l’on appellerait aujourd’hui un post-doc, sur le nouveau sujet que lui propose Sabatier. Après dix ans de collaboration avec Filhol, il entama donc une collaboration d'égale durée avec Paul Sabatier, le successeur de Filhol, si proche qu'il est impossible de distinguer le travail de l'un ou de l'autre. Ils travaillèrent ensemble, l’un dans le laboratoire de l’État, l’autre dans celui de l’Institut catholique mais sur des sujets identiques. Les premiers articles communs datent de 1892. Ce furent d’abord des recherches sur les oxydes de l’azote, oxyde azotique, oxyde azoteux et peroxyde d’azote, dont ils comparèrent l’action sur certains métaux ou oxydes métalliques. En effet, ils voulurent comparer ces réactions peu étudiées à celles de l’oxyde de carbone avec les métaux. Ils y préparèrent les métaux et certains oxydes en chauffant les oxydes supérieurs en présence d’hydrogène et observèrent de façon méthodique la réaction des trois gaz azotés sur ces métaux (par exemple le nickel) et les oxydes obtenus. Mais la grande surprise vint d’une expérience non plus sur ces composés azotés, mais avec l’éthylène. La dernière expérience décrite sur le nickel et l’éthylène date du 26 mars 1897. En 1897, Sabatier mit au point, avec Jean-Baptiste Senderens, le procédé d'hydrogénation catalytique des huiles, ce qui lui a permis de réaliser la synthèse de nombreux hydrocarbures. Ils ont publié conjointement 38 notes pour le compte de l'Académie des sciences (CRHAS), 18 mémoires dans le Bulletin de la Société française de chimie et 2 mémoires conjoints aux Annales de chimie et de physique. L’évolution de cette collaboration eut deux apogées en 1895 et 1902. Pendant ces périodes, Sabatier et Senderens publièrent, individuellement, sur des thématiques qui leur furent propres. En novembre 1899, Mgr. Zéphirin Carrière était étudiant à l'Université catholique de Toulouse, où Senderens enseignait la chimie. Carrière rappelle que Senderens avait un laboratoire avec deux sections, une pour la physique et une pour la chimie. Sabatier lui a fait confiance pour préparer les catalyseurs métalliques qu'ils avaient décidé d'utiliser dans leurs expériences de chimie organique. Les réactions de méthanation de COx ont été découvertes pour la première fois par Paul Sabatier et Senderens en 1902. Sabatier et Senderens ont partagé le prix Jecker de l'Académie des sciences en 1905 pour leur découverte du processus Sabatier-Senderens. Il s'agit d'une méthode de synthèse organique utilisant l'hydrogénation et un catalyseur au nickel chauffé. Le procédé est utilisé aujourd'hui pour convertir les huiles végétales insaturées en margarine. Vers 1904-1905, les rapports entre les deux chimistes toulousains commencèrent à se dégrader, ce que l’on peut attribuer à plusieurs causes : – l’arrivée dans l’équipe d’un nouvel élève, Alphonse Mailhe, que Senderens ne semblait pas apprécier ; – l’application de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État, qui ne permettait plus à l’abbé de venir en soutane au laboratoire de la Faculté des sciences ; – enseignant à l’Institut catholique de Toulouse (ICT), dont il était directeur de l’École supérieure des sciences depuis 1883, il y poursuivait ses propres recherches dans un laboratoire très bien équipé, ce qui l’éloignait de son maître, à la différence de Mailhe installé à la Faculté des sciences, plus proche géographiquement ; – la perte pour Senderens du traitement d’ecclésiastique qu’il recevait de l’État avant 1905, ce qui l’amena à rechercher des compensations pécuniaires. Il trouva des contrats de recherches industriels, en particulier auprès de l’industriel Camille Poulenc avec la société duquel il travailla longtemps ; – et, peut-être ? − un différend idéologique avec Paul Sabatier qui, bien que catholique pratiquant, était franc-maçon, membre de la loge « Les vrais amis réunis ». On peut alors s’expliquer que la collaboration entre les deux chimistes s’arrêta en 1907, date à partir de laquelle on ne trouve plus de publications communes. Au préalable et malgré cela, en 1905, c’est ensemble qu’ils furent récompensés par l’Académie des sciences qui leur décerna le prix Jecker (doté de 10 000 francs-or), tandis que l’abbé recevait aussi la Médaille Berthelot. Sabatier poursuivit donc ses recherches essentiellement avec Mailhe, avec qui il continua d’appliquer l’hydrogénation catalytique à de nombreux autres composés. En 1912, le prix Nobel de chimie fut attribué à Paul Sabatier en même temps qu’à Victor Grignard. La décision du jury fut justifiée ainsi : « pour sa méthode d’hydrogénation des combinaisons organiques en présence de métaux finement réduits, méthode qui a fait faire de grands progrès à la chimie organique. » Dans son discours de récipiendaire Sabatier mentionne son coauteur Senderens pas moins de six fois. Mais Senderens n’apprécia pas du tout de n’avoir pas été associé à cette récompense ! Pour mieux comprendre sa rancœur, il faut revenir en arrière, le 13 mai 1911, à Berlin, où Paul Sabatier avait été invité à prononcer une conférence devant l’Académie de chimie et où il indiquait en commençant : « Je vais vous entretenir de la méthode générale d’hydrogénation directe par les métaux divisés, que j’ai instituée depuis une dizaine d’années avec la collaboration de mes élèves, M. Senderens d’abord, puis M. Mailhe… » Être traité d’élève accompagnant le « j’ai » réducteur fit réagir le chanoine qui écrivit une réclamation à l’ensemble de la communauté des chimistes français et à l’Académie royale de Stockholm sous la forme d’un dossier où il expliquait sa longue collaboration avec le lauréat en précisant : qu’il n’était pas « l’élève » de Sabatier et « M. Sabatier a une tendance assez prononcée à se faire le seul auteur de ces méthodes. » Sabatier réagit aussitôt. Malgré la correction que le doyen fit paraître dans le même journal allemand qui avait publié sa conférence : « Certains passages de mon exposé concernant la participation de M. Senderens aux méthodes tracées par moi, pourraient recevoir une interprétation qui est totalement opposée au sens voulu par moi. Je tiens à préciser qu’il était absolument loin de moi de minimiser les mérites de M. Senderens, bien connus, dans la découverte en mon laboratoire des méthodes des hydrogénations et déhydrogénations par catalyse. Ces méthodes, comme cela est communément exprimé par la formulation habituelle procédé Sabatier-Senderens, sont élaborées par un travail qui nous est commun », le mal était fait et le chanoine dut passer sa colère en écrivant trois volumineux articles de revue sur la catalyse où il mettait en valeur sa contribution personnelle à la découverte : un article, paru en octobre 1912, dans la revue des questions scientifiques, deux articles dans les annales de physique et de chimie en 1912 et 1913. Dans ces articles, il mit en valeur le procédé Sabatier-Senderens et sa part importante et originale. La polémique dure encore et les scientifiques s’interrogeront toujours sur ce qui aurait dû être fait. Sans prendre position, nous nous contenterons de rapporter ce que Victor Grignard, co-lauréat du prix Nobel, écrivit à son collègue et ami Meunier en réponse aux félicitations de celui-ci : « À vrai dire et entre nous, j’aurais préféré, quitte à attendre encore un peu, voir partager le prix entre Sabatier et Senderens et le partager ensuite moi-même avec Barbier. » Senderens continua de publier, tout le reste de sa vie, des articles scientifiques (sauf pendant la grande guerre) alors que Sabatier s’arrêta vers 1920. Senderens entreprit une collaboration avec la société Poulenc frères, devenue ensuite Rhône-Poulenc, à Toulouse dans son laboratoire de l’Institut catholique, puis à Vitry-sur-Seine, de 1911 à 1920. « Ce fut pour bénéficier d’un excellent chef de fabrication que Poulenc, en 1908, s’attacha Senderens à titre d’ingénieur et le chargea de fournir les laboratoires de l’industrie de produits chimiques organiques. La fabrication se faisait à l’Institut. Sous les ordres de Senderens travaillèrent trois ou quatre chimistes, sur des appareils disséminés dans les salles qu’occupent actuellement les laboratoires de chimie, de physique, de mécanique appliquée, la salle de mathématiques et, encore, dans le dépôt de matériel qui borde le jardin. En 1912, l’Institut ne pouvant céder d’autres locaux pour l’extension projetée de ses laboratoires, la firme Poulenc transporta à Paris son matériel et son personnel, ingénieurs compris » Dans les années 1920, à 64 ans, il arrêta de travailler à Vitry-sur-Seine (tout en faisant son enseignement à l’ICT) ; les Poulenc lui firent construire un laboratoire à Barbachen, chez lui. En 1925, il fut directeur de recherche à la Caisse nationale des sciences. Une sombre d’histoire d’argent le sépara violemment de l’Institut Catholique de Toulouse : il avait reçu 25.000 francs sur les fonds de la journée Pasteur distribués par l’Académie des sciences, cet argent lui fut disputé. Il démissionna de l’ICT sans que sa démission fût acceptée. Il mourut, le 26 septembre 1937, dans son village natal de Barbachen, en Hautes-Pyrénées. Sabatier lui survécut quatre ans, mais ce dernier ne se déplaça pas aux obsèques du chanoine alors que quelques académiciens y figurèrent. Il paraît que nos deux chimistes s’étaient, tout de même, précédemment réconciliés dans les couloirs de l’Académie où Senderens rentra, finalement, en 1922 comme membre correspondant. « Un jour vint où ils se rencontrèrent face à face, à l’Académie, croyons-nous. Sabatier tendit la main, que Senderens reçut avec un large sourire. » Jean-Baptiste Senderens travailla essentiellement sur les déshydratations et hydrogénations catalytiques ; pendant la guerre, il dirigea dans les établissements Poulenc les laboratoires de catalyse appliquée à la fabrication des poudres et gaz asphyxiants et continua à publier jusqu’à sa mort en 1937. Membre correspondant de l’Académie des sciences en 1922, il écrivit pendant toute sa carrière plus de 170 publications. En 1923, il fut fait chevalier de la Légion d'honneur pour sa contribution à la fabrication de matériel de guerre par Poulenc. Il fonda aussi des bourses d’étude pour de futurs prêtres. Si la collaboration de Senderens avec Sabatier s’arrêta, ce ne fut pas à cause des événements sur la laïcité de la République, mais de l’arrivée d’un nouveau collaborateur, Alphonse Mailhe (Mailhe et Senderens ne s’entendirent pas, le plus âgé jalousait un peu le plus jeune) et aussi de la suppression de son traitement de prêtre rémunéré par l’État. Il faut noter que Senderens n’était pas un de ces rares ecclésiastiques favorables à la séparation (qui donnait la liberté à l’Église de France), mais il était attaché au concordat napoléonien (qui en faisait une Église de fonctionnaires au service de l’État). Pourtant, il avait su, dans sa collaboration scientifique, faire fi de ces contingences politiques. Sabatier et Senderens ont certes mis au point un procédé qui a permis de faire progresser considérablement la chimie organique, mais aussi imaginaient une laïcité qui permettait à l’Institut catholique de Toulouse de collaborer très productivement avec une faculté d’État, une laïcité positive où la spiritualité n’est pas considérée comme étant l’ennemie de la raison. Un mont fut baptisé de son nom : Le Mont Senderens (coordonnées 54°50′S 36°7′W) est une montagne de 1315 m (4314 pieds), située tout près au sud du mont Sabatier et à 1 mille marin (1,9 km) au nord de Rogged Bay à l'extrémité sud de la Géorgie du Sud. Il a été étudié par le South Georgia Survey dans la période 1951-57, et nommé par le United Kingdom Antarctic Place-Names Committee (UK-APC) pour Jean-Baptiste Senderens (1856-1937), chimiste français, dont le travail avec Paul Sabatier a conduit à l'introduction vers 1907 du procédé d'hydrogénation pour durcir l'huile de baleine. Senderens est par ailleurs l’auteur d’ouvrages : Analyse des nouvelles sources minérales de Bagnères-de-Bigorre (Ed.1883), Apologie scientifique de la foi chrétienne (Ed.1921), Création et Évolution (Ed.1928), d’amicales contraintes en 1928 et 1934. Dans ces deux derniers ouvrages, il aime à citer les grands savants chrétiens de Pascal à Pasteur et à démontrer que les tenants de la lutte antichrétienne du courant de pensée d’Auguste Comte, ne sont pas fondés dans leur critique exacerbée de la religion.
