100 célébrités
des Hautes-Pyrénées
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100 célébrités des Hautes-Pyrénées
Il y a 6 noms dans ce répertoire commençant par la lettre T.
TAILHADE Laurent (1854-1919)
Écrivain, poète satirique et libertaire, journaliste
Laurent TAILHADE, né à Tarbes le 16 avril 1854, rue Brauhauban, et mort le 2 novembre 1919 à Combs-la-Ville (Seine-et-Oise), cet artiste pamphlétaire et anarchiste défraya souvent la chronique par ses écrits audacieux. Il grandit entre son père, Félix Tailhade, magistrat conservateur, et sa mère, la pieuse Ernestine Jacomet. Durant sa vie il usa de nombreux pseudonymes : Azède, El Cachetero, Dom Junipérien, Lorenzaccio, Patte-Pelue, Renzi, Tybalt. Monarchiste avant de devenir anarchiste, anticlérical et dreyfusard, il a été mis en prison pour un article contre le tsar Nicolas II. Personnalité fracassante du Paris des Lettres de l’avant-guerre, il était l’ami de Verlaine, Mallarmé, Jaurès, Sacha Guitry. Il fut un écrivain influencé par les Parnassiens. Menant une vie de bohême à Paris, il devint l'ami de Jean Moréas ou encore Samain. Ses textes polémiques ne cachent pas ses opinions anarchistes et anticléricales. Il se fait connaître, en 1893, en proclamant, à travers un poème, son admiration pour l'attentat anarchiste de Vaillant, ce qui ne manqua pas de scandaliser la bourgeoisie parisienne. Ses recueils les plus célèbres sont : Au Pays du mufle (1891) et Imbéciles et gredins (1900). Il est aussi l'auteur de La Noire Idole, publié aux éditions Mille et Une nuits en 2001. 1er mai 1865 - Laurent Tailhade entre au collège Sainte-Marie de Toulouse (aujourd'hui Le Caousou) tenu par les jésuites. 1870-1873 - Études classiques au lycée de Pau. 1873-1874 - Études au lycée de Tarbes. Dans la cour de récréation, surveillée par le pion Théophile Delcassé, futur ministre de la IIIe République, Tailhade croise le jeune Jules Laforgue, de six ans son cadet. 1873 - Tailhade est couronné une première fois aux Jeux Floraux : il obtient une violette pour " Les Citharistes de la rue ". 1874 - Obtention du baccalauréat après des études plutôt médiocres. Seconde distinction aux Jeux Floraux pour " Vers l'infini " et " Le Bouquet de violettes ". Tailhade entre à la faculté de Droit de Toulouse où il se lie avec Etienne Bladé puis avec son père, Jean-François Bladé. Influencé par son professeur, Ernest Constans, futur ministre de l'Intérieur, il est alors républicain. 1875-1876 - Avec son ami Henri Maigrot, le futur caricaturiste Henriot et père du poète Émile Henriot, il est l'un des deux piliers de L'Echo des Trouvères, élégant hebdomadaire littéraire de Toulouse. 1877 - Tailhade rencontre le Baron René Toussaint, alors officier, qui fera une carrière dans le journalisme et la littérature sous le pseudonyme de René Maizeroy. Il servira de modèle à son ami Guy de Maupassant pour le Duroy de Bel-Ami. 1878 - Premier séjour à Paris, où Armand Silvestre le présente à Théodore de Banville. 6 janvier 1879 - Il épouse Marie-Agathe Eugénie de Gourcuff. Le couple s'installe à Bagnères-de-Bigorre, tandis que Tailhade poursuit de timides études à Toulouse. 16 septembre 1879 - Naissance de leur fils Léopold, qui ne survit que cinq mois. Avril 1880 - Parution chez Alphonse Lemerre, l'éditeur des Parnassiens, de son premier volume de vers, " Le Jardin des Rêves ". Dédié à Armand Silvestre, il est préfacé par Théodore de Banville. Tailhade demeure alors à Paris jusqu'en mai de cette année. Il approche alors Heredia, Coppée et Louis-Xavier de Ricard. Juin 1880 - De retour à Bagnères-de-Bigorre, Tailhade fréquente les milieux monarchistes de la ville. Il se pose en défenseur de l'Église catholique et commence à collaborer au journal conservateur " L'Écho des Vallées " sous le pseudonyme de Lorenzaccio. 1881-1883 - Il côtoie de loin le milieu des Hydropathes. Collaboration à L'Artiste, à La Jeune France. 1882 - Un Dizain de Sonnets ", plaquette publiée chez Alphonse Lemerre. 20 septembre 1882 - Premier duel connu de Laurent Tailhade avec l'un des responsables du Casino de Bagnères-de-Bigorre. Le premier d'une longue série qui approchera les 30 ! Tailhade flambe alors énormément au casino. 29 janvier 1883 - Décès de la jeune épouse de Tailhade. Elle n'a pas 25 ans. 1883 - Tailhade s'installe à Paris. Il fréquente Le Chat Noir, les Félibres parisiens et se lie d'amitié avec Joseph Gayda qui l'entraîne dans le cercle des Zutistes, à la Maison de Bois, située rue de Rennes. Là, il rencontre Charles Cros, le gourou des lieux, ainsi que toute la jeune bohème littéraire : Alphonse Allais, Louis Marsolleau, Charles Vignier, Jean Moréas, Edmond Haraucourt, Jean Ajalbert, Marie Krysinska, Fernand Icres, Georges d'Esparbès, Léo Trézenik et encore Ernest Raynaud, l'un de ses amis les plus fidèles. 1884-1885 - Il s'installe à l'hôtel Foyot. Il rencontre Verlaine et Mallarmé. Ses meilleurs amis sont alors Jean Lorrain, Jean Moréas, Stanislas de Guaita et Maurice Barrès. Viendront bientôt s'ajouter Victor Margueritte, Oscar Méténier et Félix Fénéon, Il collabore alors à Lutèce, au Chat Noir et à La Revue Indépendante. 1886-1887 - Son père, qui lui a coupé les vivres, l'oblige à rentrer à Bagnères-de-Bigorre, où sa famille lui a trouvé un nouveau parti en la personne de Mélanie Maruéjouls. Le mariage est célébré le 2 février 1886. C'est un véritable désastre. Tailhade, qui est devenu farouchement anticlérical, menace, avec un revolver, son épouse qui veut se rendre à la messe. La cohabitation ne tient pas un an. Le divorce est prononcé cinq ans plus tard. Été 1886 - Tailhade rédige seul une gazette intitulée " Le Courrier de la Saison ", puis " Le Paillasson ". La même année, il reprend la plupart de ses textes publiés ici et là dans " Bagnères - Thermal ". 1887 - Le 4 février 1887, Tailhade est initié en franc-maçonnerie à la loge L'Indépendance Française du Grand Orient de France à Toulouse, où il a repris des études de droit. Il regroupe alors autour de lui un cercle de disciples, parmi lesquels on trouve P.-B. Gheusi et Georges Fourest. 1888 - Tailhade revient définitivement à Paris. Parangon du poète décadent depuis Lutèce et " Les Déliquescences d'Adoré Floupette ", il collabore tout naturellement au Décadent d'Anatole Baju. Il y publie les premiers faux-Rimbaud avec la complicité de Raynaud et de Du Plessys. 1889-1890 - Il est l'un des premiers collaborateurs de La Plume, du Mercure de France et de L'Ermitage. Il fréquente Léon Bloy, Papus, Edouard Dubus, Henry d'Argis, Fernand Clerget, Mme Prévost-Roqueplan, la comtesse Diane de Beausacq, Marie de Maleissye... Le 12 juin 1889, en compagnie d'Albert Samain, il est le témoin du mariage de Rachilde avec Alfred Vallette. 1890 - Tailhade est incarcéré quatre jours à la prison de Sainte-Pélagie, suite à l'action intentée en justice par Gisèle d'Estoc. Georges Desplas, son avocat, le sort de ce mauvais pas. 1891 - Tailhade publie " Vitraux " chez Lemerre et " Au Pays du Mufle " chez Léon Vanier. Ce dernier recueil reprend ses ballades les plus assassines publiées au Mercure. 1892 - Début de l'amitié avec Edward Sansot. Le caractère homosexuel de leurs relations ne fait aucun doute. Cette même année, il est admis à la loge parisienne Les Amis Inséparables, dont il devient secrétaire l'année suivante. 1893 - Intense activité de conférencier (La Bodinière, Salle des Capucines, Salle des Sociétés Savantes...). Le 10 novembre il réitère sa conférence de la veille avant la représentation d' "Un Ennemi du Peuple" d'Ibsen au théâtre de l'œuvre. Ce petit chef d'œuvre de provocation déchaîne une véritable tempête dans la salle. Heureusement, ses partisans sont là pour le soutenir : Stéphane Mallarmé, Octave Mirbeau, Maurice Barrès, José-Maria de Heredia, Saint-Pol Roux, Rachilde, Paul Gauguin, Henry de Groux, Maurice Denis, Roger Marx, Francis Vielé-Griffin ... Le 9 décembre, au banquet de La Plume, apprenant l'attentat de Vaillant à la Chambre des Députés, il déclare au journaliste venu l'interroger : " Qu'importent les victimes si le geste est beau ! ". Il soulève un tollé général dans la presse. 1894 - Le 4 avril, une bombe, placée par une main anonyme sur le rebord d'une fenêtre, blesse grièvement Laurent Tailhade dînant au restaurant Foyot en compagnie de Julia Mialhe, qui partage alors sa vie. Il devra se faire énucléer quelques années plus tard. La presse se gausse de sa mésaventure et salue cette " bombe intelligente ". Seul Léon Bloy, Alfred Vallette et Jean Carrère montent au créneau pour prendre sa défense. Son maître, Stéphane Mallarmé, se précipite à son chevet, à l'hôpital de La Charité, où il demeure six semaines. A peine sorti de l'hôpital, Tailhade veut en découdre avec tous ceux qui l'ont insulté tandis qu'il était alité. Il expédie ses témoins, Stanislas de Guaita et Marcel Schwob aux quatre coins des rédactions de la presse parisienne. Afin d'affirmer publiquement son amitié à Tailhade, Sarah Bernhardt l'engage pour donner une conférence avant l'ultime représentation de Phèdre que la divine donne au théâtre de la Renaissance. A peine quinze jours après être sorti de l'hôpital, Tailhade déchaîne à nouveau la salle par ses provocations. Alfred Jarry est là qui jubile : il transcrira ces hauts faits dans un chapitre des " Gestes et Opinions du docteur Faustroll, pataphysicien ".
