100 célébrités
des Hautes-Pyrénées
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100 célébrités des Hautes-Pyrénées
Il y a 2 noms dans ce répertoire commençant par la lettre V.
VAUCLAIR Sylvie (1946-XXXX)
Astrophysicienne, Bigourdane d'adoption
Sylvie VAUCLAIR, née le 7 mars 1946 à Saint Germain en Laye est astrophysicienne à l'Institut de recherche en astrophysique et planétologie et professeur émérite à l'Université Paul Sabatier de Toulouse, où elle a enseigné pendant plus de 30 ans après avoir enseigné une dizaine d'années à l'Université Paris 7. Elle est membre honoraire de l'Institut universitaire de France, membre de l'Académie de l’air et de l’espace et de l'Academia Europaea. Après deux thèses sous la direction d’Hubert Reeves puis d’Evry Schatzman, ses travaux scientifiques ont d’abord porté sur la formation et l'évolution des éléments chimiques qui composent la matière dans l'Univers : Soleil, Étoiles, Univers primordial. Elle a particulièrement étudié l'importance de la diffusion sélective des atomes dans les conditions stellaires et ses conséquences pour leur structure et leur évolution. Elle a montré les répercussions de ces processus sur l'évolution de la matière dans l'univers depuis le Big-Bang. Un colloque international a été organisé en son honneur en 2013, sur le sujet des interactions entre les phénomènes microscopiques (atomiques) et macroscopiques (hydrodynamiques) intervenant dans les étoiles. C’est un sujet auquel elle a beaucoup contribué au cours de sa carrière, dans le but de mieux comprendre la structure et l’évolution des étoiles. Depuis quelques années, cette spécialiste du Soleil s’intéresse particulièrement à l’astérosismologie, c’est-à-dire aux vibrations des étoiles, ainsi qu’aux systèmes planétaires extra-solaires (exoplanètes). Musicienne diplômée du professorat, elle s'intéresse aux relations entre la philosophie, l'art et la science et participe à de nombreuses manifestations transdisciplinaires. Elle participe souvent à des débats de société. Sa carrière est jalonnée d’ouvrages à destination du grand public, alliant souvent la science et la musique. Elle a notamment écrit et publié « La Symphonie des étoiles (1997) », « La chanson du Soleil (2002) », « La Naissance des éléments (2006) », "La Terre, l’espace et au-delà (2009)", et avec Claude-Samuel Lévine, « La Nouvelle musique des sphères (2013) », « Dialogues avec l’Univers (2015) », « De l’origine de l’Univers à l’origine de la Vie: Une virgule dans l'espace-temps (2017) », aux Éditions Odile Jacob, « Le soleil ne se cachera pas pour mourir (2017) » avec Jean-Pierre Alaux, chez Privat, autant de livres qui ont été récompensés par plusieurs prix. Elle est Chevalier de la Légion d’honneur, Officier dans l'Ordre national du Mérite et Officier des Palmes académiques. Élue 1ère femme de Midi-Pyrénées « Version Femina » en 2003. Elle anime de nombreux cours et conférences de tous niveaux, souvent à destination d’un très large public. Ses actions et ouvrages ont été couronnés par l'Alpha d'Or de l'Espace (1998), le Prix du Cercle d'Oc (1999), le Prix du Livre Scientifique d’Orsay (2002), le Prix de L’Académie d’Occitanie (2007), le Grand Prix des Amis de la Cité de l’Espace (2009), le Grand Prix du Livre Scientifique des Gourmets de Lettres (Académie des Jeux Floraux) (2015). Elle intervient souvent dans les médias et tient actuellement une chronique astrophysique hebdomadaire sur radio présence. Depuis quelques années, le petit village de Gaillagos, dans les Hautes-Pyrénées, accueille « Festi’Val d’Azun, de la Terre aux Étoiles », une manifestation d'envergure, où l'on parle astronomie et climat, avec des pointures du monde scientifique. Ce festival est le fruit de la rencontre entre deux scientifiques résidant partiellement dans ce village pyrénéen. Le climatologue Hervé Le Treut, directeur de l'Institut Pierre-Simon-Laplace à Guyancourt, professeur à l'École polytechnique et à l'École normale supérieure (ENS), membre de l'Académie des sciences et l'astrophysicienne Sylvie Vauclair, qui ont tous deux un pied-à-terre à Gaillagos. On leur doit ce rendez-vous atypique du mois d’août. En 2019, Jean-Jacques Favier, l’astronaute scientifique français envoyé dans l'espace en 1996, en fut l’invité de marque de la conférence donnée sur le thème : « S'installer sur la lune, un demi-siècle après Apollo ».