Jean-Baptiste SENDERENS (L’abbé), né le 27 janvier 1856, et mort le 26 septembre 1937 à Barbachen, dans le canton de Rabastens-de-Bigorre est un grand chimiste et prêtre. Il a été l'un des pionniers de la chimie catalytique et un co-découvreur de l'hydrogénation catalytique, un procédé utilisé commercialement pour fabriquer de la margarine. Docteur ès sciences, il fut le collaborateur de Paul Sabatier, lors de ses études déterminantes sur la catalyse. Professeur à l'Institut catholique de Toulouse et directeur de l'École supérieure des sciences, il était aussi docteur en philosophie. Il écrivit deux ouvrages sur l'apologie chrétienne. Il participa activement au dialogue science-foi. Jean-Baptiste Senderens, fut d’abord élève au noviciat de Notre-Dame de Pouey-Laün à Arrens-Marsous. En 1856, les Pères de Notre-Dame de Garaison ouvrirent un collège religieux au sanctuaire de Pouey-Laün, qui donna au diocèse une cinquantaine de prêtres en 15 ans. En 1871, le pensionnat sera supprimé et remplacé par le Noviciat et le Scolasticat de la Congrégation de la Félicitation de Notre-Dame de Lourdes. Un noviciat pour des élèves se destinant à une carrière ecclésiastique avant leur entrée au Grand Séminaire de Tarbes. En 1913, le noviciat sera fermé et remplacé pour quelques années par une école ménagère. Scolarisé au collège des Missionnaires de l'Immaculée Conception à Garaison à partir de la classe de 4e, Senderens manifesta un intérêt très fort pour les sciences, intérêt que sa hiérarchie devait encourager par la suite à cette époque où l’Église catholique estimait nécessaire de s’investir dans les disciplines scientifiques. Ordonné prêtre du diocèse de Tarbes fin 1880, il suivit simultanément à Toulouse des études de lettres à l’Institut catholique et des études de chimie à la Faculté des sciences. Édouard Filhol (1814-1883), titulaire de la chaire de chimie à la faculté des sciences de Toulouse, depuis 1854, l’accueillit dans son laboratoire, où il commença à préparer une thèse. Jean-Baptiste Senderens est devenu chimiste, chanoine et docteur en sciences et philosophie. En 1881, il commença à enseigner la chimie à l'École Supérieure des Sciences de l'Institut catholique de Toulouse et publia cette année-là ses premières notes pour le compte de l'Académie des sciences. À la mort de Filhol en 1883, Sabatier lui succéda et accompagna l’abbé Senderens jusqu’à la soutenance de sa thèse de doctorat en 1892 ; comme on peut en juger, le titre de ce travail − Action du soufre sur les oxydes et les sels en présence d’eau – porte la marque de son nouveau maître ! Paul Sabatier présida son jury de soutenance le 2 février 1892. Dans son discours on peut admirer combien Sabatier était fier que Senderens ait choisi Toulouse plutôt que Paris (la Sorbonne) pour la soutenance de thèse. Le grade scientifique ainsi acquis venait s’ajouter à celui de docteur en philosophie que l’abbé avait obtenu en 1888, probablement à l'université Grégorienne de Rome ; il l'obtint « plenis suffragiis favorabilibus ». À 38 ans, après son grade de docteur ès sciences, il est fait chanoine honoraire par l’évêque de Tarbes Prosper Marie Billère et, tout auréolé de ces grades et récompenses, arrive au bon moment pour poursuivre ce que l’on appellerait aujourd’hui un post-doc, sur le nouveau sujet que lui propose Sabatier. Après dix ans de collaboration avec Filhol, il entama donc une collaboration d'égale durée avec Paul Sabatier, le successeur de Filhol, si proche qu'il est impossible de distinguer le travail de l'un ou de l'autre. Ils travaillèrent ensemble, l’un dans le laboratoire de l’État, l’autre dans celui de l’Institut catholique mais sur des sujets identiques. Les premiers articles communs datent de 1892. Ce furent d’abord des recherches sur les oxydes de l’azote, oxyde azotique, oxyde azoteux et peroxyde d’azote, dont ils comparèrent l’action sur certains métaux ou oxydes métalliques. En effet, ils voulurent comparer ces réactions peu étudiées à celles de l’oxyde de carbone avec les métaux. Ils y préparèrent les métaux et certains oxydes en chauffant les oxydes supérieurs en présence d’hydrogène et observèrent de façon méthodique la réaction des trois gaz azotés sur ces métaux (par exemple le nickel) et les oxydes obtenus. Mais la grande surprise vint d’une expérience non plus sur ces composés azotés, mais avec l’éthylène. La dernière expérience décrite sur le nickel et l’éthylène date du 26 mars 1897. En 1897, Sabatier mit au point, avec Jean-Baptiste Senderens, le procédé d'hydrogénation catalytique des huiles, ce qui lui a permis de réaliser la synthèse de nombreux hydrocarbures. Ils ont publié conjointement 38 notes pour le compte de l'Académie des sciences (CRHAS), 18 mémoires dans le Bulletin de la Société française de chimie et 2 mémoires conjoints aux Annales de chimie et de physique. L’évolution de cette collaboration eut deux apogées en 1895 et 1902. Pendant ces périodes, Sabatier et Senderens publièrent, individuellement, sur des thématiques qui leur furent propres. En novembre 1899, Mgr. Zéphirin Carrière était étudiant à l'Université catholique de Toulouse, où Senderens enseignait la chimie. Carrière rappelle que Senderens avait un laboratoire avec deux sections, une pour la physique et une pour la chimie. Sabatier lui a fait confiance pour préparer les catalyseurs métalliques qu'ils avaient décidé d'utiliser dans leurs expériences de chimie organique. Les réactions de méthanation de COx ont été découvertes pour la première fois par Paul Sabatier et Senderens en 1902. Sabatier et Senderens ont partagé le prix Jecker de l'Académie des sciences en 1905 pour leur découverte du processus Sabatier-Senderens. Il s'agit d'une méthode de synthèse organique utilisant l'hydrogénation et un catalyseur au nickel chauffé. Le procédé est utilisé aujourd'hui pour convertir les huiles végétales insaturées en margarine. Vers 1904-1905, les rapports entre les deux chimistes toulousains commencèrent à se dégrader, ce que l’on peut attribuer à plusieurs causes : – l’arrivée dans l’équipe d’un nouvel élève, Alphonse Mailhe, que Senderens ne semblait pas apprécier ; – l’application de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État, qui ne permettait plus à l’abbé de venir en soutane au laboratoire de la Faculté des sciences ; – enseignant à l’Institut catholique de Toulouse (ICT), dont il était directeur de l’École supérieure des sciences depuis 1883, il y poursuivait ses propres recherches dans un laboratoire très bien équipé, ce qui l’éloignait de son maître, à la différence de Mailhe installé à la Faculté des sciences, plus proche géographiquement ; – la perte pour Senderens du traitement d’ecclésiastique qu’il recevait de l’État avant 1905, ce qui l’amena à rechercher des compensations pécuniaires. Il trouva des contrats de recherches industriels, en particulier auprès de l’industriel Camille Poulenc avec la société duquel il travailla longtemps ; – et, peut-être ? − un différend idéologique avec Paul Sabatier qui, bien que catholique pratiquant, était franc-maçon, membre de la loge « Les vrais amis réunis ». On peut alors s’expliquer que la collaboration entre les deux chimistes s’arrêta en 1907, date à partir de laquelle on ne trouve plus de publications communes. Au préalable et malgré cela, en 1905, c’est ensemble qu’ils furent récompensés par l’Académie des sciences qui leur décerna le prix Jecker (doté de 10 000 francs-or), tandis que l’abbé recevait aussi la Médaille Berthelot. Sabatier poursuivit donc ses recherches essentiellement avec Mailhe, avec qui il continua d’appliquer l’hydrogénation catalytique à de nombreux autres composés. En 1912, le prix Nobel de chimie fut attribué à Paul Sabatier en même temps qu’à Victor Grignard. La décision du jury fut justifiée ainsi : « pour sa méthode d’hydrogénation des combinaisons organiques en présence de métaux finement réduits, méthode qui a fait faire de grands progrès à la chimie organique. » Dans son discours de récipiendaire Sabatier mentionne son coauteur Senderens pas moins de six fois. Mais Senderens n’apprécia pas du tout de n’avoir pas été associé à cette récompense ! Pour mieux comprendre sa rancœur, il faut revenir en arrière, le 13 mai 1911, à Berlin, où Paul Sabatier avait été invité à prononcer une conférence devant l’Académie de chimie et où il indiquait en commençant : « Je vais vous entretenir de la méthode générale d’hydrogénation directe par les métaux divisés, que j’ai instituée depuis une dizaine d’années avec la collaboration de mes élèves, M. Senderens d’abord, puis M. Mailhe… » Être traité d’élève accompagnant le « j’ai » réducteur fit réagir le chanoine qui écrivit une réclamation à l’ensemble de la communauté des chimistes français et à l’Académie royale de Stockholm sous la forme d’un dossier où il expliquait sa longue collaboration avec le lauréat en précisant : qu’il n’était pas « l’élève » de Sabatier et « M. Sabatier a une tendance assez prononcée à se faire le seul auteur de ces méthodes. » Sabatier réagit aussitôt. Malgré la correction que le doyen fit paraître dans le même journal allemand qui avait publié sa conférence : « Certains passages de mon exposé concernant la participation de M. Senderens aux méthodes tracées par moi, pourraient recevoir une interprétation qui est totalement opposée au sens voulu par moi. Je tiens à préciser qu’il était absolument loin de moi de minimiser les mérites de M. Senderens, bien connus, dans la découverte en mon laboratoire des méthodes des hydrogénations et déhydrogénations par catalyse. Ces méthodes, comme cela est communément exprimé par la formulation habituelle procédé Sabatier-Senderens, sont élaborées par un travail qui nous est commun », le mal était fait et le chanoine dut passer sa colère en écrivant trois volumineux articles de revue sur la catalyse où il mettait en valeur sa contribution personnelle à la découverte : un article, paru en octobre 1912, dans la revue des questions scientifiques, deux articles dans les annales de physique et de chimie en 1912 et 1913. Dans ces articles, il mit en valeur le procédé Sabatier-Senderens et sa part importante et originale. La polémique dure encore et les scientifiques s’interrogeront toujours sur ce qui aurait dû être fait. Sans prendre position, nous