1895 - Grâce à son ami Henry Bauër, Tailhade entre à L'Écho de Paris, où il signe ses articles du pseudonyme de Tybalt. Il y restera jusqu'en février 1897. Dans un article il dénonce l'antisémitisme des étudiants ; ce qui déchaîne une manifestation desdits grimauds devant son domicile. Par chance, il est absent. Il suit alors l'une des innombrables cures de démorphinisation qui feront de son existence un véritable calvaire. Suite à cet article, il se bat en duel le 29 juin contre Renaud d'Elissagaray, journaliste à L'Antijuif et à la Libre Parole. Tailhade est sérieusement blessé à la main. Huit jours auparavant il s'est battu contre Jules Bois qui deviendra peu après son ami. Le 2 juillet, il retourne sur le pré contre le président de l'Association des étudiants. 1896 - Collaboration au Voltaire, à La Revue Rouge et au Libertaire. Il fréquente très assidûment Madame Prévost-Roqueplan et sa fille Juliette à Montfort l'Amaury, où il retrouve avec déplaisir son rival Jehan Rictus. 1897 - Il quitte L'Écho de Paris, qui est devenu antidreyfusard, après avoir fait condamner le journal à une somme astronomique, suite à l'un de ses articles dénonçant la pédophilie de l'ensemble du clergé haut-pyrénéen. Il séjourne alors à Toulouse, où débute sa liaison avec Anne Osmont, poétesse, féministe et célèbre occultiste. Il collabore régulièrement à La Dépêche. L'été, comme souvent, il se rend à Saint-Sébastien pour assister aux corridas, spectacle dont il est très friand. 1898 - Tailhade entre dans le combat dreyfusard au côté de son maître Zola, qui ne fut pourtant pas toujours l'une de ses admirations. Il écrit dans L'Aurore et dans Les Droits de l'Homme. Les duels alors s'enchaînent sans répit. Le 8 juillet contre Raphaël Viau qui s'était payé sa tête dans La Libre Parole après l'altercation qui avait conduit la nationaliste Marie-Anne de Bovet à gifler Tailhade et ce dernier à lui répliquer en lui crachant au visage. Et surtout le 17 octobre, où un duel furieux l'opposa à son ancien compagnon, Maurice Barrès. Tailhade fut gravement blessé au bras par l'épée de Barrès. Cette même année, Yvette Guibert lui commande des chansons qu'il ne lui fera jamais. Publication de " Terre Latine " chez Lemerre. 1899 - Hospitalisé une nouvelle fois, Tailhade reçoit la visite d'Anatole France et d'Émile Zola qui tentent de lui trouver une situation stable dans la presse. La combinaison pour le faire entrer au Figaro échoue. Il collabore au Journal du Peuple, puis commence à écrire à La Petite République, journal socialiste, où il se lie d'amitié avec Jean Jaurès. Publication d' "A travers les Grouins" chez Stock. Les ballades sont féroces : elles rappellent les hauts faits de la lutte dreyfusiste menée par Tailhade et ses amis. 1900 - Collaboration au Petit Sou. Publication d' "Imbéciles et Gredins" à la Maison d'Art. 1901 - Le 17 janvier, Tailhade épouse Eugénie Pochon, sœur de son ami, Fernand Kolney. La mariée a vingt-deux ans de moins que l'époux. Les témoins sont Raoul d'Audiffret, Jacques de Boisjolin et Jean Jaurès. Publication de " la touffe de sauge " aux éditions de la Plume. Tailhade collabore au Français et à La Raison, périodique anticlérical. Mais c'est son article du Libertaire paru le 15 septembre 1901, intitulé " Le Triomphe de la Domesticité ", véritable appel au meurtre sur la personne du tsar, qui l'envoie tout droit à la prison de la Santé pour un an. La campagne menée par ses amis, Zola, Kahn, France, Mirbeau, Boès, Sembat, etc. abrègera son séjour de moitié. En prison, il termine sa traduction du « Satyricon de Pétrone » qui paraît chez Fasquelle l'année suivante. 1902 - Parution de " Discours Civiques " chez Stock. Différend matrimonial avec Ninette, sa femme, dans lequel Mme Prévost-Roqueplan joue un rôle que ne lui pardonnera pas Tailhade et qui sera à l'origine de la parution, deux ans plus tard, du " Salon de Madame Truphot " que l'électron libre Fernand Kolney commettra pensant servir - à tort - son beau-frère. Tailhade reçoit chez lui Fernand Desprès et Miguel Almereyda, le futur père du cinéaste Jean Vigo. Il reprend sa collaboration à L'Aurore et à La Raison. Cette même année, lors des obsèques d'Émile Zola, il en prononce le panégyrique, en reconnaissance que ce dernier soit venu le défendre, au nom de la défense de la liberté de la presse, à la barre du tribunal l'année précédente, lorsqu'il était poursuivi pour avoir écrit dans Le Libertaire un article incendiaire constituant un véritable appel au meurtre à l'encontre du tsar Nicolas II qui faisait en 1901 sa seconde visite en France. 1903 - Tailhade Collabore très régulièrement à L'Action, un quotidien farouchement anticlérical. Il y restera jusqu'à la fin de l'année 1905. Il signe aussi plusieurs textes dans L'Assiette au Beurre. Le 28 avril, Ninette donne naissance à sa fille Laurence. Séjournant à Camaret en région Bretagne, durant la fin de l'été, il donne des articles à L'Action qui dénoncent l'alcoolisme de la population. De provocation en provocation, il ligue la population contre lui et c'est protégé par des gendarmes à cheval qu'il doit battre en retraite le 29 août. D'opinion libertaire, de mœurs libres, il y fit scandale en partageant sa chambre à l'Hôtel de France à la fois avec sa femme et un ami peintre. Un autre scandale du 15 août 1903 est resté longtemps célèbre à Camaret, où dans un geste de provocation, il verse le contenu d'un vase de nuit par la fenêtre de sa chambre, située au premier étage, sur une procession de la Fête de la bénédiction de la mer et des bateaux. 1800 Camarétois feront le siège de l'Hôtel de France, menaçant d'enfoncer la porte d'entrée, criant « À mort Tailhade ! À mort l'anarchie ! », et menaçant de jeter Tailhade dans la vase du port. La chanson paillarde « Les Filles de Camaret » a d'ailleurs probablement aussi été écrite anonymement par Laurent Tailhade pour se venger des Camarétois. 1904 - Collaboration à L'Humanité que vient de fonder Jaurès et à L'Internationale. Publication des " Poèmes Aristophanesques " au Mercure de France et des " Lettres Familières " à La librairie de La Raison. 1905 - Tailhade commence à prendre ses distances avec les libres-penseurs. Il signe des articles vengeurs dans Le Figaro sous le pseudonyme d'Azède. L'utilisation, sans son consentement, de son nom comme signataire de la fameuse affiche rouge antimilitariste qui encourageait les soldats à abattre leurs officiers, provoque une véritable rupture avec ses anciens compagnons de lutte. En octobre 1905, une affiche de l’Association internationale antimilitariste (AIA) intitulée « Appel aux conscrits » est placardée sur les murs de Paris. Le texte, violemment antimilitariste et antipatriote, appelle les conscrits à tourner leurs fusils vers les « soudards galonnés » plutôt que vers les grévistes, et appelle à la « grève immédiate » et à l’« insurrection » au jour d’une éventuelle déclaration de guerre. L’affiche est signée de 31 noms dont Laurent Tailhade. À l'issue du procès qui se déroule du 26 au 30 décembre 1905, deux prévenus sont acquittés et les 26 autres condamnés chacun à 100 francs d’amende et à des peines de prison allant de 6 mois à 4 ans. Publication chez Flammarion de sa traduction de " Trois comédies " de Plaute. 1906 - Poussé par le très réactionnaire Aristide Bruant, que Tailhade fréquente alors, il écrit deux lettres publiques de reniement, l'une à Arthur Meyer, que Le Gaulois publie le 22 janvier ; l'autre à Edouard Drumont que dévoile La Libre Parole du 29 janvier. Pourtant ce reniement sera sans lendemain. Ce simple mouvement d'humeur lui coûtera cher, car c'est celui qu'on retiendra dans sa vie parmi d'autres plus glorieux, pour l'accuser au mieux de versatilité, au pire de traîtrise. Cette année-là, il donne de nombreux textes à La Nouvelle Revue que dirige son fidèle P.-B. Gheusi. Le 15 février 1906, il quitte la franc-maçonnerie. 1907 - Publication de " Poèmes élégiaques " au Mercure de France. Il commence à collaborer à l'hebdomadaire Je Dis Tout dirigé par Jacques Landau, où il prend la défense de Matha, Sébastien Faure ou encore Malato. Le 14 août, il est le témoin du mariage de son ami Sacha Guitry avec Charlotte Lysés. 1908 - Séjours fréquents en Belgique pour des conférences (Bruxelles, Ostende, Anvers). Amitié avec James Ensor que lui a présenté son amie Emma Lambotte. Le 4 avril, il donne une conférence au Théâtre Fémina pour présenter un jeune poète de dix-huit ans nommé Jean Cocteau. 1909 - Collaboration à la revue Akademos. Publication chez Messein de sa traduction de " La Farce de la Marmite " de Plaute. Le 18 novembre il se bat en duel contre Gustave Téry, directeur de L'Œuvre, alors antisémite. A 55 ans, malade, saturé de morphine, borgne et pour ainsi dire manchot, Tailhade trouve encore la force d'embrocher son adversaire à la cinquième reprise. Quatre jours plus tard, le 22 novembre, c'est Urbain Gohier qui le traîne sur le pré. Tandis que son adversaire ajustera deux balles dans sa direction, Tailhade chevaleresque, ne fera pas usage de son arme. 1910 - Le 13 février, répétition générale, à l'Opéra, de son drame musical en deux actes "La Forêt". Les bénéfices vont aux victimes des inondations qui accablent alors Paris. Tailhade fait la connaissance de Neel Doff chez Emma Lambotte. Enthousiasmé par "Jours de famine et de détresse", il se fait le héraut du talent de la jeune femme. Malgré l'appui de Mirbeau, Descaves et Geffroy, il ne parviendra pas à lui faire attribuer le prix Goncourt, l'année suivante. 1911 - Tailhade commence à collaborer à Comœdia. Il y donnera des articles jusqu'en août 1914. 1912 - 3 janvier, duel au pistolet avec Sylvain Bonmariage. 1913 - Publication de " Plâtres et Marbres " chez Figuière. 1914 - Publication des " Commérages de Tybalt " chez Georges Crès. A la déclaration de guerre, Prenant exemple sur Anatole France, Tailhade se porte volontaire pour être engagé le 2 octobre 1914. On lui reprochera plus tard ce côté va-t-en-guerre, oubliant le trouble de tous ces chenus littérateurs devant la douleur de perdre leurs jeunes confrères. 1915 - Tailhade se replie sur Nice, accueilli par son ami Émile Vitta. Il y retrouve Xavier Privas et Marguerite Moreno. Il a des contacts avec les écrivains anglais qui s'intéressent à son œuvre : Wilfried Owen, Richard Aldington, ou encore Ezra Pound. 1916 - 1917 - Collaboration à L'Œuvre et au Pays. 1917-1919 - Collaboration à La Vérité. Tailhade y écrit des articles pacifistes et, en opposant de toujours au régime tsariste qu'il est resté, il salue la Révolution bolchévique. 1919 - Épuisé par ses congestions pulmonaires à répétition, Tailhade s'éteint le 1er novembre 1919 à Combs-la-Ville (Seine-et-Oise), laissant sa femme et sa fille dans un certain dénuement. Une souscription, en grande partie alimentée par Sacha Guitry, le sauvera de la fosse commune le 20 février 1921, et permettra à cet éternel enragé et à cet anticlérical fou furieux de trouver une petite place dans le cimetière du Montparnasse, où il repose encore aujourd’hui. Le nom « Tailhade » était devenu pendant une bonne partie du XXe siècle dans le parler local un nom commun synonyme de « personnage grossier, mal élevé », même si ce mot est désormais tombé en désuétude. Sa fille fut l'épouse du journaliste Pierre Châtelain-Tailhade, journaliste au « Canard enchaîné ».
