100 célébrités
des Hautes-Pyrénées
Découvrez les biographies de 100 célébrités des Hautes-Pyrénées.
100 célébrités des Hautes-Pyrénées
Il y a 15 noms dans ce répertoire commençant par la lettre L.
LABORDE Christian (1955-XXXX)
Journaliste, écrivain, poète, chroniqueur et pamphlétaire
Christian LABORDE, né le 27 janvier 1955 à Aureilhan est devenu célèbre pour avoir vécu l’une des dernières censures littéraires en France. Depuis trente ans, il écrit un livre par an couvrant un large répertoire : roman, poésie, son engagement autour de la musique, son amour du Tour de France mais aussi son indignation contre la souffrance animale. En 1984, il publie « L’homme aux semelles de swing ». En 1987, il publie, aux Éditions Eché, « L’Os de Dionysos ». Hymne à la beauté de Laure d’Astarac, satire virulente et burlesque de l’Éducation nationale, « L’Os de Dionysos » est immédiatement censuré « au nom du peuple français » par le Tribunal de Grande Instance de Tarbes le 12 mars 1987. L’ordonnance de saisie est confirmée par un jugement de la Cour d’Appel de Pau. Les attendus sont les suivants : « trouble illicite, incitation au désordre et à la moquerie, pornographie, abus de mots baroques, danger pour la jeunesse en pleine formation physique et morale, blasphème, lubricité, paganisme ». L’auteur commente : « La censure c’est l’admission en QHS : Quartier de Haute Syntaxe ! » L’Os de Dionysos reste à ce jour le dernier ouvrage de fiction censuré en France. Le livre sera finalement réédité et deviendra une édition culte. En 1989, Régine Deforges et Jean-Jacques Pauvert rééditent « L’Os de Dionysos ». Le roman se vend à 100.000 exemplaires. La presse salue unanimement « la somptuosité verbale d’un écrivain émule des surréalistes ». Cette même année il publie aussi « Nougaro la voix royale ». En 1990, il publie, chez Régine Deforges, « Aquarium », livre buissonnier mêlant poésie, conte, charge syllabique, pamphlet et textes érotiques. Au sommaire d’Aquarium également « Les soleils de Bernard Lubat », portrait du semeur de sons d’Uzeste et Father, texte qu’il écrivit au lendemain de la mort brutale de son père. En 1991, il publie, chez Régine Deforges, « L’Archipel de Bird », son second roman. En 1992, il s’oppose au creusement du tunnel du Somport et au projet autoroutier en vallée d’Aspe, territoire de l’ours brun des Pyrénées. Il publie, chez Régine Deforges, dans la collection « Coup de gueule », « Danse avec les ours », chant d’amour à cette vallée sauvage et pamphlet dénonçant l’Europe du béton à laquelle il oppose « l’Europe fauve », celle des peuples et de l’ours. Le livre inspirera à Yves Boisset un reportage diffusé sur France2, dans le magazine « Envoyé spécial ». En 1993, il publie, aux Éditions Les Belles Lettres, « Pyrène et les vélos », hommage aux champions cyclistes gravissant les pentes d’Aubisque et du Tourmalet. Pour ce franc-tireur, les Pyrénées sont le territoire de la neige, des ours et de Fausto Coppi. En 1994, il publie, chez Albin Michel, « L’ange qui aimait la pluie », chronique sportive, hommage poétique et littéraire à Charly Gaul, vainqueur du Tour 1958. L’ouvrage obtient le Grand prix de la Littérature sportive. En 1995, il publie, chez Albin Michel, « Indianoak », roman percutant et païen et chez Stock, « Le Roi Miguel », portrait romanesque, poétique et chaleureux du champion le plus silencieux du peloton, Miguel Indurain. L’ouvrage sera traduit en espagnol et en japonais. En 1997, il publie, chez Albin Michel, un nouveau roman, « La Corde à linge », où il raconte l’histoire d’un serial voleur de petites culottes et en 1998, toujours chez Albin Michel, « Duel sur le volcan » où il ressuscite l’épique et tellurique combat que se livrèrent Jacques Anquetil et Raymond Poulidor, en 1964, sur les pentes du Puy de Dôme. En 1999, il publie aux Éditions Fayard, « Flammes » son cinquième roman, une interprétation romanesque de l’affaire des feux de Séron. En 2000, il publie, aux Éditions Mazarine, « Le petit livre jaune », contenant notamment « Un abécédaire du Tour », qui sera mis en image par France Télévision. En 2001, il publie chez Fayard, « Gargantaur », son sixième roman. En 2002, il publie chez Bartillat « Collector ». En 2003, il publie chez Fayard, « Soror ». En 2004, il publie chez Bartillat « Fenêtre sur Tour ». Ce livre est un hommage aux champions du Tour, à Hinault et à Lance Amstrong. Cette même année, il réédite chez Fayard « L’Homme aux semelles de swing » et « La Voix royale », les deux livres qu’il avait, en 1984 et 1989, consacrés à Claude Nougaro. Une longue amitié, une proximité rare ont permis aux deux hommes de cheminer ensemble. En 2005, il publie « Mon seul chanteur de blues », aux Éditions de La Martinière. Malgré leur différence d’âge, les deux hommes, quand ils se rencontraient, avaient l’impression d’être des jumeaux, qui auraient eu pour parents la poésie et l’insoumission. Le même amour de la langue les réunissait. En 2006, il publie, chez Plon, « Champion ». L’auteur de « L’Os de Dionysos » défend, avec lyrisme et punch, Lance Armstrong, le septuple vainqueur du Tour, dont il est interdit, en France, de prononcer le nom et auquel il rend hommage. En 2007, il publie « Pension Karlipah » chez Plon/Jeunesse, « Le Dictionnaire amoureux du Tour de France » chez Plon, et « Chicken », aux Éditions Gascogne. En 2008, il publie « Renaud, briographie » chez Flammarion. En 2009, il publie un pamphlet « Corrida, basta ! » chez Robert Laffont. En 2010, il publie « Le Tour de France dans les Pyrénées, de 1910 à Lance Armstrong », aux Éditions le Cherche-midi et « Le soleil m’a oublié » chez Robert Laffont. En 2011, il publie « Vélociférations, je me souviens du Tour », ouvrage coédité par les Éditions Cairn et les Éditions Le Pas d’oiseau. En 2012, il publie « Diane et autres stories en short », aux Éditions Robert Laffont et « Tour de France, nostalgie », aux Éditions Hors Collection. En 2014, il publie « Claude Nougaro, le parcours du cœur battant », aux Éditions Hors Collection. En 2015, il publie « Madame Richardson », aux Éditions Robert Laffont et « Bernard Hinault, l’épopée du Blaireau » chez Mareuil Éditions et enfin « À chacun son Tour » chez Robert Laffont. En 2016, il publie un nouveau pamphlet contre l’agrobusiness « La Cause des vaches ». Le livre d’un amoureux des vaches qui s’élève contre les usines à viande et la ferme des mille vaches en Picardie. En 2017, il publie « Robic 47 », aux Éditions du Rocher, reprenant l’épopée de Jean Robic, vainqueur du Tour en 1947. En 2019, il publie « Tour de France » aux Éditions du Rocher et en 2020, « Darrigade - Le sprinteur du Tour de France » aux Éditions du Rocher. Il a collaboré à L’Idiot international de Jean-Edern Hallier, journal dans lequel il tirait « sur tout ce qui ne bouge pas ». C’est dans ce journal pamphlétaire qu’il a pris la défense de l’ours des Pyrénées, le dernier fauve d’Europe. Il est également l’un des biographes de Claude Nougaro et Renaud. Il est connu pour son engagement pour la protection de l’ours des Pyrénées aux côtés de ces deux chanteurs. Ami de Claude Nougaro, il lui a consacré quatre livres. Et avec lui, il a écrit les paroles de la chanson « Prof de lettres ». Il tient une chronique "Livres" sur France 3 Sud et est chroniqueur pour la Nouvelle République des Pyrénées. En 1985, il a reçu le Grand Prix de Littérature de l’Académie Charles Cros pour Claude Nougaro, « L’homme aux semelles de swing » aux Éditions Privat. En 2010, au départ de l’étape Pau-Col du Tourmalet, il s’est vu remettre par Bernard Hinault, quintuple vainqueur de la Grande Boucle, la médaille du Tour de France pour l’ensemble de ses livres consacrés aux géants de la route et à la Grande Boucle. En 2013, il a reçu le Prix Luis Nucéra pour son « Tour de France nostalgie », aux Éditions Hors Collection. En 2016, il fut promu vigneron d’Honneur de la Viguerie Royale du Madiran et enfin en 2017, il a reçu le Prix Jacques Lacroix de l’Académie française pour « La Cause des vaches », aux Éditions du Rocher.
Christian LABORDE, né le 27 janvier 1955 à Aureilhan est devenu célèbre pour avoir vécu l’une des dernières censures littéraires en France. Depuis trente ans, il écrit un livre par an couvrant un large répertoire : roman, poésie, son engagement autour de la musique, son amour du Tour de France mais aussi son indignation contre la souffrance animale. En 1984, il publie « L’homme aux semelles de swing ». En 1987, il publie, aux Éditions Eché, « L’Os de Dionysos ». Hymne à la beauté de Laure d’Astarac, satire virulente et burlesque de l’Éducation nationale, « L’Os de Dionysos » est immédiatement censuré « au nom du peuple français » par le Tribunal de Grande Instance de Tarbes le 12 mars 1987. L’ordonnance de saisie est confirmée par un jugement de la Cour d’Appel de Pau. Les attendus sont les suivants : « trouble illicite, incitation au désordre et à la moquerie, pornographie, abus de mots baroques, danger pour la jeunesse en pleine formation physique et morale, blasphème, lubricité, paganisme ». L’auteur commente : « La censure c’est l’admission en QHS : Quartier de Haute Syntaxe ! » L’Os de Dionysos reste à ce jour le dernier ouvrage de fiction censuré en France. Le livre sera finalement réédité et deviendra une édition culte. En 1989, Régine Deforges et Jean-Jacques Pauvert rééditent « L’Os de Dionysos ». Le roman se vend à 100.000 exemplaires. La presse salue unanimement « la somptuosité verbale d’un écrivain émule des surréalistes ». Cette même année il publie aussi « Nougaro la voix royale ». En 1990, il publie, chez Régine Deforges, « Aquarium », livre buissonnier mêlant poésie, conte, charge syllabique, pamphlet et textes érotiques. Au sommaire d’Aquarium également « Les soleils de Bernard Lubat », portrait du semeur de sons d’Uzeste et Father, texte qu’il écrivit au lendemain de la mort brutale de son père. En 1991, il publie, chez Régine Deforges, « L’Archipel de Bird », son second roman. En 1992, il s’oppose au creusement du tunnel du Somport et au projet autoroutier en vallée d’Aspe, territoire de l’ours brun des Pyrénées. Il publie, chez Régine Deforges, dans la collection « Coup de gueule », « Danse avec les ours », chant d’amour à cette vallée sauvage et pamphlet dénonçant l’Europe du béton à laquelle il oppose « l’Europe fauve », celle des peuples et de l’ours. Le livre inspirera à Yves Boisset un reportage diffusé sur France2, dans le magazine « Envoyé spécial ». En 1993, il publie, aux Éditions Les Belles Lettres, « Pyrène et les vélos », hommage aux champions cyclistes gravissant les pentes d’Aubisque et du Tourmalet. Pour ce franc-tireur, les Pyrénées sont le territoire de la neige, des ours et de Fausto Coppi. En 1994, il publie, chez Albin Michel, « L’ange qui aimait la pluie », chronique sportive, hommage poétique et littéraire à Charly Gaul, vainqueur du Tour 1958. L’ouvrage obtient le Grand prix de la Littérature sportive. En 1995, il publie, chez Albin Michel, « Indianoak », roman percutant et païen et chez Stock, « Le Roi Miguel », portrait romanesque, poétique et chaleureux du champion le plus silencieux du peloton, Miguel Indurain. L’ouvrage sera traduit en espagnol et en japonais. En 1997, il publie, chez Albin Michel, un nouveau roman, « La Corde à linge », où il raconte l’histoire d’un serial voleur de petites culottes et en 1998, toujours chez Albin Michel, « Duel sur le volcan » où il ressuscite l’épique et tellurique combat que se livrèrent Jacques Anquetil et Raymond Poulidor, en 1964, sur les pentes du Puy de Dôme. En 1999, il publie aux Éditions Fayard, « Flammes » son cinquième roman, une interprétation romanesque de l’affaire des feux de Séron. En 2000, il publie, aux Éditions Mazarine, « Le petit livre jaune », contenant notamment « Un abécédaire du Tour », qui sera mis en image par France Télévision. En 2001, il publie chez Fayard, « Gargantaur », son sixième roman. En 2002, il publie chez Bartillat « Collector ». En 2003, il publie chez Fayard, « Soror ». En 2004, il publie chez Bartillat « Fenêtre sur Tour ». Ce livre est un hommage aux champions du Tour, à Hinault et à Lance Amstrong. Cette même année, il réédite chez Fayard « L’Homme aux semelles de swing » et « La Voix royale », les deux livres qu’il avait, en 1984 et 1989, consacrés à Claude Nougaro. Une longue amitié, une proximité rare ont permis aux deux hommes de cheminer ensemble. En 2005, il publie « Mon seul chanteur de blues », aux Éditions de La Martinière. Malgré leur différence d’âge, les deux hommes, quand ils se rencontraient, avaient l’impression d’être des jumeaux, qui auraient eu pour parents la poésie et l’insoumission. Le même amour de la langue les réunissait. En 2006, il publie, chez Plon, « Champion ». L’auteur de « L’Os de Dionysos » défend, avec lyrisme et punch, Lance Armstrong, le septuple vainqueur du Tour, dont il est interdit, en France, de prononcer le nom et auquel il rend hommage. En 2007, il publie « Pension Karlipah » chez Plon/Jeunesse, « Le Dictionnaire amoureux du Tour de France » chez Plon, et « Chicken », aux Éditions Gascogne. En 2008, il publie « Renaud, briographie » chez Flammarion. En 2009, il publie un pamphlet « Corrida, basta ! » chez Robert Laffont. En 2010, il publie « Le Tour de France dans les Pyrénées, de 1910 à Lance Armstrong », aux Éditions le Cherche-midi et « Le soleil m’a oublié » chez Robert Laffont. En 2011, il publie « Vélociférations, je me souviens du Tour », ouvrage coédité par les Éditions Cairn et les Éditions Le Pas d’oiseau. En 2012, il publie « Diane et autres stories en short », aux Éditions Robert Laffont et « Tour de France, nostalgie », aux Éditions Hors Collection. En 2014, il publie « Claude Nougaro, le parcours du cœur battant », aux Éditions Hors Collection. En 2015, il publie « Madame Richardson », aux Éditions Robert Laffont et « Bernard Hinault, l’épopée du Blaireau » chez Mareuil Éditions et enfin « À chacun son Tour » chez Robert Laffont. En 2016, il publie un nouveau pamphlet contre l’agrobusiness « La Cause des vaches ». Le livre d’un amoureux des vaches qui s’élève contre les usines à viande et la ferme des mille vaches en Picardie. En 2017, il publie « Robic 47 », aux Éditions du Rocher, reprenant l’épopée de Jean Robic, vainqueur du Tour en 1947. En 2019, il publie « Tour de France » aux Éditions du Rocher et en 2020, « Darrigade - Le sprinteur du Tour de France » aux Éditions du Rocher. Il a collaboré à L’Idiot international de Jean-Edern Hallier, journal dans lequel il tirait « sur tout ce qui ne bouge pas ». C’est dans ce journal pamphlétaire qu’il a pris la défense de l’ours des Pyrénées, le dernier fauve d’Europe. Il est également l’un des biographes de Claude Nougaro et Renaud. Il est connu pour son engagement pour la protection de l’ours des Pyrénées aux côtés de ces deux chanteurs. Ami de Claude Nougaro, il lui a consacré quatre livres. Et avec lui, il a écrit les paroles de la chanson « Prof de lettres ». Il tient une chronique "Livres" sur France 3 Sud et est chroniqueur pour la Nouvelle République des Pyrénées. En 1985, il a reçu le Grand Prix de Littérature de l’Académie Charles Cros pour Claude Nougaro, « L’homme aux semelles de swing » aux Éditions Privat. En 2010, au départ de l’étape Pau-Col du Tourmalet, il s’est vu remettre par Bernard Hinault, quintuple vainqueur de la Grande Boucle, la médaille du Tour de France pour l’ensemble de ses livres consacrés aux géants de la route et à la Grande Boucle. En 2013, il a reçu le Prix Luis Nucéra pour son « Tour de France nostalgie », aux Éditions Hors Collection. En 2016, il fut promu vigneron d’Honneur de la Viguerie Royale du Madiran et enfin en 2017, il a reçu le Prix Jacques Lacroix de l’Académie française pour « La Cause des vaches », aux Éditions du Rocher.
LACRAMPE André (1941-2015)
Archevêque de Besançon
André LACRAMPE, né le 17 décembre 1941 à Agos-Vidalos et mort le 15 mai 2015, à l’âge de 73 ans. Fils d’agriculteurs, il fut un évêque catholique, archevêque de Besançon de 2003 à 2013. Il entra au Grand séminaire de Dax dans les Landes, puis poursuivit sa formation au séminaire du Prado à Limonest près de Lyon et à la faculté de théologie et des sciences religieuses de l’université catholique de Lyon, où il passera une licence de théologie. Ordonné prêtre à Lourdes le 31 décembre 1967, à l’âge de 26 ans, pour le diocèse de Tarbes, il sera aumônier de collèges et lycées et aumônier fédéral de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), dans son diocèse de 1968 à 1975. De 1975 à 1979, il sera aumônier national de la Jeunesse ouvrière chrétienne. Ensuite il sera nommé vicaire épiscopal et curé de la cathédrale de Tarbes entre 1979 et 1983, où il aura l’occasion de recevoir le pape Jean-Paul II. Le 13 juillet 1983, il fut nommé par le Pape Jean-Paul II, évêque auxiliaire de Mgr Ménager, archevêque de Reims et consacré évêque le 16 octobre 1983 en la basilique Saint Pie X de Lourdes, en poste à Charleville-Mézières de 1983 à 1988. Âgé de 42 ans lors de sa consécration, il était alors le plus jeune évêque de France. Le 18 novembre 1988, il fut nommé évêque prélat de la Mission de France, succédant au cardinal Decourtray, poste qu’il occupera jusqu’en 1995. Il fut ensuite évêque d’Ajaccio de 1995 à 2003. Le 13 juin 2003, Jean-Paul II le nomma archevêque de Besançon. Au niveau national, au sein de la Conférence des évêques de France, il fut membre du Conseil pour les mouvements et associations de fidèles et il fut notamment président du Comité France-Amérique latine (1987-1993), président du Comité socio-économique et politique (1995-1999) et président du Conseil National pour la solidarité (2001-2006). Le 25 avril 2013, il créera la surprise en présentant, au pape François sa démission, pour raisons de santé, quatre ans avant l’âge officiel de la retraite fixée à 75 ans pour les évêques. « Avec l’âge, la durée du ministère, la santé qui évolue, l’avis du médecin et de mon conseiller spirituel, j’ai été amené à prendre sagement les décisions qui s’imposent pour mon bien personnel et celui du diocèse », expliqua-t-il alors. Et le 27 octobre 2013, il se retirera et renouera avec ses racines, en s’installant à Lourdes. Toujours fidèle à sa vocation, il choisira d’habiter à la Cité Saint-Pierre du Secours catholique, qui accueille les pèlerins les plus démunis. « L’Église renaît quand les chrétiens, malgré l’indifférence religieuse et le matérialisme ambiant, s’engagent au service des plus démunis », écrivait-il encore dans son dernier ouvrage. Son accent des Pyrénées, que trente années d’épiscopat à travers toute la France n’avaient pu lui faire perdre, sa faconde, sa gentillesse, et sa proximité laisse l’image d’un « Père-évêque », proche des fidèles, attentif aux laïcs et, pour reprendre l’image chère au pape François, un évêque au milieu de son peuple plutôt que devant : « Pour moi qui suis rural l’image du Pasteur, des brebis, garde toute sa richesse, sa poésie, sa charge affective, son enseignement », confiait-il dans un petit livre. Son attention aux plus démunis était comme un fil rouge qui peut résumer sa vie de chrétien, de prêtre et d’évêque. En Corse, ses trajets pour sillonner l’île au volant de sa petite voiture et visiter tous les villages l’avaient rendu particulièrement populaire. Il s’était aussi intéressé au rôle des confréries, encore très vivantes, qu’il avait tenu à renouveler et mieux encadrer. Comme évêque d’Ajaccio mais aussi de Besançon, il avait toujours promu l’implication des laïcs. Passionné du monde et de l’actualité, – et aussi du Tour de France qu’il suivait chaque année –, il n’hésitait pas à prendre des positions pour encourager les chrétiens à s’engager en politique, ou pour déplorer la fermeture d’usines ou les effets de la crise économique. Homme de la terre, proche du monde rural et ouvrier, il resta très attaché à ses montagnes des Pyrénées et il était très apprécié dans le Pays de Lourdes et dans le Lavedan, dont il avait conservé son accent rocailleux. L’été, il passait de 15 jours à 1 mois dans la bergerie de son frère, au Cambasque à Cauterets. Et chaque année, sauf cas de force majeure, il se retrouvait avec les montagnards pour le traditionnel pèlerinage de la Grande Fache. Il avait une attention particulière pour son village et ses concitoyens, toujours accessible et demandeur des nouvelles de la paroisse et des familles. Il avait été très affecté par le décès, en décembre 2014, de son ami d’enfance Jacques Chancel alors qu’il se trouvait en Nouvelle-Calédonie. Le 1er février 2015, il célébra en l’abbatiale de Saint-Savin une messe de bout de mois à l’intention de Jacques Chancel, qui lui avait remis les insignes d’officier de la Légion d’honneur, dans la salle des fêtes d’Agos-Vidalos, en novembre 2009. Même à la retraite, il ne cessa d’aider dans les paroisses du département. Il remplaçait des prêtres dans les petites paroisses en montagne. Il fut un homme de foi, qui aura parcouru de nombreux pays et villes, sans jamais oublier ses racines. Il avait été fait chevalier de la Légion d’honneur en 1997, promu officier en 2009, puis chevalier de l’Ordre des Palmes académiques en 2013. Il avait écrit et publié plusieurs ouvrages de référence et notamment « Évêque aux semelles de vents, des Pyrénées à la Corse » en 1995 aux éditions du Cerf, « Regards sur la Corse » en 2000, « Marche avec ton Dieu » en 2004 chez Mediapaul », « Cauterets : aux couleurs de l’été » en 2007, « Ambitions pour notre Église » en 2011 chez Nouvelle Cité et le dernier datant de 2013, livre de souvenir intitulé « Entretien des Pyrénées à la Franche-Comté : 30 ans d’épiscopat ». Homme chaleureux on retiendra aussi sa grande passion pour le rugby, cultivée aussi bien à Tarbes qu’à Charleville-Mézières, et pour le cyclisme en général et le Tour de France en particulier. Il suivit quelques étapes sur la route du Tour dans la voiture de son ami Jacques Chancel. Il a été inhumé le vendredi 22 mai 2015 en la crypte de la cathédrale Saint-Jean de Besançon, la ville de son dernier ministère. Le 8 mai 2016, Monseigneur Brouwet, évêque de Tarbes et Lourdes, est venu bénir à Agos-Vidalos, la plaque souvenir de Mgr Lacrampe, archevêque de Besançon.