nous contenterons de rapporter ce que Victor Grignard, co-lauréat du prix Nobel, écrivit à son collègue et ami Meunier en réponse aux félicitations de celui-ci : « À vrai dire et entre nous, j’aurais préféré, quitte à attendre encore un peu, voir partager le prix entre Sabatier et Senderens et le partager ensuite moi-même avec Barbier. » Senderens continua de publier, tout le reste de sa vie, des articles scientifiques (sauf pendant la grande guerre) alors que Sabatier s’arrêta vers 1920. Senderens entreprit une collaboration avec la société Poulenc frères, devenue ensuite Rhône-Poulenc, à Toulouse dans son laboratoire de l’Institut catholique, puis à Vitry-sur-Seine, de 1911 à 1920. « Ce fut pour bénéficier d’un excellent chef de fabrication que Poulenc, en 1908, s’attacha Senderens à titre d’ingénieur et le chargea de fournir les laboratoires de l’industrie de produits chimiques organiques. La fabrication se faisait à l’Institut. Sous les ordres de Senderens travaillèrent trois ou quatre chimistes, sur des appareils disséminés dans les salles qu’occupent actuellement les laboratoires de chimie, de physique, de mécanique appliquée, la salle de mathématiques et, encore, dans le dépôt de matériel qui borde le jardin. En 1912, l’Institut ne pouvant céder d’autres locaux pour l’extension projetée de ses laboratoires, la firme Poulenc transporta à Paris son matériel et son personnel, ingénieurs compris » Dans les années 1920, à 64 ans, il arrêta de travailler à Vitry-sur-Seine (tout en faisant son enseignement à l’ICT) ; les Poulenc lui firent construire un laboratoire à Barbachen, chez lui. En 1925, il fut directeur de recherche à la Caisse nationale des sciences. Une sombre d’histoire d’argent le sépara violemment de l’Institut Catholique de Toulouse : il avait reçu 25.000 francs sur les fonds de la journée Pasteur distribués par l’Académie des sciences, cet argent lui fut disputé. Il démissionna de l’ICT sans que sa démission fût acceptée. Il mourut, le 26 septembre 1937, dans son village natal de Barbachen, en Hautes-Pyrénées. Sabatier lui survécut quatre ans, mais ce dernier ne se déplaça pas aux obsèques du chanoine alors que quelques académiciens y figurèrent. Il paraît que nos deux chimistes s’étaient, tout de même, précédemment réconciliés dans les couloirs de l’Académie où Senderens rentra, finalement, en 1922 comme membre correspondant. « Un jour vint où ils se rencontrèrent face à face, à l’Académie, croyons-nous. Sabatier tendit la main, que Senderens reçut avec un large sourire. » Jean-Baptiste Senderens travailla essentiellement sur les déshydratations et hydrogénations catalytiques ; pendant la guerre, il dirigea dans les établissements Poulenc les laboratoires de catalyse appliquée à la fabrication des poudres et gaz asphyxiants et continua à publier jusqu’à sa mort en 1937. Membre correspondant de l’Académie des sciences en 1922, il écrivit pendant toute sa carrière plus de 170 publications. En 1923, il fut fait chevalier de la Légion d'honneur pour sa contribution à la fabrication de matériel de guerre par Poulenc. Il fonda aussi des bourses d’étude pour de futurs prêtres. Si la collaboration de Senderens avec Sabatier s’arrêta, ce ne fut pas à cause des événements sur la laïcité de la République, mais de l’arrivée d’un nouveau collaborateur, Alphonse Mailhe (Mailhe et Senderens ne s’entendirent pas, le plus âgé jalousait un peu le plus jeune) et aussi de la suppression de son traitement de prêtre rémunéré par l’État. Il faut noter que Senderens n’était pas un de ces rares ecclésiastiques favorables à la séparation (qui donnait la liberté à l’Église de France), mais il était attaché au concordat napoléonien (qui en faisait une Église de fonctionnaires au service de l’État). Pourtant, il avait su, dans sa collaboration scientifique, faire fi de ces contingences politiques. Sabatier et Senderens ont certes mis au point un procédé qui a permis de faire progresser considérablement la chimie organique, mais aussi imaginaient une laïcité qui permettait à l’Institut catholique de Toulouse de collaborer très productivement avec une faculté d’État, une laïcité positive où la spiritualité n’est pas considérée comme étant l’ennemie de la raison. Un mont fut baptisé de son nom : Le Mont Senderens (coordonnées 54°50′S 36°7′W) est une montagne de 1315 m (4314 pieds), située tout près au sud du mont Sabatier et à 1 mille marin (1,9 km) au nord de Rogged Bay à l'extrémité sud de la Géorgie du Sud. Il a été étudié par le South Georgia Survey dans la période 1951-57, et nommé par le United Kingdom Antarctic Place-Names Committee (UK-APC) pour Jean-Baptiste Senderens (1856-1937), chimiste français, dont le travail avec Paul Sabatier a conduit à l'introduction vers 1907 du procédé d'hydrogénation pour durcir l'huile de baleine. Senderens est par ailleurs l’auteur d’ouvrages : Analyse des nouvelles sources minérales de Bagnères-de-Bigorre (Ed.1883), Apologie scientifique de la foi chrétienne (Ed.1921), Création et Évolution (Ed.1928), d’amicales contraintes en 1928 et 1934. Dans ces deux derniers ouvrages, il aime à citer les grands savants chrétiens de Pascal à Pasteur et à démontrer que les tenants de la lutte antichrétienne du courant de pensée d’Auguste Comte, ne sont pas fondés dans leur critique exacerbée de la religion.
SERVAT Gilles (1945-XXXX)
Auteur-compositeur-interprète d'expression française et bretonne
Gilles SERVAT, né le 1er février 1945 à Tarbes. Son père est d'origine nantaise et sa mère du Croisic. Son arrière-grand-père ariégois est montreur d'ours. La famille déménage de Tarbes à Nantes trois mois après sa naissance, puis s'installe rapidement à Cholet dans le Maine-et-Loire. Son père ayant obtenu un poste de chef du personnel à l'usine Ernault-Batignolles. Il passe son enfance à Cholet, où il obtient un baccalauréat littéraire, et effectue ses études supérieures à l'école des Beaux-Arts d'Angers. Il étudie la sculpture, la peinture, le dessin, la gravure et se destine au professorat. Il passe quatre ans à Angers puis deux ans à Paris, où il travaille quelques mois au service des redevances de l'ORTF. Il commence à écrire en 1967, pour s'exprimer librement et créer son répertoire. En mai 1968, il découvre en profondeur les problèmes politiques bretons, grâce notamment au Groisillon Serge Bihan rencontré à Angers. En 1969, c'est lors d'un séjour sur l'île de Groix dans le Morbihan que Gilles Servat prend conscience de sa celtitude. C'est le coup de foudre. Gilles Servat s'intéresse alors au renouveau de la musique celtique incarné par Alan Stivell ou Glenmor. À l'approche de l'automne, Gilles Servat part ensuite à Paris comme fonctionnaire aux PTT, tout en commençant à composer. Il se produit alors très régulièrement à Paris, par exemple à La Ville de Guingamp (dans le quartier du Montparnasse). Yvon Ollitraut, le patron du célèbre « café national breton » Ti-Jos, le découvre et l'invite à s'y produire. Gilles lâche finalement les PTT pour les aléas d'une vie d'artiste. Pendant plus de deux ans, il fait la manche en se produisant tous les soirs au restaurant Ti-Jos, lieu de rendez-vous des Bretons de Paris. L'année 1970, emporté par la vague musicale des années soixante-dix, il décide de s'engager dans la chanson, trouvant ainsi à s'exprimer. C'est au restaurant Ti-Jos à Paris qu'en 1970, il chante « La Blanche Hermine » pour la première fois. Il séduit son auditoire en particulier avec cette chanson. Dès le début des années 70, il fonde la maison d’édition Kelenn, qui produit des artistes tels que les Tri Yann. Lorsqu'elle sera revendue à la firme Phonogram, il crée son label nommé Kalondour. En 1972, il y édite son premier disque, « La Blanche Hermine », dont le titre éponyme deviendra au fil du temps, une sorte d'hymne officieux de la Bretagne, faisant de son auteur un activiste engagé. Ce premier 33 tours, devient disque d'or avec 100 000 exemplaires vendus et lance la carrière de Gilles Servat. La même année, il accepte de vendre le catalogue de Kelenn à Phonogram. Il entre ainsi, avec les Tri Yann et Alan Stivell, dans le circuit de la grande distribution. Portée par le succès de La Blanche Hermine, sa discographie va se développer de manière régulière. Parallèlement, il consacre beaucoup de son temps à donner des concerts tant en France qu’à l’étranger. Dans la décennie des années 1970, il sort quasiment un album par an. Entre poésie et militantisme, Gilles Servat colle bien à la tonalité des années soixante-dix, marquées par une naïveté baba-cool pleine de bons sentiments. Ki Du (1973), L'Hirondelle (1974), La Liberté Brille dans la Nuit (1975), Le Pouvoir des Mots (1976), Chantez la Vie, l'Amour, et la Mort (1977) jalonnent une décennie où Gilles Servat enchaîne albums et concerts. À partir de 1980, il prend du recul avec le militantisme, en quittant l'UDB et en écrivant des textes moins engagés et plus contemplatifs. Les années quatre-vingt sont moins trépidantes. En 1981, il propose un album en concert et en 1982, « Je ne hurlerai pas avec les loups » renoue avec la chanson poétique, tout en continuant d'exprimer son refus de tout manichéisme, notamment dans le texte principal qui dure seize minutes. En 1984 et 1985, il participe aux activités du Théâtre de la Chimère de Michel Ecoffard. En 1988, Mad in Sérénité rafle le Grand Prix de l’Académie Charles-Cros et le Prix du Conseil Régional de Bretagne. L’album Le Fleuve sorti en 1992 fait l’objet d’un spectacle, présenté aux Tombées de la nuit, festival rennais. À partir de 1993, il rejoint Dan Ar Braz pour l’aventure de l’Héritage des Celtes, un projet qui ambitionne de présenter la richesse de la musique celtique dans toute sa diversité. Il retrouve entre autres, Elaine Morgan, Nollaig Casey, Karen Matheson (chanteuse du groupe Capercaillie), Yann-Fañch Kemener, Donald Shaw. Il participe à l’enregistrement des quatre albums : Héritage des Celtes (1994), En concert (1995), Finisterres (1997) et le Zénith (concert en 1998), et aux tournées qui en découlent. En 1999, il est présent sur la réunion des Bretagnes à Bercy avec, outre les artistes de « L’Héritage des Celtes », Armens, Alan Stivell et Tri Yann. Sur les Quais de Dublin en 1996 marque une volonté de rencontre avec les artistes irlandais, toujours dans l'optique d'un