Laurent TAILHADE, né à Tarbes le 16 avril 1854, rue Brauhauban, et mort le 2 novembre 1919 à Combs-la-Ville (Seine-et-Oise), cet artiste pamphlétaire et anarchiste défraya souvent la chronique par ses écrits audacieux. Il grandit entre son père, Félix Tailhade, magistrat conservateur, et sa mère, la pieuse Ernestine Jacomet. Durant sa vie il usa de nombreux pseudonymes : Azède, El Cachetero, Dom Junipérien, Lorenzaccio, Patte-Pelue, Renzi, Tybalt. Monarchiste avant de devenir anarchiste, anticlérical et dreyfusard, il a été mis en prison pour un article contre le tsar Nicolas II. Personnalité fracassante du Paris des Lettres de l’avant-guerre, il était l’ami de Verlaine, Mallarmé, Jaurès, Sacha Guitry. Il fut un écrivain influencé par les Parnassiens. Menant une vie de bohême à Paris, il devint l'ami de Jean Moréas ou encore Samain. Ses textes polémiques ne cachent pas ses opinions anarchistes et anticléricales. Il se fait connaître, en 1893, en proclamant, à travers un poème, son admiration pour l'attentat anarchiste de Vaillant, ce qui ne manqua pas de scandaliser la bourgeoisie parisienne. Ses recueils les plus célèbres sont : Au Pays du mufle (1891) et Imbéciles et gredins (1900). Il est aussi l'auteur de La Noire Idole, publié aux éditions Mille et Une nuits en 2001. 1er mai 1865 - Laurent Tailhade entre au collège Sainte-Marie de Toulouse (aujourd'hui Le Caousou) tenu par les jésuites. 1870-1873 - Études classiques au lycée de Pau. 1873-1874 - Études au lycée de Tarbes. Dans la cour de récréation, surveillée par le pion Théophile Delcassé, futur ministre de la IIIe République, Tailhade croise le jeune Jules Laforgue, de six ans son cadet. 1873 - Tailhade est couronné une première fois aux Jeux Floraux : il obtient une violette pour " Les Citharistes de la rue ". 1874 - Obtention du baccalauréat après des études plutôt médiocres. Seconde distinction aux Jeux Floraux pour " Vers l'infini " et " Le Bouquet de violettes ". Tailhade entre à la faculté de Droit de Toulouse où il se lie avec Etienne Bladé puis avec son père, Jean-François Bladé. Influencé par son professeur, Ernest Constans, futur ministre de l'Intérieur, il est alors républicain. 1875-1876 - Avec son ami Henri Maigrot, le futur caricaturiste Henriot et père du poète Émile Henriot, il est l'un des deux piliers de L'Echo des Trouvères, élégant hebdomadaire littéraire de Toulouse. 1877 - Tailhade rencontre le Baron René Toussaint, alors officier, qui fera une carrière dans le journalisme et la littérature sous le pseudonyme de René Maizeroy. Il servira de modèle à son ami Guy de Maupassant pour le Duroy de Bel-Ami. 1878 - Premier séjour à Paris, où Armand Silvestre le présente à Théodore de Banville. 6 janvier 1879 - Il épouse Marie-Agathe Eugénie de Gourcuff. Le couple s'installe à Bagnères-de-Bigorre, tandis que Tailhade poursuit de timides études à Toulouse. 16 septembre 1879 - Naissance de leur fils Léopold, qui ne survit que cinq mois. Avril 1880 - Parution chez Alphonse Lemerre, l'éditeur des Parnassiens, de son premier volume de vers, " Le Jardin des Rêves ". Dédié à Armand Silvestre, il est préfacé par Théodore de Banville. Tailhade demeure alors à Paris jusqu'en mai de cette année. Il approche alors Heredia, Coppée et Louis-Xavier de Ricard. Juin 1880 - De retour à Bagnères-de-Bigorre, Tailhade fréquente les milieux monarchistes de la ville. Il se pose en défenseur de l'Église catholique et commence à collaborer au journal conservateur " L'Écho des Vallées " sous le pseudonyme de Lorenzaccio. 1881-1883 - Il côtoie de loin le milieu des Hydropathes. Collaboration à L'Artiste, à La Jeune France. 1882 - Un Dizain de Sonnets ", plaquette publiée chez Alphonse Lemerre. 20 septembre 1882 - Premier duel connu de Laurent Tailhade avec l'un des responsables du Casino de Bagnères-de-Bigorre. Le premier d'une longue série qui approchera les 30 ! Tailhade flambe alors énormément au casino. 29 janvier 1883 - Décès de la jeune épouse de Tailhade. Elle n'a pas 25 ans. 1883 - Tailhade s'installe à Paris. Il fréquente Le Chat Noir, les Félibres parisiens et se lie d'amitié avec Joseph Gayda qui l'entraîne dans le cercle des Zutistes, à la Maison de Bois, située rue de Rennes. Là, il rencontre Charles Cros, le gourou des lieux, ainsi que toute la jeune bohème littéraire : Alphonse Allais, Louis Marsolleau, Charles Vignier, Jean Moréas, Edmond Haraucourt, Jean Ajalbert, Marie Krysinska, Fernand Icres, Georges d'Esparbès, Léo Trézenik et encore Ernest Raynaud, l'un de ses amis les plus fidèles. 1884-1885 - Il s'installe à l'hôtel Foyot. Il rencontre Verlaine et Mallarmé. Ses meilleurs amis sont alors Jean Lorrain, Jean Moréas, Stanislas de Guaita et Maurice Barrès. Viendront bientôt s'ajouter Victor Margueritte, Oscar Méténier et Félix Fénéon, Il collabore alors à Lutèce, au Chat Noir et à La Revue Indépendante. 1886-1887 - Son père, qui lui a coupé les vivres, l'oblige à rentrer à Bagnères-de-Bigorre, où sa famille lui a trouvé un nouveau parti en la personne de Mélanie Maruéjouls. Le mariage est célébré le 2 février 1886. C'est un véritable désastre. Tailhade, qui est devenu farouchement anticlérical, menace, avec un revolver, son épouse qui veut se rendre à la messe. La cohabitation ne tient pas un an. Le divorce est prononcé cinq ans plus tard. Été 1886 - Tailhade rédige seul une gazette intitulée " Le Courrier de la Saison ", puis " Le Paillasson ". La même année, il reprend la plupart de ses textes publiés ici et là dans " Bagnères - Thermal ". 1887 - Le 4 février 1887, Tailhade est initié en franc-maçonnerie à la loge L'Indépendance Française du Grand Orient de France à Toulouse, où il a repris des études de droit. Il regroupe alors autour de lui un cercle de disciples, parmi lesquels on trouve P.-B. Gheusi et Georges Fourest. 1888 - Tailhade revient définitivement à Paris. Parangon du poète décadent depuis Lutèce et " Les Déliquescences d'Adoré Floupette ", il collabore tout naturellement au Décadent d'Anatole Baju. Il y publie les premiers faux-Rimbaud avec la complicité de Raynaud et de Du Plessys. 1889-1890 - Il est l'un des premiers collaborateurs de La Plume, du Mercure de France et de L'Ermitage. Il fréquente Léon Bloy, Papus, Edouard Dubus, Henry d'Argis, Fernand Clerget, Mme Prévost-Roqueplan, la comtesse Diane de Beausacq, Marie de Maleissye... Le 12 juin 1889, en compagnie d'Albert Samain, il est le témoin du mariage de Rachilde avec Alfred Vallette. 1890 - Tailhade est incarcéré quatre jours à la prison de Sainte-Pélagie, suite à l'action intentée en justice par Gisèle d'Estoc. Georges Desplas, son avocat, le sort de ce mauvais pas. 1891 - Tailhade publie " Vitraux " chez Lemerre et " Au Pays du Mufle " chez Léon Vanier. Ce dernier recueil reprend ses ballades les plus assassines publiées au Mercure. 1892 - Début de l'amitié avec Edward Sansot. Le caractère homosexuel de leurs relations ne fait aucun doute. Cette même année, il est admis à la loge parisienne Les Amis Inséparables, dont il devient secrétaire l'année suivante. 1893 - Intense activité de conférencier (La Bodinière, Salle des Capucines, Salle des Sociétés Savantes...). Le 10 novembre il réitère sa conférence de la veille avant la représentation d' "Un Ennemi du Peuple" d'Ibsen au théâtre de l'œuvre. Ce petit chef d'œuvre de provocation déchaîne une véritable tempête dans la salle. Heureusement, ses partisans sont là pour le soutenir : Stéphane Mallarmé, Octave Mirbeau, Maurice Barrès, José-Maria de Heredia, Saint-Pol Roux, Rachilde, Paul Gauguin, Henry de Groux, Maurice Denis, Roger Marx, Francis Vielé-Griffin ... Le 9 décembre, au banquet de La Plume, apprenant l'attentat de Vaillant à la Chambre des Députés, il déclare au journaliste venu l'interroger : " Qu'importent les victimes si le geste est beau ! ". Il soulève un tollé général dans la presse. 1894 - Le 4 avril, une bombe, placée par une main anonyme sur le rebord d'une fenêtre, blesse grièvement Laurent Tailhade dînant au restaurant Foyot en compagnie de Julia Mialhe, qui partage alors sa vie. Il devra se faire énucléer quelques années plus tard. La presse se gausse de sa mésaventure et salue cette " bombe intelligente ". Seul Léon Bloy, Alfred Vallette et Jean Carrère montent au créneau pour prendre sa défense. Son maître, Stéphane Mallarmé, se précipite à son chevet, à l'hôpital de La Charité, où il demeure six semaines. A peine sorti de l'hôpital, Tailhade veut en découdre avec tous ceux qui l'ont insulté tandis qu'il était alité. Il expédie ses témoins, Stanislas de Guaita et Marcel Schwob aux quatre coins des rédactions de la presse parisienne. Afin d'affirmer publiquement son amitié à Tailhade, Sarah Bernhardt l'engage pour donner une conférence avant l'ultime représentation de Phèdre que la divine donne au théâtre de la Renaissance. A peine quinze jours après être sorti de l'hôpital, Tailhade déchaîne à nouveau la salle par ses provocations. Alfred Jarry est là qui jubile : il transcrira ces hauts faits dans un chapitre des " Gestes et Opinions du docteur Faustroll, pataphysicien ".
1895 - Grâce à son ami Henry Bauër, Tailhade entre à L'Écho de Paris, où il signe ses articles du pseudonyme de Tybalt. Il y restera jusqu'en février 1897. Dans un article il dénonce l'antisémitisme des étudiants ; ce qui déchaîne une manifestation desdits grimauds devant son domicile. Par chance, il est absent. Il suit alors l'une des innombrables cures de démorphinisation qui feront de son existence un véritable calvaire. Suite à cet article, il se bat en duel le 29 juin contre Renaud d'Elissagaray, journaliste à L'Antijuif et à la Libre Parole. Tailhade est sérieusement blessé à la main. Huit jours auparavant il s'est battu contre Jules Bois qui deviendra peu après son ami. Le 2 juillet, il retourne sur le pré contre le président de l'Association des étudiants. 1896 - Collaboration au Voltaire, à La Revue Rouge et au Libertaire. Il fréquente très assidûment Madame Prévost-Roqueplan et sa fille Juliette à Montfort l'Amaury, où il retrouve avec déplaisir son rival Jehan Rictus. 1897 - Il quitte L'Écho de Paris, qui est devenu antidreyfusard, après avoir fait condamner le journal à une somme astronomique, suite à l'un de ses articles dénonçant la pédophilie de l'ensemble du clergé haut-pyrénéen. Il séjourne alors à Toulouse, où débute sa liaison avec Anne Osmont, poétesse, féministe et célèbre occultiste. Il collabore régulièrement à La Dépêche. L'été, comme souvent, il se rend à Saint-Sébastien pour assister aux corridas, spectacle dont il est très friand. 1898 - Tailhade entre dans le combat dreyfusard au côté de son maître Zola, qui ne fut pourtant pas toujours l'une de ses admirations. Il écrit dans L'Aurore et dans Les Droits de l'Homme. Les duels alors s'enchaînent sans répit. Le 8 juillet contre Raphaël Viau qui s'était payé sa tête dans La Libre Parole après l'altercation qui avait conduit la nationaliste Marie-Anne de Bovet à gifler Tailhade et ce dernier à lui répliquer en lui crachant au visage. Et surtout le 17 octobre, où un duel furieux l'opposa à son ancien compagnon, Maurice Barrès. Tailhade fut gravement blessé au bras par l'épée de Barrès. Cette même année, Yvette Guibert lui commande des chansons qu'il ne lui fera jamais. Publication de " Terre Latine " chez Lemerre. 1899 - Hospitalisé une nouvelle fois, Tailhade reçoit la visite d'Anatole France et d'Émile Zola qui tentent de lui trouver une situation stable dans la presse. La combinaison pour le faire entrer au Figaro échoue. Il collabore au Journal du Peuple, puis commence à écrire à La Petite République, journal socialiste, où il se lie d'amitié avec Jean Jaurès. Publication d' "A travers les Grouins" chez Stock. Les ballades sont féroces : elles rappellent les hauts faits de la lutte dreyfusiste menée par Tailhade et ses amis. 1900 - Collaboration au Petit Sou. Publication d' "Imbéciles et Gredins" à la Maison d'Art. 1901 - Le 17 janvier, Tailhade épouse Eugénie Pochon, sœur de son ami, Fernand Kolney. La mariée a vingt-deux ans de moins que l'époux. Les témoins sont Raoul d'Audiffret, Jacques de Boisjolin et Jean Jaurès. Publication de " la touffe de sauge " aux éditions de la Plume. Tailhade collabore au Français et à La Raison, périodique anticlérical. Mais c'est son article du Libertaire paru le 15 septembre 1901, intitulé " Le Triomphe de la Domesticité ", véritable appel au meurtre sur la personne du tsar, qui l'envoie tout droit à la prison de la Santé pour un an. La campagne menée par ses amis, Zola, Kahn, France, Mirbeau, Boès, Sembat, etc. abrègera son séjour de moitié. En prison, il termine sa traduction du « Satyricon de Pétrone » qui paraît chez Fasquelle l'année suivante. 1902 - Parution de " Discours Civiques " chez Stock. Différend matrimonial avec Ninette, sa femme, dans lequel Mme Prévost-Roqueplan joue un rôle que ne lui pardonnera pas Tailhade et qui sera à l'origine de la parution, deux ans plus tard, du " Salon de Madame Truphot " que l'électron libre Fernand Kolney commettra pensant servir - à tort - son beau-frère. Tailhade reçoit chez lui Fernand Desprès et Miguel Almereyda, le futur père du cinéaste Jean Vigo. Il reprend sa collaboration à L'Aurore et à La Raison. Cette même année, lors des obsèques d'Émile Zola, il en prononce le panégyrique, en reconnaissance que ce dernier soit venu le défendre, au nom de la défense de la liberté de la presse, à la barre du tribunal l'année précédente, lorsqu'il était poursuivi pour avoir écrit dans Le Libertaire un article incendiaire constituant un véritable appel au meurtre à l'encontre du tsar Nicolas II qui faisait en 1901 sa seconde visite en France. 