André LACRAMPE, né le 17 décembre 1941 à Agos-Vidalos et mort le 15 mai 2015, à l’âge de 73 ans. Fils d’agriculteurs, il fut un évêque catholique, archevêque de Besançon de 2003 à 2013. Il entra au Grand séminaire de Dax dans les Landes, puis poursuivit sa formation au séminaire du Prado à Limonest près de Lyon et à la faculté de théologie et des sciences religieuses de l’université catholique de Lyon, où il passera une licence de théologie. Ordonné prêtre à Lourdes le 31 décembre 1967, à l’âge de 26 ans, pour le diocèse de Tarbes, il sera aumônier de collèges et lycées et aumônier fédéral de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), dans son diocèse de 1968 à 1975. De 1975 à 1979, il sera aumônier national de la Jeunesse ouvrière chrétienne. Ensuite il sera nommé vicaire épiscopal et curé de la cathédrale de Tarbes entre 1979 et 1983, où il aura l’occasion de recevoir le pape Jean-Paul II. Le 13 juillet 1983, il fut nommé par le Pape Jean-Paul II, évêque auxiliaire de Mgr Ménager, archevêque de Reims et consacré évêque le 16 octobre 1983 en la basilique Saint Pie X de Lourdes, en poste à Charleville-Mézières de 1983 à 1988. Âgé de 42 ans lors de sa consécration, il était alors le plus jeune évêque de France. Le 18 novembre 1988, il fut nommé évêque prélat de la Mission de France, succédant au cardinal Decourtray, poste qu’il occupera jusqu’en 1995. Il fut ensuite évêque d’Ajaccio de 1995 à 2003. Le 13 juin 2003, Jean-Paul II le nomma archevêque de Besançon. Au niveau national, au sein de la Conférence des évêques de France, il fut membre du Conseil pour les mouvements et associations de fidèles et il fut notamment président du Comité France-Amérique latine (1987-1993), président du Comité socio-économique et politique (1995-1999) et président du Conseil National pour la solidarité (2001-2006). Le 25 avril 2013, il créera la surprise en présentant, au pape François sa démission, pour raisons de santé, quatre ans avant l’âge officiel de la retraite fixée à 75 ans pour les évêques. « Avec l’âge, la durée du ministère, la santé qui évolue, l’avis du médecin et de mon conseiller spirituel, j’ai été amené à prendre sagement les décisions qui s’imposent pour mon bien personnel et celui du diocèse », expliqua-t-il alors. Et le 27 octobre 2013, il se retirera et renouera avec ses racines, en s’installant à Lourdes. Toujours fidèle à sa vocation, il choisira d’habiter à la Cité Saint-Pierre du Secours catholique, qui accueille les pèlerins les plus démunis. « L’Église renaît quand les chrétiens, malgré l’indifférence religieuse et le matérialisme ambiant, s’engagent au service des plus démunis », écrivait-il encore dans son dernier ouvrage. Son accent des Pyrénées, que trente années d’épiscopat à travers toute la France n’avaient pu lui faire perdre, sa faconde, sa gentillesse, et sa proximité laisse l’image d’un « Père-évêque », proche des fidèles, attentif aux laïcs et, pour reprendre l’image chère au pape François, un évêque au milieu de son peuple plutôt que devant : « Pour moi qui suis rural l’image du Pasteur, des brebis, garde toute sa richesse, sa poésie, sa charge affective, son enseignement », confiait-il dans un petit livre. Son attention aux plus démunis était comme un fil rouge qui peut résumer sa vie de chrétien, de prêtre et d’évêque. En Corse, ses trajets pour sillonner l’île au volant de sa petite voiture et visiter tous les villages l’avaient rendu particulièrement populaire. Il s’était aussi intéressé au rôle des confréries, encore très vivantes, qu’il avait tenu à renouveler et mieux encadrer. Comme évêque d’Ajaccio mais aussi de Besançon, il avait toujours promu l’implication des laïcs. Passionné du monde et de l’actualité, – et aussi du Tour de France qu’il suivait chaque année –, il n’hésitait pas à prendre des positions pour encourager les chrétiens à s’engager en politique, ou pour déplorer la fermeture d’usines ou les effets de la crise économique. Homme de la terre, proche du monde rural et ouvrier, il resta très attaché à ses montagnes des Pyrénées et il était très apprécié dans le Pays de Lourdes et dans le Lavedan, dont il avait conservé son accent rocailleux. L’été, il passait de 15 jours à 1 mois dans la bergerie de son frère, au Cambasque à Cauterets. Et chaque année, sauf cas de force majeure, il se retrouvait avec les montagnards pour le traditionnel pèlerinage de la Grande Fache. Il avait une attention particulière pour son village et ses concitoyens, toujours accessible et demandeur des nouvelles de la paroisse et des familles. Il avait été très affecté par le décès, en décembre 2014, de son ami d’enfance Jacques Chancel alors qu’il se trouvait en Nouvelle-Calédonie. Le 1er février 2015, il célébra en l’abbatiale de Saint-Savin une messe de bout de mois à l’intention de Jacques Chancel, qui lui avait remis les insignes d’officier de la Légion d’honneur, dans la salle des fêtes d’Agos-Vidalos, en novembre 2009. Même à la retraite, il ne cessa d’aider dans les paroisses du département. Il remplaçait des prêtres dans les petites paroisses en montagne. Il fut un homme de foi, qui aura parcouru de nombreux pays et villes, sans jamais oublier ses racines. Il avait été fait chevalier de la Légion d’honneur en 1997, promu officier en 2009, puis chevalier de l’Ordre des Palmes académiques en 2013. Il avait écrit et publié plusieurs ouvrages de référence et notamment « Évêque aux semelles de vents, des Pyrénées à la Corse » en 1995 aux éditions du Cerf, « Regards sur la Corse » en 2000, « Marche avec ton Dieu » en 2004 chez Mediapaul », « Cauterets : aux couleurs de l’été » en 2007, « Ambitions pour notre Église » en 2011 chez Nouvelle Cité et le dernier datant de 2013, livre de souvenir intitulé « Entretien des Pyrénées à la Franche-Comté : 30 ans d’épiscopat ». Homme chaleureux on retiendra aussi sa grande passion pour le rugby, cultivée aussi bien à Tarbes qu’à Charleville-Mézières, et pour le cyclisme en général et le Tour de France en particulier. Il suivit quelques étapes sur la route du Tour dans la voiture de son ami Jacques Chancel. Il a été inhumé le vendredi 22 mai 2015 en la crypte de la cathédrale Saint-Jean de Besançon, la ville de son dernier ministère. Le 8 mai 2016, Monseigneur Brouwet, évêque de Tarbes et Lourdes, est venu bénir à Agos-Vidalos, la plaque souvenir de Mgr Lacrampe, archevêque de Besançon.
LANNE Michel (1984-XXXX)
Athlète coureur d'ultra-trail vice-champion du monde de skyrunning
Michel LANNE, né le 26 octobre 1984 à Tarbes, gendarme-secouriste au PGHM d'Annecy et membre du Team Salomon, est spécialiste de l’ultra-trail. Il pratique l’escalade, le ski de randonnée et le ski alpin. C'est en 2010 qu'il se lance concrètement dans le trail après avoir reçu ses diplômes de guide de haute montagne et de moniteur national de ski alpin. Sa première compétition fut la Via Lattea trail à Sauze d’Oulx en italie, qu'il remporta. En 2011, il remporte les trails suivants : Snow Trail des Ecrins, Trail de Galnum, Trail du Galibier, Trail Aiguilles Rouges et le Trail Sainte Victoire (TSV). En 2012, il termine quatrième au Marathon de Zegama Aizkorri et remporte les trails suivants : Nocture de Serre Che, Ultra tour du Mole, Via Lattea Trail, Trail Drome Lafuma, Trail Blanc Serre Chevalier, Hong Kong Oxfam Trailwalker et Andorra Ultra Trail. En 2013, il finit deuxième du Trail du Ventoux, et remporte le Trail de la Galinette, Snow Trail Ubaye Salomon et le Trail Sainte Victoire. En 2013, il a notamment remporté le marathon du Mont-Blanc et ses 80 km et 6000 mD+. 2014 est l’une de ses plus belles années car il devient le vice-champion du monde Skyrunning 2014, derrière l'Espagnol Kilian Jornet. Cette même année, il finit 6ème et 1er Français au marathon de Zegama avec ses 42 km pour 5472 mD+. En avril 2015, il termine 3ème du Buffalo Stampede Skymarathon, au cœur de l'Australie avec ses 41,4 km, 2934 mD+ et 1941 mD-, derrière Blake Hose et David Byrne. En juillet 2015 il remporte le Trophée du Grand Vignemale et le marathon des Gabizos, puis le 22 août le marathon du Montcalm. Il remporte aussi le Trail Ubaye Salomon (Barcelonette) sur 42 km en 3h52'4". En 2015, il est le grand champion pour l’épreuve du 42 km du Mont-Blanc en 4h10'4" avec 2730 mD+. Il est vainqueur en 2016 de la CCC (Courmayeur Champex Chamonix) avec ses 101 km et 6100 mD+ qui emprunte de Courmayeur à Chamonix, une bonne partie du sentier international de Grande Randonnée du Tour du Mont-Blanc. Le 8 juillet 2017, il s’impose en Corse en remportant le 69 km et 4000 mD+ du Restonica trail. Le 30 août 2017, il remporte en 14h33'09" la TDS (sur les Traces des Ducs de Savoie) et ses 119 km et 7200 mD+ entre Courmayeur et Chamonix. En mai 2019, il s’impose en 8h40'37'' sur les 82.80 km de la Salomon Gore-Tex Maxi-Race 2019, autour du lac d’Annecy. En juillet 2019, il gagne sur 64.40 km le Trail du Tour des Fiz 2019 - Tour des 8 refuges en 7h31'04''. Daniel son père, né à Arrens-Marsous, secouriste dans le Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne (PGHM) de Pierrefitte-Nestalas et aussi guide de haute montagne et moniteur national de ski alpin a transmis sa grande passion pour les sports de montagne et le trail en particulier à son fils, qui devenu adulte enchaîne les victoires et se construit un joli palmarès. Il est actuellement l'un des meilleurs ultra-trailers mondiaux ayant déjà réalisé de nombreux exploits. Chez les Lanne, en Val d’Azun, on ne compte plus les titres de champions de Michel, Daniel, Jean-Jacques et Philippe. Son frère Didier, sergent-chef dans l’Armée de l’air, est devenu le météorologue des équipes de France hommes et femmes de biathlon. C'est ainsi qu'il s'était retrouvé aux JO de Sotchi pour faire les prévisions du biathlon, du ski de fond, du combiné et du saut à ski en leur fournissant les données météorologiques des sites où avaient lieu les compétitions. Et c'est Martin Fourcade qui l'avait présenté au staff. La montagne préférée de Michel, Le Balaïtous (3144m), l'un des grands sommets pyrénéens, qui ne se laisse pas gravir si facilement et offre un point de vue immense, aussi bien vers la France que vers l'Espagne.
Michel LANNE, né le 26 octobre 1984 à Tarbes, gendarme-secouriste au PGHM d'Annecy et membre du Team Salomon, est spécialiste de l’ultra-trail. Il pratique l’escalade, le ski de randonnée et le ski alpin. C'est en 2010 qu'il se lance concrètement dans le trail après avoir reçu ses diplômes de guide de haute montagne et de moniteur national de ski alpin. Sa première compétition fut la Via Lattea trail à Sauze d’Oulx en italie, qu'il remporta. En 2011, il remporte les trails suivants : Snow Trail des Ecrins, Trail de Galnum, Trail du Galibier, Trail Aiguilles Rouges et le Trail Sainte Victoire (TSV). En 2012, il termine quatrième au Marathon de Zegama Aizkorri et remporte les trails suivants : Nocture de Serre Che, Ultra tour du Mole, Via Lattea Trail, Trail Drome Lafuma, Trail Blanc Serre Chevalier, Hong Kong Oxfam Trailwalker et Andorra Ultra Trail. En 2013, il finit deuxième du Trail du Ventoux, et remporte le Trail de la Galinette, Snow Trail Ubaye Salomon et le Trail Sainte Victoire. En 2013, il a notamment remporté le marathon du Mont-Blanc et ses 80 km et 6000 mD+. 2014 est l’une de ses plus belles années car il devient le vice-champion du monde Skyrunning 2014, derrière l'Espagnol Kilian Jornet. Cette même année, il finit 6ème et 1er Français au marathon de Zegama avec ses 42 km pour 5472 mD+. En avril 2015, il termine 3ème du Buffalo Stampede Skymarathon, au cœur de l'Australie avec ses 41,4 km, 2934 mD+ et 1941 mD-, derrière Blake Hose et David Byrne. En juillet 2015 il remporte le Trophée du Grand Vignemale et le marathon des Gabizos, puis le 22 août le marathon du Montcalm. Il remporte aussi le Trail Ubaye Salomon (Barcelonette) sur 42 km en 3h52'4". En 2015, il est le grand champion pour l’épreuve du 42 km du Mont-Blanc en 4h10'4" avec 2730 mD+. Il est vainqueur en 2016 de la CCC (Courmayeur Champex Chamonix) avec ses 101 km et 6100 mD+ qui emprunte de Courmayeur à Chamonix, une bonne partie du sentier international de Grande Randonnée du Tour du Mont-Blanc. Le 8 juillet 2017, il s’impose en Corse en remportant le 69 km et 4000 mD+ du Restonica trail. Le 30 août 2017, il remporte en 14h33'09" la TDS (sur les Traces des Ducs de Savoie) et ses 119 km et 7200 mD+ entre Courmayeur et Chamonix. En mai 2019, il s’impose en 8h40'37'' sur les 82.80 km de la Salomon Gore-Tex Maxi-Race 2019, autour du lac d’Annecy. En juillet 2019, il gagne sur 64.40 km le Trail du Tour des Fiz 2019 - Tour des 8 refuges en 7h31'04''. Daniel son père, né à Arrens-Marsous, secouriste dans le Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne (PGHM) de Pierrefitte-Nestalas et aussi guide de haute montagne et moniteur national de ski alpin a transmis sa grande passion pour les sports de montagne et le trail en particulier à son fils, qui devenu adulte enchaîne les victoires et se construit un joli palmarès. Il est actuellement l'un des meilleurs ultra-trailers mondiaux ayant déjà réalisé de nombreux exploits. Chez les Lanne, en Val d’Azun, on ne compte plus les titres de champions de Michel, Daniel, Jean-Jacques et Philippe. Son frère Didier, sergent-chef dans l’Armée de l’air, est devenu le météorologue des équipes de France hommes et femmes de biathlon. C'est ainsi qu'il s'était retrouvé aux JO de Sotchi pour faire les prévisions du biathlon, du ski de fond, du combiné et du saut à ski en leur fournissant les données météorologiques des sites où avaient lieu les compétitions. Et c'est Martin Fourcade qui l'avait présenté au staff. La montagne préférée de Michel, Le Balaïtous (3144m), l'un des grands sommets pyrénéens, qui ne se laisse pas gravir si facilement et offre un point de vue immense, aussi bien vers la France que vers l'Espagne.
LAPASSET Bernard (1947-2023)
Dirigeant du monde sportif, président d’honneur du comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques 2024
Bernard LAPASSET, né le 20 octobre 1947 à Tarbes, sur les terres de l’ovalie française, est un haut dirigeant du monde sportif. Licencié en droit et sorti major de l’école des douanes en 1969, il sera directeur interrégional honoraire des douanes et droits indirects. Il est marié et père de trois enfants. Comme joueur au poste de deuxième ligne de rugby à XV, il est champion de France juniors Reichel avec l’US Agenais en 1967 dans la catégorie des moins de 20 ans, puis en 1983 champion de France corporatif avec l’US Douanes de Paris. Président du Comité régional de rugby en Île-de-France de 1988 à 1991. Secrétaire général de la Fédération française de rugby à XV en 1991, il est élu président en décembre 1991 jusqu’à mai 2008, en remplacement d’Albert Ferrasse dont il avait été "la petite main", lui écrivant ses discours. En 2004, il est élu président du Comité d’organisation de la Coupe du monde de rugby à XV en France. En 2007, il décroche l’organisation en France de la Coupe du monde de rugby. De 1995 à 1996 puis à nouveau de 2008 à 2016, il est élu président de l’International Rugby Board (IRB), organisme qui gère le rugby au niveau mondial et compte 118 pays membres. En 2014, sous sa présidence l’IRB deviendra le World Rugby. Président du Comité de candidature du rugby à 7 aux Jeux olympiques, il fait entrer en octobre 2009 le rugby à 7 au programme olympique d’été de Rio en 2016 et de Tokyo en 2020. De 1992 à 2009, il est vice-président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF). À l’origine de la candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2024, il a été co-président du Comité de candidature Paris 2024, candidat à l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques d’été en 2024. Paris étant en concurrence avec Rome, Budapest et Los Angeles. Candidature qu’il a portée jusqu’au succès final, en septembre 2017. Après l’obtention des Jeux par Paris, il laisse au palois Tony Estanguet, triple champion olympique de canoë, le soin de diriger seul le Comité d’organisation des JO 2024. Il en devient le président d’honneur. Nommé officier de la Légion d’honneur en 2006, il a été élevé au rang de commandeur en 2016 par François Hollande à l’Élysée. Il avait par ailleurs été décoré de l’ordre du Mérite néo-zélandais en 2006. Le 3 novembre 2019, World Rugby lui remet le Trophée Vernon Pugh, une des plus prestigieuses récompenses, pour service distingué. Très attaché à ses racines bigourdanes, ce provincial expatrié repart toujours chez lui, à Louit près de Tarbes, un village de 185 habitants, presque à mi-chemin de Lizos, où est né son père douanier comme lui, et de Mascaras la commune de sa mère. Ses grands-parents étaient agriculteurs. Premier adjoint au maire, il habite la rue principale, baptisée rue de l’Ovalie à son initiative. Sa maison est une ferme achetée en ruine et qu’il a retapée avec son bureau installé dans l’ancien grenier à foin. « Ce pays chaleureux est mon refuge » dit-il toujours. Il grimpe le Tourmalet à vélo, chasse la palombe et cueille les champignons, ses "passions rurales". Grâce à son métier il a eu le privilège de rencontrer Salvador Dalí chez lui à Port Lligat, qui lui avait dédicacé un livre en le dessinant en Don Quichotte et en 1995 à Johannesbourg, il remit le trophée de la Coupe du monde de rugby à Nelson Mandela. Deux rencontres prestigieuses, qui ont marqué sa vie professionnelle et sportive. En décembre 2013, il assista aux obsèques de Nelson Mandela en compagnie de Morne du Plessis, François Pienaar et Jean de Villiers, des joueurs qui avaient marqué la sélection sud-africaine de rugby. Ancien douanier, habile diplomate du sport international, qui parle parfaitement l’anglais et l’espagnol, homme de pouvoir adoubé par les politiques, son bilan est implacable : cinq mandats à la FFR, deux à la tête de World Rugby, l’organisation de la Coupe du monde 2007 en France, l’introduction du rugby à 7 au programme olympique, l’organisation des Jeux olympiques de 2024 à Paris. Chantre de la professionnalisation du rugby qu’il a impulsée en France, il s’efforça d’élargir l’audience et la pratique de l’ovalie à travers le monde. Grand dirigeant du monde sportif français, il tourna la dernière page de son extraordinaire aventure rugbystique en 2016, longue de plus de 50 ans, en forme d’apothéose, pour se consacrer désormais à fond à la candidature de Paris pour les Jeux olympiques de 2024. L’aboutissement d’une carrière passée sur les terrains et dans les instances mondiales. Mais si à plus de 70 ans, il disait vouloir prendre du recul, il resta hyper actif au sein du comité d’organisation des Jeux de 2024, comme le principal artisan du succès de la capitale tricolore. Au-delà des hautes fonctions qu’il a assumées, il sut toujours rester un homme simple, amoureux de ses chères Pyrénées, des montagnes, des traditions et des chants bigourdans. Son ambition de toujours, c’était de revenir vivre à Louit, au plus grand bonheur de sa famille, de son épouse Jackie. Il est décédé le mardi 2 mai 2023, à l'âge de 75 ans, des suites d'une longue maladie. Ses obsèques ont été célébrées le mardi 9 mai 2023 à la cathédrale Notre-Dame-de-la-Sède de Tarbes. Il a été inhumé au cimetière de Louit, son village natal des Hautes-Pyrénées.
Bernard LAPASSET, né le 20 octobre 1947 à Tarbes, sur les terres de l’ovalie française, est un haut dirigeant du monde sportif. Licencié en droit et sorti major de l’école des douanes en 1969, il sera directeur interrégional honoraire des douanes et droits indirects. Il est marié et père de trois enfants. Comme joueur au poste de deuxième ligne de rugby à XV, il est champion de France juniors Reichel avec l’US Agenais en 1967 dans la catégorie des moins de 20 ans, puis en 1983 champion de France corporatif avec l’US Douanes de Paris. Président du Comité régional de rugby en Île-de-France de 1988 à 1991. Secrétaire général de la Fédération française de rugby à XV en 1991, il est élu président en décembre 1991 jusqu’à mai 2008, en remplacement d’Albert Ferrasse dont il avait été "la petite main", lui écrivant ses discours. En 2004, il est élu président du Comité d’organisation de la Coupe du monde de rugby à XV en France. En 2007, il décroche l’organisation en France de la Coupe du monde de rugby. De 1995 à 1996 puis à nouveau de 2008 à 2016, il est élu président de l’International Rugby Board (IRB), organisme qui gère le rugby au niveau mondial et compte 118 pays membres. En 2014, sous sa présidence l’IRB deviendra le World Rugby. Président du Comité de candidature du rugby à 7 aux Jeux olympiques, il fait entrer en octobre 2009 le rugby à 7 au programme olympique d’été de Rio en 2016 et de Tokyo en 2020. De 1992 à 2009, il est vice-président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF). À l’origine de la candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2024, il a été co-président du Comité de candidature Paris 2024, candidat à l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques d’été en 2024. Paris étant en concurrence avec Rome, Budapest et Los Angeles. Candidature qu’il a portée jusqu’au succès final, en septembre 2017. Après l’obtention des Jeux par Paris, il laisse au palois Tony Estanguet, triple champion olympique de canoë, le soin de diriger seul le Comité d’organisation des JO 2024. Il en devient le président d’honneur. Nommé officier de la Légion d’honneur en 2006, il a été élevé au rang de commandeur en 2016 par François Hollande à l’Élysée. Il avait par ailleurs été décoré de l’ordre du Mérite néo-zélandais en 2006. Le 3 novembre 2019, World Rugby lui remet le Trophée Vernon Pugh, une des plus prestigieuses récompenses, pour service distingué. Très attaché à ses racines bigourdanes, ce provincial expatrié repart toujours chez lui, à Louit près de Tarbes, un village de 185 habitants, presque à mi-chemin de Lizos, où est né son père douanier comme lui, et de Mascaras la commune de sa mère. Ses grands-parents étaient agriculteurs. Premier adjoint au maire, il habite la rue principale, baptisée rue de l’Ovalie à son initiative. Sa maison est une ferme achetée en ruine et qu’il a retapée avec son bureau installé dans l’ancien grenier à foin. « Ce pays chaleureux est mon refuge » dit-il toujours. Il grimpe le Tourmalet à vélo, chasse la palombe et cueille les champignons, ses "passions rurales". Grâce à son métier il a eu le privilège de rencontrer Salvador Dalí chez lui à Port Lligat, qui lui avait dédicacé un livre en le dessinant en Don Quichotte et en 1995 à Johannesbourg, il remit le trophée de la Coupe du monde de rugby à Nelson Mandela. Deux rencontres prestigieuses, qui ont marqué sa vie professionnelle et sportive. En décembre 2013, il assista aux obsèques de Nelson Mandela en compagnie de Morne du Plessis, François Pienaar et Jean de Villiers, des joueurs qui avaient marqué la sélection sud-africaine de rugby. Ancien douanier, habile diplomate du sport international, qui parle parfaitement l’anglais et l’espagnol, homme de pouvoir adoubé par les politiques, son bilan est implacable : cinq mandats à la FFR, deux à la tête de World Rugby, l’organisation de la Coupe du monde 2007 en France, l’introduction du rugby à 7 au programme olympique, l’organisation des Jeux olympiques de 2024 à Paris. Chantre de la professionnalisation du rugby qu’il a impulsée en France, il s’efforça d’élargir l’audience et la pratique de l’ovalie à travers le monde. Grand dirigeant du monde sportif français, il tourna la dernière page de son extraordinaire aventure rugbystique en 2016, longue de plus de 50 ans, en forme d’apothéose, pour se consacrer désormais à fond à la candidature de Paris pour les Jeux olympiques de 2024. L’aboutissement d’une carrière passée sur les terrains et dans les instances mondiales. Mais si à plus de 70 ans, il disait vouloir prendre du recul, il resta hyper actif au sein du comité d’organisation des Jeux de 2024, comme le principal artisan du succès de la capitale tricolore. Au-delà des hautes fonctions qu’il a assumées, il sut toujours rester un homme simple, amoureux de ses chères Pyrénées, des montagnes, des traditions et des chants bigourdans. Son ambition de toujours, c’était de revenir vivre à Louit, au plus grand bonheur de sa famille, de son épouse Jackie. Il est décédé le mardi 2 mai 2023, à l'âge de 75 ans, des suites d'une longue maladie. Ses obsèques ont été célébrées le mardi 9 mai 2023 à la cathédrale Notre-Dame-de-la-Sède de Tarbes. Il a été inhumé au cimetière de Louit, son village natal des Hautes-Pyrénées.