syncrétisme de la musique celte. Il est aussi sculpteur de formation, dessinateur et graveur (il présenta ses œuvres en 1986, à Morlaix). En 1993, Gilles Servat, qui n'avait plus joué avec Dan Ar Braz depuis 1991, participe à l'expérience de l'Héritage des Celtes, aux côtés de 74 autres musiciens (dont Yann-Fañch Kemener, Didier Squiban...). Il sera présent sur les quatre premiers albums de cette nouvelle formation. Gilles Servat fait donc, à nouveau, son entrée dans le circuit de la grande distribution, en signant chez Sony Music un nouvel album : Sur Les Quais de Dublin. En 1998, le révolté de Loctudy attrape un coup de sang lorsqu'il se rend compte que sa « Blanche Hermine » est reprise dans les meetings du Front National. Sa riposte ne tarde pas, sous la forme d'un album : « Touche pas à ma blanche hermine ». En 1999, il participe à BretagneS, un album enregistré en live à Bercy devant 18 000 spectateurs, et qui sera aussi disque d'or. Forcément marqué par le naufrage du pétrolier Erika au large de la Bretagne en 1999, Gilles Servat sort en 2000 Comme Je Voudrai !, où il fait part de son indignation. En 2001, il réalise une création spéciale pour le festival des Vieilles Charrues, intitulée Bretagne, nous te ferons. En 2003 à Saint-Malo, il reçoit le collier de l’Ordre de l'Hermine, qui récompense les personnalités qui œuvrent pour le rayonnement de la Bretagne. Le 19 mai 2005, il sort un nouvel album : Sous le ciel de cuivre et d'eau qui contient notamment une chanson à la mémoire de Polig Monjarret intitulée Le Général des Binious, surnom du fondateur de la Bodadeg ar Sonerion. À l'occasion de ses trente-cinq ans de carrière, Gilles Servat sort en 2006 l'enregistrement en public Je Vous Emporte dans Mon Cœur, dont les trente-six titres ont été choisis par son public. Le 12 novembre 2006, il donne un concert anniversaire à l’Olympia en compagnie de Nolwenn Korbell et de l'Ensemble choral du Bout du Monde. Pour fêter ses cinquante-cinq ans, le chanteur Renaud l'invite au Zénith de Nantes, en duo sur Dans la jungle (écrite pour Ingrid Betancourt, dont un couplet est en breton) et La Blanche Hermine. En 2009, Gilles Servat témoigne et apporte son soutien à six jeunes militants pour la réunification de la Bretagne, inculpés pour des actions de désobéissance civile. En 2011, le chanteur sort un nouvel album studio intitulé Ailes et Îles, chanté en breton, français, et asturien. Avec des membres des Goristes, en octobre 2013, il sort C'est ça qu'on aime vivre avec. Gilles Servat renouvelle ses engagements de toujours en 2011 avec Ailes et Îles, chanté en breton, français, et asturien. En 2019, une nouvelle étape dans la carrière de Gilles Servat avec un spectacle inédit « À Cordes déployées », rencontre entre son univers et celui de la musique classique. En 2020, Gilles Servat a enregistré avec trois musiciens un album acoustique dont la sortie est prévue après l’été. Le chanteur était accompagné de Mathilde Chevrel au violoncelle, Philippe Turbin au piano à queue et Floriane Le Pottier au violon. Gilles Servat est aussi écrivain, il signe une fascinante épopée de science-fiction en cinq volumes, Les Chroniques d'Arcturus, qui sait faire revivre l'épopée celte et la réalité de la Bretagne armoricaine. Aussi bien reconnu par la qualité de ses textes que par sa voix grave et chaleureuse, Gilles Servat, qui incarne la révolte bretonne des années 70, est aussi un poète sensible qui reste l’un des auteurs-compositeurs majeurs de Bretagne. Connu dans toute la francophonie depuis 1972, date à laquelle il écrit La Blanche Hermine, le public ne l’a jamais quitté. Toutes ces années il aura été un ardent défenseur de la culture bretonne armoricaine et d'expression bretonne et française, mais également des autres langues celtiques.
Gilles SERVAT, né le 1er février 1945 à Tarbes. Son père est d'origine nantaise et sa mère du Croisic. Son arrière-grand-père ariégois est montreur d'ours. La famille déménage de Tarbes à Nantes trois mois après sa naissance, puis s'installe rapidement à Cholet dans le Maine-et-Loire. Son père ayant obtenu un poste de chef du personnel à l'usine Ernault-Batignolles. Il passe son enfance à Cholet, où il obtient un baccalauréat littéraire, et effectue ses études supérieures à l'école des Beaux-Arts d'Angers. Il étudie la sculpture, la peinture, le dessin, la gravure et se destine au professorat. Il passe quatre ans à Angers puis deux ans à Paris, où il travaille quelques mois au service des redevances de l'ORTF. Il commence à écrire en 1967, pour s'exprimer librement et créer son répertoire. En mai 1968, il découvre en profondeur les problèmes politiques bretons, grâce notamment au Groisillon Serge Bihan rencontré à Angers. En 1969, c'est lors d'un séjour sur l'île de Groix dans le Morbihan que Gilles Servat prend conscience de sa celtitude. C'est le coup de foudre. Gilles Servat s'intéresse alors au renouveau de la musique celtique incarné par Alan Stivell ou Glenmor. À l'approche de l'automne, Gilles Servat part ensuite à Paris comme fonctionnaire aux PTT, tout en commençant à composer. Il se produit alors très régulièrement à Paris, par exemple à La Ville de Guingamp (dans le quartier du Montparnasse). Yvon Ollitraut, le patron du célèbre « café national breton » Ti-Jos, le découvre et l'invite à s'y produire. Gilles lâche finalement les PTT pour les aléas d'une vie d'artiste. Pendant plus de deux ans, il fait la manche en se produisant tous les soirs au restaurant Ti-Jos, lieu de rendez-vous des Bretons de Paris. L'année 1970, emporté par la vague musicale des années soixante-dix, il décide de s'engager dans la chanson, trouvant ainsi à s'exprimer. C'est au restaurant Ti-Jos à Paris qu'en 1970, il chante « La Blanche Hermine » pour la première fois. Il séduit son auditoire en particulier avec cette chanson. Dès le début des années 70, il fonde la maison d’édition Kelenn, qui produit des artistes tels que les Tri Yann. Lorsqu'elle sera revendue à la firme Phonogram, il crée son label nommé Kalondour. En 1972, il y édite son premier disque, « La Blanche Hermine », dont le titre éponyme deviendra au fil du temps, une sorte d'hymne officieux de la Bretagne, faisant de son auteur un activiste engagé. Ce premier 33 tours, devient disque d'or avec 100 000 exemplaires vendus et lance la carrière de Gilles Servat. La même année, il accepte de vendre le catalogue de Kelenn à Phonogram. Il entre ainsi, avec les Tri Yann et Alan Stivell, dans le circuit de la grande distribution. Portée par le succès de La Blanche Hermine, sa discographie va se développer de manière régulière. Parallèlement, il consacre beaucoup de son temps à donner des concerts tant en France qu’à l’étranger. Dans la décennie des années 1970, il sort quasiment un album par an. Entre poésie et militantisme, Gilles Servat colle bien à la tonalité des années soixante-dix, marquées par une naïveté baba-cool pleine de bons sentiments. Ki Du (1973), L'Hirondelle (1974), La Liberté Brille dans la Nuit (1975), Le Pouvoir des Mots (1976), Chantez la Vie, l'Amour, et la Mort (1977) jalonnent une décennie où Gilles Servat enchaîne albums et concerts. À partir de 1980, il prend du recul avec le militantisme, en quittant l'UDB et en écrivant des textes moins engagés et plus contemplatifs. Les années quatre-vingt sont moins trépidantes. En 1981, il propose un album en concert et en 1982, « Je ne hurlerai pas avec les loups » renoue avec la chanson poétique, tout en continuant d'exprimer son refus de tout manichéisme, notamment dans le texte principal qui dure seize minutes. En 1984 et 1985, il participe aux activités du Théâtre de la Chimère de Michel Ecoffard. En 1988, Mad in Sérénité rafle le Grand Prix de l’Académie Charles-Cros et le Prix du Conseil Régional de Bretagne. L’album Le Fleuve sorti en 1992 fait l’objet d’un spectacle, présenté aux Tombées de la nuit, festival rennais. À partir de 1993, il rejoint Dan Ar Braz pour l’aventure de l’Héritage des Celtes, un projet qui ambitionne de présenter la richesse de la musique celtique dans toute sa diversité. Il retrouve entre autres, Elaine Morgan, Nollaig Casey, Karen Matheson (chanteuse du groupe Capercaillie), Yann-Fañch Kemener, Donald Shaw. Il participe à l’enregistrement des quatre albums : Héritage des Celtes (1994), En concert (1995), Finisterres (1997) et le Zénith (concert en 1998), et aux tournées qui en découlent. En 1999, il est présent sur la réunion des Bretagnes à Bercy avec, outre les artistes de « L’Héritage des Celtes », Armens, Alan Stivell et Tri Yann. Sur les Quais de Dublin en 1996 marque une volonté de rencontre avec les artistes irlandais, toujours dans l'optique d'un syncrétisme de la musique celte. Il est aussi sculpteur de formation, dessinateur et graveur (il présenta ses œuvres en 1986, à Morlaix). En 1993, Gilles Servat, qui n'avait plus joué avec Dan Ar Braz depuis 1991, participe à l'expérience de l'Héritage des Celtes, aux côtés de 74 autres musiciens (dont Yann-Fañch Kemener, Didier Squiban...). Il sera présent sur les quatre premiers albums de cette nouvelle formation. Gilles Servat fait donc, à nouveau, son entrée dans le circuit de la grande distribution, en signant chez Sony Music un nouvel album : Sur Les Quais de Dublin. En 1998, le révolté de Loctudy attrape un coup de sang lorsqu'il se rend compte que sa « Blanche Hermine » est reprise dans les meetings du Front National. Sa riposte ne tarde pas, sous la forme d'un album : « Touche pas à ma blanche hermine ». En 1999, il participe à BretagneS, un album enregistré en live à Bercy devant 18 000 spectateurs, et qui sera aussi disque d'or. Forcément marqué par le naufrage du pétrolier Erika au large de la Bretagne en 1999, Gilles Servat sort en 2000 Comme Je Voudrai !, où il fait part de son indignation. En 2001, il réalise une création spéciale pour le festival des Vieilles Charrues, intitulée Bretagne, nous te ferons. En 2003 à Saint-Malo, il reçoit le collier de l’Ordre de l'Hermine, qui récompense les personnalités qui œuvrent pour le rayonnement de la Bretagne. Le 19 mai 2005, il sort un nouvel album : Sous le ciel de cuivre et d'eau qui contient notamment une chanson à la mémoire de Polig Monjarret intitulée Le Général des Binious, surnom du fondateur de la Bodadeg ar Sonerion. À l'occasion