1903 - Tailhade Collabore très régulièrement à L'Action, un quotidien farouchement anticlérical. Il y restera jusqu'à la fin de l'année 1905. Il signe aussi plusieurs textes dans L'Assiette au Beurre. Le 28 avril, Ninette donne naissance à sa fille Laurence. Séjournant à Camaret en région Bretagne, durant la fin de l'été, il donne des articles à L'Action qui dénoncent l'alcoolisme de la population. De provocation en provocation, il ligue la population contre lui et c'est protégé par des gendarmes à cheval qu'il doit battre en retraite le 29 août. D'opinion libertaire, de mœurs libres, il y fit scandale en partageant sa chambre à l'Hôtel de France à la fois avec sa femme et un ami peintre. Un autre scandale du 15 août 1903 est resté longtemps célèbre à Camaret, où dans un geste de provocation, il verse le contenu d'un vase de nuit par la fenêtre de sa chambre, située au premier étage, sur une procession de la Fête de la bénédiction de la mer et des bateaux. 1800 Camarétois feront le siège de l'Hôtel de France, menaçant d'enfoncer la porte d'entrée, criant « À mort Tailhade ! À mort l'anarchie ! », et menaçant de jeter Tailhade dans la vase du port. La chanson paillarde « Les Filles de Camaret » a d'ailleurs probablement aussi été écrite anonymement par Laurent Tailhade pour se venger des Camarétois. 1904 - Collaboration à L'Humanité que vient de fonder Jaurès et à L'Internationale. Publication des " Poèmes Aristophanesques " au Mercure de France et des " Lettres Familières " à La librairie de La Raison. 1905 - Tailhade commence à prendre ses distances avec les libres-penseurs. Il signe des articles vengeurs dans Le Figaro sous le pseudonyme d'Azède. L'utilisation, sans son consentement, de son nom comme signataire de la fameuse affiche rouge antimilitariste qui encourageait les soldats à abattre leurs officiers, provoque une véritable rupture avec ses anciens compagnons de lutte. En octobre 1905, une affiche de l’Association internationale antimilitariste (AIA) intitulée « Appel aux conscrits » est placardée sur les murs de Paris. Le texte, violemment antimilitariste et antipatriote, appelle les conscrits à tourner leurs fusils vers les « soudards galonnés » plutôt que vers les grévistes, et appelle à la « grève immédiate » et à l’« insurrection » au jour d’une éventuelle déclaration de guerre. L’affiche est signée de 31 noms dont Laurent Tailhade. À l'issue du procès qui se déroule du 26 au 30 décembre 1905, deux prévenus sont acquittés et les 26 autres condamnés chacun à 100 francs d’amende et à des peines de prison allant de 6 mois à 4 ans. Publication chez Flammarion de sa traduction de " Trois comédies " de Plaute. 1906 - Poussé par le très réactionnaire Aristide Bruant, que Tailhade fréquente alors, il écrit deux lettres publiques de reniement, l'une à Arthur Meyer, que Le Gaulois publie le 22 janvier ; l'autre à Edouard Drumont que dévoile La Libre Parole du 29 janvier. Pourtant ce reniement sera sans lendemain. Ce simple mouvement d'humeur lui coûtera cher, car c'est celui qu'on retiendra dans sa vie parmi d'autres plus glorieux, pour l'accuser au mieux de versatilité, au pire de traîtrise. Cette année-là, il donne de nombreux textes à La Nouvelle Revue que dirige son fidèle P.-B. Gheusi. Le 15 février 1906, il quitte la franc-maçonnerie. 1907 - Publication de " Poèmes élégiaques " au Mercure de France. Il commence à collaborer à l'hebdomadaire Je Dis Tout dirigé par Jacques Landau, où il prend la défense de Matha, Sébastien Faure ou encore Malato. Le 14 août, il est le témoin du mariage de son ami Sacha Guitry avec Charlotte Lysés. 1908 - Séjours fréquents en Belgique pour des conférences (Bruxelles, Ostende, Anvers). Amitié avec James Ensor que lui a présenté son amie Emma Lambotte. Le 4 avril, il donne une conférence au Théâtre Fémina pour présenter un jeune poète de dix-huit ans nommé Jean Cocteau. 1909 - Collaboration à la revue Akademos. Publication chez Messein de sa traduction de " La Farce de la Marmite " de Plaute. Le 18 novembre il se bat en duel contre Gustave Téry, directeur de L'Œuvre, alors antisémite. A 55 ans, malade, saturé de morphine, borgne et pour ainsi dire manchot, Tailhade trouve encore la force d'embrocher son adversaire à la cinquième reprise. Quatre jours plus tard, le 22 novembre, c'est Urbain Gohier qui le traîne sur le pré. Tandis que son adversaire ajustera deux balles dans sa direction, Tailhade chevaleresque, ne fera pas usage de son arme. 1910 - Le 13 février, répétition générale, à l'Opéra, de son drame musical en deux actes "La Forêt". Les bénéfices vont aux victimes des inondations qui accablent alors Paris. Tailhade fait la connaissance de Neel Doff chez Emma Lambotte. Enthousiasmé par "Jours de famine et de détresse", il se fait le héraut du talent de la jeune femme. Malgré l'appui de Mirbeau, Descaves et Geffroy, il ne parviendra pas à lui faire attribuer le prix Goncourt, l'année suivante. 1911 - Tailhade commence à collaborer à Comœdia. Il y donnera des articles jusqu'en août 1914. 1912 - 3 janvier, duel au pistolet avec Sylvain Bonmariage. 1913 - Publication de " Plâtres et Marbres " chez Figuière. 1914 - Publication des " Commérages de Tybalt " chez Georges Crès. A la déclaration de guerre, Prenant exemple sur Anatole France, Tailhade se porte volontaire pour être engagé le 2 octobre 1914. On lui reprochera plus tard ce côté va-t-en-guerre, oubliant le trouble de tous ces chenus littérateurs devant la douleur de perdre leurs jeunes confrères. 1915 - Tailhade se replie sur Nice, accueilli par son ami Émile Vitta. Il y retrouve Xavier Privas et Marguerite Moreno. Il a des contacts avec les écrivains anglais qui s'intéressent à son œuvre : Wilfried Owen, Richard Aldington, ou encore Ezra Pound. 1916 - 1917 - Collaboration à L'Œuvre et au Pays. 1917-1919 - Collaboration à La Vérité. Tailhade y écrit des articles pacifistes et, en opposant de toujours au régime tsariste qu'il est resté, il salue la Révolution bolchévique. 1919 - Épuisé par ses congestions pulmonaires à répétition, Tailhade s'éteint le 1er novembre 1919 à Combs-la-Ville (Seine-et-Oise), laissant sa femme et sa fille dans un certain dénuement. Une souscription, en grande partie alimentée par Sacha Guitry, le sauvera de la fosse commune le 20 février 1921, et permettra à cet éternel enragé et à cet anticlérical fou furieux de trouver une petite place dans le cimetière du Montparnasse, où il repose encore aujourd’hui. Le nom « Tailhade » était devenu pendant une bonne partie du XXe siècle dans le parler local un nom commun synonyme de « personnage grossier, mal élevé », même si ce mot est désormais tombé en désuétude. Sa fille fut l'épouse du journaliste Pierre Châtelain-Tailhade, journaliste au « Canard enchaîné ».
THÉALLET Sophie
Styliste de renommée internationale
Sophie THÉALLET, née en 1964 à Bagnères-de-Bigorre, établie à New York, est une styliste très honorée de voir ses vêtements portés par Michèle Obama, la Première dame des États-Unis, pendant ses 8 années à la Maison Blanche et aussi par tout le gotha américain. À 18 ans, Sophie s'installe à Paris pour intégrer au début des années 1980, le Studio Berçot, une école de stylisme. Elle se fait remarquer en 1984 avec une collection pour le Printemps qui a connu un grand succès. Elle reçoit le prix Printemps du Jeune Designer. Repérée et embauchée par le déjà très influent Jean-Paul Gaultier, elle apprend chez lui à donner libre court à sa fantaisie, à jouer avec les couleurs. Elle rejoint ensuite durant une décennie le grand couturier franco-tunisien, Azzedine Alaïa, avant de déménager à New York pour suivre son mari canadien, qui vivait à New York. Et c'est avec Azzedine qu’elle dit avoir tout appris. Le créateur qui sait sublimer comme nul autre les courbes féminines par la précision de ses coupes et qui lui apprend la rigueur et la couture, confiera-t-elle. Elle vit à Brooklyn Heights, au troisième étage d'un immeuble art-déco non loin du pont de Brooklyn, qu'elle a transformé en atelier. Son atelier est aussi l'appartement où elle vit et travaille avec son mari Steven Francoeur, un ancien mannequin québécois et Léon leur petit garçon. Après avoir déménagé à New York, elle a continué à travailler avec Alaïa à temps partiel, tout en travaillant en freelance pour différentes marques américaines. En 2005, elle lance une petite ligne resort, Motu Tane. En 2007, elle lance sa propre marque, Sophie Theallet, à New York. Le rêve américain commence vraiment en 2009 pour la styliste, lorsque ses créations féminines et gaies, destinées à habiller une femme élégante en perpétuel mouvement, attirent l'œil de Michelle Obama, Première dame américaine et nouvelle icône mondiale de la mode. Elle n'a alors lancé sa marque que depuis deux ans et travaille encore avec son mari depuis chez elle à Brooklyn. Consacrée par la Première dame, elle se voit ouvrir, outre les portes de la Maison Blanche, où elle est invitée, celles des salons de la haute société américaine. En novembre 2009, elle est lauréate du 1er prix CFDA/Vogue Fashion Fund Awards du meilleur créateur de l'année aux États-Unis et aussi du magazine américain Vogue, l'une des récompenses les plus prestigieuses dans la mode aux États-Unis. Elle est encensée aussi par le New York Times. Les stars affluent et avec elles une importante clientèle fortunée. Le magazine Vogue écrit assez régulièrement sur ses défilés. En juillet 2012, elle est la lauréate de l’International Woolmark Prize. En novembre 2016, très attachée à la présidence Obama, dans une lettre ouverte publiée sur Twitter elle explique pourquoi elle n'habillera pas Melania, la future Première dame des États-Unis, épouse de Donald Trump. Car écrit-elle « la rhétorique raciste, sexiste et xénophobe de la campagne de son mari sont incompatibles avec son travail ». Plus qu'un plaidoyer pour Michèle Obama, ce texte participe d'une campagne contre Donald Trump. Et elle demande même à ses confrères et les autres designers d'en faire de même. Elle termine sa lettre ouverte par un message digne d'un slogan : « L'intégrité est notre seule vraie devise ». À défaut d’habiller la future Première dame, elle a donc taillé un costard au futur Président des États-Unis. Quelques jours plus tard, le styliste américain Tommy Hilfiger a répondu à sa lettre en disant que Melania était une très belle femme et qu'il pensait que n'importe quel designer serait très fier de l'habiller. Cette lettre de Sophie, publiée sur les réseaux sociaux, a fait grand bruit. Pendant des mois, elle en a subi les contrecoups, recevant des critiques et des menaces par téléphone, par courriel et sur les réseaux sociaux. Sophie avait séduit les Américains par son style « bohémien chic ». Chiffon, froncé, plissé, coupes en biais, les vêtements sont fluides. Ce style évoquait parfois l'Afrique du nord et ses caftans, parfois l'Afrique noire et ses cotons de couleur vive, parfois d'autres horizons. La créatrice osait les mélanges de couleurs inattendus, souvent travaillés dans des imprimés ethniques. Des tenues faciles à porter, intemporelles et destinées aux femmes de tous âges. Les créations Sophie Théallet se vendaient désormais dans une dizaine de pays, surtout aux États-Unis et au Canada, en Australie, en Russie et au Moyen-Orient. Mais pas en France, où elle ne désespérait pas de vendre aussi ses créations. « On aimerait la voir arriver en France un jour peut-être », avait déclaré Cécilia Attias, l'ex-épouse de Nicolas Sarkozy. Parce qu'être reconnue et vendue sur sa terre natale, « ce serait cool ». Elle a été distribuée dans une vingtaine de magasins américains dont Barneys à New York et à Beverly Hills, mais aussi à Londres et à Koweit City. Établie à New York pendant de nombreuses années, la designer française Sophie Theallet était une habituée des passerelles et des tapis rouges. Michelle Obama, Oprah Winfrey, Jennifer Lopez et Kim Kardashian ne sont que quelques-unes des femmes qui ont porté ses créations. Puis, elle en a eu assez. Assez de tous les artifices qui entourent la haute couture. Assez aussi du climat politique américain. Sophie, son mari (et partenaire d’affaires) Steve Francoeur et leur fils ont débarqué en 2018 à Montréal sans tambour ni trompette, à cause bien sûr du contexte politique aux États-Unis. Installée désormais à Montréal, elle vient de lancer Room 502, une nouvelle marque de luxe éthique qui est en phase avec ses convictions. Une marque qui tire son nom de l’appartement de l’hôtel Chelsea où ont vécu Sophie et Steve à leur arrivée à New York. Room 502 mise plutôt sur de petites séries, produites en quantité limitée et renouvelées tous les trois ou quatre mois. L’idée étant de produire moins et de produire bien et également de rendre plus accessibles les vêtements de luxe. La marque Sophie Theallet, qui s’était bien établie dans le monde de la mode depuis son lancement en 2007 aux Etats-Unis, a alors été mise en veilleuse. Sophie est la fille du Dr Jean Claude Théallet, fort connu à Bagnères-de-Bigorre et de son épouse née Burgué, ex championne de ski et de tennis, et qui ont eu six enfants dont cinq garçons et une fille, Sophie. En 2010, dans les salons de la mairie de Bagnères-de-Bigorre, le maire Roland Castells lui a remis la médaille d’honneur de la ville de Bagnères-de-Bigorre. Son attachement à la richesse artisanale de la mode, à la finesse d'exécution d'un patron et à l'art du détail, lui avait valu un bel accueil aux États-Unis. Pour la production de ses prochaines séries au Canada, qui comprendront robes, écharpes, chemisiers et pantalons, la designer fera appel à des ateliers montréalais, new-yorkais et, éventuellement, européens puisqu’elle décrit son entreprise comme «citoyenne du monde».