LARENG Louis (1923-2019)
Professeur agrégé de médecine spécialisé en anesthésie-réanimation, fondateur du Samu et de la télémédecine
Louis LARENG, né le 8 avril 1923 à Ayzac-Ost et décédé le 3 novembre 2019 à Toulouse, fut l'un des grands visionnaires de la médecine du XXème siècle. Il est le créateur en 1968 du premier service d’aide médicale d’urgence (SAMU) de France à Toulouse. À la mort de sa mère (il a deux ans) malade de la tuberculose, il est élevé par sa tante, préparatrice en pharmacie à Argelès-Gazost et qui va lui faire prendre goût à la médecine et jouer un rôle déterminant dans sa vocation. Éduqué dans la foi catholique, il aurait pu, comme d’autres garçons de milieu modeste, suivre l’enseignement du petit séminaire de Saint-Pé-de-Bigorre pour enfiler la soutane. Mais son maître d’école, l’arrache à l’Église et obtient la bourse départementale qui lui permet, une fois passé son certificat d’études, d’être admis au lycée Théophile Gautier de Tarbes. Et voilà comment il va se retrouver ensuite en faculté de médecine, à Toulouse. Sa tante l’aurait bien vu revenir au village et devenir médecin de famille à Argelès-Gazost, mais ayant été reçu à l’internat, s’ouvre alors pour lui une carrière universitaire toute tracée : assistant, chef de clinique, agrégé, professeur. Il se spécialise dans la réanimation et l’anesthésie. Au début des années 1960, pour faire face à une épidémie annoncée de poliomyélite, l’État avait décidé de former de jeunes médecins aux techniques de réanimation respiratoire. Il devient le responsable du centre de réanimation hospitalier de Toulouse. Mais l’épidémie n’a pas lieu et le centre n’accueille aucun patient. Qu’à cela ne tienne, le jeune anesthésiste a une idée originale : reconvertir le centre au profit des accidentés de la route dont le nombre croît au fur et à mesure que les ménages s’équipent en automobiles. Mais les praticiens refusent de sortir des murs, car il y avait aussi une loi qui interdisait aux médecins des hôpitaux de sortir de leurs murs. Et certains pensaient qu'il était dangereux pour les médecins de se rendre sur les lieux d'accidents. Alors face à l’opposition des mandarins, il brave les interdictions et contourne les obstacles. Peu importe les sanctions auxquelles il s’expose. Il a prêté serment et il veut sauver des vies quoi qu’il lui en coûte. Il a le soutien d’une partie du personnel, des infirmiers, des brancardiers, qui l’aident à préparer le matériel médical d’urgence et du concierge de l’hôpital qui l’accompagnait à toute heure du jour ou de la nuit. Tout cela se faisait en cachette, à Toulouse. "Je couchais à la police et je partais sur l’accident dans le panier à salade". Son entêtement finit par payer. Non seulement il n’est pas sanctionné alors même qu’il avait fini par être convoqué par le conseil de discipline - en sauvant la vie du fils d’un grand "ponte" accidenté en rentrant de boîte de nuit, il achève de convaincre ses pairs de l’utilité de son combat - mais surtout il obtient enfin l’autorisation d’expérimenter officiellement son projet. Et c’est dans la Ville rose que naît véritablement l’hôpital hors les murs en ce milieu des années 1960. À l’été 1968, le conseil d’administration du CHU de Toulouse crée officiellement le premier service d’aide médicale d’urgence (SAMU) de France. L’année suivante, une circulaire sanctionne la naissance de ce "service d’intérêt général". Auprès de Simone Veil, alors ministre de la Santé, il plaide pour réorganiser partout le transport sanitaire. En 1978, il obtient du secrétaire d’État aux postes et télécommunications que le "15" soit attribué aux urgences médicales. En 1952, dans la petite chapelle de Quint, il épouse Marie-Blanche, étudiante en médecine, qui mènera une brillante carrière de professeure en bactériologie. Le couple aura trois enfants. Professeur agrégé de médecine, spécialiste en « anesthésie réanimation » au CHU de Toulouse, homme politique français, il est le fondateur du service d’aide médicale d’urgence (SAMU). Le premier SAMU officiel, qui va s’occuper de l’intervention préhospitalière des unités mobiles hospitalières (UMH), fut créé le 16 juillet 1968 à Toulouse par le Pr Louis Lareng (président-fondateur en 1972), afin de coordonner les efforts médicaux entre les équipes préhospitalières (SMUR) et les services d’urgence hospitaliers. L’idée-force du SAMU était de transporter l’hôpital au pied du platane. « On y trouvait la police, les pompiers, mais pas l’hôpital », dira-t-il. Et surtout un autre élément fondamental, c’est la régulation. Au bout du fil, c’est un médecin qui décide quel type de secours il faut envoyer, en fonction de la gravité de l’accident et des moyens disponibles. Comme député, en 1986, il réussit à faire passer « l’amendement Lareng », qui fut adopté à l’unanimité, généralisant les SAMU dans toute la France et ce malgré l’opposition farouche du corps médical et l’hostilité du gouvernement. Il se souvient des "ambulances brûlant place de la Concorde" face à l’Assemblée nationale, lorsqu’il tente de faire voter sa loi. Mais sa ténacité, sa détermination furent enfin récompensées. Lors de la promotion du 14 juillet 2016, il a été nommé Grand officier de la Légion d’honneur par le Président de la République sur proposition du Premier ministre. Commandeur des Palmes académiques en 1976, officier de l’Ordre national du mérite en 1981, puis commandeur dans l’Ordre national de la Légion d’honneur en 1993, médaille échelon Grand Or de la Protection civile, Grand Prix en Health Information Technologies, il fut le premier professeur d’anesthésie-réanimation nommé en France tout en étant parallèlement médecin à Purpan. Dès 1955, il eut donc l’idée d’amener "le médecin au pied de l’arbre" pour sauver des vies en réduisant le temps nécessaire à la prise en charge médicale des personnes en détresse. Homme politique engagé à gauche, il sera conseiller municipal d’Ayzac-Ost dès 1951 puis maire de 1965 à 1977, conseiller municipal de Toulouse de 1983 à 1995, député PS de la 3e circonscription de la Haute-Garonne de 1981 à 1986, conseiller régional PS de Midi-Pyrénées de 1986 à 1992, délégué au district du Grand Toulouse de 1992 à 1995. De 1970 à 1976, il fut aussi président de l’université Toulouse III Paul-Sabatier. Il est aussi président de la Société Européenne de TéléMédecine et e-S@nté, et membre du comité exécutif de la société internationale de télémédecine. C’est en 1989 qu’il créé l’Institut européen de télémédecine, dont il est encore le président. Et c’est au Canada qu’il a découvert la télémédecine, où elle s'était développée pour que toute la population, répartie dans les grands espaces faiblement peuplés, puisse avoir accès aux soins. L’intérêt étant qu’on puisse discuter du cas d’un malade du fin fond des Pyrénées entre son généraliste, son radiologue et le chirurgien du CHU, sans que personne ne se déplace. "On peut soigner à distance en amenant le conseil médical, l’expertise en des lieux où il manque de médecins ou en remplaçant le médecin par un robot". « La télémédecine n’est pas un outil, c’est un acte médical à distance ». Aujourd’hui dans la lutte contre les déserts médicaux et un accès aux soins à tous figurent en bonne place la télémédecine et la téléconsultation. Sans doute une nouvelle page de la médecine qui est en train de se tourner, et dont il est un des pionniers. En 1991, il sera président de la Fédération nationale de protection civile. Depuis 2012, il existe le Prix Louis Lareng. Il a été créé au Luxembourg et récompense l’ensemble de la carrière du professeur. Ce prix sera attribué par la suite à des personnes ayant œuvré dans le domaine de la télémédecine et de la e-santé. Le bâtiment-forum de l’Université de Rangueil porte son nom ainsi que le nouveau bâtiment de l’hôpital Purpan qui regroupe tous les services du SAMU. Grande figure de la médecine toulousaine, grand visionnaire, travailleur infatigable et citoyen engagé, il a consacré sa vie à organiser les secours pour ses concitoyens et à défendre l’égalité des chances devant l’accès aux soins. Il est décrit comme un homme passionné et chaleureux, proche de chacun, avec un accent entre mille reconnaissable dont les « r » roulent comme les torrents de ses Pyrénées et profondément attaché à sa terre natale. Homme fidèle à ses racines, à ses convictions, il restera un des grands hommes de Toulouse, au service de la Médecine et des valeurs de la République française, et qui aura mené une carrière professionnelle exceptionnelle. À 95 ans, toujours aussi passionné par le monde médical, il avait été nommé président d'honneur de l'Observatoire régional de l'innovation et des usages du numérique en santé. Décédé le dimanche 3 novembre 2019 à l’âge de 96 ans, Louis Lareng a été inhumé le 7 novembre dans l’intimité à Ayzac-Ost, son village natal des Hautes-Pyrénées.
Louis LARENG, né le 8 avril 1923 à Ayzac-Ost et décédé le 3 novembre 2019 à Toulouse, fut l'un des grands visionnaires de la médecine du XXème siècle. Il est le créateur en 1968 du premier service d’aide médicale d’urgence (SAMU) de France à Toulouse. À la mort de sa mère (il a deux ans) malade de la tuberculose, il est élevé par sa tante, préparatrice en pharmacie à Argelès-Gazost et qui va lui faire prendre goût à la médecine et jouer un rôle déterminant dans sa vocation. Éduqué dans la foi catholique, il aurait pu, comme d’autres garçons de milieu modeste, suivre l’enseignement du petit séminaire de Saint-Pé-de-Bigorre pour enfiler la soutane. Mais son maître d’école, l’arrache à l’Église et obtient la bourse départementale qui lui permet, une fois passé son certificat d’études, d’être admis au lycée Théophile Gautier de Tarbes. Et voilà comment il va se retrouver ensuite en faculté de médecine, à Toulouse. Sa tante l’aurait bien vu revenir au village et devenir médecin de famille à Argelès-Gazost, mais ayant été reçu à l’internat, s’ouvre alors pour lui une carrière universitaire toute tracée : assistant, chef de clinique, agrégé, professeur. Il se spécialise dans la réanimation et l’anesthésie. Au début des années 1960, pour faire face à une épidémie annoncée de poliomyélite, l’État avait décidé de former de jeunes médecins aux techniques de réanimation respiratoire. Il devient le responsable du centre de réanimation hospitalier de Toulouse. Mais l’épidémie n’a pas lieu et le centre n’accueille aucun patient. Qu’à cela ne tienne, le jeune anesthésiste a une idée originale : reconvertir le centre au profit des accidentés de la route dont le nombre croît au fur et à mesure que les ménages s’équipent en automobiles. Mais les praticiens refusent de sortir des murs, car il y avait aussi une loi qui interdisait aux médecins des hôpitaux de sortir de leurs murs. Et certains pensaient qu'il était dangereux pour les médecins de se rendre sur les lieux d'accidents. Alors face à l’opposition des mandarins, il brave les interdictions et contourne les obstacles. Peu importe les sanctions auxquelles il s’expose. Il a prêté serment et il veut sauver des vies quoi qu’il lui en coûte. Il a le soutien d’une partie du personnel, des infirmiers, des brancardiers, qui l’aident à préparer le matériel médical d’urgence et du concierge de l’hôpital qui l’accompagnait à toute heure du jour ou de la nuit. Tout cela se faisait en cachette, à Toulouse. "Je couchais à la police et je partais sur l’accident dans le panier à salade". Son entêtement finit par payer. Non seulement il n’est pas sanctionné alors même qu’il avait fini par être convoqué par le conseil de discipline - en sauvant la vie du fils d’un grand "ponte" accidenté en rentrant de boîte de nuit, il achève de convaincre ses pairs de l’utilité de son combat - mais surtout il obtient enfin l’autorisation d’expérimenter officiellement son projet. Et c’est dans la Ville rose que naît véritablement l’hôpital hors les murs en ce milieu des années 1960. À l’été 1968, le conseil d’administration du CHU de Toulouse crée officiellement le premier service d’aide médicale d’urgence (SAMU) de France. L’année suivante, une circulaire sanctionne la naissance de ce "service d’intérêt général". Auprès de Simone Veil, alors ministre de la Santé, il plaide pour réorganiser partout le transport sanitaire. En 1978, il obtient du secrétaire d’État aux postes et télécommunications que le "15" soit attribué aux urgences médicales. En 1952, dans la petite chapelle de Quint, il épouse Marie-Blanche, étudiante en médecine, qui mènera une brillante carrière de professeure en bactériologie. Le couple aura trois enfants. Professeur agrégé de médecine, spécialiste en « anesthésie réanimation » au CHU de Toulouse, homme politique français, il est le fondateur du service d’aide médicale d’urgence (SAMU). Le premier SAMU officiel, qui va s’occuper de l’intervention préhospitalière des unités mobiles hospitalières (UMH), fut créé le 16 juillet 1968 à Toulouse par le Pr Louis Lareng (président-fondateur en 1972), afin de coordonner les efforts médicaux entre les équipes préhospitalières (SMUR) et les services d’urgence hospitaliers. L’idée-force du SAMU était de transporter l’hôpital au pied du platane. « On y trouvait la police, les pompiers, mais pas l’hôpital », dira-t-il. Et surtout un autre élément fondamental, c’est la régulation. Au bout du fil, c’est un médecin qui décide quel type de secours il faut envoyer, en fonction de la gravité de l’accident et des moyens disponibles. Comme député, en 1986, il réussit à faire passer « l’amendement Lareng », qui fut adopté à l’unanimité, généralisant les SAMU dans toute la France et ce malgré l’opposition farouche du corps médical et l’hostilité du gouvernement. Il se souvient des "ambulances brûlant place de la Concorde" face à l’Assemblée nationale, lorsqu’il tente de faire voter sa loi. Mais sa ténacité, sa détermination furent enfin récompensées. Lors de la promotion du 14 juillet 2016, il a été nommé Grand officier de la Légion d’honneur par le Président de la République sur proposition du Premier ministre. Commandeur des Palmes académiques en 1976, officier de l’Ordre national du mérite en 1981, puis commandeur dans l’Ordre national de la Légion d’honneur en 1993, médaille échelon Grand Or de la Protection civile, Grand Prix en Health Information Technologies, il fut le premier professeur d’anesthésie-réanimation nommé en France tout en étant parallèlement médecin à Purpan. Dès 1955, il eut donc l’idée d’amener "le médecin au pied de l’arbre" pour sauver des vies en réduisant le temps nécessaire à la prise en charge médicale des personnes en détresse. Homme politique engagé à gauche, il sera conseiller municipal d’Ayzac-Ost dès 1951 puis maire de 1965 à 1977, conseiller municipal de Toulouse de 1983 à 1995, député PS de la 3e circonscription de la Haute-Garonne de 1981 à 1986, conseiller régional PS de Midi-Pyrénées de 1986 à 1992, délégué au district du Grand Toulouse de 1992 à 1995. De 1970 à 1976, il fut aussi président de l’université Toulouse III Paul-Sabatier. Il est aussi président de la Société Européenne de TéléMédecine et e-S@nté, et membre du comité exécutif de la société internationale de télémédecine. C’est en 1989 qu’il créé l’Institut européen de télémédecine, dont il est encore le président. Et c’est au Canada qu’il a découvert la télémédecine, où elle s'était développée pour que toute la population, répartie dans les grands espaces faiblement peuplés, puisse avoir accès aux soins. L’intérêt étant qu’on puisse discuter du cas d’un malade du fin fond des Pyrénées entre son généraliste, son radiologue et le chirurgien du CHU, sans que personne ne se déplace. "On peut soigner à distance en amenant le conseil médical, l’expertise en des lieux où il manque de médecins ou en remplaçant le médecin par un robot". « La télémédecine n’est pas un outil, c’est un acte médical à distance ». Aujourd’hui dans la lutte contre les déserts médicaux et un accès aux soins à tous figurent en bonne place la télémédecine et la téléconsultation. Sans doute une nouvelle page de la médecine qui est en train de se tourner, et dont il est un des pionniers. En 1991, il sera président de la Fédération nationale de protection civile. Depuis 2012, il existe le Prix Louis Lareng. Il a été créé au Luxembourg et récompense l’ensemble de la carrière du professeur. Ce prix sera attribué par la suite à des personnes ayant œuvré dans le domaine de la télémédecine et de la e-santé. Le bâtiment-forum de l’Université de Rangueil porte son nom ainsi que le nouveau bâtiment de l’hôpital Purpan qui regroupe tous les services du SAMU. Grande figure de la médecine toulousaine, grand visionnaire, travailleur infatigable et citoyen engagé, il a consacré sa vie à organiser les secours pour ses concitoyens et à défendre l’égalité des chances devant l’accès aux soins. Il est décrit comme un homme passionné et chaleureux, proche de chacun, avec un accent entre mille reconnaissable dont les « r » roulent comme les torrents de ses Pyrénées et profondément attaché à sa terre natale. Homme fidèle à ses racines, à ses convictions, il restera un des grands hommes de Toulouse, au service de la Médecine et des valeurs de la République française, et qui aura mené une carrière professionnelle exceptionnelle. À 95 ans, toujours aussi passionné par le monde médical, il avait été nommé président d'honneur de l'Observatoire régional de l'innovation et des usages du numérique en santé. Décédé le dimanche 3 novembre 2019 à l’âge de 96 ans, Louis Lareng a été inhumé le 7 novembre dans l’intimité à Ayzac-Ost, son village natal des Hautes-Pyrénées.
LARREY Dominique-Jean (1766-1842)
Chirurgien en chef de la Grande Armée, Baron d’Empire
Dominique-Jean LARREY, né le 8 juillet 1766 à Beaudéan sur les bords de l’Adour, sous le règne de Louis XV et mort à Lyon le 25 juillet 1842, à l’âge de 76 ans, est le fils de Jean Larrey, maître cordonnier. Sans doute qu’il fut le personnage le plus célèbre des Hautes-Pyrénées et la figure médicale la plus célèbre du Premier Empire. Orphelin de père à treize ans, il étudie la médecine à l’Hôpital Saint-Joseph de la Grave de Toulouse, auprès de son oncle, Alexis Larrey, fondateur du premier hôpital militaire de cette ville et correspondant de l’Académie Royale de Chirurgie. Après six années d’apprentissage, il vient à Paris pour y étudier la médecine auprès de Pierre Joseph Desault, chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu. Il débute sa carrière en 1787, comme chirurgien de la marine royale sur la frégate « La Vigilante » en mer d’Irlande. De retour à Paris dès l’année suivante, il reprend ses études à l’Hôtel-Dieu avec Desault et Sabatier, chirurgien en chef des Invalides. Il est reçu premier au concours d’aide-major de l’Hôpital des Invalides. En 1792, il reçoit sa première affectation comme chirurgien aide-major dans l’armée du Rhin, sous les ordres du général Houchard. Première étape d’une carrière qui le conduisit sur tous les champs de bataille d’Europe, de l’Espagne à la Russie, et même dans les déserts d’Égypte et de Syrie. Il fera toutes les campagnes de Napoléon. Il reçoit le baptême du feu à la bataille de Spire, en septembre 1792, qui lui permet d’appliquer les principes de la chirurgie navale. Il brave l’interdiction imposée aux officiers de santé, sur terre, de se tenir à moins d’une lieue des combats et à attendre leur fin pour secourir les blessés. Il observe à la lorgnette, la rapidité avec laquelle les batteries d’artillerie à cheval se déplacent et imagine les "ambulances volantes" à laquelle son nom sera désormais attaché, capables de suivre les combattants et de les secourir jusqu’au cœur de la bataille. En 1794, à 28 ans, il présente son programme "d’ambulances volantes" qui est adopté par le conseil de santé, avant d’aller rejoindre à Toulon son affectation comme chirurgien en chef de l’Armée de Corse. Républicain affirmé, il est séduit par le dynamisme et l’autorité du jeune général Bonaparte. En 1794, il épouse Marie-Elisabeth Laville-Leroux, peintre et élève de David. Une union sans nuage qui durera jusqu’au décès en juillet 1842, à 48 heures d’intervalle, de Dominique à Lyon et d’Elisabeth à Paris. En 1795, il fait un bref retour au Val de Grâce, sous la direction de J.F. Coste, et devient en 1796 le premier professeur titulaire de la chaire d’anatomie et de chirurgie militaire à l’École de santé du Val-de-Grâce. Dans ses fonctions, il inventa, entre autres, la ligature des vaisseaux sanguins. Pendant la campagne de Syrie (février à mai 1799), on l’avait surnommé "la Providence du soldat". Bonaparte ayant apprécié au combat les qualités de son jeune chirurgien, le nomma chirurgien en chef de la Garde des Consuls (1802) et de l’Hôpital de la Garde le "Gros Caillou", où il restera pendant quatre ans. En mai 1803, il soutient sa thèse de doctorat de médecine, conformément aux nouvelles dispositions de la réorganisation du monde médical sous le titre : "Dissertation sur les amputations des membres à la suite des coups de feu", sujet dont il avait, à l’évidence la plus grande expérience européenne. Il devint ainsi le premier "docteur en chirurgie". Nommé ensuite inspecteur général du service de santé des armées (1805) et chirurgien en chef de la Garde impériale (1805), baron d’Empire (1809) sur le champ de la bataille de Wagram, inspecteur général du service de santé militaire (1810) et enfin chirurgien en chef de la Grande Armée (12 février 1812). En 1813, il prendra la défense des conscrits blessés à la main et accusés de se mutiler volontairement, ce qui lui valut une haine farouche de Soult. Père de la médecine d’urgence, il suivit Napoléon Bonaparte dans toutes ses campagnes. Il fut un précurseur en matière de secours aux blessés sur les champs de bataille, pratiquant les soins sur le terrain le plus tôt possible, grâce à des ambulances chirurgicales volantes, qui sont les ancêtres du Samu. En 1804, à 38 ans, il fut promu officier de la Légion d’honneur, décoré en l’Église des Invalides par Bonaparte premier Consul, qui deviendra quelques mois plus tard Napoléon 1er, qui lui dit : « C’est une récompense bien méritée ». En 1807, lors de la bataille d’Eylau, Napoléon, passant près de son ambulance, lui conféra, sur le champ, la croix de Commandeur de la Légion d’honneur. Blessé après la bataille de Waterloo, prisonnier des Prussiens, il allait être exécuté quand le médecin qui lui bandait les yeux le reconnut. Conduit alors auprès du général prussien, Gebhard Leberecht von Blücher, il fut relâché sur ordre de celui-ci, dont il avait soigné le fils. En disgrâce sous la Restauration (1814-1830), il reprendra du service sous la Monarchie de Juillet (1830-1848). Il verra son travail et ses talents récompensés par plusieurs distinctions : présidence de la Société de médecine de Paris en 1806, nomination parmi la « première promotion » de membres de l’Académie Royale de médecine, par ordonnance de Louis XVIII en 1820. En 1829, il fut élu membre de l’Institut de France, succédant à Pelletan, à l’Académie des sciences. En 1842, tombé malade en Algérie, huit jours plus tard, le 25 juillet 1842, il succomba à Lyon. Son corps, transporté à Paris, fut inhumé le 6 août au cimetière du Père-Lachaise (37e division). Plusieurs discours furent prononcés sur sa tombe. Gilbert Breschet, membre de l’Académie des sciences, énuméra ses travaux scientifiques en chirurgie, en médecine, en hygiène publique. Sur sa tombe, un extrait du testament de Napoléon 1er tient lieu d’épitaphe : « À Larrey, l’homme le plus vertueux que j’aie connu ». Le 15 décembre 1992, ses restes furent transférés de sa tombe du cimetière du Père-Lachaise à l’avant dernière place disponible dans le caveau des Gouverneurs de la cathédrale Saint-Louis des Invalides, et une petite urne contenant un morceau d’intestin fut déposée dans une vitrine de la salle de la bibliothèque de l’Académie nationale de médecine. Le Val-de-Grâce fit élever à Larrey une statue en bronze, sculptée par Pierre-Jean David d’Angers, dont l’inauguration eu lieu le 8 août 1850. Il existe deux autres statues : une statue en marbre blanc, majestueuse et monumentale, magnifiant le médecin humanitaire, sculptée par Pierre-Alfred Robinet, qui siège dans le hall d’entrée de l’Académie de médecine à Paris, rue Bonaparte, et qui fut inaugurée en 1856 et une autre en bronze à Tarbes, inaugurée le 15 août 1864, sculptée par Jacques-Joseph Emile Badiou de la Latronchère, glorifiant l’enfant du pays. Son nom est également inscrit sur la 30e colonne (pilier Sud) de l’arc de triomphe de l’Étoile et il existe une rue Larrey à Paris, dans le 5e arrondissement. Il est aussi connu pour des recherches anatomiques. C’est ainsi qu’un orifice diaphragmatique est appelé "Fente de Larrey". Il est considéré par beaucoup comme le fondateur de la chirurgie moderne. Opérant à une époque où l’anesthésie n’existait pas, il était capable d’amputer un membre en moins d’une minute. Lors de la bataille de la Sierra Negra, il amputa en une journée quelque 200 blessés. Comme il participa à la plupart des campagnes de Napoléon, il mit en œuvre la prise en charge rapide des blessés, et inventa ces "ambulances volantes" tirées par des chevaux qui pouvaient manœuvrer rapidement à travers le champ de bataille, récupérer les blessés sous le feu ennemi et les conduire dans les hôpitaux de campagne situés juste en dehors des zones de combat. Soucieux de soigner tous les blessés, y compris ennemis, il gagna aussi l’affection des soldats et même des ennemis. En 1815, à Waterloo, l’Anglais Wellington fit interrompre le tir de ses batteries quand il aperçut le baron Larrey penché sur les blessés : « Je salue l’honneur et la loyauté qui passent ! » s’exclama-t-il. Larrey a appartenu à la franc-maçonnerie, dont il avait été initié dès l’âge de 19 ans. Napoléon 1er le dissuada de le suivre à l’île d’Elbe, mais le docteur anglais Archibald Arnott entendit le moribond de Sainte-Hélène déclarer : « J’ai conçu pour lui une estime qui ne s’est jamais démentie. Si l’armée élève une colonne à la reconnaissance, elle doit l’ériger à Larrey ». Sa maison natale, qui existe toujours dans la rue principale du village de Beaudéan, est devenue un musée. Dominique-Jean Larrey est le père du baron Félix Hippolyte Larrey, né le 18 septembre 1808 à Paris et mort le 8 octobre 1895 à Bièvres, à l’âge de 87 ans. Élève brillant, celui-ci fit ses études aux lycées Saint-Louis et Louis-le-Grand et sa carrière scientifique fut jalonnée de titres hospitaliers et universitaires : professeur agrégé de la Faculté de Médecine de Paris (1837) professeur de pathologie chirurgicale au Val-de-Grâce (1841), chirurgien ordinaire de l’Empereur Napoléon III (1851), membre de l’Académie impériale de médecine (1852), chirurgien en chef au Val-de-grâce (1854), médecin-inspecteur au Conseil de Santé et président de la Société de chirurgie (1858), médecin en chef de l'Armée d'Italie (1859), président de l’Académie impériale de médecine (1863), membre libre de l’Académie des sciences (1867), président du Conseil de Santé (1868), chirurgien en chef de l’Armée du Rhin (1870-71), Grand officier de la Légion d'honneur (1871). En 1872, atteint par la limite d’âge, il prend sa retraite. En plus d’être médecin militaire il fut aussi homme politique français. En 1860, il fut conseiller général de Bagnères-de-Bigorre. Et à sa retraite, entre 1877 et 1881, il fut aussi député des Hautes-Pyrénées. C’est à ce poste qu’il donna la majeure partie de son action effective dans l’intérêt du Service de Santé des armées. Le 18 octobre 1895, il fut inhumé au Père Lachaise, après une cérémonie dans la cour d’honneur du Val-de-Grâce. Et avec lui disparut une des personnalités les plus connues et une des figures les plus sympathiques du monde médical français. Son nom fut donné à l’hôpital militaire de Toulouse. Sa statue s’élève dans les jardins du Val-de-Grâce.