de ses trente-cinq ans de carrière, Gilles Servat sort en 2006 l'enregistrement en public Je Vous Emporte dans Mon Cœur, dont les trente-six titres ont été choisis par son public. Le 12 novembre 2006, il donne un concert anniversaire à l’Olympia en compagnie de Nolwenn Korbell et de l'Ensemble choral du Bout du Monde. Pour fêter ses cinquante-cinq ans, le chanteur Renaud l'invite au Zénith de Nantes, en duo sur Dans la jungle (écrite pour Ingrid Betancourt, dont un couplet est en breton) et La Blanche Hermine. En 2009, Gilles Servat témoigne et apporte son soutien à six jeunes militants pour la réunification de la Bretagne, inculpés pour des actions de désobéissance civile. En 2011, le chanteur sort un nouvel album studio intitulé Ailes et Îles, chanté en breton, français, et asturien. Avec des membres des Goristes, en octobre 2013, il sort C'est ça qu'on aime vivre avec. Gilles Servat renouvelle ses engagements de toujours en 2011 avec Ailes et Îles, chanté en breton, français, et asturien. En 2019, une nouvelle étape dans la carrière de Gilles Servat avec un spectacle inédit « À Cordes déployées », rencontre entre son univers et celui de la musique classique. En 2020, Gilles Servat a enregistré avec trois musiciens un album acoustique dont la sortie est prévue après l’été. Le chanteur était accompagné de Mathilde Chevrel au violoncelle, Philippe Turbin au piano à queue et Floriane Le Pottier au violon. Gilles Servat est aussi écrivain, il signe une fascinante épopée de science-fiction en cinq volumes, Les Chroniques d'Arcturus, qui sait faire revivre l'épopée celte et la réalité de la Bretagne armoricaine. Aussi bien reconnu par la qualité de ses textes que par sa voix grave et chaleureuse, Gilles Servat, qui incarne la révolte bretonne des années 70, est aussi un poète sensible qui reste l’un des auteurs-compositeurs majeurs de Bretagne. Connu dans toute la francophonie depuis 1972, date à laquelle il écrit La Blanche Hermine, le public ne l’a jamais quitté. Toutes ces années il aura été un ardent défenseur de la culture bretonne armoricaine et d'expression bretonne et française, mais également des autres langues celtiques.
SIM (1926-2009)
Comédien, humoriste et écrivain
SIM, de son vrai nom Simon Jacques Eugène Berryer, né le 21 juillet 1926 à Cauterets et mort le 6 septembre 2009, à l’âge de 83 ans à Fréjus, est un humoriste qui aura fait rire des millions de Français séduits par ses mimiques et son humour. Grande figure du théâtre et de la télévision, les débuts ne furent pas faciles pour ce fils d’ingénieur électricien, originaire des Hautes-Pyrénées, qui s’était lancé à la conquête de la capitale. Il débuta sa carrière en 1946 comme opérateur de cinéma, avant de faire le tour des cabarets comme comique. L’humoriste se moquait volontiers de son physique très éloigné des canons de beauté et de sa « petite tronche ». « L’erreur est humaine, regardez-moi », aimait-il à dire. « J’ai touché à tout : au porte-à-porte, à l’immobilier, puis à l’armée, jusqu’au jour où je me suis regardé dans une glace. Je me suis rendu compte que ma tête était un fonds de commerce possible », se souvenait-il. Son talent pour les grimaces et son humour lui ouvrirent les portes des cabarets de Paris, où il présenta à partir de 1953 un tour de chant comique. Il joua ses sketches dans tous les cabarets en compagnie de Fernand Raynaud, Philippe Clay, Gilbert Bécaud ou Charles Aznavour. Au début des années 60, il travailla pour le petit écran comme animateur dans des programmes jeunesse, mais il en bava jusqu’en 1965, avouera-t-il plus tard. Cet artiste à l’humour fantaisiste s’illustra aussi au cinéma dans une multitude de petits rôles. Il tourna notamment avec Michel Audiard, dont il appréciait les dialogues pleins d’humour. On le voit ainsi aux génériques de « Cartouche » (Philippe de Broca, 1963), « Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause ! » (Michel Audiard, 1969) ou encore « Les Mariés de l’an II » (Jean-Paul Rappeneau, 1971) et « Pinot simple flic » (Gérard Jugnot, 1984). Il avait également tourné dans des œuvres plus intimistes comme « La Voce della luna » de Federico Fellini (1990). Cette véritable "gueule", qui joue à fond de son étonnant physique, est connue pour être la plus ancienne "grosse tête" aux côtés de Philippe Bouvard sur RTL dans les années 1970 et pour avoir incarné le personnage du vieillard Agecanonix dans l’adaptation de « Astérix et Obélix aux Jeux olympiques » de Thomas Langmann et Frédéric Forestier (2008). Depuis quelques années, il limitait ses engagements à la série Louis la Brocante, aux côtés de Victor Lanoux. Le dernier épisode, auquel il aura participé fut diffusé en 2009. Il connaissait bien Victor Lanoux et il avait joué dans deux de ses pièces, « Le Tourniquet » (1987) et « La Ritournelle » (1989). C’est bien la télévision et la radio qui feront de lui l’un des comiques français les plus populaires. Découvert par Jean Nohain, l’un des pionniers de la télévision, il sera un fidèle de l’émission "36 chandelles". Surtout, « la Baronne de la Tronche en biais », personnage burlesque qu’il incarna travesti en femme et avec force mimiques, fera se tordre de rire les téléspectateurs. Il assurait qu’il "n’aimait pas les rires gras" et qu’il était "contre les mots orduriers". Marié deux fois, ce père de deux enfants avait également écrit et publié des livres de souvenirs ou d’humour, notamment « Elle est chouette ma gueule » (1983, prix Scarron), « Pour l’humour de Dieu » (1985), « Elles sont chouettes mes femmes » (1986, prix Alphonse Allais) et « le Petit Simon » (1994). Il avait aussi enregistré trois disques : « J’aime pas les rhododendrons » (1970), « Ma chemise grise » (1978, disque d’or et grand prix disco-humour) et « Quoi, ma gueule » (1980, écoutez le morceau). Sa propre pièce, « Une cloche en or », qu’il mit en scène et interprétera plus de 350 fois à Paris et en province rencontrera également un très grand succès sur les planches. Personnage comique et populaire, il se voulait « un rigolo qui réfléchit ». S’il avait eu une carrière pas facile au début, petit à petit il avait obtenu la notoriété et était devenu un grand acteur et un grand comique en jouant de son physique et surtout de sa « gueule ».
SIM, de son vrai nom Simon Jacques Eugène Berryer, né le 21 juillet 1926 à Cauterets et mort le 6 septembre 2009, à l’âge de 83 ans à Fréjus, est un humoriste qui aura fait rire des millions de Français séduits par ses mimiques et son humour. Grande figure du théâtre et de la télévision, les débuts ne furent pas faciles pour ce fils d’ingénieur électricien, originaire des Hautes-Pyrénées, qui s’était lancé à la conquête de la capitale. Il débuta sa carrière en 1946 comme opérateur de cinéma, avant de faire le tour des cabarets comme comique. L’humoriste se moquait volontiers de son physique très éloigné des canons de beauté et de sa « petite tronche ». « L’erreur est humaine, regardez-moi », aimait-il à dire. « J’ai touché à tout : au porte-à-porte, à l’immobilier, puis à l’armée, jusqu’au jour où je me suis regardé dans une glace. Je me suis rendu compte que ma tête était un fonds de commerce possible », se souvenait-il. Son talent pour les grimaces et son humour lui ouvrirent les portes des cabarets de Paris, où il présenta à partir de 1953 un tour de chant comique. Il joua ses sketches dans tous les cabarets en compagnie de Fernand Raynaud, Philippe Clay, Gilbert Bécaud ou Charles Aznavour. Au début des années 60, il travailla pour le petit écran comme animateur dans des programmes jeunesse, mais il en bava jusqu’en 1965, avouera-t-il plus tard. Cet artiste à l’humour fantaisiste s’illustra aussi au cinéma dans une multitude de petits rôles. Il tourna notamment avec Michel Audiard, dont il appréciait les dialogues pleins d’humour. On le voit ainsi aux génériques de « Cartouche » (Philippe de Broca, 1963), « Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause ! » (Michel Audiard, 1969) ou encore « Les Mariés de l’an II » (Jean-Paul Rappeneau, 1971) et « Pinot simple flic » (Gérard Jugnot, 1984). Il avait également tourné dans des œuvres plus intimistes comme « La Voce della luna » de Federico Fellini (1990). Cette véritable "gueule", qui joue à fond de son étonnant physique, est connue pour être la plus ancienne "grosse tête" aux côtés de Philippe Bouvard sur RTL dans les années 1970 et pour avoir incarné le personnage du vieillard Agecanonix dans l’adaptation de « Astérix et Obélix aux Jeux olympiques » de Thomas Langmann et Frédéric Forestier (2008). Depuis quelques années, il limitait ses engagements à la série Louis la Brocante, aux côtés de Victor Lanoux. Le dernier épisode, auquel il aura participé fut diffusé en 2009. Il connaissait bien Victor Lanoux et il avait joué dans deux de ses pièces, « Le Tourniquet » (1987) et « La Ritournelle » (1989). C’est bien la télévision et la radio qui feront de lui l’un des comiques français les plus populaires. Découvert par Jean Nohain, l’un des pionniers de la télévision, il sera un fidèle de l’émission "36 chandelles". Surtout, « la Baronne de la Tronche en biais », personnage burlesque qu’il incarna travesti en femme et avec force mimiques, fera se tordre de rire les téléspectateurs. Il assurait qu’il "n’aimait pas les rires gras" et qu’il était "contre les mots orduriers". Marié deux fois, ce père de deux enfants avait également écrit et publié des livres de souvenirs ou d’humour, notamment « Elle est chouette ma gueule » (1983, prix Scarron), « Pour l’humour de Dieu » (1985), « Elles sont chouettes mes femmes » (1986, prix Alphonse Allais) et « le Petit Simon » (1994). Il avait aussi enregistré trois disques : « J’aime pas les rhododendrons » (1970), « Ma chemise grise » (1978, disque d’or et grand prix disco-humour) et « Quoi, ma gueule » (1980, écoutez le morceau). Sa propre pièce, « Une cloche en or », qu’il mit en scène et interprétera plus de 350 fois à Paris et en province rencontrera également un très grand succès sur les planches. Personnage comique et populaire, il se voulait « un rigolo qui réfléchit ». S’il avait eu une carrière pas facile au début, petit à petit il avait obtenu la notoriété et était devenu un grand acteur et un grand comique en jouant de son physique et surtout de sa « gueule ».