Sophie THÉALLET, née en 1964 à Bagnères-de-Bigorre, établie à New York, est une styliste très honorée de voir ses vêtements portés par Michèle Obama, la Première dame des États-Unis, pendant ses 8 années à la Maison Blanche et aussi par tout le gotha américain. À 18 ans, Sophie s'installe à Paris pour intégrer au début des années 1980, le Studio Berçot, une école de stylisme. Elle se fait remarquer en 1984 avec une collection pour le Printemps qui a connu un grand succès. Elle reçoit le prix Printemps du Jeune Designer. Repérée et embauchée par le déjà très influent Jean-Paul Gaultier, elle apprend chez lui à donner libre court à sa fantaisie, à jouer avec les couleurs. Elle rejoint ensuite durant une décennie le grand couturier franco-tunisien, Azzedine Alaïa, avant de déménager à New York pour suivre son mari canadien, qui vivait à New York. Et c'est avec Azzedine qu’elle dit avoir tout appris. Le créateur qui sait sublimer comme nul autre les courbes féminines par la précision de ses coupes et qui lui apprend la rigueur et la couture, confiera-t-elle. Elle vit à Brooklyn Heights, au troisième étage d'un immeuble art-déco non loin du pont de Brooklyn, qu'elle a transformé en atelier. Son atelier est aussi l'appartement où elle vit et travaille avec son mari Steven Francoeur, un ancien mannequin québécois et Léon leur petit garçon. Après avoir déménagé à New York, elle a continué à travailler avec Alaïa à temps partiel, tout en travaillant en freelance pour différentes marques américaines. En 2005, elle lance une petite ligne resort, Motu Tane. En 2007, elle lance sa propre marque, Sophie Theallet, à New York. Le rêve américain commence vraiment en 2009 pour la styliste, lorsque ses créations féminines et gaies, destinées à habiller une femme élégante en perpétuel mouvement, attirent l'œil de Michelle Obama, Première dame américaine et nouvelle icône mondiale de la mode. Elle n'a alors lancé sa marque que depuis deux ans et travaille encore avec son mari depuis chez elle à Brooklyn. Consacrée par la Première dame, elle se voit ouvrir, outre les portes de la Maison Blanche, où elle est invitée, celles des salons de la haute société américaine. En novembre 2009, elle est lauréate du 1er prix CFDA/Vogue Fashion Fund Awards du meilleur créateur de l'année aux États-Unis et aussi du magazine américain Vogue, l'une des récompenses les plus prestigieuses dans la mode aux États-Unis. Elle est encensée aussi par le New York Times. Les stars affluent et avec elles une importante clientèle fortunée. Le magazine Vogue écrit assez régulièrement sur ses défilés. En juillet 2012, elle est la lauréate de l’International Woolmark Prize. En novembre 2016, très attachée à la présidence Obama, dans une lettre ouverte publiée sur Twitter elle explique pourquoi elle n'habillera pas Melania, la future Première dame des États-Unis, épouse de Donald Trump. Car écrit-elle « la rhétorique raciste, sexiste et xénophobe de la campagne de son mari sont incompatibles avec son travail ». Plus qu'un plaidoyer pour Michèle Obama, ce texte participe d'une campagne contre Donald Trump. Et elle demande même à ses confrères et les autres designers d'en faire de même. Elle termine sa lettre ouverte par un message digne d'un slogan : « L'intégrité est notre seule vraie devise ». À défaut d’habiller la future Première dame, elle a donc taillé un costard au futur Président des États-Unis. Quelques jours plus tard, le styliste américain Tommy Hilfiger a répondu à sa lettre en disant que Melania était une très belle femme et qu'il pensait que n'importe quel designer serait très fier de l'habiller. Cette lettre de Sophie, publiée sur les réseaux sociaux, a fait grand bruit. Pendant des mois, elle en a subi les contrecoups, recevant des critiques et des menaces par téléphone, par courriel et sur les réseaux sociaux. Sophie avait séduit les Américains par son style « bohémien chic ». Chiffon, froncé, plissé, coupes en biais, les vêtements sont fluides. Ce style évoquait parfois l'Afrique du nord et ses caftans, parfois l'Afrique noire et ses cotons de couleur vive, parfois d'autres horizons. La créatrice osait les mélanges de couleurs inattendus, souvent travaillés dans des imprimés ethniques. Des tenues faciles à porter, intemporelles et destinées aux femmes de tous âges. Les créations Sophie Théallet se vendaient désormais dans une dizaine de pays, surtout aux États-Unis et au Canada, en Australie, en Russie et au Moyen-Orient. Mais pas en France, où elle ne désespérait pas de vendre aussi ses créations. « On aimerait la voir arriver en France un jour peut-être », avait déclaré Cécilia Attias, l'ex-épouse de Nicolas Sarkozy. Parce qu'être reconnue et vendue sur sa terre natale, « ce serait cool ». Elle a été distribuée dans une vingtaine de magasins américains dont Barneys à New York et à Beverly Hills, mais aussi à Londres et à Koweit City. Établie à New York pendant de nombreuses années, la designer française Sophie Theallet était une habituée des passerelles et des tapis rouges. Michelle Obama, Oprah Winfrey, Jennifer Lopez et Kim Kardashian ne sont que quelques-unes des femmes qui ont porté ses créations. Puis, elle en a eu assez. Assez de tous les artifices qui entourent la haute couture. Assez aussi du climat politique américain. Sophie, son mari (et partenaire d’affaires) Steve Francoeur et leur fils ont débarqué en 2018 à Montréal sans tambour ni trompette, à cause bien sûr du contexte politique aux États-Unis. Installée désormais à Montréal, elle vient de lancer Room 502, une nouvelle marque de luxe éthique qui est en phase avec ses convictions. Une marque qui tire son nom de l’appartement de l’hôtel Chelsea où ont vécu Sophie et Steve à leur arrivée à New York. Room 502 mise plutôt sur de petites séries, produites en quantité limitée et renouvelées tous les trois ou quatre mois. L’idée étant de produire moins et de produire bien et également de rendre plus accessibles les vêtements de luxe. La marque Sophie Theallet, qui s’était bien établie dans le monde de la mode depuis son lancement en 2007 aux Etats-Unis, a alors été mise en veilleuse. Sophie est la fille du Dr Jean Claude Théallet, fort connu à Bagnères-de-Bigorre et de son épouse née Burgué, ex championne de ski et de tennis, et qui ont eu six enfants dont cinq garçons et une fille, Sophie. En 2010, dans les salons de la mairie de Bagnères-de-Bigorre, le maire Roland Castells lui a remis la médaille d’honneur de la ville de Bagnères-de-Bigorre. Son attachement à la richesse artisanale de la mode, à la finesse d'exécution d'un patron et à l'art du détail, lui avait valu un bel accueil aux États-Unis. Pour la production de ses prochaines séries au Canada, qui comprendront robes, écharpes, chemisiers et pantalons, la designer fera appel à des ateliers montréalais, new-yorkais et, éventuellement, européens puisqu’elle décrit son entreprise comme «citoyenne du monde».
TOUYA Anne-Lise (1981-XXXX)
Championne d'escrime dans la catégorie du sabre médaillée olympique
Anne-Lise TOUYA, née le 19 octobre 1981 à Tarbes est la benjamine d'une fratrie d'escrimeurs : en 2004, l'aîné Gaël, fut médaillé d’or olympique à Athènes avec l'équipe de France de sabre, tout comme son deuxième frère, Damien, de 2 ans son cadet, qui lui fut également champion du monde en individuel en 1999 et surtout médaillé de bronze olympique à Atlanta en 1996. Après les Jeux de 2004, ses frères renoncent à leur carrière sportive. Sœur cadette, Anne-Lise a commencé par faire du fleuret puis s'est mise au sabre car l'école de Tarbes était plus performante dans cette discipline et elle rejoindra en 1998, le Creps de Châtenay-Malabry. En 2001, après deux Coupes du monde, elle remporte le titre mondial individuel de sabre à Nîmes, dominant son adversaire, l'Italienne Ilaria Bianco, sur un score de 15-3. En 2005, aux mondiaux de Leipzig, elle remporte son deuxième titre mondial individuel, quatre ans après son premier, en battant en finale (15-13), la Russe Sophia Velikaia. Sélectionnée pour les Jeux olympiques de 2008 à Pékin, elle est éliminée dès son entrée en lice, face à la Hongroise Orsolya Nagy. Elle s’y classera 4e avec l'équipe de France dans l'épreuve du sabre féminin par équipes, battues par les États-Unis pour la médaille de bronze. À la fin de l'année 2008, à 27 ans, elle décide de mettre fin de sa carrière sportive et de s'investir dans sa vie professionnelle et familiale. Double championne du monde individuelle de sabre, deux fois championne du monde par équipes (2006-2007), deux fois championne d’Europe par équipes et une fois en individuel, diplômée de management de l'École supérieure de commerce de Paris en 2006, elle travaille aujourd’hui comme cadre RH chez Bouygues Construction.
Anne-Lise TOUYA, née le 19 octobre 1981 à Tarbes est la benjamine d'une fratrie d'escrimeurs : en 2004, l'aîné Gaël, fut médaillé d’or olympique à Athènes avec l'équipe de France de sabre, tout comme son deuxième frère, Damien, de 2 ans son cadet, qui lui fut également champion du monde en individuel en 1999 et surtout médaillé de bronze olympique à Atlanta en 1996. Après les Jeux de 2004, ses frères renoncent à leur carrière sportive. Sœur cadette, Anne-Lise a commencé par faire du fleuret puis s'est mise au sabre car l'école de Tarbes était plus performante dans cette discipline et elle rejoindra en 1998, le Creps de Châtenay-Malabry. En 2001, après deux Coupes du monde, elle remporte le titre mondial individuel de sabre à Nîmes, dominant son adversaire, l'Italienne Ilaria Bianco, sur un score de 15-3. En 2005, aux mondiaux de Leipzig, elle remporte son deuxième titre mondial individuel, quatre ans après son premier, en battant en finale (15-13), la Russe Sophia Velikaia. Sélectionnée pour les Jeux olympiques de 2008 à Pékin, elle est éliminée dès son entrée en lice, face à la Hongroise Orsolya Nagy. Elle s’y classera 4e avec l'équipe de France dans l'épreuve du sabre féminin par équipes, battues par les États-Unis pour la médaille de bronze. À la fin de l'année 2008, à 27 ans, elle décide de mettre fin de sa carrière sportive et de s'investir dans sa vie professionnelle et familiale. Double championne du monde individuelle de sabre, deux fois championne du monde par équipes (2006-2007), deux fois championne d’Europe par équipes et une fois en individuel, diplômée de management de l'École supérieure de commerce de Paris en 2006, elle travaille aujourd’hui comme cadre RH chez Bouygues Construction.