Dominique-Jean LARREY, né le 8 juillet 1766 à Beaudéan sur les bords de l’Adour, sous le règne de Louis XV et mort à Lyon le 25 juillet 1842, à l’âge de 76 ans, est le fils de Jean Larrey, maître cordonnier. Sans doute qu’il fut le personnage le plus célèbre des Hautes-Pyrénées et la figure médicale la plus célèbre du Premier Empire. Orphelin de père à treize ans, il étudie la médecine à l’Hôpital Saint-Joseph de la Grave de Toulouse, auprès de son oncle, Alexis Larrey, fondateur du premier hôpital militaire de cette ville et correspondant de l’Académie Royale de Chirurgie. Après six années d’apprentissage, il vient à Paris pour y étudier la médecine auprès de Pierre Joseph Desault, chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu. Il débute sa carrière en 1787, comme chirurgien de la marine royale sur la frégate « La Vigilante » en mer d’Irlande. De retour à Paris dès l’année suivante, il reprend ses études à l’Hôtel-Dieu avec Desault et Sabatier, chirurgien en chef des Invalides. Il est reçu premier au concours d’aide-major de l’Hôpital des Invalides. En 1792, il reçoit sa première affectation comme chirurgien aide-major dans l’armée du Rhin, sous les ordres du général Houchard. Première étape d’une carrière qui le conduisit sur tous les champs de bataille d’Europe, de l’Espagne à la Russie, et même dans les déserts d’Égypte et de Syrie. Il fera toutes les campagnes de Napoléon. Il reçoit le baptême du feu à la bataille de Spire, en septembre 1792, qui lui permet d’appliquer les principes de la chirurgie navale. Il brave l’interdiction imposée aux officiers de santé, sur terre, de se tenir à moins d’une lieue des combats et à attendre leur fin pour secourir les blessés. Il observe à la lorgnette, la rapidité avec laquelle les batteries d’artillerie à cheval se déplacent et imagine les "ambulances volantes" à laquelle son nom sera désormais attaché, capables de suivre les combattants et de les secourir jusqu’au cœur de la bataille. En 1794, à 28 ans, il présente son programme "d’ambulances volantes" qui est adopté par le conseil de santé, avant d’aller rejoindre à Toulon son affectation comme chirurgien en chef de l’Armée de Corse. Républicain affirmé, il est séduit par le dynamisme et l’autorité du jeune général Bonaparte. En 1794, il épouse Marie-Elisabeth Laville-Leroux, peintre et élève de David. Une union sans nuage qui durera jusqu’au décès en juillet 1842, à 48 heures d’intervalle, de Dominique à Lyon et d’Elisabeth à Paris. En 1795, il fait un bref retour au Val de Grâce, sous la direction de J.F. Coste, et devient en 1796 le premier professeur titulaire de la chaire d’anatomie et de chirurgie militaire à l’École de santé du Val-de-Grâce. Dans ses fonctions, il inventa, entre autres, la ligature des vaisseaux sanguins. Pendant la campagne de Syrie (février à mai 1799), on l’avait surnommé "la Providence du soldat". Bonaparte ayant apprécié au combat les qualités de son jeune chirurgien, le nomma chirurgien en chef de la Garde des Consuls (1802) et de l’Hôpital de la Garde le "Gros Caillou", où il restera pendant quatre ans. En mai 1803, il soutient sa thèse de doctorat de médecine, conformément aux nouvelles dispositions de la réorganisation du monde médical sous le titre : "Dissertation sur les amputations des membres à la suite des coups de feu", sujet dont il avait, à l’évidence la plus grande expérience européenne. Il devint ainsi le premier "docteur en chirurgie". Nommé ensuite inspecteur général du service de santé des armées (1805) et chirurgien en chef de la Garde impériale (1805), baron d’Empire (1809) sur le champ de la bataille de Wagram, inspecteur général du service de santé militaire (1810) et enfin chirurgien en chef de la Grande Armée (12 février 1812). En 1813, il prendra la défense des conscrits blessés à la main et accusés de se mutiler volontairement, ce qui lui valut une haine farouche de Soult. Père de la médecine d’urgence, il suivit Napoléon Bonaparte dans toutes ses campagnes. Il fut un précurseur en matière de secours aux blessés sur les champs de bataille, pratiquant les soins sur le terrain le plus tôt possible, grâce à des ambulances chirurgicales volantes, qui sont les ancêtres du Samu. En 1804, à 38 ans, il fut promu officier de la Légion d’honneur, décoré en l’Église des Invalides par Bonaparte premier Consul, qui deviendra quelques mois plus tard Napoléon 1er, qui lui dit : « C’est une récompense bien méritée ». En 1807, lors de la bataille d’Eylau, Napoléon, passant près de son ambulance, lui conféra, sur le champ, la croix de Commandeur de la Légion d’honneur. Blessé après la bataille de Waterloo, prisonnier des Prussiens, il allait être exécuté quand le médecin qui lui bandait les yeux le reconnut. Conduit alors auprès du général prussien, Gebhard Leberecht von Blücher, il fut relâché sur ordre de celui-ci, dont il avait soigné le fils. En disgrâce sous la Restauration (1814-1830), il reprendra du service sous la Monarchie de Juillet (1830-1848). Il verra son travail et ses talents récompensés par plusieurs distinctions : présidence de la Société de médecine de Paris en 1806, nomination parmi la « première promotion » de membres de l’Académie Royale de médecine, par ordonnance de Louis XVIII en 1820. En 1829, il fut élu membre de l’Institut de France, succédant à Pelletan, à l’Académie des sciences. En 1842, tombé malade en Algérie, huit jours plus tard, le 25 juillet 1842, il succomba à Lyon. Son corps, transporté à Paris, fut inhumé le 6 août au cimetière du Père-Lachaise (37e division). Plusieurs discours furent prononcés sur sa tombe. Gilbert Breschet, membre de l’Académie des sciences, énuméra ses travaux scientifiques en chirurgie, en médecine, en hygiène publique. Sur sa tombe, un extrait du testament de Napoléon 1er tient lieu d’épitaphe : « À Larrey, l’homme le plus vertueux que j’aie connu ». Le 15 décembre 1992, ses restes furent transférés de sa tombe du cimetière du Père-Lachaise à l’avant dernière place disponible dans le caveau des Gouverneurs de la cathédrale Saint-Louis des Invalides, et une petite urne contenant un morceau d’intestin fut déposée dans une vitrine de la salle de la bibliothèque de l’Académie nationale de médecine. Le Val-de-Grâce fit élever à Larrey une statue en bronze, sculptée par Pierre-Jean David d’Angers, dont l’inauguration eu lieu le 8 août 1850. Il existe deux autres statues : une statue en marbre blanc, majestueuse et monumentale, magnifiant le médecin humanitaire, sculptée par Pierre-Alfred Robinet, qui siège dans le hall d’entrée de l’Académie de médecine à Paris, rue Bonaparte, et qui fut inaugurée en 1856 et une autre en bronze à Tarbes, inaugurée le 15 août 1864, sculptée par Jacques-Joseph Emile Badiou de la Latronchère, glorifiant l’enfant du pays. Son nom est également inscrit sur la 30e colonne (pilier Sud) de l’arc de triomphe de l’Étoile et il existe une rue Larrey à Paris, dans le 5e arrondissement. Il est aussi connu pour des recherches anatomiques. C’est ainsi qu’un orifice diaphragmatique est appelé "Fente de Larrey". Il est considéré par beaucoup comme le fondateur de la chirurgie moderne. Opérant à une époque où l’anesthésie n’existait pas, il était capable d’amputer un membre en moins d’une minute. Lors de la bataille de la Sierra Negra, il amputa en une journée quelque 200 blessés. Comme il participa à la plupart des campagnes de Napoléon, il mit en œuvre la prise en charge rapide des blessés, et inventa ces "ambulances volantes" tirées par des chevaux qui pouvaient manœuvrer rapidement à travers le champ de bataille, récupérer les blessés sous le feu ennemi et les conduire dans les hôpitaux de campagne situés juste en dehors des zones de combat. Soucieux de soigner tous les blessés, y compris ennemis, il gagna aussi l’affection des soldats et même des ennemis. En 1815, à Waterloo, l’Anglais Wellington fit interrompre le tir de ses batteries quand il aperçut le baron Larrey penché sur les blessés : « Je salue l’honneur et la loyauté qui passent ! » s’exclama-t-il. Larrey a appartenu à la franc-maçonnerie, dont il avait été initié dès l’âge de 19 ans. Napoléon 1er le dissuada de le suivre à l’île d’Elbe, mais le docteur anglais Archibald Arnott entendit le moribond de Sainte-Hélène déclarer : « J’ai conçu pour lui une estime qui ne s’est jamais démentie. Si l’armée élève une colonne à la reconnaissance, elle doit l’ériger à Larrey ». Sa maison natale, qui existe toujours dans la rue principale du village de Beaudéan, est devenue un musée. Dominique-Jean Larrey est le père du baron Félix Hippolyte Larrey, né le 18 septembre 1808 à Paris et mort le 8 octobre 1895 à Bièvres, à l’âge de 87 ans. Élève brillant, celui-ci fit ses études aux lycées Saint-Louis et Louis-le-Grand et sa carrière scientifique fut jalonnée de titres hospitaliers et universitaires : professeur agrégé de la Faculté de Médecine de Paris (1837) professeur de pathologie chirurgicale au Val-de-Grâce (1841), chirurgien ordinaire de l’Empereur Napoléon III (1851), membre de l’Académie impériale de médecine (1852), chirurgien en chef au Val-de-grâce (1854), médecin-inspecteur au Conseil de Santé et président de la Société de chirurgie (1858), médecin en chef de l'Armée d'Italie (1859), président de l’Académie impériale de médecine (1863), membre libre de l’Académie des sciences (1867), président du Conseil de Santé (1868), chirurgien en chef de l’Armée du Rhin (1870-71), Grand officier de la Légion d'honneur (1871). En 1872, atteint par la limite d’âge, il prend sa retraite. En plus d’être médecin militaire il fut aussi homme politique français. En 1860, il fut conseiller général de Bagnères-de-Bigorre. Et à sa retraite, entre 1877 et 1881, il fut aussi député des Hautes-Pyrénées. C’est à ce poste qu’il donna la majeure partie de son action effective dans l’intérêt du Service de Santé des armées. Le 18 octobre 1895, il fut inhumé au Père Lachaise, après une cérémonie dans la cour d’honneur du Val-de-Grâce. Et avec lui disparut une des personnalités les plus connues et une des figures les plus sympathiques du monde médical français. Son nom fut donné à l’hôpital militaire de Toulouse. Sa statue s’élève dans les jardins du Val-de-Grâce.
LARRIEU Jean-Marie et Arnaud (1965-XXXX) (1966-XXXX)
Cinéastes, réalisateurs-scénaristes
Jean-Marie LARRIEU et Arnaud LARRIEU, nés respectivement le 8 avril 1965 et le 31 mars 1966 à Lourdes sont cinéastes. C'est leur grand-père, originaire des Hautes-Pyrénées et cinéaste amateur, qui leur transmet la passion du cinéma et de la montagne. Adolescents, ils filment à leur tour en super-8, avant de tenter sans succès, le concours de la FEMIS, puis de suivre des études de littérature et de philosophie. À partir du milieu des années 80, ils débutent par la réalisation à quatre mains de courts-métrages qui font le tour des festivals - citons « Court Voyage » en 1987, « Temps Couvert » en 1988, « Les Baigneurs » en 1991 », « Ce Jour-là » en 1992 ou « Bernard ou les apparitions » en 1993. Ils mettront deux ans à peaufiner le scénario de leur premier long-métrage, « Fin d'été » sorti en 1999, l'histoire des retrouvailles entre un ingénieur et son père ancien soixante-huitard. Il leur vaut une reconnaissance auprès des critiques. En 2000, ils dirigent Mathieu Amalric dans « La Brèche de Roland ». Récit d'une randonnée en famille qui tourne au règlement de comptes, ce moyen-métrage au charme décalé est très remarqué à la Quinzaine des Réalisateurs. En 2003, le comédien est à l'affiche de « Un homme, un vrai », leur deuxième long-métrage aux côtés d'Hélène Fillières, que les cinéastes avaient déjà dirigée dans le court-métrage « Madonna à Lourdes » en 2001. Rythmée par les chansons de Katerine, cette comédie dans laquelle les frères décrivent l'évolution d'un couple sur plusieurs années, en multipliant les ruptures de ton, suscite l'enthousiasme de la critique. Leur idée ayant toujours été de filmer des corps dans le paysage ou des corps comme des paysages, déclaraient-ils alors à Libération. Ils partent ensuite dans les Alpes tourner « Peindre ou faire l'amour » avec Daniel Auteuil, Sabine Azéma, Amira Casar et Sergi Lopez. Ce film sur l'échangisme est présenté en compétition officielle au Festival de Cannes en 2005. Trois ans plus tard, en 2008, ils reviennent sur leur territoire de prédilection pour leur film « Le Voyage aux Pyrénées » plein d'imprévus et de fantaisies, en compagnie de Sabine Azéma et Jean-Pierre Darroussin. Le film est présenté à la Quinzaine des réalisateurs, lors de la 40e édition du Festival de Cannes 2008. En 2010, ils retrouvent Mathieu Amalric pour le film suivant, adapté d'un livre de Dominique Noguez, « Les Derniers Jours du monde ». En 2014, « L'Amour est un crime parfait », adapté d'un roman de Philippe Djian, sort sur les écrans avec Mathieu Amalric dans le rôle principal. Le 25 novembre 2015, « Vingt et une nuits avec Pattie » réunit pour la première fois sur grand écran, Isabelle Carré et Karin Viard. Une comédie policière savoureuse saupoudrée de merveilleux. Il a valu à Karin Viard (à l'affiche aux côtés d'Isabelle Carré, Sergi Lopez, André Dussolier) une nomination pour le César du meilleur second rôle féminin 2016. Pour le meilleur scénario de ce film « Vingt et une nuits avec Pattie », les frères ont obtenu le Prix du jury au Festival de Saint-Sébastien 2015 et une nomination pour le Prix Lumières 2016. Plus récemment ils furent les invités d’honneur des 35e Rencontres Cinéma de Gindou, qui se déroulèrent en août 2019 à Bouriane dans le Lot.
Jean-Marie LARRIEU et Arnaud LARRIEU, nés respectivement le 8 avril 1965 et le 31 mars 1966 à Lourdes sont cinéastes. C'est leur grand-père, originaire des Hautes-Pyrénées et cinéaste amateur, qui leur transmet la passion du cinéma et de la montagne. Adolescents, ils filment à leur tour en super-8, avant de tenter sans succès, le concours de la FEMIS, puis de suivre des études de littérature et de philosophie. À partir du milieu des années 80, ils débutent par la réalisation à quatre mains de courts-métrages qui font le tour des festivals - citons « Court Voyage » en 1987, « Temps Couvert » en 1988, « Les Baigneurs » en 1991 », « Ce Jour-là » en 1992 ou « Bernard ou les apparitions » en 1993. Ils mettront deux ans à peaufiner le scénario de leur premier long-métrage, « Fin d'été » sorti en 1999, l'histoire des retrouvailles entre un ingénieur et son père ancien soixante-huitard. Il leur vaut une reconnaissance auprès des critiques. En 2000, ils dirigent Mathieu Amalric dans « La Brèche de Roland ». Récit d'une randonnée en famille qui tourne au règlement de comptes, ce moyen-métrage au charme décalé est très remarqué à la Quinzaine des Réalisateurs. En 2003, le comédien est à l'affiche de « Un homme, un vrai », leur deuxième long-métrage aux côtés d'Hélène Fillières, que les cinéastes avaient déjà dirigée dans le court-métrage « Madonna à Lourdes » en 2001. Rythmée par les chansons de Katerine, cette comédie dans laquelle les frères décrivent l'évolution d'un couple sur plusieurs années, en multipliant les ruptures de ton, suscite l'enthousiasme de la critique. Leur idée ayant toujours été de filmer des corps dans le paysage ou des corps comme des paysages, déclaraient-ils alors à Libération. Ils partent ensuite dans les Alpes tourner « Peindre ou faire l'amour » avec Daniel Auteuil, Sabine Azéma, Amira Casar et Sergi Lopez. Ce film sur l'échangisme est présenté en compétition officielle au Festival de Cannes en 2005. Trois ans plus tard, en 2008, ils reviennent sur leur territoire de prédilection pour leur film « Le Voyage aux Pyrénées » plein d'imprévus et de fantaisies, en compagnie de Sabine Azéma et Jean-Pierre Darroussin. Le film est présenté à la Quinzaine des réalisateurs, lors de la 40e édition du Festival de Cannes 2008. En 2010, ils retrouvent Mathieu Amalric pour le film suivant, adapté d'un livre de Dominique Noguez, « Les Derniers Jours du monde ». En 2014, « L'Amour est un crime parfait », adapté d'un roman de Philippe Djian, sort sur les écrans avec Mathieu Amalric dans le rôle principal. Le 25 novembre 2015, « Vingt et une nuits avec Pattie » réunit pour la première fois sur grand écran, Isabelle Carré et Karin Viard. Une comédie policière savoureuse saupoudrée de merveilleux. Il a valu à Karin Viard (à l'affiche aux côtés d'Isabelle Carré, Sergi Lopez, André Dussolier) une nomination pour le César du meilleur second rôle féminin 2016. Pour le meilleur scénario de ce film « Vingt et une nuits avec Pattie », les frères ont obtenu le Prix du jury au Festival de Saint-Sébastien 2015 et une nomination pour le Prix Lumières 2016. Plus récemment ils furent les invités d’honneur des 35e Rencontres Cinéma de Gindou, qui se déroulèrent en août 2019 à Bouriane dans le Lot.
LATÉCOÈRE Pierre-Georges (1883-1943)
Grande figure de l’aviation, fondateur de La Ligne et pionnier du transport aérien
Pierre-Georges LATÉCOÈRE, né le 25 août 1883 à Bagnères-de-Bigorre et mort le 10 août 1943 à Paris, à l’âge de 59 ans, est le créateur de la Ligne, cette route aérienne qui relia la France à ses Colonies et à l’Amérique du Sud. Il fait de brillantes études au collège de Bagnères-de-Bigorre et au lycée Louis-le-Grand à Paris, puis il est reçu à l’École centrale des Arts et Manufactures. En 1905, à la mort de son père, l’ingénieur Gabriel Latécoère, il hérite d’une partie de la florissante entreprise familiale. Dès sa sortie, en 1906, comme ingénieur de l’École centrale, il développe la scierie de Bagnères-de-Bigorre et ajoute à l’industrie du bois celle de la construction ferroviaire pour la Compagnie des Chemins de Fer du Midi (matériel roulant pour les tramways et plus tard, dès 1911, de wagons de marchandises). En 1912, il crée l’usine du Pont des Demoiselles à Toulouse. En 1914, il s’engage dans l’artillerie. Réformé à cause de sa forte myopie, son général estimant qu’il rendra plus de service à son pays à la tête d’une industrie que derrière un canon. Il fabrique alors à Toulouse, des obus de gros calibre et à Bagnères-de-Bigorre des cuisines roulantes étudiées pour les tranchées et qui permettaient de confectionner sur place des repas chauds. Mordu par le démon de l’air, il va ajouter une nouvelle branche à son activité : la construction d’avions. Il obtient le 29 octobre 1917, du ministère des Armées la commande de 1000 avions de reconnaissance biplace Salmson 2 A2, dotés de moteurs de la même marque, et en livrera 800 avant l’Armistice. En 1917, il crée à Montaudran, près de Toulouse, en 7 mois, une usine et un terrain d’aviation. Le premier avion sort des ateliers le 5 mai 1918. Bientôt, l’usine toute entière est capable d’assembler cent cinquante avions par mois, puis à une cadence de 6 par jour. Pour gérer ces fabrications l’Administration militaire lui procure deux remarquables adjoints : Émile Dewoitine et Marcel Moine. C’est au cours de l’un des vols de réception auxquels il participait, qu’il conçut, le 25 mai 1918, l’établissement d’une Ligne France, Colonies d’Afrique et Brésil. Le 25 décembre 1918, un mois et demi après l’Armistice, à bord d’un Salmson 2 A2 biplan, piloté par René Cornemont, il franchissait pour la première fois les Pyrénées, effectuant le trajet de Toulouse-Montaudran à Barcelone en deux heures vingt. Vol d’essai qui vaudra acte de naissance de la Ligne. Le 25 février 1919, deux avions Salmson emportant, l’un Pierre-Georges Latécoère avec Junquet, l’autre Beppo de Massimi, avec Lemaître, partaient prolonger la Ligne jusqu’à Alicante. Le 19 mars 1919, avec le pilote Lemaître il franchit la distance de Toulouse à Rabat avec escales à Barcelone, Alicante et Malaga. Il porte au Maréchal Lyautey, qui le reçut sur le champ d’aviation, le Journal "Le Temps" acheté le matin à Toulouse et un bouquet de violettes fraîches à la Maréchale. L’appui du Maréchal, convaincu de la valeur de l’entreprise permit d’obtenir enfin l’aide gouvernementale et de fonder les lignes aériennes Latécoère. La ligne Toulouse-Rabat est mise en exploitation deux fois par semaine à partir du 1er octobre 1919, qui sera prolongée sur Casablanca en juillet 1920. Elle deviendra quotidienne en septembre 1922. Les Lignes Aériennes Latécoère se prolongèrent jusqu’à Dakar le 5 mai 1923, et un service postal régulier entre Toulouse et Dakar fonctionna à partir du 31 mai 1925. À 42 ans, le 23 août 1925, il fût nommé commandeur de la Légion d’honneur. Il continua, à Montaudran, la fabrication d’avions qui battirent des records mondiaux. Les 10 et 11 octobre 1927, les pilotes Jean Mermoz et Elisée Négrin effectuèrent la première liaison directe et sans escale entre Toulouse et Saint-Louis-du-Sénégal sur un Latécoère 26 (4470 km en 23 h 30). Et le 9 mai 1930, Mermoz sur l’hydravion Laté 28-3 "comte de la vaulx", effectua la première liaison postale aérienne Saint-Louis du Sénégal pour se poser en Amérique à Natal (Brésil) à travers l’Atlantique Sud. Le vol dura 21 heures et 10 minutes. Puis il construit des hydravions de gros tonnage. Le premier sera le "Lieutenant de Vaisseau Paris" de 42 tonnes. Il crée, en 1930, une base d’hydravions à Biscarrosse dans les Landes, suite aux nouvelles réglementations de l’État qui obligent les compagnies aériennes à utiliser ce type d’appareil pour les transports transocéaniques. Le 11 juillet 1931, il épouse Mademoiselle Granel qui lui donnera un fils, Pierre-Jean Latécoère. En 1937, il fait construire à Anglet, une importante usine pour la fabrication d’hydravions. En 1939, il vend à la Société des Ateliers d’Aviation Bréguet ses usines de Montaudran et d’Anglet et sa base de Biscarrosse. La Société Industrielle d’Aviation Latécoère (SIDAL) créée en 1922, construit en 1940, rue de Périole à Toulouse, une nouvelle usine d’où sortira en collaboration avec son Directeur Marcel Moine, le plus grand hydravion transatlantique du monde, le Laté 631 de 75 tonnes. Un exemplaire fut saisi par l’armée allemande puis détruit par les bombardements alliés alors qu’un deuxième était camouflé dans la banlieue toulousaine par les employés des usines. Il décèdera à Paris deux semaines avant ses 60 ans, le 10 août 1943. Il avait continué jusqu’au bout à étudier les hydravions, question qui le passionnait. Il reste une grande figure de l’aviation et de l’industrie aéronautique françaises. Le groupe Latécoère existe toujours, il fabrique des pièces pour les avionneurs. Ce sous-traitant de premier rang travaille aussi bien pour Airbus que pour Boeing ou Dassault, employant plus de 4300 personnes à travers le monde. Rue de Périole, dans le quartier de la Roseraie à Toulouse, c’est une mutation conséquente qui attend le site historique de l’entreprise Latécoère, équipementier aéronautique installé là depuis 1940. En effet, le site va faire l’objet d’une vaste transformation. En 2023, s’élèvera le futur siège social de Latécoère, qui se trouvera à proximité immédiate du métro Roseraie à Toulouse. Il s’agira d’un bâtiment de 13 000 m². Par ailleurs Latécoère a inauguré en 2018, son « usine du futur » dans le quartier de Toulouse-Montredon. Les travaux ont duré 8 mois pour achever une usine de 6 000 m². Cette usine connectée et automatisée va permettre au groupe de s’inscrire dans l’avenir de l’aéronautique. Le choix de Latécoère de rester implanté à Toulouse permet à la ville rose de conforter son statut de capitale mondiale de l’aéronautique.
Pierre-Georges LATÉCOÈRE, né le 25 août 1883 à Bagnères-de-Bigorre et mort le 10 août 1943 à Paris, à l’âge de 59 ans, est le créateur de la Ligne, cette route aérienne qui relia la France à ses Colonies et à l’Amérique du Sud. Il fait de brillantes études au collège de Bagnères-de-Bigorre et au lycée Louis-le-Grand à Paris, puis il est reçu à l’École centrale des Arts et Manufactures. En 1905, à la mort de son père, l’ingénieur Gabriel Latécoère, il hérite d’une partie de la florissante entreprise familiale. Dès sa sortie, en 1906, comme ingénieur de l’École centrale, il développe la scierie de Bagnères-de-Bigorre et ajoute à l’industrie du bois celle de la construction ferroviaire pour la Compagnie des Chemins de Fer du Midi (matériel roulant pour les tramways et plus tard, dès 1911, de wagons de marchandises). En 1912, il crée l’usine du Pont des Demoiselles à Toulouse. En 1914, il s’engage dans l’artillerie. Réformé à cause de sa forte myopie, son général estimant qu’il rendra plus de service à son pays à la tête d’une industrie que derrière un canon. Il fabrique alors à Toulouse, des obus de gros calibre et à Bagnères-de-Bigorre des cuisines roulantes étudiées pour les tranchées et qui permettaient de confectionner sur place des repas chauds. Mordu par le démon de l’air, il va ajouter une nouvelle branche à son activité : la construction d’avions. Il obtient le 29 octobre 1917, du ministère des Armées la commande de 1000 avions de reconnaissance biplace Salmson 2 A2, dotés de moteurs de la même marque, et en livrera 800 avant l’Armistice. En 1917, il crée à Montaudran, près de Toulouse, en 7 mois, une usine et un terrain d’aviation. Le premier avion sort des ateliers le 5 mai 1918. Bientôt, l’usine toute entière est capable d’assembler cent cinquante avions par mois, puis à une cadence de 6 par jour. Pour gérer ces fabrications l’Administration militaire lui procure deux remarquables adjoints : Émile Dewoitine et Marcel Moine. C’est au cours de l’un des vols de réception auxquels il participait, qu’il conçut, le 25 mai 1918, l’établissement d’une Ligne France, Colonies d’Afrique et Brésil. Le 25 décembre 1918, un mois et demi après l’Armistice, à bord d’un Salmson 2 A2 biplan, piloté par René Cornemont, il franchissait pour la première fois les Pyrénées, effectuant le trajet de Toulouse-Montaudran à Barcelone en deux heures vingt. Vol d’essai qui vaudra acte de naissance de la Ligne. Le 25 février 1919, deux avions Salmson emportant, l’un Pierre-Georges Latécoère avec Junquet, l’autre Beppo de Massimi, avec Lemaître, partaient prolonger la Ligne jusqu’à Alicante. Le 19 mars 1919, avec le pilote Lemaître il franchit la distance de Toulouse à Rabat avec escales à Barcelone, Alicante et Malaga. Il porte au Maréchal Lyautey, qui le reçut sur le champ d’aviation, le Journal "Le Temps" acheté le matin à Toulouse et un bouquet de violettes fraîches à la Maréchale. L’appui du Maréchal, convaincu de la valeur de l’entreprise permit d’obtenir enfin l’aide gouvernementale et de fonder les lignes aériennes Latécoère. La ligne Toulouse-Rabat est mise en exploitation deux fois par semaine à partir du 1er octobre 1919, qui sera prolongée sur Casablanca en juillet 1920. Elle deviendra quotidienne en septembre 1922. Les Lignes Aériennes Latécoère se prolongèrent jusqu’à Dakar le 5 mai 1923, et un service postal régulier entre Toulouse et Dakar fonctionna à partir du 31 mai 1925. À 42 ans, le 23 août 1925, il fût nommé commandeur de la Légion d’honneur. Il continua, à Montaudran, la fabrication d’avions qui battirent des records mondiaux. Les 10 et 11 octobre 1927, les pilotes Jean Mermoz et Elisée Négrin effectuèrent la première liaison directe et sans escale entre Toulouse et Saint-Louis-du-Sénégal sur un Latécoère 26 (4470 km en 23 h 30). Et le 9 mai 1930, Mermoz sur l’hydravion Laté 28-3 "comte de la vaulx", effectua la première liaison postale aérienne Saint-Louis du Sénégal pour se poser en Amérique à Natal (Brésil) à travers l’Atlantique Sud. Le vol dura 21 heures et 10 minutes. Puis il construit des hydravions de gros tonnage. Le premier sera le "Lieutenant de Vaisseau Paris" de 42 tonnes. Il crée, en 1930, une base d’hydravions à Biscarrosse dans les Landes, suite aux nouvelles réglementations de l’État qui obligent les compagnies aériennes à utiliser ce type d’appareil pour les transports transocéaniques. Le 11 juillet 1931, il épouse Mademoiselle Granel qui lui donnera un fils, Pierre-Jean Latécoère. En 1937, il fait construire à Anglet, une importante usine pour la fabrication d’hydravions. En 1939, il vend à la Société des Ateliers d’Aviation Bréguet ses usines de Montaudran et d’Anglet et sa base de Biscarrosse. La Société Industrielle d’Aviation Latécoère (SIDAL) créée en 1922, construit en 1940, rue de Périole à Toulouse, une nouvelle usine d’où sortira en collaboration avec son Directeur Marcel Moine, le plus grand hydravion transatlantique du monde, le Laté 631 de 75 tonnes. Un exemplaire fut saisi par l’armée allemande puis détruit par les bombardements alliés alors qu’un deuxième était camouflé dans la banlieue toulousaine par les employés des usines. Il décèdera à Paris deux semaines avant ses 60 ans, le 10 août 1943. Il avait continué jusqu’au bout à étudier les hydravions, question qui le passionnait. Il reste une grande figure de l’aviation et de l’industrie aéronautique françaises. Le groupe Latécoère existe toujours, il fabrique des pièces pour les avionneurs. Ce sous-traitant de premier rang travaille aussi bien pour Airbus que pour Boeing ou Dassault, employant plus de 4300 personnes à travers le monde. Rue de Périole, dans le quartier de la Roseraie à Toulouse, c’est une mutation conséquente qui attend le site historique de l’entreprise Latécoère, équipementier aéronautique installé là depuis 1940. En effet, le site va faire l’objet d’une vaste transformation. En 2023, s’élèvera le futur siège social de Latécoère, qui se trouvera à proximité immédiate du métro Roseraie à Toulouse. Il s’agira d’un bâtiment de 13 000 m². Par ailleurs Latécoère a inauguré en 2018, son « usine du futur » dans le quartier de Toulouse-Montredon. Les travaux ont duré 8 mois pour achever une usine de 6 000 m². Cette usine connectée et automatisée va permettre au groupe de s’inscrire dans l’avenir de l’aéronautique. Le choix de Latécoère de rester implanté à Toulouse permet à la ville rose de conforter son statut de capitale mondiale de l’aéronautique.