SOUBIROUS Bernadette (1844-1879)
Sainte catholique
Bernadette SOUBIROUS, de son vrai nom Marie-Bernarde Soubirous (Maria Bernada Sobeirons), est née le 7 janvier 1844 au Moulin de Boly à Lourdes et décédée le 16 avril 1879 à Nevers, à l’âge de 35 ans. Elle est célèbre pour avoir vu des apparitions de la Vierge dans la grotte de Massabielle, de sa ville natale. Ses parents, François Soubirous (1807-1871) et Louise Castérot (1825-1866), exploitent le moulin de Boly, où elle est née, jusqu’en 1854. Les Soubirous qui avaient, dit-on, fait un mariage d’amour, ont eu au total neuf enfants dont cinq sont morts en bas-âge. Bernadette est l’aînée. À cette date, l’entreprise familiale est ruinée (trop artisanale pour cette époque d’industrialisation, et sans doute mal gérée). Bernadette connaît la faim et la maladie, elle sait à peine lire et écrire. De santé fragile, notamment asthmatique, elle paraît moins que son âge. Elle est par ailleurs jolie fille, selon les témoignages de l’époque et comme en attestent les photographies qui ont été prises d’elle. Son sentiment religieux est déjà très fort même si elle ignore à peu près tout du catéchisme (« si la Sainte Vierge m’a choisie, c’est parce que j’étais la plus ignorante ! » dira-t-elle plus tard). En février 1857, les Soubirous déménagent pour une cellule de l’ancienne prison de la rue Haute, surnommée « Le cachot » (que l’on peut visiter actuellement), et où ils logent à six dans 3,77 x 4,40m. En mars 1857, François Soubirous est accusé, et apparemment à tort, du vol de deux sacs de farine. Il est envoyé en prison. La famille Soubirous est dans une période de détresse noire. Bernadette, qui a déjà treize ans, sait à peine lire et écrire. Sa santé est encore fragilisée par la faim et la misère et ses parents décident de l’envoyer chez sa marraine et tante, Bernarde Castérot (1823-1907), qui l’emploie comme servante à la maison et au comptoir de son cabaret. Elle séjournera aussi longuement à Bartrès (situé à 5 km de Lourdes), chez Marie Laguë, une fermière amie de la famille. De septembre 1857 à janvier 1858, Bernadette y veille sur deux jeunes enfants, assure le ménage, les corvées d’eau et de bois et garde les moutons. À quatorze ans, ne sachant toujours ni lire ni écrire, elle demande à son père l’autorisation de quitter Bartrès pour revenir au « cachot », afin de suivre à Lourdes les leçons du catéchisme paroissial pour pouvoir au plus tôt recevoir la communion. Le 21 janvier 1858, Bernadette revient au « cachot » à Lourdes retrouver les siens. À partir de janvier, elle ira à l’Hospice des sœurs, qui font aussi école (les sœurs de l’instruction chrétienne de Nevers). Elle fera sa première communion le 3 juin 1858 durant les apparitions. Bernadette témoigne d’apparitions de la Vierge à partir de 1858. Lors de sa neuvième apparition, elle suit les indications de la Vierge et découvre une source d’eau au pied de la grotte de Massabielle, à Lourdes. Entre le 11 février et le 16 juillet 1858, la Vierge lui apparaîtra dix-huit fois.
Apparitions :
1. Jeudi 11 février 1858. Avec sa sœur Marie (1846-1892), dite Toinette et une amie Jeanne Abadie, Bernadette se rend le long du Gave pour ramasser des os et du bois mort, afin d’acheter un peu de pain pour survivre. Du fait de sa santé précaire, elle hésite à traverser le gave, gelée, comme sa sœur et son amie. Elle est alors surprise par un bruit et lève la tête vers la grotte de Massabielle : « J’aperçus une dame vêtue de blanc : elle portait une robe blanche, un voile blanc également, une ceinture bleue et une rose jaune sur chaque pied ». Bernadette récite une prière, la dame disparaît.
2. Dimanche 14 février 1858. Ses parents interdisent à Bernadette de retourner à la grotte. Elle insiste et ils cèdent. Sur place, elle récite des chapelets et voit apparaître la dame. Elle lui jette de l’eau bénite. La dame sourit, incline la tête et disparaît.
3. Jeudi 18 février 1858. Bernadette, sous la pression d’une dame de la bourgeoisie lourdaise, demande à la dame de lui écrire son nom. Celle-ci lui répond : « Ce n’est pas nécessaire ». Puis elle ajoute « Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde mais dans l’autre. Voulez-vous avoir la grâce de venir ici pendant quinze jours ? »
4. Vendredi 19 février 1858. Bernadette vient à la Grotte avec un cierge béni et allumé (ce qui est devenu, depuis, une coutume). La dame apparaît brièvement.
5. Samedi 20 février 1858. La dame apprend une prière personnelle à Bernadette qui, à la fin de sa vision, est saisie d’une grande tristesse.
6. Dimanche 21 février 1858. Une centaine de personnes accompagnent Bernadette. La dame se présente (à Bernadette seule) et le commissaire de police Jacomet l’interroge sur ce qu’elle a vu. Bernadette se contente de répéter : « aquerò » (cela).
7. Mardi 23 février 1858. Accompagnée de cent cinquante personnes, Bernadette se rend à la grotte où l’apparition lui révèle un secret « rien que pour elle ».
8. Mercredi 24 février 1858. La dame transmet un message à Bernadette : « Pénitence ! Pénitence ! Pénitence ! Priez Dieu pour les pécheurs ! Allez baiser la terre en pénitence pour les pécheurs ! ».
9. Jeudi 25 février 1858. Trois cents personnes sont présentes. Bernadette explique que la dame lui demande de boire à la source : « Allez boire à la fontaine et vous y laver. Vous mangerez de cette herbe qui est là. ». Bernadette racontera plus tard : « Je ne trouvai qu’un peu d’eau vaseuse. Au quatrième essai je pus boire. ». La foule l’accuse d’être folle et elle répond : « C’est pour les pécheurs ».
10. Samedi 27 février 1858. Huit cents personnes accompagnent Bernadette. L’Apparition reste silencieuse, Bernadette boit l’eau.
11. Dimanche 28 février 1858. Deux mille personnes assistent à l’extase de Bernadette, qui prie, baise la terre et rampe sur les genoux. Le juge Ribes la menace de prison.
12. Lundi 1er mars 1858. Mille cinq cents personnes accompagnent Bernadette, dont, pour la première fois, un prêtre. La même nuit, Catherine Latapie, une amie de Bernadette, se rend à la Grotte et trempe son bras déboîté dans l’eau de la source : son bras et sa main retrouvent toute leur souplesse.
13. Mardi 2 mars 1858. La foule est très importante. La dame demande à Bernadette : « Allez dire aux prêtres qu’on vienne ici en procession et qu’on y bâtisse une chapelle ». L’abbé Peyramale, curé de Lourdes, veut connaître le nom de la dame et exige en sus une preuve précise : il veut voir fleurir le rosier/églantier de la Grotte en plein hiver.
14. Mercredi 3 mars 1858. Trois mille personnes accompagnent Bernadette. La vision ne vient pas. Plus tard, Bernadette se sent appelée et retourne à la grotte où elle demande son nom à la Dame qui lui répond par un sourire. Le curé Peyramale insiste : « Si la Dame désire vraiment une chapelle, qu’elle dise son nom et qu’elle fasse fleurir le rosier de la Grotte ».
15. Jeudi 4 mars 1858. Environ huit mille personnes attendent un miracle à la grotte. La vision est silencieuse. Pendant vingt jours, Bernadette ne ressent plus l’invitation à se rendre à la grotte.
16. Jeudi 25 mars 1858. L’apparition se montre à Bernadette et dit en Gascon bigourdan — la langue que parlait Bernadette —, levant les yeux au ciel et joignant ses mains : « Que soy era immaculada councepciou ». Bernadette retient ces mots, qu’elle ne comprend pas, et court les dire au curé, qui est troublé : quatre ans plus tôt, le pape Pie IX a fait de l’"Immaculée Conception de Marie" un dogme et Bernadette dit ignorer qu’elle désigne la Vierge. Le rosier n’a toujours pas fleuri.
17. Mercredi 7 avril 1858. Le docteur Douzous constate que la flamme du cierge que tient Bernadette pendant l’apparition entoure sa main sans la brûler.
18. Jeudi 16 juillet 1858. C’est la dernière apparition. Une palissade interdit l’accès à la grotte. Bernadette franchit le gave et voit la vierge exactement comme si elle se trouvait devant la grotte.