TOUYA Damien (1975-XXXX)
Escrimeur médaillé olympique
Damien TOUYA, né le 23 avril 1975 à La Rochelle, est un escrimeur, pratiquant le sabre. Formé à l'Amicale tarbaise d'escrime (ATE), il a été champion du monde en individuel et par équipes, dont l'un des autres membres est son frère Gaël. Ensemble ils remportent le titre olympique par équipe lors des Jeux olympiques 2004 à Athènes. Issu d'une famille de sportifs, dont le père entraîneur et mentor est vice-président à la Fédération française d'escrime, il rejoint en 1993 son frère Gaël à L'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (INSEP) à Paris, qui regroupe l'élite de l'escrime français. Après un titre mondial junior en 1995, il fait ses débuts dans les compétitions seniors, remportant un premier titre lors des championnats d'Europe. Il est ensuite intégré à l'équipe de France qui se rend aux Jeux olympiques 1996 d’Atlanta. Bien qu'il n'ait que 21 ans, dans une arme considérée jusqu'alors comme privilégiant l'expérience, il remporte une médaille de bronze lors de la compétition individuelle. En 1997, l'équipe de France dont il fait partie avec son frère Gaël, remporte le titre mondial lors des championnats du monde d'escrime. En 1998, il remporte une médaille d’argent par équipe lors de championnats du monde. À cette compétition, son frère Gaël, aujourd'hui professeur d'EPS à l'Université Paul Sabatier à Toulouse, occupait le poste de remplaçant. En 1999, lors des championnats du monde de Séoul, il remporte le titre mondial en individuel. Puis, il remporte une deuxième médaille d'or en gagnant la compétition par équipe, composée de Matthieu Gourdain, Jean-Philippe Daurelle et Julien Pillet. Il se présente ainsi comme l'un des principaux favoris de l'épreuve individuelle du sabre aux Jeux olympiques 2000 à Sydney. Lors de celle-ci, il échoue en quart de finale face au roumain Mihai Covaliu, qui remportera ensuite le titre face à un autre Français Matthieu Gourdain, et qui sera sacré champion olympique au sabre aux Jeux olympiques de Sydney en 2000. Dans la compétition par équipe, composée de Gourdain, Pillet et Cédric Seguin, la France remportera la médaille d'argent. Pour l'édition suivante des Jeux olympiques 2004 à Athènes, il retrouve son frère lors de la compétition par équipe ; le troisième tireur est Julien Pillet, le rôle de remplaçant étant occupé par Boris Sanson. Après avoir éliminé la Chine, l'équipe de France se voit opposée aux États-Unis en demi-finale. Damien a la responsabilité d'être le dernier relayeur français. Lors de ce dernier relais, sa main est transpercée par la lame de l'Américain Keeth Smart lors de l'assaut pour la 45e et dernière touche. Après dix minutes de soins, le sabreur reprend son gant et se présente pour un contre victorieux qui allait conduire les Tricolores en finale. Après la pause le séparant de la finale, il convainc l'encadrement qu'il peut tenir sa place face aux Italiens. Lors de celle-ci, les Français prennent rapidement l'avantage, menant 25 à 18 avant le deuxième relais de Damien Touya. Celui-ci l'oppose à Aldo Montano, qui remet son équipe dans le match en recollant à 30 à 29. Damien Touya, qui a la responsabilité du dernier assaut, débute celui-ci sur le score de 40 à 39 pour les Italiens. Lors de celui-ci, Touya domine Luigi Tarantino et termine la rencontre sur le score 45 à 42. Peu après le tournoi olympique, il annonce, tout comme son frère, la fin de sa carrière, laissant à leur sœur Anne-Lise Touya, sabreuse, qui est la dernière représentante de la famille à encore pratiquer l'escrime de haut niveau en compétition, le soin de porter les couleurs de la famille. Elle a à son actif notamment, un titre de championne d'Europe, deux titres de championne du monde consécutifs, un titre de championne du monde par équipe. Damien est papa d'une petite fille prénommée Clara et est entraîneur dans un club de sabre toulousain. Il a aussi un poste à la Fédération française d'escrime (FFE), où il travaille en tant que conseiller technique sportif pour la région Midi-Pyrénées. « C'est déjà beau de participer aux JO. C'est encore plus beau de le faire avec un membre de sa famille. Nous avions écrit l'histoire de cette discipline (le sabre) et le faire avec son frère, c'est un moment inoubliable. » Son palmarès : Médaille d'or par équipe aux jeux Olympiques d’été 2004 à Athènes ; Médaille d'argent par équipe aux Jeux olympiques d’été 2000 à Sydney ; Médaille de bronze individuelle aux Jeux olympiques d’été 1996 à Atlanta ; Médaille d’or aux Championnats du monde d'escrime en 1999 ; Médaille d'or par équipe aux Championnats du monde d'escrime en 1999 ; Médaille d'or par équipe aux Championnats du monde d'escrime en 1997 ; Médaille d'argent par équipe aux Championnats du monde d'escrime en 1998 ; Médaille de bronze aux Championnats du monde d'escrime en 1997 ; Médaille d'or par équipe aux Championnats d'Europe d'escrime en 1999 ; Médaille d'or aux Championnats d'Europe d'escrime en 1996. Il possède la plus haute distinction française, puisque qu’il a été fait Chevalier de la Légion d'honneur. Damien Touya, auréolé de très nombreux titres prestigieux est toujours heureux de témoigner auprès des jeunes de ses expériences sportives internationales. Autant de victoires qui consacrèrent l'excellence de l'escrime en France, grand pourvoyeur de médailles mondiales et olympiques, mais aussi le travail effectué depuis des années à Tarbes par un club et une famille pyrénéenne hors du commun.
Damien TOUYA, né le 23 avril 1975 à La Rochelle, est un escrimeur, pratiquant le sabre. Formé à l'Amicale tarbaise d'escrime (ATE), il a été champion du monde en individuel et par équipes, dont l'un des autres membres est son frère Gaël. Ensemble ils remportent le titre olympique par équipe lors des Jeux olympiques 2004 à Athènes. Issu d'une famille de sportifs, dont le père entraîneur et mentor est vice-président à la Fédération française d'escrime, il rejoint en 1993 son frère Gaël à L'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (INSEP) à Paris, qui regroupe l'élite de l'escrime français. Après un titre mondial junior en 1995, il fait ses débuts dans les compétitions seniors, remportant un premier titre lors des championnats d'Europe. Il est ensuite intégré à l'équipe de France qui se rend aux Jeux olympiques 1996 d’Atlanta. Bien qu'il n'ait que 21 ans, dans une arme considérée jusqu'alors comme privilégiant l'expérience, il remporte une médaille de bronze lors de la compétition individuelle. En 1997, l'équipe de France dont il fait partie avec son frère Gaël, remporte le titre mondial lors des championnats du monde d'escrime. En 1998, il remporte une médaille d’argent par équipe lors de championnats du monde. À cette compétition, son frère Gaël, aujourd'hui professeur d'EPS à l'Université Paul Sabatier à Toulouse, occupait le poste de remplaçant. En 1999, lors des championnats du monde de Séoul, il remporte le titre mondial en individuel. Puis, il remporte une deuxième médaille d'or en gagnant la compétition par équipe, composée de Matthieu Gourdain, Jean-Philippe Daurelle et Julien Pillet. Il se présente ainsi comme l'un des principaux favoris de l'épreuve individuelle du sabre aux Jeux olympiques 2000 à Sydney. Lors de celle-ci, il échoue en quart de finale face au roumain Mihai Covaliu, qui remportera ensuite le titre face à un autre Français Matthieu Gourdain, et qui sera sacré champion olympique au sabre aux Jeux olympiques de Sydney en 2000. Dans la compétition par équipe, composée de Gourdain, Pillet et Cédric Seguin, la France remportera la médaille d'argent. Pour l'édition suivante des Jeux olympiques 2004 à Athènes, il retrouve son frère lors de la compétition par équipe ; le troisième tireur est Julien Pillet, le rôle de remplaçant étant occupé par Boris Sanson. Après avoir éliminé la Chine, l'équipe de France se voit opposée aux États-Unis en demi-finale. Damien a la responsabilité d'être le dernier relayeur français. Lors de ce dernier relais, sa main est transpercée par la lame de l'Américain Keeth Smart lors de l'assaut pour la 45e et dernière touche. Après dix minutes de soins, le sabreur reprend son gant et se présente pour un contre victorieux qui allait conduire les Tricolores en finale. Après la pause le séparant de la finale, il convainc l'encadrement qu'il peut tenir sa place face aux Italiens. Lors de celle-ci, les Français prennent rapidement l'avantage, menant 25 à 18 avant le deuxième relais de Damien Touya. Celui-ci l'oppose à Aldo Montano, qui remet son équipe dans le match en recollant à 30 à 29. Damien Touya, qui a la responsabilité du dernier assaut, débute celui-ci sur le score de 40 à 39 pour les Italiens. Lors de celui-ci, Touya domine Luigi Tarantino et termine la rencontre sur le score 45 à 42. Peu après le tournoi olympique, il annonce, tout comme son frère, la fin de sa carrière, laissant à leur sœur Anne-Lise Touya, sabreuse, qui est la dernière représentante de la famille à encore pratiquer l'escrime de haut niveau en compétition, le soin de porter les couleurs de la famille. Elle a à son actif notamment, un titre de championne d'Europe, deux titres de championne du monde consécutifs, un titre de championne du monde par équipe. Damien est papa d'une petite fille prénommée Clara et est entraîneur dans un club de sabre toulousain. Il a aussi un poste à la Fédération française d'escrime (FFE), où il travaille en tant que conseiller technique sportif pour la région Midi-Pyrénées. « C'est déjà beau de participer aux JO. C'est encore plus beau de le faire avec un membre de sa famille. Nous avions écrit l'histoire de cette discipline (le sabre) et le faire avec son frère, c'est un moment inoubliable. » Son palmarès : Médaille d'or par équipe aux jeux Olympiques d’été 2004 à Athènes ; Médaille d'argent par équipe aux Jeux olympiques d’été 2000 à Sydney ; Médaille de bronze individuelle aux Jeux olympiques d’été 1996 à Atlanta ; Médaille d’or aux Championnats du monde d'escrime en 1999 ; Médaille d'or par équipe aux Championnats du monde d'escrime en 1999 ; Médaille d'or par équipe aux Championnats du monde d'escrime en 1997 ; Médaille d'argent par équipe aux Championnats du monde d'escrime en 1998 ; Médaille de bronze aux Championnats du monde d'escrime en 1997 ; Médaille d'or par équipe aux Championnats d'Europe d'escrime en 1999 ; Médaille d'or aux Championnats d'Europe d'escrime en 1996. Il possède la plus haute distinction française, puisque qu’il a été fait Chevalier de la Légion d'honneur. Damien Touya, auréolé de très nombreux titres prestigieux est toujours heureux de témoigner auprès des jeunes de ses expériences sportives internationales. Autant de victoires qui consacrèrent l'excellence de l'escrime en France, grand pourvoyeur de médailles mondiales et olympiques, mais aussi le travail effectué depuis des années à Tarbes par un club et une famille pyrénéenne hors du commun.