Sylvie VAUCLAIR, née le 7 mars 1946 à Saint Germain en Laye est astrophysicienne à l'Institut de recherche en astrophysique et planétologie et professeur émérite à l'Université Paul Sabatier de Toulouse, où elle a enseigné pendant plus de 30 ans après avoir enseigné une dizaine d'années à l'Université Paris 7. Elle est membre honoraire de l'Institut universitaire de France, membre de l'Académie de l’air et de l’espace et de l'Academia Europaea. Après deux thèses sous la direction d’Hubert Reeves puis d’Evry Schatzman, ses travaux scientifiques ont d’abord porté sur la formation et l'évolution des éléments chimiques qui composent la matière dans l'Univers : Soleil, Étoiles, Univers primordial. Elle a particulièrement étudié l'importance de la diffusion sélective des atomes dans les conditions stellaires et ses conséquences pour leur structure et leur évolution. Elle a montré les répercussions de ces processus sur l'évolution de la matière dans l'univers depuis le Big-Bang. Un colloque international a été organisé en son honneur en 2013, sur le sujet des interactions entre les phénomènes microscopiques (atomiques) et macroscopiques (hydrodynamiques) intervenant dans les étoiles. C’est un sujet auquel elle a beaucoup contribué au cours de sa carrière, dans le but de mieux comprendre la structure et l’évolution des étoiles. Depuis quelques années, cette spécialiste du Soleil s’intéresse particulièrement à l’astérosismologie, c’est-à-dire aux vibrations des étoiles, ainsi qu’aux systèmes planétaires extra-solaires (exoplanètes). Musicienne diplômée du professorat, elle s'intéresse aux relations entre la philosophie, l'art et la science et participe à de nombreuses manifestations transdisciplinaires. Elle participe souvent à des débats de société. Sa carrière est jalonnée d’ouvrages à destination du grand public, alliant souvent la science et la musique. Elle a notamment écrit et publié « La Symphonie des étoiles (1997) », « La chanson du Soleil (2002) », « La Naissance des éléments (2006) », "La Terre, l’espace et au-delà (2009)", et avec Claude-Samuel Lévine, « La Nouvelle musique des sphères (2013) », « Dialogues avec l’Univers (2015) », « De l’origine de l’Univers à l’origine de la Vie: Une virgule dans l'espace-temps (2017) », aux Éditions Odile Jacob, « Le soleil ne se cachera pas pour mourir (2017) » avec Jean-Pierre Alaux, chez Privat, autant de livres qui ont été récompensés par plusieurs prix. Elle est Chevalier de la Légion d’honneur, Officier dans l'Ordre national du Mérite et Officier des Palmes académiques. Élue 1ère femme de Midi-Pyrénées « Version Femina » en 2003. Elle anime de nombreux cours et conférences de tous niveaux, souvent à destination d’un très large public. Ses actions et ouvrages ont été couronnés par l'Alpha d'Or de l'Espace (1998), le Prix du Cercle d'Oc (1999), le Prix du Livre Scientifique d’Orsay (2002), le Prix de L’Académie d’Occitanie (2007), le Grand Prix des Amis de la Cité de l’Espace (2009), le Grand Prix du Livre Scientifique des Gourmets de Lettres (Académie des Jeux Floraux) (2015). Elle intervient souvent dans les médias et tient actuellement une chronique astrophysique hebdomadaire sur radio présence. Depuis quelques années, le petit village de Gaillagos, dans les Hautes-Pyrénées, accueille « Festi’Val d’Azun, de la Terre aux Étoiles », une manifestation d'envergure, où l'on parle astronomie et climat, avec des pointures du monde scientifique. Ce festival est le fruit de la rencontre entre deux scientifiques résidant partiellement dans ce village pyrénéen. Le climatologue Hervé Le Treut, directeur de l'Institut Pierre-Simon-Laplace à Guyancourt, professeur à l'École polytechnique et à l'École normale supérieure (ENS), membre de l'Académie des sciences et l'astrophysicienne Sylvie Vauclair, qui ont tous deux un pied-à-terre à Gaillagos. On leur doit ce rendez-vous atypique du mois d’août. En 2019, Jean-Jacques Favier, l’astronaute scientifique français envoyé dans l'espace en 1996, en fut l’invité de marque de la conférence donnée sur le thème : « S'installer sur la lune, un demi-siècle après Apollo ».