LAURENS Pierre (1931-XXXX)
Docteur d’État, professeur émérite de l’université Paris-Sorbonne, membre de l'Institut de France
Pierre LAURENS, né à Tarbes le 26 mars 1931, est un universitaire et latiniste français. Professeur émérite des universités, il a été élu à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres en 2014, au fauteuil d’André Crépin. Pierre Laurens est agrégé de lettres classiques en 1955, professeur au lycée de Saint-Lô (1957-1961) et Junior fellow au Center for Hellenic Studies de l’université Harvard en 1965, il est maître de conférences puis professeur à l'université de Poitiers et à l'université Paris1 Panthéon-Sorbonne, où il a occupé la chaire de littérature latine du Moyen Âge et de la Renaissance. Docteur ès lettres en 1979, il est directeur de l’Institut de latin de l’université de Poitiers (1967-1988), directeur de la section de Littérature néo-latine au Centre d’Études supérieures de la Renaissance (1979-1988) et directeur du Groupement de Recherche « Édition et étude des textes latins humanistiques » au Centre national de la recherche scientifique, il est également membre des Conseils d’administration de l’université de Poitiers (1982-1988), de l’université de Paris-Sorbonne (1993-1999) et de l’Association Guillaume-Budé (depuis 2000), du Comité Scientifique de l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes (1997-2000) et du Conseil scientifique international de restauration de la Galerie des Glaces (2005-2007). Grand historien de la littérature, les domaines d’études de Pierre Laurens sont la philologie et la littérature latine de l’Antiquité classique à la Renaissance, la poésie et la poétique grecque, latine et néo-latine, la littérature humaniste des XIVe-XVIIe siècles (Alberti, Marsile Ficin, Érasme…), les rhétoriques de la pointe (Baltasar Gracián, Emanuele Tesauro) et la réception de la tradition classique du Moyen Âge à l’époque moderne. Professeur invité dans plusieurs universités d'Amérique du Nord, d'Europe et d'Asie, il est membre de la Société des Études latines, de la Société internationale des Études néo-latines, membre fondateur et président de la Société Française des Études néolatines (1996 à 2000), membre de la Société internationale d’Histoire de la Rhétorique (membre du Conseil de 1985 à 1989) et de la Society for Emblem Studies (1993-2003), il est pareillement membre correspondant de l’Académie pontanienne. Directeur des Cahiers de l’Humanisme et membre du Comité de rédaction d’Albertiana, de la Revue de Philologie, de Fontes et des Studi umanistici, il est l’auteur et traducteur de nombreux ouvrages dont ‘Anthologie Grecque’ (1974 et 2011), ‘le Commentaire sur le Banquet de Platon de Marsile Ficin’ (2002), ‘l’Africa de Pétrarque’ (2006). Parmi ses autres ouvrages les plus célèbres, on peut citer ‘Musæ reduces. La poésie latine dans l’Europe de la Renaissance’ (1974), ‘L’abeille dans l’ambre. Célébration de l’épigramme de l’époque alexandrine à la Renaissance’ (1989, 2012), « ‘Anthologie de la poésie lyrique latine de la Renaissance’ (2004), ‘Anthologie de l’épigramme’ (2007), ‘La dernière Muse latine, Douze lectures poétiques, de Claudien à la génération baroque’ (2008), ‘L’âge de l’inscription’ (2010), ‘Histoire critique de la littérature latine. De Virgile à Huysmans’ (2014), ou encore son dernier livre en date ‘Le sentiment de la langue. Voyage en pays latin’ (2021). La cérémonie de remise de son épée d’académicien en Sorbonne s’est tenue en 2014 dans le cadre solennel du Grand Salon, en présence de nombreuses personnalités parmi lesquelles Michel Zink, secrétaire perpétuel de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres et Michèle Gendreau-Massaloux, ancienne rectrice de Paris. Comme le veut la tradition, cette célébration fut l’occasion de rappeler la richesse de la carrière de Pierre Laurens, qui lui vaut l’honneur de pouvoir porter l’épée.
Pierre LAURENS, né à Tarbes le 26 mars 1931, est un universitaire et latiniste français. Professeur émérite des universités, il a été élu à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres en 2014, au fauteuil d’André Crépin. Pierre Laurens est agrégé de lettres classiques en 1955, professeur au lycée de Saint-Lô (1957-1961) et Junior fellow au Center for Hellenic Studies de l’université Harvard en 1965, il est maître de conférences puis professeur à l'université de Poitiers et à l'université Paris1 Panthéon-Sorbonne, où il a occupé la chaire de littérature latine du Moyen Âge et de la Renaissance. Docteur ès lettres en 1979, il est directeur de l’Institut de latin de l’université de Poitiers (1967-1988), directeur de la section de Littérature néo-latine au Centre d’Études supérieures de la Renaissance (1979-1988) et directeur du Groupement de Recherche « Édition et étude des textes latins humanistiques » au Centre national de la recherche scientifique, il est également membre des Conseils d’administration de l’université de Poitiers (1982-1988), de l’université de Paris-Sorbonne (1993-1999) et de l’Association Guillaume-Budé (depuis 2000), du Comité Scientifique de l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes (1997-2000) et du Conseil scientifique international de restauration de la Galerie des Glaces (2005-2007). Grand historien de la littérature, les domaines d’études de Pierre Laurens sont la philologie et la littérature latine de l’Antiquité classique à la Renaissance, la poésie et la poétique grecque, latine et néo-latine, la littérature humaniste des XIVe-XVIIe siècles (Alberti, Marsile Ficin, Érasme…), les rhétoriques de la pointe (Baltasar Gracián, Emanuele Tesauro) et la réception de la tradition classique du Moyen Âge à l’époque moderne. Professeur invité dans plusieurs universités d'Amérique du Nord, d'Europe et d'Asie, il est membre de la Société des Études latines, de la Société internationale des Études néo-latines, membre fondateur et président de la Société Française des Études néolatines (1996 à 2000), membre de la Société internationale d’Histoire de la Rhétorique (membre du Conseil de 1985 à 1989) et de la Society for Emblem Studies (1993-2003), il est pareillement membre correspondant de l’Académie pontanienne. Directeur des Cahiers de l’Humanisme et membre du Comité de rédaction d’Albertiana, de la Revue de Philologie, de Fontes et des Studi umanistici, il est l’auteur et traducteur de nombreux ouvrages dont ‘Anthologie Grecque’ (1974 et 2011), ‘le Commentaire sur le Banquet de Platon de Marsile Ficin’ (2002), ‘l’Africa de Pétrarque’ (2006). Parmi ses autres ouvrages les plus célèbres, on peut citer ‘Musæ reduces. La poésie latine dans l’Europe de la Renaissance’ (1974), ‘L’abeille dans l’ambre. Célébration de l’épigramme de l’époque alexandrine à la Renaissance’ (1989, 2012), « ‘Anthologie de la poésie lyrique latine de la Renaissance’ (2004), ‘Anthologie de l’épigramme’ (2007), ‘La dernière Muse latine, Douze lectures poétiques, de Claudien à la génération baroque’ (2008), ‘L’âge de l’inscription’ (2010), ‘Histoire critique de la littérature latine. De Virgile à Huysmans’ (2014), ou encore son dernier livre en date ‘Le sentiment de la langue. Voyage en pays latin’ (2021). La cérémonie de remise de son épée d’académicien en Sorbonne s’est tenue en 2014 dans le cadre solennel du Grand Salon, en présence de nombreuses personnalités parmi lesquelles Michel Zink, secrétaire perpétuel de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres et Michèle Gendreau-Massaloux, ancienne rectrice de Paris. Comme le veut la tradition, cette célébration fut l’occasion de rappeler la richesse de la carrière de Pierre Laurens, qui lui vaut l’honneur de pouvoir porter l’épée.
LAUTRÉAMONT (1846-1870)
Écrivain et poète
Comte de LAUTRÉAMONT, Isidore Lucien Ducasse de son vrai nom, né le 4 avril 1846 à Montevideo et mort le 24 novembre 1870 à Paris, à l’âge de 24 ans, est le fils de François Ducasse, né à Bazet, instituteur et secrétaire de mairie à Sarniguet et de Jacquette-Célestine Davezac, née à Sarniguet. Vers 1840, François Ducasse émigre à Montevideo, en Uruguay. Homme d'une grande culture, il entre comme commis-chancelier au Consulat-général de France. En 1846, il épouse à Montevideo Jacquette Davezac. Celle-ci est déjà enceinte d’Isidore. Le 4 avril, naît à Montevideo Isidore Lucien Ducasse. Le 16 novembre 1847, Isidore est baptisé à la cathédrale de Montevideo. Le 9 décembre meurt sa mère. On a supposé qu’elle se serait suicidée. Orphelin de mère, il est élevé par son père qui travaille au Consulat français de l’Uruguay. Le 28 juin 1856, François Ducasse est nommé chancelier de première classe au consulat de Montevideo. Isidore est confié à l’âge de 13 ans à un ami de la famille, Jean Dazet, un avoué tarbais, et déménage à Tarbes où il suivra ses études secondaires. En octobre 1959, à 13 ans et demi, Isidore entre comme interne en classe de sixième au lycée impérial de Tarbes (actuel lycée Théophile-Gautier). Jean Dazet est l’un de ses tuteurs. C’est à cette période qu’il nouera des amitiés fortes (Paul Lespès, Georges Minvielle et Georges Dazet, le fils de Jean, futur avocat et théoricien du parti socialiste de Jules Guesde, condisciple d’Isidore et premier dédicataire de « Poésies », qui auront chacun leur place dans Les Chants de Maldoror). En 1861, Isidore est en cinquième et l’année suivante en quatrième, quand il obtient un premier accessit d’excellence. Il passe ses vacances scolaires à Bazet. En 1863, on perd sa trace pour cette année scolaire. On suppose qu’il a suivi des études dans un collège privé pour rattraper son retard scolaire. Le 16 avril, il écrit sur un exemplaire de l’lliade d’Homère, traduit en espagnol par José Gómez Hermosilla. Le 17 octobre, Isidore entre au lycée impérial de Pau (qui deviendra le lycée Louis-Barthou), comme interne, en classe de Rhétorique. En 1864, année de Rhétorique, les résultats d’Isidore Ducasse sont très modestes. En octobre, il entre en classe de philosophie. En 1865, il a passé et obtenu son baccalauréat ès lettres avec la mention passable. Il s’est inscrit, la même année, en classe de mathématiques élémentaires. En 1866, il obtiendra son baccalauréat ès sciences. En 1867, après un court séjour à Montevideo, il arrive à Paris et s’installe à l’hôtel L’Union des Nations au 23, rue Notre-Dame-des Victoires, où il se consacre totalement, entretenu par l’argent que lui verse mensuellement son père, à l’écriture des Chants de Maldoror et de deux fascicules de poésies. Il entame des études supérieures dont la nature reste inconnue (concours d’entrée à l’École polytechnique, a-t-on souvent écrit). En août 1868, le premier des Chants de Maldoror est imprimé à compte d’auteur chez l’imprimeur Balitout, Questroy et Cie. Le 9 novembre, il écrit à un critique en lui envoyant le Chant premier et le 10 novembre, il écrit à Victor Hugo en lui adressant sa plaquette. En janvier 1869, la Revue populaire de Paris de Louise Bader publie une publicité pour Les Chants de Maldoror et fin janvier, seconde édition, à Bordeaux, du premier chant des Chants de Maldoror dans le recueil collectif d’Évariste Carrance, intitulé Parfums de l’âme. Durant l’été 1869, le manuscrit des six Chants de Maldoror est envoyé à Bruxelles pour être imprimé et sera signé « Comte de Lautréamont » par Albert Lacroix mais sans référence d'éditeur. L'ouvrage ne sera pas diffusé mais Ducasse et Lacroix restèrent en contact. En octobre, il habite au 32, rue du Faubourg-Montmartre et en mars 1870, il déménage au 15, rue Vivienne. Le 9 avril, dépôt légal de Poésies I et le 14 juin, celui de Poésies II. Le même accueil fut réservé à ses fragments en prose (Poésies, 1870), rédigés peu de temps avant sa mort, qui passèrent inaperçus. Le 24 novembre 1870, alors que le Second Empire s’effondre, il meurt au 7, rue du Faubourg-Montmartre et est enterré le lendemain au cimetière du Nord (cimetière de Montmartre), après un service religieux à l’église Notre-Dame-de-Lorette. Sur son acte de décès, est écrit : « Sans autres renseignements ». Selon ses biographes, il serait mort phtisique. En 1887, son père François décèdera à son tour à Montevideo. Plus connu par son pseudonyme de comte de Lautréamont, qu'il emprunta très probablement au Latréaumont (1838) d'Eugène Sue, Isidore Ducasse restera un poète franco-uruguayen, auteur des Chants de Maldoror et de deux fascicules, Poésies I et Poésies II. Pour résumer nous dirons que sa vie fut brève. Jusqu'en 1860, on ne sait ce qu'il advient de lui. On pense qu’il commença ses études chez les jésuites. Né en Amérique du Sud, il est étranger dans le pays où, adolescent, il vient faire ses études, la France. Peut-être est-il envoyé en France pour préparer le concours d’entrée à l’École polytechnique ? On le retrouve élève au lycée impérial de Tarbes (1860-1862), puis en 1963 au lycée de Pau. Renonçant au concours d’entrée à l'École polytechnique pour des raisons mystérieuses, en 1867, il vint se fixer définitivement à Paris pour faire des études et suivre sa vocation d’écrivain, très affirmée dès le plus jeune âge. De ce séjour à Paris, nulle trace, si ce n'est celle des différents hôtels qu'il habite. À peine son œuvre est-elle publiée, qu’il meurt brusquement, à 24 ans, quasiment inconnu de son vivant, en plein siège de Paris, de la guerre franco-prussienne, sans avoir connu la gloire à laquelle il aspirait. Les causes de sa mort ne sont pas connues et sont mystérieuses. Lautréamont ne laissa qu'un livre unique, les Chants de Maldoror, deux fascicules intitulés Poésies, qui sont bien davantage une « préface à un livre futur », et quelques lettres à son éditeur. Les Chants de Maldoror (1869) ne connurent pas l'accueil du public du vivant de l'auteur, car, selon les propres termes de Lautréamont, « une fois qu'il fut imprimé, l'éditeur a refusé de le faire paraître, parce que la vie y était peinte sous des couleurs trop amères et qu'il craignait le procureur général ». Ils ne sont redécouverts que dans les années 1885, notamment par Léon Bloy. L’audace de son œuvre, qui lui vaut d’être étouffée à sa première parution, fait de lui une figure de l’avant-garde. Le mystère qui entoure sa vie, dont nous ne connaissons que quelques éléments, contribue à forger sa légende. Lautréamont est entré dans l’histoire littéraire grâce à la célébrité progressivement conquise de ses Chants de Maldoror, notamment auprès des poètes surréalistes après la guerre de 1914-1918. Il faudra attendre 1917 pour que les fondateurs du surréalisme, Philippe Soupault et André Breton, redécouvrent l’œuvre de Lautréamont. Des surréalistes, dont il sera le maître à penser, le maître à vivre. Ses écrits tombés dans l’oubli pendant des années seront connus et célébrés dans les années 1920. Les Chants de Maldoror se présentent sous la forme de six chants, composés de strophes qui semblent à première vue n'avoir aucun lien les unes avec les autres. À l'intérieur de chacune de ces strophes, les digressions ne manquent pas pour dérouter le lecteur et lui faire accroire qu'il s'agit bien d'un « génie malade ». C’est un très long poème en prose, empli de rage, de sauvagerie mais aussi de précisions littéraires et scientifiques. Au fil des pages, Ducasse raconte en termes outrés et sanglants sa haine des hommes, son amour de la mort et de la nature, donne la parole à des animaux et des chimères, préfigure le cut-up en recopiant des pages de manuels de biologie de son époque (dont une émouvante description du vol de la cigogne), se bat en duel, voue aux gémonies le Tout-Puissant, raconte le Paris des pauvres et des malades et affirme que “Depuis Racine, la poésie n’a pas progressé d’un millimètre.” Réédités en 1874 puis en 1890, les Chants de Maldoror donnèrent prise aux jugements les plus arbitraires (on prétendit notamment que Ducasse était atteint de folie), avant d’être remarqués par les symbolistes puis exaltés par les surréalistes. Louant cette littérature de la révolte, Breton écrivit : « C’est au comte de Lautréamont qu’incombe peut-être la plus grande part de l’état de choses poétique actuel : entendez la révolution surréaliste. » De son côté, Gracq voyait dans les Chants de Maldoror un « torrent d’aveux corrosifs alimenté par trois siècles de mauvaise conscience littéraire », estimant que cette œuvre était venue « à point nommé pour corriger dans notre littérature un déséquilibre des plus graves ». De fait, on y trouve, pour la première fois dans la littérature française, une critique lucide du langage poétique. Célébré dès le premier chant, le thème du « mal » libère d’étranges forces obscures et salvatrices (celles de l’inconscient) que les chants II et IV amplifient de résonances ténébreuses. Or, parallèlement à cette glorification du mal, Lautréamont déploie un art de l’ironie sans précédent dans l’histoire des lettres, se livrant à un détournement en règle des traditions du récit populaire français et du roman noir gothique, apparu en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle. Cette révolte blasphématoire se traduit sur le plan poétique par une sacralisation des fantasmes (spécialement perceptible dans le bestiaire du chant V). Quant aux Poésies, elles proposent une nouvelle manière de traiter la forme littéraire, renouvelant notamment le genre de la maxime, sous l’apparence d’un style désinvolte. Emporté par le flot quasi « automatique » de son débit verbal, Lautréamont s’y révèle un exceptionnel créateur de métaphores. L’exemple le plus caractéristique de cette capacité à concevoir de nouvelles images se trouve dans la série des « Beau comme ! … » des chants V et VI, où l’auteur supprime un des deux termes de la comparaison, atteignant à la quintessence de l’effet poétique recherché par les surréalistes. Ici, comme dans les Chants de Maldoror, le lecteur, sollicité par l’apostrophe et l’incantation, est prié d’accompagner l’écrivain jusqu’aux limites extrêmes de sa création : ainsi peut-il s’effacer (« La poésie personnelle a fait son temps ») et, à l’instar de son héros Maldoror, échapper à l’humanité pour servir « les délires de la cruauté ». Écrivain français, il fut considéré par les surréalistes comme un précurseur de la révolution littéraire du XXe siècle. Car son œuvre ne fut connue qu'au vingtième siècle : il fallut attendre les surréalistes, puis des critiques comme Bachelard, Sollers et Kristeva pour que l'esthétique exacerbée et que l'ironie de Lautréamont trouvent ses lecteurs. En signant sous l’énigmatique pseudonyme de “Comte de Lautréamont” six chants enhardis et féroces, il changea le visage de la poésie française pour de longues décennies. Un destin hors du commun qui se termina à l’âge de 24 ans. En 1977, le Tarbais Jean-Jacques Lefrère, dans « Le Visage de Lautréamont », publie une photographie qu’il affirme être celle d’lsidore Ducasse, dit comte de Lautréamont, auteur des Chants de Maldoror et des Poésies. Un lycée professionnel des métiers ainsi qu’une rue de Tarbes portent aujourd’hui son nom.