TRÉLUT Maurice (1881-1945)
Vétérinaire, maire de Tarbes, résistant, déporté à Buchenwald
Maurice TRÉLUT, né le 30 juillet 1881 à Ossun et mort en déportation le 15 février 1945 à Buchenwald, est un héros de la Résistance en Bigorre. Le 3 juillet 1912, à l'issue de l'assemblée constitutive du comité de rugby Armagnac-Bigorre, il devient le premier président de ce comité regroupant les départements du Gers et des Hautes-Pyrénées. Il est mobilisé en 1914 en tant que vétérinaire au 14e d'artillerie. Le journal Les Pyrénées du 23 août 1917 cite : Notre compatriote, M. Maurice Trélut, vétérinaire au 14e d'artillerie, vient d'obtenir la belle citation suivante : "Maurice Trélut, excellent praticien, d'une haute valeur morale et de la plus haute conscience professionnelle, au front depuis le début de la campagne, a demandé à rester avec le régiment alors que son âge lui permettait d'être désigné pour un poste de l'intérieur, a fait preuve devant V. , le 4 juin 1916, d'une belle crânerie en s'offrant volontairement pour guider jusqu'aux premières lignes malgré un bombardement continu un médecin appelé à donner des soins à des blessés, a contribué en plusieurs circonstances en l'absence de médecins à leur donner les premiers soins." Il se lance dans la vie publique en 1926 et créé la Ligue pour le relèvement de la moralité publique. Son élection comme maire de Tarbes en 1935 donna lieu à une manifestation "antifasciste" (le secrétaire du comité organisateur sera fusillé après la Libération). Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier en juin 1940 par les troupes allemandes. Libéré en 1941 pour recevoir le maréchal Pétain, il retrouve son fauteuil de maire de Tarbes. Maire de Tarbes de 1935 à 1944 (année de son arrestation par la Gestapo et de sa déportation sans retour à Buchenwald), il met en place le réseau de sauvetage de l’hôpital mixte de Tarbes tenu par des religieuses. Maurice Trélut envoyait les pourchassés à la mère supérieure des Filles de la Charité, Anne-Marie Llobet, qui se chargeait ensuite de les cacher dans l’hôpital. Les Juifs qui ne parlaient pas le français étaient admis à l’hôpital en tant que sourds-muets ou hospitalisés dans le service des contagieux, tandis que les blessés et les malades étaient pris en charge par les sœurs. Marcel Billières, directeur de l'hôpital mixte et futur maire de Tarbes (1953), les sœurs Anne-Marie Llobet, Marie-Antoinette Ricard et Maurice Trélut, ont ainsi tout mis en œuvre pour soustraire les Juifs de la déportation et pour sauver les personnes en fuite pourchassées par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale. Mère Anne-Marie Llobet plaçait les fugitifs dans l'aile des contagieux, où les Allemands n'aimaient guère pénétrer. Néanmoins, le risque d'être découvert restait grand et quiconque aidait les Juifs était passible de peines extrêmement lourdes, pouvant aller jusqu'à la déportation. Nombre d’évadés de guerre, de réfractaires du STO (service du travail obligatoire) lui doivent des papiers qui leur permettront de se cacher de l’occupant. Dès novembre 1942 et pendant l’occupation de la ville de Tarbes, il va s’opposer aux autorités allemandes, au sein même de ses services municipaux. Résistant et anti-nazi, il n’hésitera pas à mettre sa vie en jeu pour aider ses administrés. Le 10 juin 1944, à quelques jours de la Libération, il proteste énergiquement contre le bombardement de la ville de Tarbes par cinq avions allemands et refuse de signer le communiqué de la Kommandantur imputant le raid "à des avions inconnus arborant les marques de la Luftwaffe", comme l’y obligeait l’armée d’occupation. Surveillé et se sentant en danger, il demande le soutien du docteur Mouniq, qui anime un réseau de passage en Espagne. Mais son état de santé ne lui permettra pas de prendre la route pour franchir la frontière et reviendra à Tarbes. Il est arrêté par la Gestapo en juillet 1944 et déporté sans retour en septembre 1944 à Buchenwald, où il meurt d’épuisement le 15 février 1945, payant de sa vie son courage et sa générosité. Son action est reconnue et récompensée le 2 novembre 1994, lorsque lui est décernée la médaille de Juste parmi les Nations. Son nom est gravé sur le mur d’honneur du mémorial de la Shoah de Yad Vashem à Jérusalem. Dans sa jeunesse, il fut également joueur de rugby à XV au Stadoceste tarbais. À Tarbes, le stade Maurice-Trélut, attitré du Stado Tarbes Pyrénées rugby, qui peut accueillir 15.000 spectateurs, dont 6.000 places assises, a été baptisé du nom de Maurice Trélut, en son souvenir. Et un monument à l'entrée du stade, daté de 1949, permet de garder en mémoire qui était Maurice Trélut. Un square à Tarbes porte aussi son nom. Il laisse le souvenir indélébile d’un de ces Bigourdans les plus importants. Un de ceux qui firent changer le cours de l’histoire par un acte de bravoure. Ancien joueur de rugby au stadoceste tarbais, il fut le premier président du Comité Armagnac-Bigorre (en 1912). Il fut surtout maire de Tarbes de 1935 à 1944. Héros de la Résistance, il est mort en déportation dans le camp de concentration de Buchenwald. La libération de Tarbes et du département se fit les 18 et 19 août 1944, en quatre « points chauds » : la gare, l’Arsenal, l’hôtel le Moderne, puis la caserne Larrey. La libération du département se scella dans la journée du 20 août 1944. Cette grande figure de la Résistance, qui organisa un réseau au sein d'un hôpital tarbais, se sera opposé avec courage à l’autorité allemande et en mourut, déporté à Buchenwald.
Maurice TRÉLUT, né le 30 juillet 1881 à Ossun et mort en déportation le 15 février 1945 à Buchenwald, est un héros de la Résistance en Bigorre. Le 3 juillet 1912, à l'issue de l'assemblée constitutive du comité de rugby Armagnac-Bigorre, il devient le premier président de ce comité regroupant les départements du Gers et des Hautes-Pyrénées. Il est mobilisé en 1914 en tant que vétérinaire au 14e d'artillerie. Le journal Les Pyrénées du 23 août 1917 cite : Notre compatriote, M. Maurice Trélut, vétérinaire au 14e d'artillerie, vient d'obtenir la belle citation suivante : "Maurice Trélut, excellent praticien, d'une haute valeur morale et de la plus haute conscience professionnelle, au front depuis le début de la campagne, a demandé à rester avec le régiment alors que son âge lui permettait d'être désigné pour un poste de l'intérieur, a fait preuve devant V. , le 4 juin 1916, d'une belle crânerie en s'offrant volontairement pour guider jusqu'aux premières lignes malgré un bombardement continu un médecin appelé à donner des soins à des blessés, a contribué en plusieurs circonstances en l'absence de médecins à leur donner les premiers soins." Il se lance dans la vie publique en 1926 et créé la Ligue pour le relèvement de la moralité publique. Son élection comme maire de Tarbes en 1935 donna lieu à une manifestation "antifasciste" (le secrétaire du comité organisateur sera fusillé après la Libération). Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier en juin 1940 par les troupes allemandes. Libéré en 1941 pour recevoir le maréchal Pétain, il retrouve son fauteuil de maire de Tarbes. Maire de Tarbes de 1935 à 1944 (année de son arrestation par la Gestapo et de sa déportation sans retour à Buchenwald), il met en place le réseau de sauvetage de l’hôpital mixte de Tarbes tenu par des religieuses. Maurice Trélut envoyait les pourchassés à la mère supérieure des Filles de la Charité, Anne-Marie Llobet, qui se chargeait ensuite de les cacher dans l’hôpital. Les Juifs qui ne parlaient pas le français étaient admis à l’hôpital en tant que sourds-muets ou hospitalisés dans le service des contagieux, tandis que les blessés et les malades étaient pris en charge par les sœurs. Marcel Billières, directeur de l'hôpital mixte et futur maire de Tarbes (1953), les sœurs Anne-Marie Llobet, Marie-Antoinette Ricard et Maurice Trélut, ont ainsi tout mis en œuvre pour soustraire les Juifs de la déportation et pour sauver les personnes en fuite pourchassées par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale. Mère Anne-Marie Llobet plaçait les fugitifs dans l'aile des contagieux, où les Allemands n'aimaient guère pénétrer. Néanmoins, le risque d'être découvert restait grand et quiconque aidait les Juifs était passible de peines extrêmement lourdes, pouvant aller jusqu'à la déportation. Nombre d’évadés de guerre, de réfractaires du STO (service du travail obligatoire) lui doivent des papiers qui leur permettront de se cacher de l’occupant. Dès novembre 1942 et pendant l’occupation de la ville de Tarbes, il va s’opposer aux autorités allemandes, au sein même de ses services municipaux. Résistant et anti-nazi, il n’hésitera pas à mettre sa vie en jeu pour aider ses administrés. Le 10 juin 1944, à quelques jours de la Libération, il proteste énergiquement contre le bombardement de la ville de Tarbes par cinq avions allemands et refuse de signer le communiqué de la Kommandantur imputant le raid "à des avions inconnus arborant les marques de la Luftwaffe", comme l’y obligeait l’armée d’occupation. Surveillé et se sentant en danger, il demande le soutien du docteur Mouniq, qui anime un réseau de passage en Espagne. Mais son état de santé ne lui permettra pas de prendre la route pour franchir la frontière et reviendra à Tarbes. Il est arrêté par la Gestapo en juillet 1944 et déporté sans retour en septembre 1944 à Buchenwald, où il meurt d’épuisement le 15 février 1945, payant de sa vie son courage et sa générosité. Son action est reconnue et récompensée le 2 novembre 1994, lorsque lui est décernée la médaille de Juste parmi les Nations. Son nom est gravé sur le mur d’honneur du mémorial de la Shoah de Yad Vashem à Jérusalem. Dans sa jeunesse, il fut également joueur de rugby à XV au Stadoceste tarbais. À Tarbes, le stade Maurice-Trélut, attitré du Stado Tarbes Pyrénées rugby, qui peut accueillir 15.000 spectateurs, dont 6.000 places assises, a été baptisé du nom de Maurice Trélut, en son souvenir. Et un monument à l'entrée du stade, daté de 1949, permet de garder en mémoire qui était Maurice Trélut. Un square à Tarbes porte aussi son nom. Il laisse le souvenir indélébile d’un de ces Bigourdans les plus importants. Un de ceux qui firent changer le cours de l’histoire par un acte de bravoure. Ancien joueur de rugby au stadoceste tarbais, il fut le premier président du Comité Armagnac-Bigorre (en 1912). Il fut surtout maire de Tarbes de 1935 à 1944. Héros de la Résistance, il est mort en déportation dans le camp de concentration de Buchenwald. La libération de Tarbes et du département se fit les 18 et 19 août 1944, en quatre « points chauds » : la gare, l’Arsenal, l’hôtel le Moderne, puis la caserne Larrey. La libération du département se scella dans la journée du 20 août 1944. Cette grande figure de la Résistance, qui organisa un réseau au sein d'un hôpital tarbais, se sera opposé avec courage à l’autorité allemande et en mourut, déporté à Buchenwald.
TSEKOVA Polina (1968-XXXX)
Basketteuse internationale
Polina TSEKOVA, alias Poli, née le 30 avril 1968 à Pleven en Bulgarie, est une basketteuse internationale d’origine bulgare et naturalisée française, évoluant au poste de pivot et mesurant 1,95 m. Elle est considérée comme l'une des meilleures joueuses de basket-ball que le pays ait jamais eu. Elle a représenté l'équipe nationale féminine de basket-ball de Bulgarie, avec une moyenne de 18,5 points pour l'équipe. En 1996, elle participe à la victoire en Coupe d’Europe L. Ronchetti, le sacre européen de Tarbes Gespe Bigorre. En 1999, Tzekova a signé avec les Houston Comets au sein de la National Basketball Association (NBA) et faisait partie de la formation qui a remporté le titre à la fin de la saison 1999 de la WNBA. Elle avait également participé au tournoi féminin aux Jeux olympiques d'été de 1988. L'équipe tarbaise compte dans ses rangs une joueuse de classe internationale, Polina Tzekova, 1m95, avec un curriculum vitae à faire rêver bien des basketteuses. Cette joueuse a participé à toutes les compétitions possibles avec l'équipe nationale bulgare (Jeux olympiques, championnat du monde, championnat d'Europe) et en club (WNBA, Coupe Ronchetti, Euroligue, Coupe de France, tournoi de la Fédération), sans oublier toutes les distinctions acquises en tant que MVP étrangère, meilleure marqueuse, meilleure rebondeuse, meilleure évaluation de la Ligue. Cette joueuse écrase les rencontres de sa présence, avec classe et modestie, forçant le respect des adversaires ravis d'avoir eu l'opportunité de rencontrer une telle joueuse. Considérée comme une véritable icône du basket féminin dans son pays natal, elle n’a jamais quitté la Bigorre depuis qu’elle a pris sa retraite sportive en 2010 après le titre national. À 19 ans elle avait déjà été élue dans les dix meilleures joueuses européennes. Elle est un des rares pivots à être capable de shooter à 3 points. Elle quitte son pays en 1991 et jouera à Priolo en Italie pendant quatre ans avant de rejoindre en 1995, le TGB. Et chaque fois elle adoptera la langue du pays dans lequel elle vit, puisqu’elle parle couramment anglais, italien et français. Depuis maintenant quelques