VIGNOLE François (1914-1992)
Prodige du ski dès ses 11ans et plus grand skieur pyrénéen des années 1930
François VIGNOLE, né le 8 juillet 1914 à Lau-Balagnas près d’Argelès-Gazost et mort le 1er avril 1992 à Lannemezan, se révèlera dans les années 1930 comme un des meilleurs skieurs alpins français. Il est un des pionniers du ski pyrénéen, mais il est également connu pour sa participation à la résistance et au sauvetage en montagne, ce qui lui valut la Légion d'honneur décernée le 28 janvier 1970 au titre de 3 ministères : ministère de l'Intérieur pour le secours en montagne, ministère des Armées pour ses actes de résistance, et ministère de la Jeunesse et des Sports pour ses résultats sportifs. Il a également entraîné la championne de ski Isabelle Mir, et est à l'origine de la station de ski de Saint-Lary-Soulan, dont il sera le premier directeur technique. Les parents du jeune garçon vivent dans une ferme au-dessus de Barèges, sur la route du col du Tourmalet. Et tous les jours François doit livrer un bidon de lait au village pour quelques pièces. Les hivers fortement enneigés à cette altitude, il n’est pas facile pour François de descendre à Barèges. Mais qu'à cela ne tienne. Équipé d’une vieille paire de skis en bois, l’un plus long que l’autre et de galoches fixées avec des lanières en cuir, il dévale les pentes, enchaînant des figures, et en veillant à ne pas renverser le bidon de lait. En 1925, son instituteur et instructeur à Barèges, Urbain Cazaux, qui deviendra le futur maire et créateur de la station de Barèges, qui a repéré le prodige, l’inscrit au championnat des Pyrénées à Cauterets. N’ayant pas l’argent du billet de bus et de tramway pour s’y rendre, le garçon part seul en ski à 2 heures du matin depuis la ferme familiale. Arrivé à Cauterets au petit matin, il obtient sa première victoire en ski de fond au Pont d’Espagne sans avoir mangé. L’après-midi, il remporte les épreuves de saut et de slalom. Puis il repart en sens inverse dans la soirée et regagne la ferme Vignole à 4 heures du matin, 20 heures après en être parti. Il avait à peine 11 ans ! Très polyvalent François Vignole développe son style dans les 4 disciplines du ski : fond, descente, slalom et saut. Son premier succès national est le championnat de France Cadets-Juniors de 1929 lors du Concours international de slalom à Superbagnères. À l’époque, on connaît surtout le fond, le grand fond et le saut. Le slalom s’imposera ensuite comme l’épreuve reine où on se grise de vitesse. François le casse-cou y excelle. Le jeune Barégeois, âgé de 15 ans, remporte le titre de champion de France dans la catégorie Cadets-Juniors. Il y rencontre d’autres jeunes surdoués de sa génération : Robert Villecampe, les frères René et Maurice Lafforgue. Par la suite, il deviendra un des skieurs les plus prometteurs de sa génération. En février1931, à Villard-de-Lans, François, Robert, René et Maurice, les quatre juniors pyrénéens raflent les quatre premières places. Le 12 février 1934, Chamonix organise sa première course internationale de descente. Autrichiens et Suisses prennent les quatre premières places, la cinquième à l’arrivée est pour François Vignole, chaussé d’une très rustique paire de skis en bois de frêne, fabriquée par un artisan menuisier de Luz-Saint-Sauveur, un certain Palasset. Sa carrière internationale progresse rapidement jusqu’en 1935. Élu meilleur skieur international, en 1935 le skieur de Barèges remporte à Chamonix le titre de champion de France international en slalom et en combiné descente et il termine troisième en descente, au nez et à la barbe des Alpins. Le champion de France 1935 arrache lors de la saison 1934/1935 une médaille de bronze en slalom hommes aux Mondiaux de Mürrens en Suisse. La seule de sa carrière. Fort de ses succès, François Vignole est pressenti pour représenter la France aux Jeux olympiques de