Comte de LAUTRÉAMONT, Isidore Lucien Ducasse de son vrai nom, né le 4 avril 1846 à Montevideo et mort le 24 novembre 1870 à Paris, à l’âge de 24 ans, est le fils de François Ducasse, né à Bazet, instituteur et secrétaire de mairie à Sarniguet et de Jacquette-Célestine Davezac, née à Sarniguet. Vers 1840, François Ducasse émigre à Montevideo, en Uruguay. Homme d'une grande culture, il entre comme commis-chancelier au Consulat-général de France. En 1846, il épouse à Montevideo Jacquette Davezac. Celle-ci est déjà enceinte d’Isidore. Le 4 avril, naît à Montevideo Isidore Lucien Ducasse. Le 16 novembre 1847, Isidore est baptisé à la cathédrale de Montevideo. Le 9 décembre meurt sa mère. On a supposé qu’elle se serait suicidée. Orphelin de mère, il est élevé par son père qui travaille au Consulat français de l’Uruguay. Le 28 juin 1856, François Ducasse est nommé chancelier de première classe au consulat de Montevideo. Isidore est confié à l’âge de 13 ans à un ami de la famille, Jean Dazet, un avoué tarbais, et déménage à Tarbes où il suivra ses études secondaires. En octobre 1959, à 13 ans et demi, Isidore entre comme interne en classe de sixième au lycée impérial de Tarbes (actuel lycée Théophile-Gautier). Jean Dazet est l’un de ses tuteurs. C’est à cette période qu’il nouera des amitiés fortes (Paul Lespès, Georges Minvielle et Georges Dazet, le fils de Jean, futur avocat et théoricien du parti socialiste de Jules Guesde, condisciple d’Isidore et premier dédicataire de « Poésies », qui auront chacun leur place dans Les Chants de Maldoror). En 1861, Isidore est en cinquième et l’année suivante en quatrième, quand il obtient un premier accessit d’excellence. Il passe ses vacances scolaires à Bazet. En 1863, on perd sa trace pour cette année scolaire. On suppose qu’il a suivi des études dans un collège privé pour rattraper son retard scolaire. Le 16 avril, il écrit sur un exemplaire de l’lliade d’Homère, traduit en espagnol par José Gómez Hermosilla. Le 17 octobre, Isidore entre au lycée impérial de Pau (qui deviendra le lycée Louis-Barthou), comme interne, en classe de Rhétorique. En 1864, année de Rhétorique, les résultats d’Isidore Ducasse sont très modestes. En octobre, il entre en classe de philosophie. En 1865, il a passé et obtenu son baccalauréat ès lettres avec la mention passable. Il s’est inscrit, la même année, en classe de mathématiques élémentaires. En 1866, il obtiendra son baccalauréat ès sciences. En 1867, après un court séjour à Montevideo, il arrive à Paris et s’installe à l’hôtel L’Union des Nations au 23, rue Notre-Dame-des Victoires, où il se consacre totalement, entretenu par l’argent que lui verse mensuellement son père, à l’écriture des Chants de Maldoror et de deux fascicules de poésies. Il entame des études supérieures dont la nature reste inconnue (concours d’entrée à l’École polytechnique, a-t-on souvent écrit). En août 1868, le premier des Chants de Maldoror est imprimé à compte d’auteur chez l’imprimeur Balitout, Questroy et Cie. Le 9 novembre, il écrit à un critique en lui envoyant le Chant premier et le 10 novembre, il écrit à Victor Hugo en lui adressant sa plaquette. En janvier 1869, la Revue populaire de Paris de Louise Bader publie une publicité pour Les Chants de Maldoror et fin janvier, seconde édition, à Bordeaux, du premier chant des Chants de Maldoror dans le recueil collectif d’Évariste Carrance, intitulé Parfums de l’âme. Durant l’été 1869, le manuscrit des six Chants de Maldoror est envoyé à Bruxelles pour être imprimé et sera signé « Comte de Lautréamont » par Albert Lacroix mais sans référence d'éditeur. L'ouvrage ne sera pas diffusé mais Ducasse et Lacroix restèrent en contact. En octobre, il habite au 32, rue du Faubourg-Montmartre et en mars 1870, il déménage au 15, rue Vivienne. Le 9 avril, dépôt légal de Poésies I et le 14 juin, celui de Poésies II. Le même accueil fut réservé à ses fragments en prose (Poésies, 1870), rédigés peu de temps avant sa mort, qui passèrent inaperçus. Le 24 novembre 1870, alors que le Second Empire s’effondre, il meurt au 7, rue du Faubourg-Montmartre et est enterré le lendemain au cimetière du Nord (cimetière de Montmartre), après un service religieux à l’église Notre-Dame-de-Lorette. Sur son acte de décès, est écrit : « Sans autres renseignements ». Selon ses biographes, il serait mort phtisique. En 1887, son père François décèdera à son tour à Montevideo. Plus connu par son pseudonyme de comte de Lautréamont, qu'il emprunta très probablement au Latréaumont (1838) d'Eugène Sue, Isidore Ducasse restera un poète franco-uruguayen, auteur des Chants de Maldoror et de deux fascicules, Poésies I et Poésies II. Pour résumer nous dirons que sa vie fut brève. Jusqu'en 1860, on ne sait ce qu'il advient de lui. On pense qu’il commença ses études chez les jésuites. Né en Amérique du Sud, il est étranger dans le pays où, adolescent, il vient faire ses études, la France. Peut-être est-il envoyé en France pour préparer le concours d’entrée à l’École polytechnique ? On le retrouve élève au lycée impérial de Tarbes (1860-1862), puis en 1963 au lycée de Pau. Renonçant au concours d’entrée à l'École polytechnique pour des raisons mystérieuses, en 1867, il vint se fixer définitivement à Paris pour faire des études et suivre sa vocation d’écrivain, très affirmée dès le plus jeune âge. De ce séjour à Paris, nulle trace, si ce n'est celle des différents hôtels qu'il habite. À peine son œuvre est-elle publiée, qu’il meurt brusquement, à 24 ans, quasiment inconnu de son vivant, en plein siège de Paris, de la guerre franco-prussienne, sans avoir connu la gloire à laquelle il aspirait. Les causes de sa mort ne sont pas connues et sont mystérieuses. Lautréamont ne laissa qu'un livre unique, les Chants de Maldoror, deux fascicules intitulés Poésies, qui sont bien davantage une « préface à un livre futur », et quelques lettres à son éditeur. Les Chants de Maldoror (1869) ne connurent pas l'accueil du public du vivant de l'auteur, car, selon les propres termes de Lautréamont, « une fois qu'il fut imprimé, l'éditeur a refusé de le faire paraître, parce que la vie y était peinte sous des couleurs trop amères et qu'il craignait le procureur général ». Ils ne sont redécouverts que dans les années 1885, notamment par Léon Bloy. L’audace de son œuvre, qui lui vaut d’être étouffée à sa première parution, fait de lui une figure de l’avant-garde. Le mystère qui entoure sa vie, dont nous ne connaissons que quelques éléments, contribue à forger sa légende. Lautréamont est entré dans l’histoire littéraire grâce à la célébrité progressivement conquise de ses Chants de Maldoror, notamment auprès des poètes surréalistes après la guerre de 1914-1918. Il faudra attendre 1917 pour que les fondateurs du surréalisme, Philippe Soupault et André Breton, redécouvrent l’œuvre de Lautréamont. Des surréalistes, dont il sera le maître à penser, le maître à vivre. Ses écrits tombés dans l’oubli pendant des années seront connus et célébrés dans les années 1920. Les Chants de Maldoror se présentent sous la forme de six chants, composés de strophes qui semblent à première vue n'avoir aucun lien les unes avec les autres. À l'intérieur de chacune de ces strophes, les digressions ne manquent pas pour dérouter le lecteur et lui faire accroire qu'il s'agit bien d'un « génie malade ». C’est un très long poème en prose, empli de rage, de sauvagerie mais aussi de précisions littéraires et scientifiques. Au fil des pages, Ducasse raconte en termes outrés et sanglants sa haine des hommes, son amour de la mort et de la nature, donne la parole à des animaux et des chimères, préfigure le cut-up en recopiant des pages de manuels de biologie de son époque (dont une émouvante description du vol de la cigogne), se bat en duel, voue aux gémonies le Tout-Puissant, raconte le Paris des pauvres et des malades et affirme que “Depuis Racine, la poésie n’a pas progressé d’un millimètre.” Réédités en 1874 puis en 1890, les Chants de Maldoror donnèrent prise aux jugements les plus arbitraires (on prétendit notamment que Ducasse était atteint de folie), avant d’être remarqués par les symbolistes puis exaltés par les surréalistes. Louant cette littérature de la révolte, Breton écrivit : « C’est au comte de Lautréamont qu’incombe peut-être la plus grande part de l’état de choses poétique actuel : entendez la révolution surréaliste. » De son côté, Gracq voyait dans les Chants de Maldoror un « torrent d’aveux corrosifs alimenté par trois siècles de mauvaise conscience littéraire », estimant que cette œuvre était venue « à point nommé pour corriger dans notre littérature un déséquilibre des plus graves ». De fait, on y trouve, pour la première fois dans la littérature française, une critique lucide du langage poétique. Célébré dès le premier chant, le thème du « mal » libère d’étranges forces obscures et salvatrices (celles de l’inconscient) que les chants II et IV amplifient de résonances ténébreuses. Or, parallèlement à cette glorification du mal, Lautréamont déploie un art de l’ironie sans précédent dans l’histoire des lettres, se livrant à un détournement en règle des traditions du récit populaire français et du roman noir gothique, apparu en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle. Cette révolte blasphématoire se traduit sur le plan poétique par une sacralisation des fantasmes (spécialement perceptible dans le bestiaire du chant V). Quant aux Poésies, elles proposent une nouvelle manière de traiter la forme littéraire, renouvelant notamment le genre de la maxime, sous l’apparence d’un style désinvolte. Emporté par le flot quasi « automatique » de son débit verbal, Lautréamont s’y révèle un exceptionnel créateur de métaphores. L’exemple le plus caractéristique de cette capacité à concevoir de nouvelles images se trouve dans la série des « Beau comme ! … » des chants V et VI, où l’auteur supprime un des deux termes de la comparaison, atteignant à la quintessence de l’effet poétique recherché par les surréalistes. Ici, comme dans les Chants de Maldoror, le lecteur, sollicité par l’apostrophe et l’incantation, est prié d’accompagner l’écrivain jusqu’aux limites extrêmes de sa création : ainsi peut-il s’effacer (« La poésie personnelle a fait son temps ») et, à l’instar de son héros Maldoror, échapper à l’humanité pour servir « les délires de la cruauté ». Écrivain français, il fut considéré par les surréalistes comme un précurseur de la révolution littéraire du XXe siècle. Car son œuvre ne fut connue qu'au vingtième siècle : il fallut attendre les surréalistes, puis des critiques comme Bachelard, Sollers et Kristeva pour que l'esthétique exacerbée et que l'ironie de Lautréamont trouvent ses lecteurs. En signant sous l’énigmatique pseudonyme de “Comte de Lautréamont” six chants enhardis et féroces, il changea le visage de la poésie française pour de longues décennies. Un destin hors du commun qui se termina à l’âge de 24 ans. En 1977, le Tarbais Jean-Jacques Lefrère, dans « Le Visage de Lautréamont », publie une photographie qu’il affirme être celle d’lsidore Ducasse, dit comte de Lautréamont, auteur des Chants de Maldoror et des Poésies. Un lycée professionnel des métiers ainsi qu’une rue de Tarbes portent aujourd’hui son nom.
LECHÊNE Jean-Louis (1947-XXXX)
Alpiniste, guide de haute montagne et moniteur de ski à la station de Cauterets
Jean-Louis LECHÊNE, né en 1947 à Hautmont dans le département du Nord. Il est connu pour son engagement dans le pyrénéisme. Après une enfance difficile, il est séparé de sa famille dès l'âge de 9 ans. Bénéficiaire, grâce à ses bonnes notes, d'un séjour dans un camp de la Soureilhade à Cauterets, il y découvre la montagne en 1961, à l’âge de 14 ans. Et c’est quand il est venu pour la première fois à Cauterets, à l’occasion d’un stage de montagne, qu’il a été initié à la randonnée par Jean Begbeder, l’évangéliste grand coureur de montagne malgré sa cécité, qui organisait ces camps de montagne. À 16 ans, s'installant définitivement à Cauterets, il devient maçon, l'un des rares métiers pratiqués dans les villages des Pyrénées, à une époque où les stations de ski se construisaient à peine. À ce titre, il participe à la construction des refuges du Marcadau et des Oulettes. Sous le parrainage d'Etienne Florence, ancien champion de France de ski de fond, il apprend le métier de guide, et obtient son diplôme à l'ENSA de Chamonix en 1971, puis son diplôme de moniteur de ski en 1976. En 1970, il participa au sauvetage de Bernard Baudéan, "Le miraculé d'Ansabère". S'impliquant dans le mouvement pyrénéiste, il rejoint le GPHM (Groupe Pyrénéiste de Haute-Montagne), fondé par Robert Ollivier, dont il deviendra le dernier président. En 1987, il créé l'école de ski Snow-Fun qu'il dirigera jusqu'en 2005. Il réalise de nombreuses premières dans les Pyrénées, notamment au pic de Monné et dans le massif du Vignemale (3298m), plus haut sommet des Pyrénées françaises, dont il est devenu un grand spécialiste, gravissant plus de 300 fois le sommet par sa face Nord. En particulier, il a donné son nom à une goulotte de glace dans la face Nord du Petit Vignemale (goulotte Lechêne), ainsi qu'à un éperon au Cap d'Aou en Vallée d'Aure (éperon Lechêne). Il est la doublure de Kirk Douglas dans le film Veraz, de Xavier Castano, sorti en 1991 (rubrique « cinéma » du site). « J’avais équipé une cheminée le long de la route des Especières sur une dizaine de mètres que le personnage Kirk Douglas devait gravir avant de se jeter dans le vide face au braconnage. J’ai eu la chance de côtoyer Kirk pendant plusieurs semaines et de goûter à l’ambiance d’un tournage. J’ai pu me rendre compte que ce gars savait tout faire. Sauf escalader. » Jean-Louis a souvent accompagné des équipes de tournage comme en 2012, celle « Des Racines et des Ailes » dans le Cirque de Gavarnie. Ses principales ascensions : le 17 mars 1967, la première ascension hivernale de l'Éperon Nord-Ouest du Petit Vignemale avec J. Poudré ; le 17 juin 1967, la première ascension du pilier Nord de l'arête de Gaube au Vignemale avec J. Sebben et au mois de mai 1975, la première ascension de la goulotte Lechêne au Petit Vignemale avec Christian Santoul. Avec son look de grand chef indien, été comme hiver, il accompagne des gens en montagne dans la vallée de Cauterets et dans les Pyrénées et leurs sommets mythiques comme le Vignemale, le Néouvielle, l’Ossau, le Mont Perdu ou le Balaïtous, les Alpes ou même à l’étranger s’ils veulent faire du canyoning aux Baléares ou à la Sierra de Guara en Espagne, par exemple. En 1976, dans Radioscopie, Jacques Chancel s'entretient avec Jean-Louis Lechêne sur comment lui était venu le goût de la montagne, son enfance difficile, la ville de Cauterets, où il vit toujours... Jean-Louis Lechêne est une grande figure de Cauterets et un alpiniste hors pair. En plus des voies d’escalade, il a ouvert aussi de nombreux canyons dans les Hautes-Pyrénées, dans les secteurs de Gavarnie et Cauterets. « Je propose la découverte de tous les types de canyons : aquatiques verticaux, riches en végétation… avec un critère constant : être loin de la foule et proche de la nature… », indique-t-il. « Quand j'observe certains glaciers, ça fait mal au cœur de voir qu'ils n'ont plus d'appuis ». Même les « séracs », dans le jargon des montagnards, ces blocs de glace de grande taille formés par la fracturation et premières couches du glacier, disparaissent. Rien ne va plus, considère Jean-Louis Lechêne. Le guide de haute montagne voit les glaciers fondre les uns après les autres sans pouvoir influer sur le cours des choses. « Ça modifie le paysage, ajoute-t-il. L'aspect minéral est toujours visible mais l'aspect glaciaire a disparu. C'est un peu comparable à la vulcanologie. » Installé à Cauterets, il initie toute l’année aux grandes voies dans les massifs pyrénéens, à l’escalade de glace comme à la randonnée, au canyoning comme au ski ou aux raquettes pour faire découvrir à ses clients nos magnifiques montagnes des Pyrénées, qui en 1963 avaient conquis son cœur de jeune ado !
Jean-Louis LECHÊNE, né en 1947 à Hautmont dans le département du Nord. Il est connu pour son engagement dans le pyrénéisme. Après une enfance difficile, il est séparé de sa famille dès l'âge de 9 ans. Bénéficiaire, grâce à ses bonnes notes, d'un séjour dans un camp de la Soureilhade à Cauterets, il y découvre la montagne en 1961, à l’âge de 14 ans. Et c’est quand il est venu pour la première fois à Cauterets, à l’occasion d’un stage de montagne, qu’il a été initié à la randonnée par Jean Begbeder, l’évangéliste grand coureur de montagne malgré sa cécité, qui organisait ces camps de montagne. À 16 ans, s'installant définitivement à Cauterets, il devient maçon, l'un des rares métiers pratiqués dans les villages des Pyrénées, à une époque où les stations de ski se construisaient à peine. À ce titre, il participe à la construction des refuges du Marcadau et des Oulettes. Sous le parrainage d'Etienne Florence, ancien champion de France de ski de fond, il apprend le métier de guide, et obtient son diplôme à l'ENSA de Chamonix en 1971, puis son diplôme de moniteur de ski en 1976. En 1970, il participa au sauvetage de Bernard Baudéan, "Le miraculé d'Ansabère". S'impliquant dans le mouvement pyrénéiste, il rejoint le GPHM (Groupe Pyrénéiste de Haute-Montagne), fondé par Robert Ollivier, dont il deviendra le dernier président. En 1987, il créé l'école de ski Snow-Fun qu'il dirigera jusqu'en 2005. Il réalise de nombreuses premières dans les Pyrénées, notamment au pic de Monné et dans le massif du Vignemale (3298m), plus haut sommet des Pyrénées françaises, dont il est devenu un grand spécialiste, gravissant plus de 300 fois le sommet par sa face Nord. En particulier, il a donné son nom à une goulotte de glace dans la face Nord du Petit Vignemale (goulotte Lechêne), ainsi qu'à un éperon au Cap d'Aou en Vallée d'Aure (éperon Lechêne). Il est la doublure de Kirk Douglas dans le film Veraz, de Xavier Castano, sorti en 1991 (rubrique « cinéma » du site). « J’avais équipé une cheminée le long de la route des Especières sur une dizaine de mètres que le personnage Kirk Douglas devait gravir avant de se jeter dans le vide face au braconnage. J’ai eu la chance de côtoyer Kirk pendant plusieurs semaines et de goûter à l’ambiance d’un tournage. J’ai pu me rendre compte que ce gars savait tout faire. Sauf escalader. » Jean-Louis a souvent accompagné des équipes de tournage comme en 2012, celle « Des Racines et des Ailes » dans le Cirque de Gavarnie. Ses principales ascensions : le 17 mars 1967, la première ascension hivernale de l'Éperon Nord-Ouest du Petit Vignemale avec J. Poudré ; le 17 juin 1967, la première ascension du pilier Nord de l'arête de Gaube au Vignemale avec J. Sebben et au mois de mai 1975, la première ascension de la goulotte Lechêne au Petit Vignemale avec Christian Santoul. Avec son look de grand chef indien, été comme hiver, il accompagne des gens en montagne dans la vallée de Cauterets et dans les Pyrénées et leurs sommets mythiques comme le Vignemale, le Néouvielle, l’Ossau, le Mont Perdu ou le Balaïtous, les Alpes ou même à l’étranger s’ils veulent faire du canyoning aux Baléares ou à la Sierra de Guara en Espagne, par exemple. En 1976, dans Radioscopie, Jacques Chancel s'entretient avec Jean-Louis Lechêne sur comment lui était venu le goût de la montagne, son enfance difficile, la ville de Cauterets, où il vit toujours... Jean-Louis Lechêne est une grande figure de Cauterets et un alpiniste hors pair. En plus des voies d’escalade, il a ouvert aussi de nombreux canyons dans les Hautes-Pyrénées, dans les secteurs de Gavarnie et Cauterets. « Je propose la découverte de tous les types de canyons : aquatiques verticaux, riches en végétation… avec un critère constant : être loin de la foule et proche de la nature… », indique-t-il. « Quand j'observe certains glaciers, ça fait mal au cœur de voir qu'ils n'ont plus d'appuis ». Même les « séracs », dans le jargon des montagnards, ces blocs de glace de grande taille formés par la fracturation et premières couches du glacier, disparaissent. Rien ne va plus, considère Jean-Louis Lechêne. Le guide de haute montagne voit les glaciers fondre les uns après les autres sans pouvoir influer sur le cours des choses. « Ça modifie le paysage, ajoute-t-il. L'aspect minéral est toujours visible mais l'aspect glaciaire a disparu. C'est un peu comparable à la vulcanologie. » Installé à Cauterets, il initie toute l’année aux grandes voies dans les massifs pyrénéens, à l’escalade de glace comme à la randonnée, au canyoning comme au ski ou aux raquettes pour faire découvrir à ses clients nos magnifiques montagnes des Pyrénées, qui en 1963 avaient conquis son cœur de jeune ado !
LEDORMEUR Georges (1867-1952)
Grand pyrénéiste auteur du Guide Ledormeur – Les Pyrénées Centrales du Val d'Aran à la Vallée d'Aspe, Tarbais d’adoption
Georges LEDORMEUR, né le 12 septembre 1867 à Rouen en Normandie et mort le 22 mai 1952, à l’âge de 84 ans. Il est le cadet d'une famille de quatre enfants dont les parents étaient marchands de papier dans la rue de la Grosse Horloge. En 1875, la famille part s'installer à La Flèche dans la Sarthe puis à Bordeaux en Gironde. À treize ans, il commence son apprentissage par la typographie puis s'oriente vers une autre profession comme employé de bourse. Le 24 février 1894, à l’âge de 26 ans, Georges Ledormeur découvre les Pyrénées, quand il arrive à Tarbes pour un séjour chez son frère, artilleur dans l'infanterie de cette même ville. Dans la limpidité d’une belle journée d’hiver, il découvre alors toute la chaîne enneigée qui étincelle au soleil. Immédiatement et irrémédiablement conquis, c’est le coup de foudre et il ne quittera plus Tarbes, où se déroulera désormais toute sa carrière professionnelle ainsi que sa retraite active. Il se met rapidement aux excursions, timidement d’abord comme un complément de ses randonnées à bicyclette, puis de manière plus hardie et continue, à tel point que l’on pourrait dire de lui, qu’il fut un pyrénéiste à temps complet, les cinquante-deux fins de semaine de l’année étant presque toutes occupées par la montagne. Il va supprimer le sommeil et marcher une bonne partie de la nuit du samedi au dimanche pour effectuer ses approches, d’où le surnom affectueux que lui donnèrent ses amis de « marchoucrève ». Il atteint d’abord Le Monné, Le Lhéris, L'Alian, Le Pibeste. Lors d'une excursion au Pic du Midi de Bigorre en septembre 1899, la rencontre au sommet de Georges le Normand et du Jurassien le Docteur Robach, amoureux comme lui des grands espaces, scellera une longue amitié. Au tout début du vingtième siècle, en 1901, il fonde la Société des excursionnistes tarbais (SET). En 1904, il crée avec onze membres la section de Tarbes du Club Alpin Français, dont il fut le premier secrétaire. Il est le plus actif et le plus fervent des fondateurs de ces deux jeunes sociétés. Dans sa carrière de pyrénéiste, il a réalisé l'ascension de plus de 1500 sommets, dont 120 de plus de 3000 mètres. Attiré par le ski, un bon moyen de parcourir la montagne en toute saison, il réussit, le 10 mars 1907, la première traversée à ski du col du Tourmalet. Il rentre en 1915 aux Chemins de Fer du Midi en tant que de dessinateur-architecte. C'est avec un Kodak 9×9 en bois, avec pied amovible, qu'il réalisera près de 7000 clichés en noir et blanc, pour garder le souvenir de ses excursions en montagne. Il ne veut voir dans tout cela que le moyen de retrouver son itinéraire. En 1926, la section du CAF de Tarbes, par les efforts soutenus de son concepteur, Georges Ledormeur, fit construire selon ses plans, dans la zone de Labassa, sur la piste du Balaïtous, son sommet fétiche, le refuge qui porte son nom. Un édifice de type ogival sur les modèles de Tuquerouye et de Baysselance. À partir de 1928, Georges Ledormeur met à profit son excellente connaissance des sommets et massifs pour publier son Guide des Pyrénées Centrales, qui fit l'objet de six rééditions, dont la dernière en 1950, deux ans avant sa disparition : le « Guide Ledormeur - Les Pyrénées Centrales du Val d'Aran à la Vallée d'Aspe » et réinvestit ses talents de dessinateur dans la Carte des Pyrénées Centrales au 1/80 000e. En 1947, alors âgé de 80 ans, la 5e édition du guide, abondamment enrichie, comptera 580 ascensions, 60 cartes-itinéraires, 90 excursions. Ayant à cœur de faire partager son amour de la montagne, c'est naturellement qu'il collabore à de nombreuses revues sportives et divers journaux régionaux. Durant sa vie, il a écrit de nombreux articles et chroniques sur les Pyrénées parus dans le « Bulletin pyrénéen », puis « Pyrénées », « La Dépêche du Midi », « La revue du CAF » « La Montagne » devenue désormais « La Montagne et Alpinisme », « La Nouvelle République des Pyrénées ». On trouve sa signature dès le numéro 27 de mars 1902, avec un article sur les grottes de Bétharram et, dès lors, les écrits vont se suivre avec régularité jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Ensuite, dès le numéro 1 de « Pyrénées », Georges qui faisait partie du comité de rédaction de l’époque, approvisionnait la rubrique « montagne » du contenu rédactionnel de la revue, et ce, jusqu’à son décès. Il anime par ailleurs des conférences avec projection de ses clichés à Tarbes, Lourdes, Pau, Toulouse et Perpignan. Et, devant un auditoire de plus de huit cents parisiens rassemblés dans l'Institut océanographique, il révèle toutes les merveilles des Pyrénées. Il dessine de nombreuses tables d'orientation comme à Argelès-Gazost, sur la terrasse du Syndicat d'initiative et au château d'Ourout, au sommet du Cabaliros (dessin exécuté après maintes difficultés dues au temps incertain en montagne. Sa patience et sa ténacité lui firent mener à bien ce travail délicat) et à Tarbes au troisième étage de l'hôtel Moderne. C'est en souvenir de cette belle journée de février 1894, où la montagne s'offrit à lui dans sa majestueuse splendeur enneigée, qu'il dessine sur le parapet du Pont de l'Adour à Tarbes, la direction de quatorze pics de la chaîne des Pyrénées. Aujourd'hui, on peut encore suivre les tracés indiquant ces différents sommets. Ajoutons à cela qu’il était également artiste, et a laissé des dessins et des aquarelles. Georges Ledormeur s'est éteint le 22 mai 1952, jour de l'Ascension. Il repose au petit cimetière de Gavarnie, dans le carré des pyrénéistes célèbres, près de l'Abbé Gaurier, Célestin Passet, François Bernat-Salles, Jean Arlaud. Ses archives sont déposées au Musée Pyrénéen de Lourdes, aux archives départementales de Tarbes et au siège du Club Alpin de Tarbes. Afin que perdure sa mémoire, des rues d'Aureilhan, Lourdes, Pierrefitte-Nestalas, Séméac, Tarbes, et Toulouse portent son nom. En 2002, cinquante ans après cette disparition, une réédition du guide fut mise en vente, et un site Internet était créé par sa petite fille pour entretenir le souvenir du célèbre montagnard tarbais, et faire découvrir à ceux qui ne le connaîtraient pas cet homme hors du commun. Un pyrénéiste qui aura fortement marqué l'histoire de nos montagnes pyrénéennes. Et ce fut la rencontre entre un passionné des Pyrénées, un éditeur et la famille Ledormeur (son fils Charles, et sa petite-fille Denise Doubrère), qui est à l'origine de la réédition à 400 exemplaires numérotés de la première édition mythique de 1928, pour le cinquantenaire de la disparition de Georges Ledormeur.