Le 28 juillet 1858, soit douze jours seulement après la dernière apparition, Mgr Laurence, évêque de Tarbes, réunit une commission d’enquête destinée à établir le crédit que l’Église doit apporter aux affirmations de Bernadette Soubirous. Cette commission est chargée de vérifier la validité des « miracles » annoncés, en recueillant des témoignages divers et les avis de scientifiques ou de gens d’Église. Elle est aussi chargée d’interroger Bernadette, dont la sincérité semblera « incontestable » à l’évêque : « Qui n’admire, en l’approchant, la simplicité, la candeur, la modestie de cette enfant ? Elle ne parle que quand on l’interroge; alors elle raconte tout sans affectation, avec une ingénuité touchante, et, aux nombreuses questions qu’on lui adresse, elle fait, sans hésiter, des réponses nettes, précises, pleines d’à-propos, empreintes d’une forte conviction ». Le fait que la jeune fille répète des mots dits par la Vierge qu’elle ne pouvait (pense-t-on alors) pas connaître eu égard à son manque d’instruction, sera un argument décisif.
Entre-temps, la foule des pèlerins venant voir la grotte et y demander de l’aide à Marie ne cesse de croître. Il vient des gens de toute l’Europe et de nouveaux témoignages de miracles s’accumulent. « Si l’on doit juger l’arbre par ses fruits, nous pouvons dire que l’apparition racontée par la jeune fille est surnaturelle et divine; car elle a produit des effets surnaturels et divins ».
Quatre ans plus tard, le 18 janvier 1862, l’évêque rend son avis — favorable : « Nous jugeons que l’Immaculée Marie, Mère de Dieu, a réellement apparu à Bernadette Soubirous, le 11 février 1858 et les jours suivants, au nombre de dix-huit fois, dans la grotte de Massabielle, près de la ville de Lourdes; que cette apparition revêt tous les caractères de la vérité, et que les fidèles sont fondés à la croire certaine. Nous soumettons humblement notre jugement au Jugement du Souverain Pontife, qui est chargé de gouverner l’Église universelle ». Bernadette avait 14 ans, lors des Apparitions.
C’est ainsi que Lourdes, modeste chef-lieu des Pyrénées, soigneusement évité par le tourisme thermal alors en pleine explosion — son eau n’avait pas les propriétés curatives attribuées à celles de Luchon, Cauterets ou Bagnères-de-Bigorre — est vite devenue la ville touristique la plus fréquentée de la région. Un fait souvent oublié : à Garaison (aujourd’hui, Monléon-Magnoac, à 70 km de Lourdes), une jeune fille nommée Anglèze de Sagasan avait affirmé avoir entendu la vierge lui demander de construire une chapelle près de la source. Cela se passait vers 1520. La chapelle a bien été construite et la ville a été un lieu de dévotion et de tourisme religieux aux siècles suivants.
Bernadette souhaitait faire sa communion et pour cela, elle devait apprendre à lire et à écrire en français. Elle est donc admise à "l’école des indigents", à l’hospice de Lourdes, tenu depuis 1836 par les Sœurs de la Charité de Nevers. Là, elle s’instruit, apprend à lire et apprend le catéchisme et un métier. Les observateurs de l’époque notent que son recueillement en prière est impressionnant, mais qu’elle est aussi gaie, enjouée, espiègle et plutôt autoritaire avec ses compagnes — qui l’apprécient néanmoins beaucoup. Après réflexion, elle choisit la congrégation des Sœurs de la charité de Nevers pour vivre son désir de vie religieuse. La Maison-Mère de la congrégation est à Nevers. Avec ses supérieures, elle est d’une obéissance à toute épreuve, comme en témoigne une anecdote : on avait interdit à Bernadette de retourner à la grotte et on lui demanda : « Si la Vierge t’ordonnait d’y aller, que ferais-tu ? ». Bernadette répondit : « Je reviendrais demander la permission à Monsieur le Curé ».
À l’extérieur, on commence à rendre un inquiétant culte à la jeune bigourdane. Sa photo s’achète, les journaux parlent d’elle, on veut la voir. Le plus sage est de l’éloigner de Lourdes. Certaines personnes, comme l’essayiste britannique Ruth Harris (Lourdes. La grande histoire des apparitions, des pèlerinages et des guérisons, Jean-Claude Lattès, 2001), n’hésitent pas à affirmer que Bernadette devait en quelque sorte « disparaître » de son vivant afin que l’Église puisse maîtriser totalement la capitalisation des miracles lourdais.
Pour une jeune fille sans dot, la vie de sœur était difficilement envisageable, mais Bernadette est désormais célèbre et divers couvents sont prêts à l’accueillir.
Elle quitte donc les Pyrénées, qu’elle ne reverra jamais. Elle rejoint le 7 juillet 1866, la congrégation des Sœurs de la Charité à Nevers. Elle y reste treize années pendant lesquelles elle sera traitée sans égards spéciaux. Elle occupe les postes d’aide-infirmière, de responsable de l’infirmerie et de sacristine. Les quatre dernières années, elle est surtout malade.
Atteinte d’une tuberculose osseuse et souffrant de son asthme chronique contracté à l’âge de 11 ans, lors de la grande épidémie de choléra dans les Hautes-Pyrénées, elle meurt le 16 avril 1879 à Nevers, à l’âge de 35 ans.
Pour les besoins du procès en canonisation, son corps doit être reconnu. Son cercueil sera ouvert 3 fois et son corps retrouvé intact.
Elle repose depuis 1925 dans une châsse de verre et de bronze dans la chapelle de l’Espace Bernadette à Nevers. Lors des exhumations, son corps fut lavé et le contact avec les "détergents" avait noirci sa peau : le corps de la vénérable Bernadette est intact, le squelette complet, les muscles atrophiés mais bien conservés; la peau parcheminée paraît seule avoir subi l’humidité du cercueil. Elle a pris une teinte grisâtre et est recouverte de quelques moisissures et d’une certaine quantité de cristaux de sels calcaires (…) (Dr Talon et Dr Comte, chargés de l’examen du corps après 1923), cités par Dominique Lormier dans Bernadette Soubirous, éd. CMD, 1999. Dans le même livre, on apprend que quelques années plus tard, la peau de Bernadette a noirci. Le visage de Bernadette et ses mains ont donc été recouverts d’un très fin masque de cire pour la présentation publique.
Bernadette Soubirous a été béatifiée le 14 juin 1925 puis canonisée le 8 décembre 1933 par le pape Pie XI. Le sanctuaire de Lourdes accueille environ six millions de personnes chaque année.
Bernadette SOUBIROUS, de son vrai nom Marie-Bernarde Soubirous (Maria Bernada Sobeirons), est née le 7 janvier 1844 au Moulin de Boly à Lourdes et décédée le 16 avril 1879 à Nevers, à l’âge de 35 ans. Elle est célèbre pour avoir vu des apparitions de la Vierge dans la grotte de Massabielle, de sa ville natale. Ses parents, François Soubirous (1807-1871) et Louise Castérot (1825-1866), exploitent le moulin de Boly, où elle est née, jusqu’en 1854. Les Soubirous qui avaient, dit-on, fait un mariage d’amour, ont eu au total neuf enfants dont cinq sont morts en bas-âge. Bernadette est l’aînée. À cette date, l’entreprise familiale est ruinée (trop artisanale pour cette époque d’industrialisation, et sans doute mal gérée). Bernadette connaît la faim et la maladie, elle sait à peine lire et écrire. De santé fragile, notamment asthmatique, elle paraît moins que son âge. Elle est par ailleurs jolie fille, selon les témoignages de l’époque et comme en attestent les photographies qui ont été prises d’elle. Son sentiment religieux est déjà très fort même si elle ignore à peu près tout du catéchisme (« si la Sainte Vierge m’a choisie, c’est parce que j’étais la plus ignorante ! » dira-t-elle plus tard). En février 1857, les Soubirous déménagent pour une cellule de l’ancienne prison de la rue Haute, surnommée « Le cachot » (que l’on peut visiter actuellement), et où ils logent à six dans 3,77 x 4,40m. En mars 1857, François Soubirous est accusé, et apparemment à tort, du vol de deux sacs de farine. Il est envoyé en prison. La famille Soubirous est dans une période de détresse noire. Bernadette, qui a déjà treize ans, sait à peine lire et écrire. Sa santé est encore fragilisée par la faim et la misère et ses parents décident de l’envoyer chez sa marraine et tante, Bernarde Castérot (1823-1907), qui l’emploie comme servante à la maison et au comptoir de son cabaret. Elle séjournera aussi longuement à Bartrès (situé à 5 km de Lourdes), chez Marie Laguë, une fermière amie de la famille. De septembre 1857 à janvier 1858, Bernadette y veille sur deux jeunes enfants, assure le ménage, les corvées d’eau et de bois et garde les moutons. À quatorze ans, ne sachant toujours ni lire ni écrire, elle demande à son père l’autorisation de quitter Bartrès pour revenir au « cachot », afin de suivre à Lourdes les leçons du catéchisme paroissial pour pouvoir au plus tôt recevoir la communion. Le 21 janvier 1858, Bernadette revient au « cachot » à Lourdes retrouver les siens. À partir de janvier, elle ira à l’Hospice des sœurs, qui font aussi école (les sœurs de l’instruction chrétienne de Nevers). Elle fera sa première communion le 3 juin 1858 durant les apparitions. Bernadette témoigne d’apparitions de la Vierge à partir de 1858. Lors de sa neuvième apparition, elle suit les indications de la Vierge et découvre une source d’eau au pied de la grotte de Massabielle, à Lourdes. Entre le 11 février et le 16 juillet 1858, la Vierge lui apparaîtra dix-huit fois.
Apparitions :
1. Jeudi 11 février 1858. Avec sa sœur Marie (1846-1892), dite Toinette et une amie Jeanne Abadie, Bernadette se rend le long du Gave pour ramasser des os et du bois mort, afin d’acheter un peu de pain pour survivre. Du fait de sa santé précaire, elle hésite à traverser le gave, gelée, comme sa sœur et son amie. Elle est alors surprise par un bruit et lève la tête vers la grotte de Massabielle : « J’aperçus une dame vêtue de blanc : elle portait une robe blanche, un voile blanc également, une ceinture bleue et une rose jaune sur chaque pied ». Bernadette récite une prière, la dame disparaît.
2. Dimanche 14 février 1858. Ses parents interdisent à Bernadette de retourner à la grotte. Elle insiste et ils cèdent. Sur place, elle récite des chapelets et voit apparaître la dame. Elle lui jette de l’eau bénite. La dame sourit, incline la tête et disparaît.