février 1936 à Garmish-Partenkirchen, en Allemagne nazie, aux côtés de l’Alpin Émile Allais. À 21 ans, il doit renoncer la mort dans l’âme. Après une nuit glaciale passée en montagne, sa jambe droite s’est infectée. Une blessure mal soignée et c’est la paralysie et le début de la poliomyélite. Diminué par la maladie, il mettra un terme à sa carrière internationale. En raison de la guerre, les prochains Jeux olympiques ne reprendront qu’en 1948. Malgré des séquelles à la jambe droite, il continue sa carrière nationale de 1942 jusqu'en 1949, mais plus jamais il n’atteindra son meilleur niveau. Émile Allais dira d'ailleurs de lui qu'il aurait sûrement été un grand champion s’il n’avait pas été amoindri. Un exemple de longévité sportive malgré les coups du sort. En 1939, les séquelles de sa poliomyélite l'empêchent d'être mobilisé dans l’armée. Toutefois, pendant la guerre et l'occupation, il s'engage dans le réseau d’évasion Édouard, animé par Gaston Hêches (Thomas). Et, à partir de l'occupation de la zone libre en 1942, François, au péril de sa vie, fait passer régulièrement le courrier et des aviateurs anglais ou américains en Espagne, assurant la liberté de femmes et d’hommes fuyant Vichy et le nazisme. Sur l'ensemble de la filière du réseau Édouard, il gère la dernière étape, celle du passage de la frontière par la montagne, les plus hauts sommets et cols, dont il a une parfaite connaissance. Sur un parcours de 60 km avec un fort dénivelé, ce serait près de 500 exilés qu’il aurait guidés et confiés à son frère Marc qui prenait la relève dans la vallée de Piñeta. Grand champion de ski, François est aussi, l’un des plus grands chasseurs d’isards de son époque, un nemrod. Pris en flagrant délit de braconnage par un douanier, en haute vallée d’Aure, il est reconnu. Jetant à terre les deux isards tués, il détale à toutes jambes et traverse de nuit le massif du Néouvielle à pied et rejoint son domicile à Barèges. Au petit matin, les gendarmes goguenards, venus constater son absence, sont accueillis par Madame Vignole ; « François, lève-toi vite, ces messieurs veulent te voir… ». Les Barégeois interrogés certifient avoir vu ce jour-là Vignole jouer à la belote au bistrot du village. À Saint-Lary, on honore le style Vignole et depuis 2022, une piste rouge un brin technique porte son nom. Nom emblématique qui remporta l’unanimité tant pour honorer ses qualités de skieur, son implication à la station de St Lary, que son courage de résistant pendant le dernier conflit mondial. Une plaque rappelle la vie de ce pionnier du ski français qui fut actif aussi lors de la création de la station. À Saint-Lary-Soulan, François Vignole fut chargé de la formation technique d’une toute jeune skieuse, Isabelle Mir. Comme entraîneur, il fut déterminant dans la carrière de la championne olympique de descente. Elle fera une carrière exceptionnelle : 9 victoires en Coupe du monde et médaille d’argent aux Jeux olympiques d’hiver de Grenoble en 1968. Très douée, elle entrera au sein de l’équipe de France. Elle dira de lui : "C’était une libellule sur la neige. Les deux pieds serrés, un véritable oiseau. Il avait une idée fixe en tête, la vitesse… ». François Vignole aura participé à plus de 200 sauvetages en montagne, et assumé la responsabilité des secours en montagne pour les vallées d'Aure et du Louron. Cette activité, débutée dès 1937 a été une excellente couverture pendant la guerre. Dans les années 1930, les skieurs pyrénéens auront fait jeu égal avec leurs homologues alpins. François Vignole, l'homme aux semelles de vent, avait lui un style skis aux pieds inimitable. « Bras levés comme des ailes grandes ouvertes, il passait, il fonçait, il demeurait le plus ahurissant de tous » a écrit Marcellin Bérot, auteur d’une histoire du ski dans les Pyrénées. François Vignole est décédé à Lannemezan le 1er avril 1992 à l’âge de 77 ans.