Georges LEDORMEUR, né le 12 septembre 1867 à Rouen en Normandie et mort le 22 mai 1952, à l’âge de 84 ans. Il est le cadet d'une famille de quatre enfants dont les parents étaient marchands de papier dans la rue de la Grosse Horloge. En 1875, la famille part s'installer à La Flèche dans la Sarthe puis à Bordeaux en Gironde. À treize ans, il commence son apprentissage par la typographie puis s'oriente vers une autre profession comme employé de bourse. Le 24 février 1894, à l’âge de 26 ans, Georges Ledormeur découvre les Pyrénées, quand il arrive à Tarbes pour un séjour chez son frère, artilleur dans l'infanterie de cette même ville. Dans la limpidité d’une belle journée d’hiver, il découvre alors toute la chaîne enneigée qui étincelle au soleil. Immédiatement et irrémédiablement conquis, c’est le coup de foudre et il ne quittera plus Tarbes, où se déroulera désormais toute sa carrière professionnelle ainsi que sa retraite active. Il se met rapidement aux excursions, timidement d’abord comme un complément de ses randonnées à bicyclette, puis de manière plus hardie et continue, à tel point que l’on pourrait dire de lui, qu’il fut un pyrénéiste à temps complet, les cinquante-deux fins de semaine de l’année étant presque toutes occupées par la montagne. Il va supprimer le sommeil et marcher une bonne partie de la nuit du samedi au dimanche pour effectuer ses approches, d’où le surnom affectueux que lui donnèrent ses amis de « marchoucrève ». Il atteint d’abord Le Monné, Le Lhéris, L'Alian, Le Pibeste. Lors d'une excursion au Pic du Midi de Bigorre en septembre 1899, la rencontre au sommet de Georges le Normand et du Jurassien le Docteur Robach, amoureux comme lui des grands espaces, scellera une longue amitié. Au tout début du vingtième siècle, en 1901, il fonde la Société des excursionnistes tarbais (SET). En 1904, il crée avec onze membres la section de Tarbes du Club Alpin Français, dont il fut le premier secrétaire. Il est le plus actif et le plus fervent des fondateurs de ces deux jeunes sociétés. Dans sa carrière de pyrénéiste, il a réalisé l'ascension de plus de 1500 sommets, dont 120 de plus de 3000 mètres. Attiré par le ski, un bon moyen de parcourir la montagne en toute saison, il réussit, le 10 mars 1907, la première traversée à ski du col du Tourmalet. Il rentre en 1915 aux Chemins de Fer du Midi en tant que de dessinateur-architecte. C'est avec un Kodak 9×9 en bois, avec pied amovible, qu'il réalisera près de 7000 clichés en noir et blanc, pour garder le souvenir de ses excursions en montagne. Il ne veut voir dans tout cela que le moyen de retrouver son itinéraire. En 1926, la section du CAF de Tarbes, par les efforts soutenus de son concepteur, Georges Ledormeur, fit construire selon ses plans, dans la zone de Labassa, sur la piste du Balaïtous, son sommet fétiche, le refuge qui porte son nom. Un édifice de type ogival sur les modèles de Tuquerouye et de Baysselance. À partir de 1928, Georges Ledormeur met à profit son excellente connaissance des sommets et massifs pour publier son Guide des Pyrénées Centrales, qui fit l'objet de six rééditions, dont la dernière en 1950, deux ans avant sa disparition : le « Guide Ledormeur - Les Pyrénées Centrales du Val d'Aran à la Vallée d'Aspe » et réinvestit ses talents de dessinateur dans la Carte des Pyrénées Centrales au 1/80 000e. En 1947, alors âgé de 80 ans, la 5e édition du guide, abondamment enrichie, comptera 580 ascensions, 60 cartes-itinéraires, 90 excursions. Ayant à cœur de faire partager son amour de la montagne, c'est naturellement qu'il collabore à de nombreuses revues sportives et divers journaux régionaux. Durant sa vie, il a écrit de nombreux articles et chroniques sur les Pyrénées parus dans le « Bulletin pyrénéen », puis « Pyrénées », « La Dépêche du Midi », « La revue du CAF » « La Montagne » devenue désormais « La Montagne et Alpinisme », « La Nouvelle République des Pyrénées ». On trouve sa signature dès le numéro 27 de mars 1902, avec un article sur les grottes de Bétharram et, dès lors, les écrits vont se suivre avec régularité jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Ensuite, dès le numéro 1 de « Pyrénées », Georges qui faisait partie du comité de rédaction de l’époque, approvisionnait la rubrique « montagne » du contenu rédactionnel de la revue, et ce, jusqu’à son décès. Il anime par ailleurs des conférences avec projection de ses clichés à Tarbes, Lourdes, Pau, Toulouse et Perpignan. Et, devant un auditoire de plus de huit cents parisiens rassemblés dans l'Institut océanographique, il révèle toutes les merveilles des Pyrénées. Il dessine de nombreuses tables d'orientation comme à Argelès-Gazost, sur la terrasse du Syndicat d'initiative et au château d'Ourout, au sommet du Cabaliros (dessin exécuté après maintes difficultés dues au temps incertain en montagne. Sa patience et sa ténacité lui firent mener à bien ce travail délicat) et à Tarbes au troisième étage de l'hôtel Moderne. C'est en souvenir de cette belle journée de février 1894, où la montagne s'offrit à lui dans sa majestueuse splendeur enneigée, qu'il dessine sur le parapet du Pont de l'Adour à Tarbes, la direction de quatorze pics de la chaîne des Pyrénées. Aujourd'hui, on peut encore suivre les tracés indiquant ces différents sommets. Ajoutons à cela qu’il était également artiste, et a laissé des dessins et des aquarelles. Georges Ledormeur s'est éteint le 22 mai 1952, jour de l'Ascension. Il repose au petit cimetière de Gavarnie, dans le carré des pyrénéistes célèbres, près de l'Abbé Gaurier, Célestin Passet, François Bernat-Salles, Jean Arlaud. Ses archives sont déposées au Musée Pyrénéen de Lourdes, aux archives départementales de Tarbes et au siège du Club Alpin de Tarbes. Afin que perdure sa mémoire, des rues d'Aureilhan, Lourdes, Pierrefitte-Nestalas, Séméac, Tarbes, et Toulouse portent son nom. En 2002, cinquante ans après cette disparition, une réédition du guide fut mise en vente, et un site Internet était créé par sa petite fille pour entretenir le souvenir du célèbre montagnard tarbais, et faire découvrir à ceux qui ne le connaîtraient pas cet homme hors du commun. Un pyrénéiste qui aura fortement marqué l'histoire de nos montagnes pyrénéennes. Et ce fut la rencontre entre un passionné des Pyrénées, un éditeur et la famille Ledormeur (son fils Charles, et sa petite-fille Denise Doubrère), qui est à l'origine de la réédition à 400 exemplaires numérotés de la première édition mythique de 1928, pour le cinquantenaire de la disparition de Georges Ledormeur.
LEFRÈRE Jean-Jacques (1954-2015)
Hématologue, écrivain et biographe
Jean-Jacques LEFRÈRE, né le 10 août 1954 à Tarbes et mort le 16 avril 2015 à Paris, à l’âge de 60 ans. Il est connu du grand public pour ses travaux sur la sécurité transfusionnelle et ses recherches littéraires sur Rimbaud et Lautréamont. Son premier fait de gloire est précoce. Isidore Ducasse, dit le comte de Lautréamont (1846-1870), était passé par le lycée Théophile-Gautier, dans ce qui était alors le lycée impérial, où lui-même est scolarisé. L’été de ses 17 ans, il prend son Solex et entreprend de retrouver ceux qui, en Bigorre, l’ont connu. C’est ainsi qu’il découvre dans un album de la famille Dazet la seule photo d'Isidore Ducasse collégien, l’auteur des Chants de Maldoror, auquel il consacrera plusieurs ouvrages. Jean-Jacques Lefrère a passé son enfance et son adolescence dans les Hautes Pyrénées, puis a fait ses études de médecine à l'université Paris-Descartes. En 1982, il effectue son service militaire à la présidence de la République. Nommé au Palais de l’Élysée comme médecin-aspirant pendant son service militaire, attaché à la personne du chef de l’État, il passe alors un an aux côtés de François Mitterrand, à éprouver les effets de son étrange charisme. Accompagnant le président dans ses déplacements, il avait même eu deux ou trois conversations avec lui, parce qu'il avait su qu’il avait écrit un livre sur Lautréamont. Après son service militaire il s’est spécialisé en hématologie. Il deviendra maître de conférences universitaire à l'hôpital Saint-Antoine, professeur à la Faculté de médecine et chef du service d’hématologie biologique au CHU d’Amiens avant d'être professeur de médecine à Paris-Descartes et directeur de l'Institut national de transfusion sanguine (INTS). Ses recherches portent sur les agents pathogènes transmissibles par le sang et donc sur la sécurité des transfusions. Rédacteur-associé aux revues scientifiques Transfusion clinique et biologique et Hématologie, il a signé plus de 300 publications scientifiques dans des revues à comité de lecture et publié une dizaine d’ouvrages dans sa discipline. Parallèlement à cette carrière de chercheur et d’universitaire, il a consacré de nombreux travaux à différents auteurs de la fin du XIXe siècle français. Parmi les plus connus, Arthur Rimbaud, Lautréamont, Jules Laforgue, sur lesquels il a écrit des biographies. Ses enquêtes de terrain (jusqu'à Aden et Harar sur les traces de Rimbaud, jusqu’à Montevideo sur celles de Lautréamont) lui permettent d'exhumer de nombreux documents inédits. Déjà docteur en médecine (1985) et docteur en biologie, titulaire d'une thèse de doctorat en sciences médicales sur le VIH, il a également soutenu une thèse de doctorat ès lettres en 1996, consacrée au rimbaldien Rodolphe Darzens. Il est également cofondateur, avec Michel Pierssens, d’une revue littéraire intitulée Histoires littéraires et du « Colloque des Invalides », qui accorde à ses participants des interventions strictement limitées à cinq minutes. Il a aussi cofondé, avec Sylvain-Christian David, les Cahiers Lautréamont, parus de 1987 à 2010 (cahiers imprimés), puis 2012 (cahiers numériques), et a donné pendant des années des critiques à La Quinzaine littéraire durant la direction de Maurice Nadeau. Spécialiste de la littérature française du XIXe siècle, il sera aussi président de l'AAPPFID-France, Association des amis passés, présents et futurs d'Isidore Ducasse (en 2002), directeur de la revue "Histoires littéraires" (en 2006). En 2010, il fut témoin à décharge dans le procès intenté par Pierre Perret au Nouvel Observateur, dont un article accusait le chanteur d’avoir largement imaginé ses rencontres avec l’écrivain Paul Léautaud. En 2012, Jean-Jacques Lefrère a été acteur dans le film de Pascal Thomas, Associés contre le crime…, avec Catherine Frot et André Dussollier. En 2013, il collabore, avec le dessinateur Bertrand David, à un ouvrage présentant une nouvelle théorie sur l'art pariétal, appelée théorie des ombres (les hommes préhistoriques auraient inventé le dessin en traçant le contour d'ombres projetées à partir de figurines animalières). Cependant cette hypothèse est très controversée dans le monde scientifique. La théorie des ombres comprend une deuxième hypothèse portant sur l'interprétation de ces peintures, dans la lignée de la théorie totémique de Henri Breuil, mais proposant de voir dans ces grottes d'accès difficile des nécropoles symboliques. L'art préhistorique aurait servi de « monument aux morts » avant l'apparition des premières nécropoles, associées à la sédentarisation : de fait, il disparaît à cette date des suites d’un cancer foudroyant. Jean-Jacques Lefrère, médecin, aura consacré sa « seconde vie » à sa passion : l’Histoire littéraire. Chercheur infatigable, enquêteur méticuleux, il a exhumé un grand nombre de documents, textes et photographies inédites. Ses biographies de Lautréamont, Rimbaud et Laforgue font toujours référence. Durant des années, il s’était attelé à un travail inédit en France : celui de reconstituer, jour après jour, la genèse et la construction du mythe rimbaldien, de la mort du poète aux années 1930. Il est l'auteur d'une biographie d'Arthur Rimbaud (Fayard, 2001). Il a également publié, toujours chez Fayard, Les Saisons littéraires de Rodolphe Darzens (1998), Isidore Ducasse, comte de Lautréamont (1998), Che Guevara, en collaboration avec Jean-Hugues Berrou (2003), Jules Laforgue (2005), les albums Rimbaud à Harrar, Rimbaud à Aden et Rimbaud ailleurs, avec Pierre Leroy et Jean-Hugues Berrou (publiés entre 2001 et 2004), Ôte-moi d'un doute…L'énigme Corneille-Molière (avec Jean-Paul Goujon, 2006), et Correspondance d'Arthur Rimbaud (2007). Jean-Jacques Lefrère n’était pas un homme ordinaire. Les hommes ordinaires ont un métier chacun, qu’ils exercent tant bien que mal. Lefrère, lui, avait beaucoup hésité dans sa jeunesse entre la médecine et l’histoire littéraire. « J’ai finalement fait les deux », disait-il du ton de ceux qui ne regrettent rien. Il ne les a pas faits à moitié. Professeur en hématologie, scientifique reconnu, auteur de près de 300 articles parus dans des revues internationales et de nombreux ouvrages consacrés à l’« utilisation des produits sanguins », aux « hépatites virales » ou aux « Virus transmissibles par le sang », qu’il tenait bien rangés dans son bureau de directeur général de l’Institut national de transfusion sanguine (INTS), clairvoyant, cet auteur et médecin, l’était. Il y avait même quelque chose du sourcier et du fin limier chez cet infatigable chercheur d’inédits, auquel on doit quantité de trouvailles ayant enrichi l’histoire littéraire. Par la suite il identifiera l’ultime pellicule que possédait Che Guevara le jour de sa mort, localise la maison de maître où Rimbaud a vécu à Aden (Yémen), et met la main sur son portrait réalisé par Forain. Pour exhumer un document précieux, il n’hésite pas à s’envoler pour Moscou ou New York. Il part ainsi sur les traces de Rimbaud à Harar (Ethiopie) et de Lautréamont à Montevideo (Uruguay). Parfois les inédits étaient tout proches, sans que quiconque le sache. Par exemple, ce rare exemplaire des Poésies d’Isidore Ducasse, dormant à la Bibliothèque nationale, ou le dossier contenant l’original de la Lettre du voyant, de Rimbaud, qui, contrairement aux croyances des spécialistes, n’avait jamais quitté Paris. Ces trésors sous la semelle, à portée de pas, Jean-Jacques Lefrère, tête et barbe de corsaire, en parle comme du « syndrome de Rackham le Rouge ». Il appartient à cette race d’érudits obstinés, des hommes de démesure qui collectent tout, vérifient tout. Au point que Bernard Pivot a dit de lui : « Où Jean-Jacques Lefrère passe, les biographies ne repoussent pas. » Son édition de la correspondance d’Arthur Rimbaud, en trois volumes de plus de 1 200 pages chacun, pour laquelle Lefrère apprend même le dialecte amharique d’Abyssinie (empire d’Ethiopie), fut, à cet égard, un chantier titanesque. Il eût suffi à une vie d’homme. Pas à lui. Au fil des ans, l’historien s’est également attaché à l’œuvre de Jules Laforgue, aux poésies de François Caradec, a étudié les romans de Catulle Mendès, rédigé des ouvrages sur les symbolistes Rodolphe Darzens et Jean Ajalbert, sorti de l’oubli, avec Philippe Oriol, la figure de l’anarchiste Zo d’Axa (La feuille qui ne tremblait pas, Flammarion, 2013). C'est l'Indiana Jones de la rimbaldologie. Pour mettre la main sur un dossier constitué dans les années 1880 par le symboliste Rodolphe Darzens, et qui contenait l'original de la « Lettre du voyant » (envoyée au poète Paul Demeny le 15 mai 1871), cet hématologue qui a décidément la poésie dans le sang a fait le tour du monde : Ce dossier, je l'ai cherché à Moscou, où avait vécu Darzens, en Amérique du Sud, aux Etats-Unis, autant de fausses pistes et d'impasses. Un jour, je reçois un coup de fil du détenteur du dossier : il résidait à trois cents mètres de mon domicile. Une autre de ses aventures a été cette photo de Rimbaud, prise à l'Hôtel de l'Univers d'Aden, qu'il a authentifiée en 2010 : elle a donné lieu à une belle polémique et vient d'inspirer un joli petit roman à Serge Filippini (« Rimbaldo », la Table Ronde, 146 p., 16 euros). L'expertise de Lefrère a été confirmée par un chercheur en biométrique de similarité, cette technique de police scientifique qui compare plusieurs portraits d'un individu en mesurant chaque partie du visage, avec une précision au centième de millimètre. Ce Pic de la Mirandole qui a fait son service militaire comme médecin aspirant à l'Elysée, joué dans un film de Pascal Thomas, retrouvé l'ultime pellicule de photos prises par Che Guevara avant son exécution, et cosigné un essai audacieux sur le mystère des peintures pariétales, a poursuivi une des entreprises éditoriales les plus démesurées qui soient : publier, en sept tomes, tous les documents sur Rimbaud qu'il a pu dénicher. En fait, ce genre de livre se fait tout seul ou presque. « J'accumule au fil du temps des dossiers sur des sujets qui m'intéressent, j'ai la photocopie facile... et un système d'organisation que j'affine avec une certaine délectation d'artiste. C'est une méthode qui m'a aidé à vivre plusieurs vies à la fois. Et puis changer de thème de recherche est une forme de repos. » « Après ma journée de médecin, le soir j'entame une deuxième journée de lecture et d'écriture, c'est tout », balaie le modeste Sherlock Holmes tarbais. L'homme n'a rien d'un universitaire retranché derrière ses archives. Drôle de parcours que celui de cet hématologue de profession, titulaire de trois doctorats (médecine, biologie, ès lettres), qui a mené une double carrière pendant plusieurs décennies : la semaine pour la science, le week-end voué à la littérature. Expert en virologie, et professeur à l'université Paris-Descartes, il codirigeait l'Institut national de transfusion sanguine de Paris. A ce titre, il a signé plus de trois cents articles majeurs sur la transfusion sanguine dans des publications scientifiques réputées. Avec la même rigueur, il a cofondé les Cahiers Lautréamont, parus de 1987 à 2010, ainsi que la revue Histoires littéraires, avec son complice Michel Pierssens. Avec Jean-Jacques Lefrère, l’un des plus grands biographes de poètes du XIXe siècle, reconnu de la République des lettres, de Louis Aragon à Frédéric Mitterrand et Bernard Pivot, s'est éteint l'héritier spirituel de l'érudit Pascal Pia et de l'éditeur Maurice Nadeau, qu'il avait eu la chance de fréquenter et avec lesquels il partageait sa passion pour l'histoire littéraire, ses chemins de traverse et ses mystifications. Des années durant, la famille Lefrère s'installa au mois d'août dans l'appartement des arrière-grands-parents Calas, place Marcadieu, à quelques mètres de la graineterie bien connue des vieux Tarbais. Les randonnées s'enchaînaient dans les trois vallées sans que jamais Jean-Jacques Lefrère ne se sépare d'un petit carnet dans lequel il griffonnait ce qui lui venait à l'esprit, mettant à profit la moindre halte, le moindre ralentissement dans la circulation pour coucher quelque idée sur le papier. Marié à Kathryn, ils étaient les parents de deux enfants Caroline et Nicolas. Jean-Jacques avait aussi un frère François, médecin comme lui.
Jean-Jacques LEFRÈRE, né le 10 août 1954 à Tarbes et mort le 16 avril 2015 à Paris, à l’âge de 60 ans. Il est connu du grand public pour ses travaux sur la sécurité transfusionnelle et ses recherches littéraires sur Rimbaud et Lautréamont. Son premier fait de gloire est précoce. Isidore Ducasse, dit le comte de Lautréamont (1846-1870), était passé par le lycée Théophile-Gautier, dans ce qui était alors le lycée impérial, où lui-même est scolarisé. L’été de ses 17 ans, il prend son Solex et entreprend de retrouver ceux qui, en Bigorre, l’ont connu. C’est ainsi qu’il découvre dans un album de la famille Dazet la seule photo d'Isidore Ducasse collégien, l’auteur des Chants de Maldoror, auquel il consacrera plusieurs ouvrages. Jean-Jacques Lefrère a passé son enfance et son adolescence dans les Hautes Pyrénées, puis a fait ses études de médecine à l'université Paris-Descartes. En 1982, il effectue son service militaire à la présidence de la République. Nommé au Palais de l’Élysée comme médecin-aspirant pendant son service militaire, attaché à la personne du chef de l’État, il passe alors un an aux côtés de François Mitterrand, à éprouver les effets de son étrange charisme. Accompagnant le président dans ses déplacements, il avait même eu deux ou trois conversations avec lui, parce qu'il avait su qu’il avait écrit un livre sur Lautréamont. Après son service militaire il s’est spécialisé en hématologie. Il deviendra maître de conférences universitaire à l'hôpital Saint-Antoine, professeur à la Faculté de médecine et chef du service d’hématologie biologique au CHU d’Amiens avant d'être professeur de médecine à Paris-Descartes et directeur de l'Institut national de transfusion sanguine (INTS). Ses recherches portent sur les agents pathogènes transmissibles par le sang et donc sur la sécurité des transfusions. Rédacteur-associé aux revues scientifiques Transfusion clinique et biologique et Hématologie, il a signé plus de 300 publications scientifiques dans des revues à comité de lecture et publié une dizaine d’ouvrages dans sa discipline. Parallèlement à cette carrière de chercheur et d’universitaire, il a consacré de nombreux travaux à différents auteurs de la fin du XIXe siècle français. Parmi les plus connus, Arthur Rimbaud, Lautréamont, Jules Laforgue, sur lesquels il a écrit des biographies. Ses enquêtes de terrain (jusqu'à Aden et Harar sur les traces de Rimbaud, jusqu’à Montevideo sur celles de Lautréamont) lui permettent d'exhumer de nombreux documents inédits. Déjà docteur en médecine (1985) et docteur en biologie, titulaire d'une thèse de doctorat en sciences médicales sur le VIH, il a également soutenu une thèse de doctorat ès lettres en 1996, consacrée au rimbaldien Rodolphe Darzens. Il est également cofondateur, avec Michel Pierssens, d’une revue littéraire intitulée Histoires littéraires et du « Colloque des Invalides », qui accorde à ses participants des interventions strictement limitées à cinq minutes. Il a aussi cofondé, avec Sylvain-Christian David, les Cahiers Lautréamont, parus de 1987 à 2010 (cahiers imprimés), puis 2012 (cahiers numériques), et a donné pendant des années des critiques à La Quinzaine littéraire durant la direction de Maurice Nadeau. Spécialiste de la littérature française du XIXe siècle, il sera aussi président de l'AAPPFID-France, Association des amis passés, présents et futurs d'Isidore Ducasse (en 2002), directeur de la revue "Histoires littéraires" (en 2006). En 2010, il fut témoin à décharge dans le procès intenté par Pierre Perret au Nouvel Observateur, dont un article accusait le chanteur d’avoir largement imaginé ses rencontres avec l’écrivain Paul Léautaud. En 2012, Jean-Jacques Lefrère a été acteur dans le film de Pascal Thomas, Associés contre le crime…, avec Catherine Frot et André Dussollier. En 2013, il collabore, avec le dessinateur Bertrand David, à un ouvrage présentant une nouvelle théorie sur l'art pariétal, appelée théorie des ombres (les hommes préhistoriques auraient inventé le dessin en traçant le contour d'ombres projetées à partir de figurines animalières). Cependant cette hypothèse est très controversée dans le monde scientifique. La théorie des ombres comprend une deuxième hypothèse portant sur l'interprétation de ces peintures, dans la lignée de la théorie totémique de Henri Breuil, mais proposant de voir dans ces grottes d'accès difficile des nécropoles symboliques. L'art préhistorique aurait servi de « monument aux morts » avant l'apparition des premières nécropoles, associées à la sédentarisation : de fait, il disparaît à cette date des suites d’un cancer foudroyant. Jean-Jacques Lefrère, médecin, aura consacré sa « seconde vie » à sa passion : l’Histoire littéraire. Chercheur infatigable, enquêteur méticuleux, il a exhumé un grand nombre de documents, textes et photographies inédites. Ses biographies de Lautréamont, Rimbaud et Laforgue font toujours référence. Durant des années, il s’était attelé à un travail inédit en France : celui de reconstituer, jour après jour, la genèse et la construction du mythe rimbaldien, de la mort du poète aux années 1930. Il est l'auteur d'une biographie d'Arthur Rimbaud (Fayard, 2001). Il a également publié, toujours chez Fayard, Les Saisons littéraires de Rodolphe Darzens (1998), Isidore Ducasse, comte de Lautréamont (1998), Che Guevara, en collaboration avec Jean-Hugues Berrou (2003), Jules Laforgue (2005), les albums Rimbaud à Harrar, Rimbaud à Aden et Rimbaud ailleurs, avec Pierre Leroy et Jean-Hugues Berrou (publiés entre 2001 et 2004), Ôte-moi d'un doute…L'énigme Corneille-Molière (avec Jean-Paul Goujon, 2006), et Correspondance d'Arthur Rimbaud (2007). Jean-Jacques Lefrère n’était pas un homme ordinaire. Les hommes ordinaires ont un métier chacun, qu’ils exercent tant bien que mal. Lefrère, lui, avait beaucoup hésité dans sa jeunesse entre la médecine et l’histoire littéraire. « J’ai finalement fait les deux », disait-il du ton de ceux qui ne regrettent rien. Il ne les a pas faits à moitié. Professeur en hématologie, scientifique reconnu, auteur de près de 300 articles parus dans des revues internationales et de nombreux ouvrages consacrés à l’« utilisation des produits sanguins », aux « hépatites virales » ou aux « Virus transmissibles par le sang », qu’il tenait bien rangés dans son bureau de directeur général de l’Institut national de transfusion sanguine (INTS), clairvoyant, cet auteur et médecin, l’était. Il y avait même quelque chose du sourcier et du fin limier chez cet infatigable chercheur d’inédits, auquel on doit quantité de trouvailles ayant enrichi l’histoire littéraire. Par la suite il identifiera l’ultime pellicule que possédait Che Guevara le jour de sa mort, localise la maison de maître où Rimbaud a vécu à Aden (Yémen), et met la main sur son portrait réalisé par Forain. Pour exhumer un document précieux, il n’hésite pas à s’envoler pour Moscou ou New York. Il part ainsi sur les traces de Rimbaud à Harar (Ethiopie) et de Lautréamont à Montevideo (Uruguay). Parfois les inédits étaient tout proches, sans que quiconque le sache. Par exemple, ce rare exemplaire des Poésies d’Isidore Ducasse, dormant à la Bibliothèque nationale, ou le dossier contenant l’original de la Lettre du voyant, de Rimbaud, qui, contrairement aux croyances des spécialistes, n’avait jamais quitté Paris. Ces trésors sous la semelle, à portée de pas, Jean-Jacques Lefrère, tête et barbe de corsaire, en parle comme du « syndrome de Rackham le Rouge ». Il appartient à cette race d’érudits obstinés, des hommes de démesure qui collectent tout, vérifient tout. Au point que Bernard Pivot a dit de lui : « Où Jean-Jacques Lefrère passe, les biographies ne repoussent pas. » Son édition de la correspondance d’Arthur Rimbaud, en trois volumes de plus de 1 200 pages chacun, pour laquelle Lefrère apprend même le dialecte amharique d’Abyssinie (empire d’Ethiopie), fut, à cet égard, un chantier titanesque. Il eût suffi à une vie d’homme. Pas à lui. Au fil des ans, l’historien s’est également attaché à l’œuvre de Jules Laforgue, aux poésies de François Caradec, a étudié les romans de Catulle Mendès, rédigé des ouvrages sur les symbolistes Rodolphe Darzens et Jean Ajalbert, sorti de l’oubli, avec Philippe Oriol, la figure de l’anarchiste Zo d’Axa (La feuille qui ne tremblait pas, Flammarion, 2013). C'est l'Indiana Jones de la rimbaldologie. Pour mettre la main sur un dossier constitué dans les années 1880 par le symboliste Rodolphe Darzens, et qui contenait l'original de la « Lettre du voyant » (envoyée au poète Paul Demeny le 15 mai 1871), cet hématologue qui a décidément la poésie dans le sang a fait le tour du monde : Ce dossier, je l'ai cherché à Moscou, où avait vécu Darzens, en Amérique du Sud, aux Etats-Unis, autant de fausses pistes et d'impasses. Un jour, je reçois un coup de fil du détenteur du dossier : il résidait à trois cents mètres de mon domicile. Une autre de ses aventures a été cette photo de Rimbaud, prise à l'Hôtel de l'Univers d'Aden, qu'il a authentifiée en 2010 : elle a donné lieu à une belle polémique et vient d'inspirer un joli petit roman à Serge Filippini (« Rimbaldo », la Table Ronde, 146 p., 16 euros). L'expertise de Lefrère a été confirmée par un chercheur en biométrique de similarité, cette technique de police scientifique qui compare plusieurs portraits d'un individu en mesurant chaque partie du visage, avec une précision au centième de millimètre. Ce Pic de la Mirandole qui a fait son service militaire comme médecin aspirant à l'Elysée, joué dans un film de Pascal Thomas, retrouvé l'ultime pellicule de photos prises par Che Guevara avant son exécution, et cosigné un essai audacieux sur le mystère des peintures pariétales, a poursuivi une des entreprises éditoriales les plus démesurées qui soient : publier, en sept tomes, tous les documents sur Rimbaud qu'il a pu dénicher. En fait, ce genre de livre se fait tout seul ou presque. « J'accumule au fil du temps des dossiers sur des sujets qui m'intéressent, j'ai la photocopie facile... et un système d'organisation que j'affine avec une certaine délectation d'artiste. C'est une méthode qui m'a aidé à vivre plusieurs vies à la fois. Et puis changer de thème de recherche est une forme de repos. » « Après ma journée de médecin, le soir j'entame une deuxième journée de lecture et d'écriture, c'est tout », balaie le modeste Sherlock Holmes tarbais. L'homme n'a rien d'un universitaire retranché derrière ses archives. Drôle de parcours que celui de cet hématologue de profession, titulaire de trois doctorats (médecine, biologie, ès lettres), qui a mené une double carrière pendant plusieurs décennies : la semaine pour la science, le week-end voué à la littérature. Expert en virologie, et professeur à l'université Paris-Descartes, il codirigeait l'Institut national de transfusion sanguine de Paris. A ce titre, il a signé plus de trois cents articles majeurs sur la transfusion sanguine dans des publications scientifiques réputées. Avec la même rigueur, il a cofondé les Cahiers Lautréamont, parus de 1987 à 2010, ainsi que la revue Histoires littéraires, avec son complice Michel Pierssens. Avec Jean-Jacques Lefrère, l’un des plus grands biographes de poètes du XIXe siècle, reconnu de la République des lettres, de Louis Aragon à Frédéric Mitterrand et Bernard Pivot, s'est éteint l'héritier spirituel de l'érudit Pascal Pia et de l'éditeur Maurice Nadeau, qu'il avait eu la chance de fréquenter et avec lesquels il partageait sa passion pour l'histoire littéraire, ses chemins de traverse et ses mystifications. Des années durant, la famille Lefrère s'installa au mois d'août dans l'appartement des arrière-grands-parents Calas, place Marcadieu, à quelques mètres de la graineterie bien connue des vieux Tarbais. Les randonnées s'enchaînaient dans les trois vallées sans que jamais Jean-Jacques Lefrère ne se sépare d'un petit carnet dans lequel il griffonnait ce qui lui venait à l'esprit, mettant à profit la moindre halte, le moindre ralentissement dans la circulation pour coucher quelque idée sur le papier. Marié à Kathryn, ils étaient les parents de deux enfants Caroline et Nicolas. Jean-Jacques avait aussi un frère François, médecin comme lui.