3. Jeudi 18 février 1858. Bernadette, sous la pression d’une dame de la bourgeoisie lourdaise, demande à la dame de lui écrire son nom. Celle-ci lui répond : « Ce n’est pas nécessaire ». Puis elle ajoute « Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde mais dans l’autre. Voulez-vous avoir la grâce de venir ici pendant quinze jours ? »
4. Vendredi 19 février 1858. Bernadette vient à la Grotte avec un cierge béni et allumé (ce qui est devenu, depuis, une coutume). La dame apparaît brièvement.
5. Samedi 20 février 1858. La dame apprend une prière personnelle à Bernadette qui, à la fin de sa vision, est saisie d’une grande tristesse.
6. Dimanche 21 février 1858. Une centaine de personnes accompagnent Bernadette. La dame se présente (à Bernadette seule) et le commissaire de police Jacomet l’interroge sur ce qu’elle a vu. Bernadette se contente de répéter : « aquerò » (cela).
7. Mardi 23 février 1858. Accompagnée de cent cinquante personnes, Bernadette se rend à la grotte où l’apparition lui révèle un secret « rien que pour elle ».
8. Mercredi 24 février 1858. La dame transmet un message à Bernadette : « Pénitence ! Pénitence ! Pénitence ! Priez Dieu pour les pécheurs ! Allez baiser la terre en pénitence pour les pécheurs ! ».
9. Jeudi 25 février 1858. Trois cents personnes sont présentes. Bernadette explique que la dame lui demande de boire à la source : « Allez boire à la fontaine et vous y laver. Vous mangerez de cette herbe qui est là. ». Bernadette racontera plus tard : « Je ne trouvai qu’un peu d’eau vaseuse. Au quatrième essai je pus boire. ». La foule l’accuse d’être folle et elle répond : « C’est pour les pécheurs ».
10. Samedi 27 février 1858. Huit cents personnes accompagnent Bernadette. L’Apparition reste silencieuse, Bernadette boit l’eau.
11. Dimanche 28 février 1858. Deux mille personnes assistent à l’extase de Bernadette, qui prie, baise la terre et rampe sur les genoux. Le juge Ribes la menace de prison.
12. Lundi 1er mars 1858. Mille cinq cents personnes accompagnent Bernadette, dont, pour la première fois, un prêtre. La même nuit, Catherine Latapie, une amie de Bernadette, se rend à la Grotte et trempe son bras déboîté dans l’eau de la source : son bras et sa main retrouvent toute leur souplesse.
13. Mardi 2 mars 1858. La foule est très importante. La dame demande à Bernadette : « Allez dire aux prêtres qu’on vienne ici en procession et qu’on y bâtisse une chapelle ». L’abbé Peyramale, curé de Lourdes, veut connaître le nom de la dame et exige en sus une preuve précise : il veut voir fleurir le rosier/églantier de la Grotte en plein hiver.
14. Mercredi 3 mars 1858. Trois mille personnes accompagnent Bernadette. La vision ne vient pas. Plus tard, Bernadette se sent appelée et retourne à la grotte où elle demande son nom à la Dame qui lui répond par un sourire. Le curé Peyramale insiste : « Si la Dame désire vraiment une chapelle, qu’elle dise son nom et qu’elle fasse fleurir le rosier de la Grotte ».
15. Jeudi 4 mars 1858. Environ huit mille personnes attendent un miracle à la grotte. La vision est silencieuse. Pendant vingt jours, Bernadette ne ressent plus l’invitation à se rendre à la grotte.
16. Jeudi 25 mars 1858. L’apparition se montre à Bernadette et dit en Gascon bigourdan — la langue que parlait Bernadette —, levant les yeux au ciel et joignant ses mains : « Que soy era immaculada councepciou ». Bernadette retient ces mots, qu’elle ne comprend pas, et court les dire au curé, qui est troublé : quatre ans plus tôt, le pape Pie IX a fait de l’"Immaculée Conception de Marie" un dogme et Bernadette dit ignorer qu’elle désigne la Vierge. Le rosier n’a toujours pas fleuri.
17. Mercredi 7 avril 1858. Le docteur Douzous constate que la flamme du cierge que tient Bernadette pendant l’apparition entoure sa main sans la brûler.
18. Jeudi 16 juillet 1858. C’est la dernière apparition. Une palissade interdit l’accès à la grotte. Bernadette franchit le gave et voit la vierge exactement comme si elle se trouvait devant la grotte.
Le 28 juillet 1858, soit douze jours seulement après la dernière apparition, Mgr Laurence, évêque de Tarbes, réunit une commission d’enquête destinée à établir le crédit que l’Église doit apporter aux affirmations de Bernadette Soubirous. Cette commission est chargée de vérifier la validité des « miracles » annoncés, en recueillant des témoignages divers et les avis de scientifiques ou de gens d’Église. Elle est aussi chargée d’interroger Bernadette, dont la sincérité semblera « incontestable » à l’évêque : « Qui n’admire, en l’approchant, la simplicité, la candeur, la modestie de cette enfant ? Elle ne parle que quand on l’interroge; alors elle raconte tout sans affectation, avec une ingénuité touchante, et, aux nombreuses questions qu’on lui adresse, elle fait, sans hésiter, des réponses nettes, précises, pleines d’à-propos, empreintes d’une forte conviction ». Le fait que la jeune fille répète des mots dits par la Vierge qu’elle ne pouvait (pense-t-on alors) pas connaître eu égard à son manque d’instruction, sera un argument décisif.
Entre-temps, la foule des pèlerins venant voir la grotte et y demander de l’aide à Marie ne cesse de croître. Il vient des gens de toute l’Europe et de nouveaux témoignages de miracles s’accumulent. « Si l’on doit juger l’arbre par ses fruits, nous pouvons dire que l’apparition racontée par la jeune fille est surnaturelle et divine; car elle a produit des effets surnaturels et divins ».
Quatre ans plus tard, le 18 janvier 1862, l’évêque rend son avis — favorable : « Nous jugeons que l’Immaculée Marie, Mère de Dieu, a réellement apparu à Bernadette Soubirous, le 11 février 1858 et les jours suivants, au nombre de dix-huit fois, dans la grotte de Massabielle, près de la ville de Lourdes; que cette apparition revêt tous les caractères de la vérité, et que les fidèles sont fondés à la croire certaine. Nous soumettons humblement notre jugement au Jugement du Souverain Pontife, qui est chargé de gouverner l’Église universelle ». Bernadette avait 14 ans, lors des Apparitions.
C’est ainsi que Lourdes, modeste chef-lieu des Pyrénées, soigneusement évité par le tourisme thermal alors en pleine explosion — son eau n’avait pas les propriétés curatives attribuées à celles de Luchon, Cauterets ou Bagnères-de-Bigorre — est vite devenue la ville touristique la plus fréquentée de la région. Un fait souvent oublié : à Garaison (aujourd’hui, Monléon-Magnoac, à 70 km de Lourdes), une jeune fille nommée Anglèze de Sagasan avait affirmé avoir entendu la vierge lui demander de construire une chapelle près de la source. Cela se passait vers 1520. La chapelle a bien été construite et la ville a été un lieu de dévotion et de tourisme religieux aux siècles suivants.
Bernadette souhaitait faire sa communion et pour cela, elle devait apprendre à lire et à écrire en français. Elle est donc admise à "l’école des indigents", à l’hospice de Lourdes, tenu depuis 1836 par les Sœurs de la Charité de Nevers. Là, elle s’instruit, apprend à lire et apprend le catéchisme et un métier. Les observateurs de l’époque notent que son recueillement en prière est impressionnant, mais qu’elle est aussi gaie, enjouée, espiègle et plutôt autoritaire avec ses compagnes — qui l’apprécient néanmoins beaucoup. Après réflexion, elle choisit la congrégation des Sœurs de la charité de Nevers pour vivre son désir de vie religieuse. La Maison-Mère de la congrégation est à Nevers. Avec ses supérieures, elle est d’une obéissance à toute épreuve, comme en témoigne une anecdote : on avait interdit à Bernadette de retourner à la grotte et on lui demanda : « Si la Vierge t’ordonnait d’y aller, que ferais-tu ? ». Bernadette répondit : « Je reviendrais demander la permission à Monsieur le Curé ».
À l’extérieur, on commence à rendre un inquiétant culte à la jeune bigourdane. Sa photo s’achète, les journaux parlent d’elle, on veut la voir. Le plus sage est de l’éloigner de Lourdes. Certaines personnes, comme l’essayiste britannique Ruth Harris (Lourdes. La grande histoire des apparitions, des pèlerinages et des guérisons, Jean-Claude Lattès, 2001), n’hésitent pas à affirmer que Bernadette devait en quelque sorte « disparaître » de son vivant afin que l’Église puisse maîtriser totalement la capitalisation des miracles lourdais.
Pour une jeune fille sans dot, la vie de sœur était difficilement envisageable, mais Bernadette est désormais célèbre et divers couvents sont prêts à l’accueillir.
Elle quitte donc les Pyrénées, qu’elle ne reverra jamais. Elle rejoint le 7 juillet 1866, la congrégation des Sœurs de la Charité à Nevers. Elle y reste treize années pendant lesquelles elle sera traitée sans égards spéciaux. Elle occupe les postes d’aide-infirmière, de responsable de l’infirmerie et de sacristine. Les quatre dernières années, elle est surtout malade.
Atteinte d’une tuberculose osseuse et souffrant de son asthme chronique contracté à l’âge de 11 ans, lors de la grande épidémie de choléra dans les Hautes-Pyrénées, elle meurt le 16 avril 1879 à Nevers, à l’âge de 35 ans.
Pour les besoins du procès en canonisation, son corps doit être reconnu. Son cercueil sera ouvert 3 fois et son corps retrouvé intact.
Elle repose depuis 1925 dans une châsse de verre et de bronze dans la chapelle de l’Espace Bernadette à Nevers. Lors des exhumations, son corps fut lavé et le contact avec les "détergents" avait noirci sa peau : le corps de la vénérable Bernadette est intact, le squelette complet, les muscles atrophiés mais bien conservés; la peau parcheminée paraît seule avoir subi l’humidité du cercueil. Elle a pris une teinte grisâtre et est recouverte de quelques moisissures et d’une certaine quantité de cristaux de sels calcaires (…) (Dr Talon et Dr Comte, chargés de l’examen du corps après 1923), cités par Dominique Lormier dans Bernadette Soubirous, éd. CMD, 1999. Dans le même livre, on apprend que quelques années plus tard, la peau de Bernadette a noirci. Le visage de Bernadette et ses mains ont donc été recouverts d’un très fin masque de cire pour la présentation publique.
Bernadette Soubirous a été béatifiée le 14 juin 1925 puis canonisée le 8 décembre 1933 par le pape Pie XI. Le sanctuaire de Lourdes accueille environ six millions de personnes chaque année.