François VIGNOLE, né le 8 juillet 1914 à Lau-Balagnas près d’Argelès-Gazost et mort le 1er avril 1992 à Lannemezan, se révèlera dans les années 1930 comme un des meilleurs skieurs alpins français. Il est un des pionniers du ski pyrénéen, mais il est également connu pour sa participation à la résistance et au sauvetage en montagne, ce qui lui valut la Légion d'honneur décernée le 28 janvier 1970 au titre de 3 ministères : ministère de l'Intérieur pour le secours en montagne, ministère des Armées pour ses actes de résistance, et ministère de la Jeunesse et des Sports pour ses résultats sportifs. Il a également entraîné la championne de ski Isabelle Mir, et est à l'origine de la station de ski de Saint-Lary-Soulan, dont il sera le premier directeur technique. Les parents du jeune garçon vivent dans une ferme au-dessus de Barèges, sur la route du col du Tourmalet. Et tous les jours François doit livrer un bidon de lait au village pour quelques pièces. Les hivers fortement enneigés à cette altitude, il n’est pas facile pour François de descendre à Barèges. Mais qu'à cela ne tienne. Équipé d’une vieille paire de skis en bois, l’un plus long que l’autre et de galoches fixées avec des lanières en cuir, il dévale les pentes, enchaînant des figures, et en veillant à ne pas renverser le bidon de lait. En 1925, son instituteur et instructeur à Barèges, Urbain Cazaux, qui deviendra le futur maire et créateur de la station de Barèges, qui a repéré le prodige, l’inscrit au championnat des Pyrénées à Cauterets. N’ayant pas l’argent du billet de bus et de tramway pour s’y rendre, le garçon part seul en ski à 2 heures du matin depuis la ferme familiale. Arrivé à Cauterets au petit matin, il obtient sa première victoire en ski de fond au Pont d’Espagne sans avoir mangé. L’après-midi, il remporte les épreuves de saut et de slalom. Puis il repart en sens inverse dans la soirée et regagne la ferme Vignole à 4 heures du matin, 20 heures après en être parti. Il avait à peine 11 ans ! Très polyvalent François Vignole développe son style dans les 4 disciplines du ski : fond, descente, slalom et saut. Son premier succès national est le championnat de France Cadets-Juniors de 1929 lors du Concours international de slalom à Superbagnères. À l’époque, on connaît surtout le fond, le grand fond et le saut. Le slalom s’imposera ensuite comme l’épreuve reine où on se grise de vitesse. François le casse-cou y excelle. Le jeune Barégeois, âgé de 15 ans, remporte le titre de champion de France dans la catégorie Cadets-Juniors. Il y rencontre d’autres jeunes surdoués de sa génération : Robert Villecampe, les frères René et Maurice Lafforgue. Par la suite, il deviendra un des skieurs les plus prometteurs de sa génération. En février1931, à Villard-de-Lans, François, Robert, René et Maurice, les quatre juniors pyrénéens raflent les quatre premières places. Le 12 février 1934, Chamonix organise sa première course internationale de descente. Autrichiens et Suisses prennent les quatre premières places, la cinquième à l’arrivée est pour François Vignole, chaussé d’une très rustique paire de skis en bois de frêne, fabriquée par un artisan menuisier de Luz-Saint-Sauveur, un certain Palasset. Sa carrière internationale progresse rapidement jusqu’en 1935. Élu meilleur skieur international, en 1935 le skieur de Barèges remporte à Chamonix le titre de champion de France international en slalom et en combiné descente et il termine troisième en descente, au nez et à la barbe des Alpins. Le champion de France 1935 arrache lors de la saison 1934/1935 une médaille de bronze en slalom hommes aux Mondiaux de Mürrens en Suisse. La seule de sa carrière. Fort de ses succès, François Vignole est pressenti pour représenter la France aux Jeux olympiques de février 1936 à Garmish-Partenkirchen, en Allemagne