LEGENDRE Anouk (1961-XXXX)
Architecte et cofondatrice de l'agence parisienne XTU
Anouk LEGENDRE, née le 28 juin 1961 à Aureilhan est architecte, associée et cofondatrice de XTU architects à Paris. Diplômée de l’École d’architecture de Paris-la Villette en 1986, elle est titulaire d’un certificat d'études approfondies en architecture de paysage et d’un diplôme d’études approfondies en aménagement (Sorbonne). Plusieurs fois lauréate de la compétition des jeunes architectes Europan, elle remporte les Albums des jeunes architectes en 1992, aux côtés de Nicolas Desmazières avec qui elle fonde l’agence XTU en 2000 après avoir travaillé sur l'American Center de Franck Gehry à Paris. Riche d’une vingtaine d’années d'expérience dans la conception de grands projets et infrastructures urbains, elle est aujourd’hui membre du comité scientifique du Think-Tank "Énergie et Territoires" d’EDF, de l’association Architectes Français à l'Export - AFEX et de l’association Cobaty. Elle donne des conférences dans le monde entier (Montréal, Oslo, Wuhan, Yaoundé, Paris, Budapest, Zurich, Londres, Taipei, Tel Aviv, Rome...). Elle est présidente du jury national de la construction bois 2018. XTU (X pour l’inconnue mathématique; TU, suffixe de «situ») est spécialisé dans la recherche académique et environnementale ainsi que dans les bâtiments résidentiels et culturels. Ses travaux ont fait l’objet de plusieurs expositions : galerie d’architecture, Académie d’architecture de Séoul, Centre Pompidou en 2019 (27 maquettes de l’agence sont rentrées dans les collections du Centre Pompidou), Archilab. Les réalisations de XTU ont de nombreuses fois été primées : Jeongok Prehistory Museum en Corée du Sud (prix de l’Académie Coréenne d’Architecture), Pavillon France de l’Exposition universelle Milano 2015 (prix du meilleur pavillon section architecture), Cité du vin à Bordeaux (prix d’honneur du prix national de la Construction bois 2017), TED à Strasbourg en France (tour à énergie positive). Adeptes de la biodiversité dans la ville, les deux fondateurs de l’agence XTU architects travaillent avec ardeur à concevoir la métropole du futur « sobre, dense et résiliente ». De Gyeonggi en Corée du Sud à San Francisco en Californie, ils font rayonner l’innovation architecturale française. Leur chemin se croise en Bavière en Allemagne à l’occasion d’un voyage d’études. Suivront le Japon, « fondateur » de leur travail, des randonnées dans le désert africain pour se ressourcer et l’Islande avec ses paysages « façonnés par les flux », en rupture totale avec la conception traditionnelle de la géométrie. Anouk Legendre, un nom qui commence à bien briller dans le monde de l'architecture. Avec son associé dans le cabinet XTU, Nicolas Desmazières, né au Maroc et fils de diplomate, elle avait signé la Cité du vin à Bordeaux, devenue, sur la rive de la Gironde, l'emblème du Bordelais. Mais pas seulement… Même si elle vit à Paris, elle a toujours gardé un lien très fort avec la Bigorre. « J'ai vécu à Tarbes de ma naissance jusqu'au bac, ensuite j'ai poursuivi mes études à Bordeaux, puis à Paris, à l'École nationale supérieure d'architecture de La Villette, où j'ai d'ailleurs rencontré Nicolas, mon associé. Un de nos premiers gros projets a été le musée de la Préhistoire de Jeongok, en Corée du Sud, dans lequel il a fallu s'intégrer au paysage, mais surtout intégrer la culture asiatique du feng shui. Je pense que ça a été fondateur. Dans la foulée, nous avons réalisé le musée des Civilisations de la Réunion, où nous avons pu mettre en application nos idées. Nous portons l'idée qu'un bâtiment doit être en cohérence avec son milieu, son contexte. Ne pas le dénaturer, ni visuellement, ni techniquement… Déjà, nous utilisons des matériaux naturels, comme le bois par exemple pour le pavillon de la France à l'Exposition universelle de Milan, que nous avions dessiné. Mais on va plus loin. On parle beaucoup de bâtiments à énergie positive, mais généralement, les solutions classiques ne font que stocker l'énergie dans le bâtiment. Nous, on cherche, par des solutions végétales, à créer des climatisations, ou des chauffages naturels. On raisonne en flux d'énergie, pas en quantité. Le concept de départ, c'est de verdir la ville, utiliser les toits pour des plantations par exemple, ou installer des murs végétalisés, qui créent une fraîcheur naturelle. Et puis, on a ce concept de bio-façades, des sortes de champs verticaux. Entre deux parois de verre, on cultive des micro-algues, qui ont la vertu d'être isolantes, de produire du frais quand il fait chaud et inversement, mais elles sont aussi capables de produire des aliments, des cosmétiques, des médicaments. Cette façade de nouvelle génération permettrait de cultiver, au sein de capteurs solaires biologiques (photobioréacteurs), des micro-algues à haute valeur ajoutée pour la recherche médicale. Mais au-delà de tout, l'idée, c'est d'améliorer le vécu dans la ville. Nous avons remporté un projet, à Paris, d'une résidence entièrement équipée de bio-façades, qui sera le premier bâtiment résidentiel au monde construit avec ce procédé. Qui est 100 % français, et ça, on en est assez fiers. Parce que c'est sans doute la technologie architecturale du futur. Sans doute mes origines tarbaises, l'air des Pyrénées ! J'ai toujours été proche de la nature, de la campagne. J'aime l'idée d'amener la campagne dans les villes, faire, en quelque sorte, du béton ver. » Anouk et Nicolas, les deux architectes fondateurs de l'agence XTU en 2000, ont développé une approche résolument novatrice de la ville et de l’habitat inspirée du vivant. Actifs depuis 20 ans, ils explorent les rapports du bâti avec le vivant et le végétal. Musées, logements, bureaux, équipements publics, quartiers… en France et à l’étranger, leurs projets traduisent leur implication dans la recherche expérimentale, animée par cette conviction : l’architecture doit anticiper le futur et la troisième révolution industrielle sera biologique. Ils comptent de nombreuses réalisations innovantes, souvent primées, tant sur le plan architectural qu’environnemental. Ils s'investissent fortement dans l'agriculture urbaine et la recherche expérimentale, à la croisée des sciences du vivant, de l'écologie, de l'architecture et de l'urbanisme. Titulaires de trois brevets technologiques en 2011, ils ont notamment inventé et développé avec le CNRS, le système de « bio-façades » (façades actives intégrant des cultures de micro-algues). La bio-façade solaire à micro-algues agit comme une serre en accumulant l’énergie solaire et crée un tampon thermique qui améliore l’isolation du bâtiment. La façade est composée de trois vitrages. Dans l’un des interstices, court un filet d’eau qui nourrit des algues solaires. Ce plancton, qui présente les mêmes besoins thermiques que l’homme, transforme, selon le principe de la photosynthèse, le CO2 en oxygène et biomasse. Une architecture dépolluante et verte qui permet ainsi une économie de 50% sur les besoins thermiques d’un bâtiment. Plusieurs projets de bio-façades sont en cours à travers le monde. De Gyeonggi en Corée du Sud à San Francisco en Californie, ils font rayonner l’innovation architecturale française. Pour Anouk, le premier voyage est celui qui l’a menée de Tarbes à l’École d’architecture de Bordeaux. « Au départ, je voulais devenir ingénieur agronome ». La jeune femme pense ensuite à peindre, sa famille lui suggère d’avoir un véritable métier. Ce sera archi à Bordeaux, puis à la Villette en 5ème année. Elle rencontre Nicolas lors d’un voyage d’étude. « Nous visitions des églises baroques en Bavière », sourient-ils. En 1990, ils découvrent ensemble le Japon. Les architectes retiennent l’image d’un « monde flambant neuf » et les reflets d’enseignes lumineuses dans le canal Dotombori à Osaka. « Le projet du Forum des Images est un souvenir d’Osaka », disent-ils. Avant même d’adopter l’inconnue et sans avoir jamais construit, Anouk Legendre et Nicolas Desmazières furent lauréats, en 1992, des « Nouveaux albums des jeunes architectes (NAJA) ». À l’époque, le couple travaillait à domicile dans un deux-pièces. Parents de Paul et de Louise nés en 1990 et 1991, ils installaient les bébés dans la salle de bain pour passer des coups de fils. Soudain l’éclaircie. La récompense leur permit de participer à de nombreux concours et de monter leur première agence. « Nous avons gagné deux concours universitaires, l’UFR de géographie à Lille et un bâtiment universitaire à Rennes… et avons enfin trouvé des places en crèche ». L’UFR de Chimie ne doit rien au hasard. À ce propos, leur fils Paul ira aux Beaux-Arts, en sculpture et Louise s’orientera en agronomie. En 2018, Anouk et Nicolas ont livré deux projets : la tour Elithis Danube à Strasbourg et les logements Nuages à Paris. L'agence s'est diversifiée ces dernières années en réalisant des projets de logements environnementaux et des projets culturels et musées, en France et à l'étranger. Et on retiendra surtout que l'agence XTU a réalisé le Jeongok Prehistory Museum en Corée du Sud en 2011, le Pavillon de la France pour l'exposition Universelle de Milan en 2015 et La Cité du vin à Bordeaux en 2016.
Anouk LEGENDRE, née le 28 juin 1961 à Aureilhan est architecte, associée et cofondatrice de XTU architects à Paris. Diplômée de l’École d’architecture de Paris-la Villette en 1986, elle est titulaire d’un certificat d'études approfondies en architecture de paysage et d’un diplôme d’études approfondies en aménagement (Sorbonne). Plusieurs fois lauréate de la compétition des jeunes architectes Europan, elle remporte les Albums des jeunes architectes en 1992, aux côtés de Nicolas Desmazières avec qui elle fonde l’agence XTU en 2000 après avoir travaillé sur l'American Center de Franck Gehry à Paris. Riche d’une vingtaine d’années d'expérience dans la conception de grands projets et infrastructures urbains, elle est aujourd’hui membre du comité scientifique du Think-Tank "Énergie et Territoires" d’EDF, de l’association Architectes Français à l'Export - AFEX et de l’association Cobaty. Elle donne des conférences dans le monde entier (Montréal, Oslo, Wuhan, Yaoundé, Paris, Budapest, Zurich, Londres, Taipei, Tel Aviv, Rome...). Elle est présidente du jury national de la construction bois 2018. XTU (X pour l’inconnue mathématique; TU, suffixe de «situ») est spécialisé dans la recherche académique et environnementale ainsi que dans les bâtiments résidentiels et culturels. Ses travaux ont fait l’objet de plusieurs expositions : galerie d’architecture, Académie d’architecture de Séoul, Centre Pompidou en 2019 (27 maquettes de l’agence sont rentrées dans les collections du Centre Pompidou), Archilab. Les réalisations de XTU ont de nombreuses fois été primées : Jeongok Prehistory Museum en Corée du Sud (prix de l’Académie Coréenne d’Architecture), Pavillon France de l’Exposition universelle Milano 2015 (prix du meilleur pavillon section architecture), Cité du vin à Bordeaux (prix d’honneur du prix national de la Construction bois 2017), TED à Strasbourg en France (tour à énergie positive). Adeptes de la biodiversité dans la ville, les deux fondateurs de l’agence XTU architects travaillent avec ardeur à concevoir la métropole du futur « sobre, dense et résiliente ». De Gyeonggi en Corée du Sud à San Francisco en Californie, ils font rayonner l’innovation architecturale française. Leur chemin se croise en Bavière en Allemagne à l’occasion d’un voyage d’études. Suivront le Japon, « fondateur » de leur travail, des randonnées dans le désert africain pour se ressourcer et l’Islande avec ses paysages « façonnés par les flux », en rupture totale avec la conception traditionnelle de la géométrie. Anouk Legendre, un nom qui commence à bien briller dans le monde de l'architecture. Avec son associé dans le cabinet XTU, Nicolas Desmazières, né au Maroc et fils de diplomate, elle avait signé la Cité du vin à Bordeaux, devenue, sur la rive de la Gironde, l'emblème du Bordelais. Mais pas seulement… Même si elle vit à Paris, elle a toujours gardé un lien très fort avec la Bigorre. « J'ai vécu à Tarbes de ma naissance jusqu'au bac, ensuite j'ai poursuivi mes études à Bordeaux, puis à Paris, à l'École nationale supérieure d'architecture de La Villette, où j'ai d'ailleurs rencontré Nicolas, mon associé. Un de nos premiers gros projets a été le musée de la Préhistoire de Jeongok, en Corée du Sud, dans lequel il a fallu s'intégrer au paysage, mais surtout intégrer la culture asiatique du feng shui. Je pense que ça a été fondateur. Dans la foulée, nous avons réalisé le musée des Civilisations de la Réunion, où nous avons pu mettre en application nos idées. Nous portons l'idée qu'un bâtiment doit être en cohérence avec son milieu, son contexte. Ne pas le dénaturer, ni visuellement, ni techniquement… Déjà, nous utilisons des matériaux naturels, comme le bois par exemple pour le pavillon de la France à l'Exposition universelle de Milan, que nous avions dessiné. Mais on va plus loin. On parle beaucoup de bâtiments à énergie positive, mais généralement, les solutions classiques ne font que stocker l'énergie dans le bâtiment. Nous, on cherche, par des solutions végétales, à créer des climatisations, ou des chauffages naturels. On raisonne en flux d'énergie, pas en quantité. Le concept de départ, c'est de verdir la ville, utiliser les toits pour des plantations par exemple, ou installer des murs végétalisés, qui créent une fraîcheur naturelle. Et puis, on a ce concept de bio-façades, des sortes de champs verticaux. Entre deux parois de verre, on cultive des micro-algues, qui ont la vertu d'être isolantes, de produire du frais quand il fait chaud et inversement, mais elles sont aussi capables de produire des aliments, des cosmétiques, des médicaments. Cette façade de nouvelle génération permettrait de cultiver, au sein de capteurs solaires biologiques (photobioréacteurs), des micro-algues à haute valeur ajoutée pour la recherche médicale. Mais au-delà de tout, l'idée, c'est d'améliorer le vécu dans la ville. Nous avons remporté un projet, à Paris, d'une résidence entièrement équipée de bio-façades, qui sera le premier bâtiment résidentiel au monde construit avec ce procédé. Qui est 100 % français, et ça, on en est assez fiers. Parce que c'est sans doute la technologie architecturale du futur. Sans doute mes origines tarbaises, l'air des Pyrénées ! J'ai toujours été proche de la nature, de la campagne. J'aime l'idée d'amener la campagne dans les villes, faire, en quelque sorte, du béton ver. » Anouk et Nicolas, les deux architectes fondateurs de l'agence XTU en 2000, ont développé une approche résolument novatrice de la ville et de l’habitat inspirée du vivant. Actifs depuis 20 ans, ils explorent les rapports du bâti avec le vivant et le végétal. Musées, logements, bureaux, équipements publics, quartiers… en France et à l’étranger, leurs projets traduisent leur implication dans la recherche expérimentale, animée par cette conviction : l’architecture doit anticiper le futur et la troisième révolution industrielle sera biologique. Ils comptent de nombreuses réalisations innovantes, souvent primées, tant sur le plan architectural qu’environnemental. Ils s'investissent fortement dans l'agriculture urbaine et la recherche expérimentale, à la croisée des sciences du vivant, de l'écologie, de l'architecture et de l'urbanisme. Titulaires de trois brevets technologiques en 2011, ils ont notamment inventé et développé avec le CNRS, le système de « bio-façades » (façades actives intégrant des cultures de micro-algues). La bio-façade solaire à micro-algues agit comme une serre en accumulant l’énergie solaire et crée un tampon thermique qui améliore l’isolation du bâtiment. La façade est composée de trois vitrages. Dans l’un des interstices, court un filet d’eau qui nourrit des algues solaires. Ce plancton, qui présente les mêmes besoins thermiques que l’homme, transforme, selon le principe de la photosynthèse, le CO2 en oxygène et biomasse. Une architecture dépolluante et verte qui permet ainsi une économie de 50% sur les besoins thermiques d’un bâtiment. Plusieurs projets de bio-façades sont en cours à travers le monde. De Gyeonggi en Corée du Sud à San Francisco en Californie, ils font rayonner l’innovation architecturale française. Pour Anouk, le premier voyage est celui qui l’a menée de Tarbes à l’École d’architecture de Bordeaux. « Au départ, je voulais devenir ingénieur agronome ». La jeune femme pense ensuite à peindre, sa famille lui suggère d’avoir un véritable métier. Ce sera archi à Bordeaux, puis à la Villette en 5ème année. Elle rencontre Nicolas lors d’un voyage d’étude. « Nous visitions des églises baroques en Bavière », sourient-ils. En 1990, ils découvrent ensemble le Japon. Les architectes retiennent l’image d’un « monde flambant neuf » et les reflets d’enseignes lumineuses dans le canal Dotombori à Osaka. « Le projet du Forum des Images est un souvenir d’Osaka », disent-ils. Avant même d’adopter l’inconnue et sans avoir jamais construit, Anouk Legendre et Nicolas Desmazières furent lauréats, en 1992, des « Nouveaux albums des jeunes architectes (NAJA) ». À l’époque, le couple travaillait à domicile dans un deux-pièces. Parents de Paul et de Louise nés en 1990 et 1991, ils installaient les bébés dans la salle de bain pour passer des coups de fils. Soudain l’éclaircie. La récompense leur permit de participer à de nombreux concours et de monter leur première agence. « Nous avons gagné deux concours universitaires, l’UFR de géographie à Lille et un bâtiment universitaire à Rennes… et avons enfin trouvé des places en crèche ». L’UFR de Chimie ne doit rien au hasard. À ce propos, leur fils Paul ira aux Beaux-Arts, en sculpture et Louise s’orientera en agronomie. En 2018, Anouk et Nicolas ont livré deux projets : la tour Elithis Danube à Strasbourg et les logements Nuages à Paris. L'agence s'est diversifiée ces dernières années en réalisant des projets de logements environnementaux et des projets culturels et musées, en France et à l'étranger. Et on retiendra surtout que l'agence XTU a réalisé le Jeongok Prehistory Museum en Corée du Sud en 2011, le Pavillon de la France pour l'exposition Universelle de Milan en 2015 et La Cité du vin à Bordeaux en 2016.
LOPEZ Nicolas (1980-XXXX)
Escrimeur pratiquant le sabre médaillé olympique
Nicolas LOPEZ, né le 14 novembre 1980 à Tarbes est un escrimeur pratiquant le sabre. Titulaire d’un BEP en électrotechnique, licencié à l’Amicale Tarbaise d’Escrime, son club formateur, il a décroché la médaille d'or au sabre par équipes aux JO de Pékin en 2008, en battant en finale l'équipe des États-Unis (45-37) et remporté la médaille d'argent en sabre individuel. En individuel, après avoir éliminé le Russe Stanislav Pozdniakov (15-7) puis le Roumain Mihai Covaliu (15-13) il sera battu 15 touches à 9 par Zhong Man, galvanisé par la foule pékinoise. Son palmarès : 1999, champion du monde junior par équipes ; 2001, médaille d'argent par équipes lors des Championnats d'Europe ; 2005, médaille de bronze par équipes lors des Championnats du monde d'escrime, médaille de bronze en individuel lors des Championnats d'Europe et médaille d'or aux Championnats de France; 2006, champion du monde par équipes à Turin et médaille d'or aux Championnats de France ; 2007, médaille d’argent par équipes aux Championnats du monde de Saint-Pétersbourg et médaille de bronze par équipes lors des championnats d'Europe ; 2008, médaille d'or du tournoi par équipes avec Julien Pillet, Boris Sanson et Vincent Anstett, en battant l'équipe des États-Unis en finale et médaille d’argent en individuel aux Jeux olympiques de Pékin et médaille d'or aux Championnats de France ; 2009, médaille de bronze par équipes lors des championnats d'Europe ; 2012, médaille d'or aux Championnats de France. Après une décennie au sommet de sa discipline, à 32 ans, en 2012, après les Jeux olympiques de Londres, où il n’est pas présent, ce grand champion de sabre quitte Paris et le monde de la compétition (l'INSEP) pour revenir s’installer dans les Pyrénées, qui l’ont vu grandir. Il passe un diplôme d'accompagnateur de moyenne montagne, baroude au gré de ses envies et en parallèle prend la défense de l’environnement et fréquente certains milieux zadistes. L'escrimeur-altermondialiste est revenu poser ses bagages au pied des montagnes pour vivre avec sa compagne et ses deux petites filles dans une maison familiale à Villelongue, dans les Hautes-Pyrénées. Sa vie est désormais rythmée par son travail d'éducateur sportif à la mairie de Tarbes. L'ex-sabreur intervient dans les écoles pour organiser des sorties en ski de fond ou des randonnées. Il s'investit également comme maître d'armes à l'Amicale Tarbaise d’Escrime (ATE), le club de son enfance, en entraînant les bretteurs, amateurs ou confirmés. Il y transmet son expérience et contribue avec d'autres éducateurs à faire de ce club une référence mondiale de la discipline. Il a été fait chevalier de la Légion d'honneur.
Nicolas LOPEZ, né le 14 novembre 1980 à Tarbes est un escrimeur pratiquant le sabre. Titulaire d’un BEP en électrotechnique, licencié à l’Amicale Tarbaise d’Escrime, son club formateur, il a décroché la médaille d'or au sabre par équipes aux JO de Pékin en 2008, en battant en finale l'équipe des États-Unis (45-37) et remporté la médaille d'argent en sabre individuel. En individuel, après avoir éliminé le Russe Stanislav Pozdniakov (15-7) puis le Roumain Mihai Covaliu (15-13) il sera battu 15 touches à 9 par Zhong Man, galvanisé par la foule pékinoise. Son palmarès : 1999, champion du monde junior par équipes ; 2001, médaille d'argent par équipes lors des Championnats d'Europe ; 2005, médaille de bronze par équipes lors des Championnats du monde d'escrime, médaille de bronze en individuel lors des Championnats d'Europe et médaille d'or aux Championnats de France; 2006, champion du monde par équipes à Turin et médaille d'or aux Championnats de France ; 2007, médaille d’argent par équipes aux Championnats du monde de Saint-Pétersbourg et médaille de bronze par équipes lors des championnats d'Europe ; 2008, médaille d'or du tournoi par équipes avec Julien Pillet, Boris Sanson et Vincent Anstett, en battant l'équipe des États-Unis en finale et médaille d’argent en individuel aux Jeux olympiques de Pékin et médaille d'or aux Championnats de France ; 2009, médaille de bronze par équipes lors des championnats d'Europe ; 2012, médaille d'or aux Championnats de France. Après une décennie au sommet de sa discipline, à 32 ans, en 2012, après les Jeux olympiques de Londres, où il n’est pas présent, ce grand champion de sabre quitte Paris et le monde de la compétition (l'INSEP) pour revenir s’installer dans les Pyrénées, qui l’ont vu grandir. Il passe un diplôme d'accompagnateur de moyenne montagne, baroude au gré de ses envies et en parallèle prend la défense de l’environnement et fréquente certains milieux zadistes. L'escrimeur-altermondialiste est revenu poser ses bagages au pied des montagnes pour vivre avec sa compagne et ses deux petites filles dans une maison familiale à Villelongue, dans les Hautes-Pyrénées. Sa vie est désormais rythmée par son travail d'éducateur sportif à la mairie de Tarbes. L'ex-sabreur intervient dans les écoles pour organiser des sorties en ski de fond ou des randonnées. Il s'investit également comme maître d'armes à l'Amicale Tarbaise d’Escrime (ATE), le club de son enfance, en entraînant les bretteurs, amateurs ou confirmés. Il y transmet son expérience et contribue avec d'autres éducateurs à faire de ce club une référence mondiale de la discipline. Il a été fait chevalier de la Légion d'honneur.