années, la Ligue Occitanie de basket a mis en œuvre l'académie régionale de basket, sous le modèle de l'académie fédérale. Il s'agit de mettre à l'honneur, au moment de l'assemblée générale de la Ligue, cinq personnalités qui ont mis en lumière notre basket local, qui ont eu un palmarès ou un parcours hors norme. Pour 2019, c’est Francis Jordane, qui est le parrain de la promotion, où sont à l’honneur cinq académiciens prestigieux pour le basket français : Pierre Galle, Maurice Boulois, Florence Roussel, Polina Tzekova, et Christophe Soulé. Et, parmi les lauréats de la promotion Francis-Jordane, grande figure du coaching français, on retrouvait une grande dame du basket bien connu des Tarbais : Polina Tzekova. Véritable icône du basket dans son pays natal, l'ancienne intérieure franco-bulgare possède l'un des plus beaux palmarès d'Europe : titres nationaux en Bulgarie avec le Lokomotiv Sofia et en France avec le Tarbes Gespe Basket (TGB), victoire en Coupe d'Europe Liliana-Ronchetti, trois Coupes de France et un titre de champion WNBA avec les Houston Comets en tant que pivot titulaire. Poli s'est imposée au fil des saisons comme l'une des meilleures intérieures d'Europe, glanant bon nombre de distinctions individuelles sur son passage qui lui ont permis d'être élue pour les 20 ans de la Ligue Féminine de Basketball (LFB) dans le meilleur cinq étranger 2018. Depuis qu'elle a posé les pieds sur le sol tarbais en 1995 pour rejoindre le TGB, après un passage par Priolo, en Italie, Poli n'a jamais quitté la Bigorre, et ce même pendant sa période mourenxoise, entre 2005 et 2008. Depuis sa retraite sportive en 2010 après le titre national avec le TGB, Poli s'est dirigée vers le coaching en prenant des jeunes sous son aile, dans un premier temps, avant de se retrouver à la tête de l'équipe fanion du TUB, avec une montée en pré-nationale au bout d'une saison réussie. Après en avoir fait rêver et s'enthousiasmer plus d'un lorsqu'elle était sur les parquets, Poli transmet maintenant sa passion qui l'anime depuis tant d'années comme un véritable trait d'union entre les générations. Et c'est bien là que se trouve l'essence même de la distinction qui lui a été donnée le 22 juin 2019 à Labège. Aussi discrète qu'elle est grande, Poli n'aime pas être mise en avant et pourtant, ce trophée n'est qu'une juste récompense pour tout ce que cette grande dame a fait et fait encore pour le basket occitan. Elle avait participé aux JO de Séoul 88 avec l'équipe de Bulgarie, qui avait terminé 5ème du tournoi, quand elle s’était rompu un ligament du genou dès le premier match. En 1985, lors du championnat d'Europe en Italie, où son équipe gagna la médaille d'argent, elle était la plus jeune de l'équipe. Elle finira sa carrière à Tarbes, car le TGB l'a beaucoup aidée. À une époque, elle était prête à arrêter le basket, et si elle a pu jouer très longtemps c'est grâce au TGB et, jusqu'au bout, elle a donné tout ce qu’elle pouvait pour ce club. « Avant, le TGB était un club très fort et j'aimerais que le club ait retrouvé ce niveau quand j'arrêterai. Après je resterai à Tarbes. J'ai comme on dit "mon moitié", du côté de ma vie privée et cela s'arrange super bien. Ce n'est pas facile d'être comme tu veux dans la vie quand tu es connue, moi je voulais rencontrer quelqu'un qui aime Poli et pas Polina Tzekova, je crois que je suis bien tombée. J'ai un diplôme équivalent au BE1, et j'aimerais bien rester dans le monde du sport mais plutôt avec des enfants. J’apprécierais être maman ! Je suis une basketteuse mais je suis avant tout une femme, je crois qu'il y a des choses qui passent avant la carrière et je pense que la fierté d'une femme c'est d'être mère ! Et je suis capable de faire une croix sur ce qui a dirigé ma vie depuis le début, le basket, pour l'être ! » Mais, cette travailleuse infatigable n’a jamais quitté les parquets puisqu’elle s’est ensuite dirigé vers le coaching des jeunes de la région et est aussi sur le banc des U15 du CTC Ossun-Tarbes. D’ailleurs, Poli revenait parfois au TGB pour y jouer bénévolement, car son envie de revenir sur les parquets étant plus forte que tout. De plus, elle cumulera sa vie de basketteuse avec son travail au sein du Conservatoire de Tarbes, où elle travaillait depuis quelques années. Son palmarès : 1990-1991 : Championne de Bulgarie avec le Lokomotiv Sofia ; 1991-1992 : Finaliste de la Coupe d’Europe L. Ronchetti avec Priolo ; 1995-1996 : Vainqueur de la Coupe d’Europe L. Ronchetti avec Tarbes ; 1996-1997 : Vainqueur de la Coupe de France Joe Jaunay ; 1997-1998 : Vainqueur de la Coupe de France Joe Jaunay ; 1999 : Championne WNBA avec Houston ; 2001-2002 : Finaliste de la Coupe d’Europe L. Ronchetti avec Tarbes ; 2002-2003 : 3e du Championnat de France LFB ; 2003-2004 : 4e du Championnat de France LFB ; 2018-2019 montée en pré-national masculine avec Tarbes Union Basket 65. Ses distinctions : 1997-1998 : Élue 2e meilleure joueuse étrangère de NF1A ; 1998-1999 : Élue MVP étrangère du Championnat de France LFB ; 1999-2000 : Élue MVP étrangère du Championnat de France LFB. Sa carrière : 1977–1987 Pleven (Bulgarie) ; 1987–1991 Lokomotiv Sofia ; 1991–1995 ISAB Energy Priolo ; 1995–2002 Tarbes Gespe Bigorre (TGB) ; 1999 Comets de Houston ; 2003–2005 Tarbes Gespe Bigorre ; 2005–2008 Mourenx BC ; 2008–2009 Tarbes Gespe Bigorre ; 2× French League MVP (1999, 2000). Elle fut une des meilleures joueuses de Tarbes, qui a conquis la Coupe Ronchetti et la Coupe de France sous les couleurs Violettes.
Polina TSEKOVA, alias Poli, née le 30 avril 1968 à Pleven en Bulgarie, est une basketteuse internationale d’origine bulgare et naturalisée française, évoluant au poste de pivot et mesurant 1,95 m. Elle est considérée comme l'une des meilleures joueuses de basket-ball que le pays ait jamais eu. Elle a représenté l'équipe nationale féminine de basket-ball de Bulgarie, avec une moyenne de 18,5 points pour l'équipe. En 1996, elle participe à la victoire en Coupe d’Europe L. Ronchetti, le sacre européen de Tarbes Gespe Bigorre. En 1999, Tzekova a signé avec les Houston Comets au sein de la National Basketball Association (NBA) et faisait partie de la formation qui a remporté le titre à la fin de la saison 1999 de la WNBA. Elle avait également participé au tournoi féminin aux Jeux olympiques d'été de 1988. L'équipe tarbaise compte dans ses rangs une joueuse de classe internationale, Polina Tzekova, 1m95, avec un curriculum vitae à faire rêver bien des basketteuses. Cette joueuse a participé à toutes les compétitions possibles avec l'équipe nationale bulgare (Jeux olympiques, championnat du monde, championnat d'Europe) et en club (WNBA, Coupe Ronchetti, Euroligue, Coupe de France, tournoi de la Fédération), sans oublier toutes les distinctions acquises en tant que MVP étrangère, meilleure marqueuse, meilleure rebondeuse, meilleure évaluation de la Ligue. Cette joueuse écrase les rencontres de sa présence, avec classe et modestie, forçant le respect des adversaires ravis d'avoir eu l'opportunité de rencontrer une telle joueuse. Considérée comme une véritable icône du basket féminin dans son pays natal, elle n’a jamais quitté la Bigorre depuis qu’elle a pris sa retraite sportive en 2010 après le titre national. À 19 ans elle avait déjà été élue dans les dix meilleures joueuses européennes. Elle est un des rares pivots à être capable de shooter à 3 points. Elle quitte son pays en 1991 et jouera à Priolo en Italie pendant quatre ans avant de rejoindre en 1995, le TGB. Et chaque fois elle adoptera la langue du pays dans lequel elle vit, puisqu’elle parle couramment anglais, italien et français. Depuis maintenant quelques années, la Ligue Occitanie de basket a mis en œuvre l'académie régionale de basket, sous le modèle de l'académie fédérale. Il s'agit de mettre à l'honneur, au moment de l'assemblée générale de la Ligue, cinq personnalités qui ont mis en lumière notre basket local, qui ont eu un palmarès ou un parcours hors norme. Pour 2019, c’est Francis Jordane, qui est le parrain de la promotion, où sont à l’honneur cinq académiciens prestigieux pour le basket français : Pierre Galle, Maurice Boulois, Florence Roussel, Polina Tzekova, et Christophe Soulé. Et, parmi les lauréats de la promotion Francis-Jordane, grande figure du coaching français, on retrouvait une grande dame du basket bien connu des Tarbais : Polina Tzekova. Véritable icône du basket dans son pays natal, l'ancienne intérieure franco-bulgare possède l'un des plus beaux palmarès d'Europe : titres nationaux en Bulgarie avec le Lokomotiv Sofia et en France avec le Tarbes Gespe Basket (TGB), victoire en Coupe d'Europe Liliana-Ronchetti, trois Coupes de France et un titre de champion WNBA avec les Houston Comets en tant que pivot titulaire. Poli s'est imposée au fil des saisons comme l'une des meilleures intérieures d'Europe, glanant bon nombre de distinctions individuelles sur son passage qui lui ont permis d'être élue pour les 20 ans de la Ligue Féminine de Basketball (LFB) dans le meilleur cinq étranger 2018. Depuis qu'elle a posé les pieds sur le sol tarbais en 1995 pour rejoindre le TGB, après un passage par Priolo, en Italie, Poli n'a jamais quitté la Bigorre, et ce même pendant sa période mourenxoise, entre 2005 et 2008. Depuis sa retraite sportive en 2010 après le titre national avec le TGB, Poli s'est dirigée vers le coaching en prenant des jeunes sous son aile, dans un premier temps, avant de se retrouver à la tête de l'équipe fanion du TUB, avec une montée en pré-nationale au bout d'une saison réussie. Après en avoir fait rêver et s'enthousiasmer plus d'un lorsqu'elle était sur les parquets, Poli transmet maintenant sa passion qui l'anime depuis tant d'années comme un véritable trait d'union entre les générations. Et c'est bien là que se trouve l'essence même de la distinction qui lui a été donnée le 22 juin 2019 à Labège. Aussi discrète qu'elle est grande, Poli n'aime pas être mise en avant et pourtant, ce trophée n'est qu'une juste récompense pour tout ce que cette grande dame a fait et fait encore pour le basket occitan. Elle avait participé aux JO de Séoul 88 avec l'équipe de Bulgarie, qui avait terminé 5ème du tournoi, quand elle s’était rompu un ligament du genou dès le premier match. En 1985, lors du championnat d'Europe en Italie, où son équipe gagna la médaille d'argent, elle était la plus jeune de l'équipe. Elle finira sa carrière à Tarbes, car le TGB l'a beaucoup aidée. À une époque, elle était prête à arrêter le basket, et si elle a pu jouer très longtemps c'est grâce au TGB et, jusqu'au bout, elle a donné tout ce qu’elle pouvait pour ce club. « Avant, le TGB était un club très fort et j'aimerais que le club ait retrouvé ce niveau quand j'arrêterai. Après je resterai à Tarbes. J'ai comme on dit "mon moitié", du côté de ma vie privée et cela s'arrange super bien. Ce n'est pas facile d'être comme tu veux dans la vie quand tu es connue, moi je voulais rencontrer quelqu'un qui aime Poli et pas Polina Tzekova, je crois que je suis bien tombée. J'ai un diplôme équivalent au BE1, et j'aimerais bien rester dans le monde du sport mais plutôt avec des enfants. J’apprécierais être maman ! Je suis une basketteuse mais je suis avant tout une femme, je crois qu'il y a des choses qui passent avant la carrière et je pense que la fierté d'une femme c'est d'être mère ! Et je suis capable de faire une croix sur ce qui a dirigé ma vie depuis le début, le basket, pour l'être ! » Mais, cette travailleuse infatigable n’a jamais quitté les parquets puisqu’elle s’est ensuite dirigé vers le coaching des jeunes de la région et est aussi sur le banc des U15 du CTC Ossun-Tarbes. D’ailleurs, Poli revenait parfois au TGB pour y jouer bénévolement, car son envie de revenir sur les parquets étant plus forte que tout. De plus, elle cumulera sa vie de basketteuse avec son travail au sein du Conservatoire de Tarbes, où elle travaillait depuis quelques années. Son palmarès : 1990-1991 : Championne de Bulgarie avec le Lokomotiv Sofia ; 1991-1992 : Finaliste de la Coupe d’Europe L. Ronchetti avec Priolo ; 1995-1996 : Vainqueur de la Coupe d’Europe L. Ronchetti avec Tarbes ; 1996-1997 : Vainqueur de la Coupe de France Joe Jaunay ; 1997-1998 : Vainqueur de la Coupe de France Joe Jaunay ; 1999 : Championne WNBA avec Houston ; 2001-2002 : Finaliste de la Coupe d’Europe L. Ronchetti avec Tarbes ; 2002-2003 : 3e du Championnat de France LFB ; 2003-2004 : 4e du Championnat de France LFB ; 2018-2019 montée en pré-national masculine avec Tarbes Union Basket 65. Ses distinctions : 1997-1998 : Élue 2e meilleure joueuse étrangère de NF1A ; 1998-1999 : Élue MVP étrangère du Championnat de France LFB ; 1999-2000 : Élue MVP étrangère du Championnat de France LFB. Sa carrière : 1977–1987 Pleven (Bulgarie) ; 1987–1991 Lokomotiv Sofia ; 1991–1995 ISAB Energy Priolo ; 1995–2002 Tarbes Gespe Bigorre (TGB) ; 1999 Comets de Houston ; 2003–2005 Tarbes Gespe Bigorre ; 2005–2008 Mourenx BC ; 2008–2009 Tarbes Gespe Bigorre ; 2× French League MVP (1999, 2000). Elle fut une des meilleures joueuses de Tarbes, qui a conquis la Coupe Ronchetti et la Coupe de France sous les couleurs Violettes.