nazie, aux côtés de l’Alpin Émile Allais. À 21 ans, il doit renoncer la mort dans l’âme. Après une nuit glaciale passée en montagne, sa jambe droite s’est infectée. Une blessure mal soignée et c’est la paralysie et le début de la poliomyélite. Diminué par la maladie, il mettra un terme à sa carrière internationale. En raison de la guerre, les prochains Jeux olympiques ne reprendront qu’en 1948. Malgré des séquelles à la jambe droite, il continue sa carrière nationale de 1942 jusqu'en 1949, mais plus jamais il n’atteindra son meilleur niveau. Émile Allais dira d'ailleurs de lui qu'il aurait sûrement été un grand champion s’il n’avait pas été amoindri. Un exemple de longévité sportive malgré les coups du sort. En 1939, les séquelles de sa poliomyélite l'empêchent d'être mobilisé dans l’armée. Toutefois, pendant la guerre et l'occupation, il s'engage dans le réseau d’évasion Édouard, animé par Gaston Hêches (Thomas). Et, à partir de l'occupation de la zone libre en 1942, François, au péril de sa vie, fait passer régulièrement le courrier et des aviateurs anglais ou américains en Espagne, assurant la liberté de femmes et d’hommes fuyant Vichy et le nazisme. Sur l'ensemble de la filière du réseau Édouard, il gère la dernière étape, celle du passage de la frontière par la montagne, les plus hauts sommets et cols, dont il a une parfaite connaissance. Sur un parcours de 60 km avec un fort dénivelé, ce serait près de 500 exilés qu’il aurait guidés et confiés à son frère Marc qui prenait la relève dans la vallée de Piñeta. Grand champion de ski, François est aussi, l’un des plus grands chasseurs d’isards de son époque, un nemrod. Pris en flagrant délit de braconnage par un douanier, en haute vallée d’Aure, il est reconnu. Jetant à terre les deux isards tués, il détale à toutes jambes et traverse de nuit le massif du Néouvielle à pied et rejoint son domicile à Barèges. Au petit matin, les gendarmes goguenards, venus constater son absence, sont accueillis par Madame Vignole ; « François, lève-toi vite, ces messieurs veulent te voir… ». Les Barégeois interrogés certifient avoir vu ce jour-là Vignole jouer à la belote au bistrot du village. À Saint-Lary, on honore le style Vignole et depuis 2022, une piste rouge un brin technique porte son nom. Nom emblématique qui remporta l’unanimité tant pour honorer ses qualités de skieur, son implication à la station de St Lary, que son courage de résistant pendant le dernier conflit mondial. Une plaque rappelle la vie de ce pionnier du ski français qui fut actif aussi lors de la création de la station. À Saint-Lary-Soulan, François Vignole fut chargé de la formation technique d’une toute jeune skieuse, Isabelle Mir. Comme entraîneur, il fut déterminant dans la carrière de la championne olympique de descente. Elle fera une carrière exceptionnelle : 9 victoires en Coupe du monde et médaille d’argent aux Jeux olympiques d’hiver de Grenoble en 1968. Très douée, elle entrera au sein de l’équipe de France. Elle dira de lui : "C’était une libellule sur la neige. Les deux pieds serrés, un véritable oiseau. Il avait une idée fixe en tête, la vitesse… ». François Vignole aura participé à plus de 200 sauvetages en montagne, et assumé la responsabilité des secours en montagne pour les vallées d'Aure et du Louron. Cette activité, débutée dès 1937 a été une excellente couverture pendant la guerre. Dans les années 1930, les skieurs pyrénéens auront fait jeu égal avec leurs homologues alpins. François Vignole, l'homme aux semelles de vent, avait lui un style skis aux pieds inimitable. « Bras levés comme des ailes grandes ouvertes, il passait, il fonçait, il demeurait le plus ahurissant de tous » a écrit Marcellin Bérot, auteur d’une histoire du ski dans les Pyrénées. François Vignole est décédé à Lannemezan le 1er avril 1992 à l’âge de 77 ans.